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M. Ahmed Laouyane, Tunisie
Candidat au poste de Directeur du Bureau de développement des télécommunications

Question 1
Beaucoup pensent que l'UIT est menacée par les bouleversements du secteur des télécommunications. De nouvelles organisations telles que l'OMC ou des organismes régionaux occupent le centre de la scène et les forum industriels, moins formels et plus ciblés, se multiplient. Quel avenir voyez-vous pour l'UIT? Quel serait votre apport personnel (quelles initiatives ou orientations adopteriez-vous) en tant que fonctionnaire élu, en vue d'introduire des innovations et de permettre à l'Union de s'adapter au changement, afin de lui conserver son rôle d'instance prééminente dans les télécommunications internationales?

Je dois vous avouer que je ne partage pas l’avis de ceux qui croient que l’UIT est menacée par les bouleversements du secteur des télécommunications. Je crois plutôt que ces changements profonds auxquels doivent faire face les secteurs publics et privés du monde des télécommunications représentent pour l’Union certes un défi à relever, mais aussi sans aucun doute une occasion exceptionnelle pour rehausser davantage le statut de notre organisation et la pertinence de ses activités à l’échelle mondiale.

La prospérité, pour ne pas dire l’explosion du secteur des télécommunications n’est pas un hasard. L’action inlassable de l’UIT durant plus de 133 ans y est pour quelque chose; dès lors il ne faut pas s’étonner de voir l’UIT propulsée de la périphérie au centre du monde de l’économie, des activités sociales et culturelles et de l’attention de la communauté internationale.

Pendant longtemps, l’UIT s’est retrouvée presque seule sur l’échiquier mondial à promouvoir le développement du réseau mondial des télécommunications. Tout au long des deux ou trois dernières décennies, nous n’avons cessé de prêcher sur tous les toits que les télécommunications avaient un rôle stratégique à jouer dans le processus de développement économique, social et culturel des Etats Membres. Rares sont ceux qui, aujourd’hui, ne sont pas acquis à cette thèse. Il est donc tout à fait normal, et même souhaitable, que d’autres organisations, régionales et internationales, en viennent à reconnaître l’apport considérable des produits et services de télécommunications à l’essor économique et veuillent contribuer, eux aussi, à leur façon, au développement harmonieux de ce secteur d’activités.

Qu’il s’agisse de la question épineuse des taxes de répartition, des accords de l’OMC sur la libéralisation des services de télécommunications, ou de l’avènement des systèmes mondiaux de communications mobiles par satellites, dits GMPCS, la communauté internationale n’a jamais eu autant besoin qu’aujourd’hui d’une organisation mondiale dont l’objectif primordial est de promouvoir, pour le plus grand bénéfice de toutes les nations, le développement harmonieux des télécommunications; je dirais en guise de boutade que si aujourd’hui l’UIT n’existait pas, il faudrait la créer.

L’avenir de l’UIT est donc des plus prometteur, dans la mesure où elle réussira, comme elle l’a d’ailleurs toujours démontré, à s’adapter au nouvel environnement. La facilité avec laquelle l’UIT s’adapte depuis sa création à cet environnement en mutation perpétuelle est d’ailleurs, à mon avis, l’une des grandes forces de notre organisation.

L’UIT est à la fois la plus ancienne des organisations internationales mais en même temps la plus jeune par son dynamisme et son efficacité. Elle a toujours su se remettre en question et s’adapter au nouvel environnement au rythme des conférences de plénipotentiaires, avec de temps en temps un grand "toilettage" opéré après mûre réflexion et sans précipitation. Ce fut par exemple le cas des changements introduits après les travaux de la Commission indépendante (dite Commission Maitland) portant sur la mission développement de l’Union, et qui ont conduit à la création du CTD (le Centre pour le développement des télécommunications) en 1986 et trois années plus tard à la création du BDT par la Conférence de plénipotentiaires de Nice (1989); dans la foulée, les travaux de la Commission de Haut Niveau ont débouché sur la restructuration de l’Union telle qu’adoptée par la Conférence de plénipotentiaires additionnelle de Genève (1992) qui a doté l’Union de nouveaux instruments, sous la forme d’une Constitution pour la partie stable et d’une Convention pour la partie susceptible de variations.

Cette dernière Conférence a également doté l’Union de sa nouvelle structure où le Secteur du développement et le BDT occupent la place qui leur revient au même titre que les deux autres Secteurs et les deux autres Bureaux.

En 1994, à Kyoto, l’UIT se dotait à titre d’essai d’un mécanisme -- le Forum des politiques en télécommunications, destiné à la concertation en matière de politiques mondiales de télécommunications qui débordent manifestement le cadre de juridiction nationale. Ainsi l’UIT a toujours trouvé les moyens de s’adapter aux changements de l’environnement, et je demeure des plus confiant que la Conférence de Minneapolis saura non seulement entériner les recommandations de l’UIT 2000, mais prendre également les mesures novatrices susceptibles de renforcer les bases financières de l’Union, comme elle saura sans aucun doute décider des aménagements permettant de valoriser davantage le rôle du secteur privé au sein de l’Union. En tout cas pour ce qui concerne le Secteur du développement, la Conférence de La Valette a créé les conditions nécessaires à cette valorisation accrue en créant un sous-groupe consultatif sur le secteur privé.

Nombreux sont les observateurs avertis qui font remarquer que depuis 1995 les initiatives et les réalisations du BDT et du Secteur du développement de l’UIT ont été nombreuses, bien ciblées et réussies. Je pense avoir contribué de façon significative à établir et à consolider les structures du Secteur du développement de l’Union et à imprimer un nouvel élan aux activités du BDT. Ces initiatives se sont traduites par un accroissement spectaculaire du nombre des Membres du Secteur du développement qui est passé de 40 à 170 au cours de la période 1995-1998. Nous avons aussi pris l’initiative d’associer à nos travaux, outre les organisations régionales et internationales, les organisations non gouvernementales (ONG) pour la première fois à l’UIT.

Sur le plan opérationnel, nous avons initié des projets de grande envergure, certains de caractère multisectoriel, tels que les projets TELEMEDECINE, TELE-ENSEIGNEMENT, SPACECOM, GMPCS, Initiative Internet pour l’Afrique, les TELECENTRES communautaires, les systèmes régionaux de câbles sous-marins, "Youth Programme", la protection de l’environnement et, tout récemment, la mise en place du Groupe spécial sur l’égalité des sexes (gender issues) pour un développement durable.

Au cours de la même période, des efforts extraordinaires ont été investis pour mettre sur pied un système d’information au service de nos Membres, sous forme de bases de données et de documentation, publication de rapports périodiques régionaux et mondiaux sur le développement des télécommunciations, le dernier en date étant consacré à l’accès universel, thème central de notre programme pour la prochaine période. Les informations et les rapports que nous publions font maintenant autorité au sein de la communauté internationale et servent de référence internationale incontestable.

J’ai la très ferme intention de continuer dans la même direction pendant les quatre prochaines années, tout en mettant davantage l’accent sur un apport accru du secteur privé aux activités du BDT, à l’établissement de nouveaux partenariats, au renforcement quantitatif et qualitatif de la présence régionale de l’UIT et à une gestion interne du BDT encore plus saine et dynamique, privilégiant l’action sur le terrain, les projets concrets, et les résultats tangibles et mesurables. Mon ambition est de faire du BDT le Centre international d’excellence en matière de développement des télécommunications.

Je suis particulièrement reconnaissant de l’honneur que m’a rendu la revue TIME Magazine en septembre 1997, alors qu’on m’a classé parmi les cinquante personnalités de l’élite mondiale de la communication (top 50 world cyber élite).

Question 2
Dans l'environnement actuel des télécommunications, il n'est plus réaliste de penser que l'Union peut être le point central pour toutes les questions liées aux télécommunications dans l'économie et la société mondiales de l'information. Le monde est devenu trop complexe et les télécommunications sont devenues trop omniprésentes pour qu'une seule organisation puisse être le centre où convergeraient toutes les questions intéressant la communauté internationale. Quelles sont, d'après vous, les compétences essentielles de l'UIT? Sur quelles questions l'UIT devrait-elle se concentrer et que pourrait-on progressivement supprimer de son mandat ou confier aux organisations régionales ou sous-régionales? Quel devrait être le rôle de l'UIT dans la réforme du secteur des télécommunications?

D’abord, il est évident que l’Union ne peut plus, à elle seule, traiter de toutes les questions ayant trait aux télécommunications dans le contexte de la mondialisation de l’économie et l’émergence de la société mondiale de l’information. Tel que précisé ci-dessus, je vois d’un très bon oeil l’engagement d’autres organisations et entités dans les activités qui relèvent de l’UIT sur le plan institutionnel. Le défi consiste à rechercher la complémentarité au niveau de la mise en oeuvre des programmes de travail de toutes ces organisations, y compris ceux des Secteurs de l’UIT, de façon à ce que nous évitions des dédoublements de fonctions et que nous assurions une mise en commun efficace des ressources financières et autres disponibles pour le développement des télécommunications à l’échelle mondiale.

Quant à savoir quelles sont les compétences essentielles de l’UIT, il faut d’abord bien se rappeler que c’est aux États Membres de l’Union, et non pas au Secrétariat Général ni aux Bureaux des Secteurs de l’UIT ni même aux fonctionnaires élus, que revient la responsabilité d’identifier et définir ces compétences. Cependant, je crois pour ma part qu’il s’agit moins d’étendre le champ de compétences de l’Union, ou de supprimer certaines activités ou d’en "refiler" certaines à d’autres organisations, que "de mieux livrer la marchandise", c’est-à-dire d’améliorer les prestations que nous offrons à nos Membres en terme de promptitude, pertinence et qualité des produits et services fournis.

Finalement, pour ce qui a trait au rôle de l’UIT dans la réforme du secteur des télécommunications, tout en reconnaissant que c’est la Banque mondiale qui a été leader en son temps dans ce domaine dès le milieu des années 1980, l’UIT a très tôt réalisé l’importance du phénomène en prenant l’initiative de former le Groupe Hansen qui a élaboré le rapport intitulé "L’Environnement changeant des télécommunications" (1987). Comme Directeur adjoint du CTD, j’avais initié avec la Banque mondiale une série de colloques sur la libéralisation des télécommunications et la privatisation, pour reprendre plus tard le flambeau dans le cadre des activités du BDT, notamment aux niveaux des Plan d’Actions de Buenos Aires (1994-98) et de La Valette (1998-2002) - Commission d’études 1 et programmes opérationnels (bases de données, publications, guides, programmes de formation, assistance directe et conseils) pour aider les gouvernements à élaborer des politiques et des structures réglementaires qui leur permettront de créer un environnement stable et transparent, propice à l’investissement. Il s’agit là d’une des grandes priorités du BDT pour les quatre années à venir.

Question 3
Il ressort des dernières conférences de l'UIT que le conflit entre les exigences des réseaux mondiaux et les droits souverains nationaux ne fait que croître. Comment peut-on les réconcilier dans le cadre de l'UIT?

La Plénipotentiaire de Kyoto en 1994 a su anticiper en prévoyant le conflit potentiel qui naîtrait des exigences des réseaux mondiaux, d’une part, et des droits souverains nationaux, d’autre part et elle a eu la sagesse de doter l’Union d’un mécanisme ad hoc de concertation permettant justement aux principaux intervenants de trouver des solutions à leurs problèmes. Il s’agit, bien entendu, du Forum des politiques. Les résultats obtenus au Forum de 1996 sur les systèmes mondiaux de communications mobiles par satellites (GMPCS) et celui de 1998 sur le commerce des télécommunications illustrent le bien-fondé d’une telle une tribune mondiale qui a permis à la communauté internationale d’aborder des questions dont la portée dépasse manifestement le cadre de la jurisdiction nationale, et d’y trouver des solutions. Ces deux Forums ont démontré que l’UIT peut effectivement réconcilier certaines exigences inhérentes à la Société mondiale de l’information et les droits souverains nationaux, et je suis confiant que la Conférence de Minneapolis saura prendre les mesures appropriées pour maintenir ce mécanisme de concertation mondial qu’est devenu le Forum des politiques, avec ses spécificités (ouverture, souplesse, minimum de formalisme…).

Question 4
Les exigences auxquelles l'organisation doit répondre grandissent plus vite que ses ressources: la déréglementation fait intervenir plus d'acteurs et donc un nombre plus élevé de Membres au sein de l'UIT; par ailleurs, on assiste à une érosion des bases financières de l'organisation parce que certains Membres choisissent de diminuer le nombre de leurs unités de contribution. Diverses propositions visant à renforcer l'UIT, notamment le recouvrement des coûts ou les solutions génératrices de recettes, se sont heurtées à une forte résistance, tout comme la proposition visant à accorder à l'industrie plus de pouvoir quant à l'attribution des ressources et à l'établissement des priorités en échange d'une participation accrue aux dépenses. Que proposeriez-vous pour faire avancer les choses?

Voilà une question qui a fait couler beaucoup d’encre depuis les quatre dernières années, et de façon particulière au sein du groupe UIT-2000. Je ne suis pas convaincu que les recommandations de ce groupe à la Plénipotentiaire, si elles devaient être acceptées --ce que j’espère ardemment, suffiront, à elles seules, à renforcer les bases financières de l’organisation. Permettez-moi, d’abord, de faire quelques constatations.

Il est utile de rappeler que ce sont les Etats Membres de l’Union qui, lors de conférences de plénipotentiaires et conférences de Secteur, fixent, d’une part, les programmes de travail et qui, d’autre part, approuvent les crédits budgétaires nécessaires à la réalisation de ces activités. C’est donc aux Membres de l’Union que revient la responsabilité de s’assurer de la cohérence entre le volume des contributions financières mises à la disposition de l’Union et le volume des programmes de travail dont ils ont eux-mêmes décidé.

Je crois également comprendre que plus de 75% des contributions financières versées au budget régulier de l’Union proviennent des États Membres. Alors que cette situation était sans doute tout à fait normale du temps des monopoles d’états, je comprends très bien que les administrations, qui ont vécu la privatisation de leurs sociétés nationales prestataires de services de télécommunications et la séparation des fonctions politique, réglementaire et opérationnelle, ne soient plus en mesure de contribuer financièrement au même niveau que par le passé. Nous devons, je crois, en arriver à un meilleur équilibre entre les contributions provenant des administrations (autorités gouvernementales) et celles du secteur privé. Et je suis convaincu que le secteur privé accepterait volontiers une augmentation substantielle de ses contributions financières, s’il pouvait participer davantage à la prise de décisions et à la gestion des activités entreprises par l’Union; il reste à trouver la bonne "clef de répartition".

Tout en reconnaissant qu’il faut également explorer davantage les possibilités de recouvrement des coûts et d’autres solutions génératrices de recettes dans la prestation des produits et services de l’Union, une mise en garde cependant s’impose: comme quelque 80% des contributions financières à l’UIT proviennent aujourd’hui d’une vingtaine de grands pays industrialisés, le renforcement des bases financières de l’Union se fera dans la mesure où il y aura volonté et consensus politiques d’agir ainsi au sein de ce groupe de pays. De plus, je pense qu’il ne faut pas perdre de vue la dimension "solidarité" qui a toujours existé entre les Membres de l’Union, riches et moins riches, contribuant financièrement sur une base volontaire et profitant d’un service type "buffet", chacun selon son appétit et ses besoins.

Question 5
Etant donné la diversité des Membres de l'organisation (vendeurs, organismes scientifiques, fournisseurs de service, radiodiffuseurs des pays les plus pauvres de la planète aux nations les plus puissantes), comment l'organisation peut-elle satisfaire à leurs besoins concurrents d'une manière efficace sur le plan financier?

La diversité des Membres de l’UIT constitue, à mon avis, une des plus grandes forces de l’organisation, ainsi qu’un de ses principaux défis. Votre question est très pertinente, car la raison d’être même de l’Union repose d’abord et avant tout , tel que précisé à l’article 1 de la Constitution, sur la coopération internationale entre tous les Membres de l’Union. Nul doute que les pays industrialisés sont ceux qui ont le plus bénéficié jusqu’à maintenant des activités de l’UIT. Cependant, comme en fait foi l’accord de libre-échange de l’OMC sur les services de télécommunications et l’entente GMPCS, pour ne donner que ces deux exemples, l’ouverture des marchés, et en particulier ceux des pays en développement, aux services de télécommunications est devenue une priorité. Le contexte économique mondial n’a jamais été aussi propice à une collaboration accrue entre pays industrialisés et en développement, dans le cadre de ce que j’appelle le partenariat stratégique pour le développement.

Question 6
Dans le Plan stratégique pour la période 1995-1999, on peut lire ceci: "actuellement, l'UIT est certainement l'une des organisations internationales les moins connues, malgré le fait que le développement du réseau mondial de télécommunication joue un rôle de plus en plus crucial pour le bien-être de l'humanité. Les Membres de l'Union lui ont demandé de jouer un rôle de premier plan dans la communauté internationale. A cette fin, l'UIT doit communiquer son message avec plus de force qu'elle ne le fait actuellement, et veiller à ce que les gouvernements soient conscients du rôle que jouent les télécommunications au service du développement socio-économique". Quelles mesures concrètes prendriez-vous pour atteindre cet objectif, quel serait votre programme de "Communication"?

Je partage pleinement l’avis selon lequel l’UIT doit communiquer son message avec plus de force. Pour y arriver, nous devons d’abord réaliser, de la façon la plus efficace possible, le programme de travail que les États Membres et les Membres de Secteur ont établi pour les quatre prochaines années. Il n’y a pas de meilleure façon de "passer son message" que de satisfaire aux attentes de nos Membres et de réussir à bien mettre en oeuvre les activités qui nous ont été confiées.

Nous devons également ouvrir davantage nos portes aux nouveaux acteurs qui, en nombre toujours grandissant, veulent s’associer à l’UIT dans la poursuite de nos objectifs. Je pense en particulier au secteur privé qui reconnaît de plus en plus les avantages d’un partenariat avec l’UIT. De 1994 à 1998, le nombre de Membres de Secteur participant et contribuant aux activités du Secteur de développement est passé de 40 à 170, et j’ai bien l’intention de tout faire pour maintenir cette progression, surtout auprès de petites et moyennes entreprises qui émergent jour après jour dans les pays en développement à la faveur d’un mouvement de partenariat très prometteur.

Troisièmement, il est essentiel que l’UIT continue à servir de tribune de concertation pour traiter des questions de politiques mondiales de télécommunications, comme ce fut le cas lors des Forums de politiques de 1996 et 1998 et des conférences et des colloques de développement. L’expérience acquise lors de ces manifestations, et le succès que nous y avons connu, devraient, du moins je l’espère, inciter la Plénipotentiaire de Minneapolis à maintenir l’organisation de ces Forums avec cependant une implication accrue des Secteurs concernés (désigner un Secteur leader selon le sujet retenu pour chaque Forum) et les organiser autant que possible en conjonction avec les conférences les plus importantes de l’Union.

Question 7
Quelles seraient vos trois grandes priorités pour la période séparant la PP-98 de la Conférence de plénipotentiaires suivante?

Mes priorités sont celles du Secteur du développement, telles que nous les avions inscrites dans le projet de Plan stratégique de l’Union pour la période 1999-2003, et telles que reflétées dans le Plan d’Action de La Valette. Ce sont l’assistance directe, la mise en valeur et la mobilisation des ressources, les partenariats, le partage de l’information et les réformes internes. En termes d’actions, mes priorités seront les suivantes:

Premièrement, la mise en oeuvre intégrale du Plan d’Action de La Valette, y compris le programme spécial pour les pays les moins avancés consolidée par la mise en oeuvre des résolutions et recommandations de la Conférence de développement de La Valette autour d’un axe principal, à savoir, l’établissement de partenariats stratégiques et d’accords de collaboration avec, bien entendu, le secteur privé, mais également avec les organisations internationales et régionales de télécommunications et de développement, et les organisations non gouvernementales, et la mobilisation des ressources, y compris financières et humaines, en faveur du développement des télécommunications, le tout avec un objectif stratégique prioritaire: faire avancer l’accès universel de par le monde.

Deuxièmement, le renforcement des compétences du personnel du BDT (siège et bureaux régionaux) pour en faire un véritable Réseau international de Centres d’excellence en matière de développement des télécommunications, dans les domaines des politiques, de la réglementation, de l’économie, du financement, de la recherche et des nouvelles technologies.

Troisièmement, la consolidation de la structure de l’UIT-D et l’amélioration de ses méthodes de travail afin de mieux servir ses "clients" et leur fournir des produits et services souhaités avec promptitude et de meilleure qualité, et ce, à travers la poursuite des réformes internes initiées au cours de la première période 1995-98, portant notamment sur:

Question 8
Avez-vous quelque chose à ajouter?

En tant que candidat sollicitant un deuxième mandat au poste de Directeur du Bureau du développement, permettez-moi de souligner certaines des réalisations du Bureau de développement que je dirige depuis quatre années.

Je suis particulièrement fier de la mise en place des premières Commissions d’études du Secteur développement et de l’organisation de leur travail, de la tenue de deux Conférences régionales, l’une pour l’Afrique et l’autre pour les Etats arabes, et de la Conférence mondiale de développement à Malte, de la mise en oeuvre des 12 programmes opérationnels du Plan d’Action de Buenos Aires, de l’établissement du Comité consultatif pour le développement des télécommunications (CCDT), de l’organisation d’un cycle complet de colloques régionaux sur le financement, le commerce et les tarifs, et de la mise en oeuvre de projets de coopération, de l’ordre de 30 millions $ US annuellement en grande partie dans le cadre d’un financement fonds en dépôt.

Bien sur je suis fier aussi du succès remporté par les diverses initiatives que j’ai prises, et des progrès réalisés par les divers projets nationaux, régionaux et globaux que j’ai lancés au cours de mon premier mandat, c’est là une sorte de prologue de très bonne augure pour l’avenir de nos programmes de développement.

Ceux qui m’avaient investi de leur confiance à Kyoto, et d’autres encore plus nombreux qui m’ont témoigné leur estime, savent que je me suis investi sans compter pour faire progresser dans les faits la cause du développement des télécommunications dans le monde. Mon credo est simple: Ni fantasmes, ni promesses de circonstances, seulement des actions, des faits et des résultats tangibles - sans slogans ni trompettes, seulement la foi et l’engagement dans l’action pour un monde meilleur pour tous, à l’aube du prochain millénaire.n

Produit par le Service presse et information publique de l'UIT

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