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M. Robert W. Jones, Canada
Candidat au poste de Directeur du Bureau des radiocommunications

Question 1
Beaucoup pensent que l'UIT est menacée par les bouleversements du secteur des télécommunications. De nouvelles organisations telles que l'OMC ou des organismes régionaux occupent le centre de la scène et les forum industriels, moins formels et plus ciblés, se multiplient. Quel avenir voyez-vous pour l'UIT? Quel serait votre apport personnel (quelles initiatives ou orientations adopteriez-vous) en tant que fonctionnaire élu, en vue d'introduire des innovations et de permettre à l'Union de s'adapter au changement, afin de lui conserver son rôle d'instance prééminente dans les télécommunications internationales?

L'UIT a, certes, un avenir. Si elle n'existait pas, il faudrait inventer une UIT. Toutefois, l'Union doit encore évoluer pour continuer de jouer un rôle de premier plan dans le domaine des télécommunications. Ce constat n'est bien sûr pas nouveau. L'UIT n'a cessé d'évoluer et de s'adapter aux changements au cours des 133 années de son existence, mais aujourd'hui les mutations sont encore plus rapides.

Dès le départ il faut être clair sur ce que recouvre le sigle UIT. L'UIT se compose de ses membres et des secrétariats qui ont à leur tête des fonctionnaires élus. Les décisions de politique générale qui régissent l'UIT et son fonctionnement, sont prises par les membres et, au plus haut niveau, par les Etats Membres puisque l'Union est une organisation intergouvernementale. C'est une situation sans équivalent dans la mesure où les membres des trois Secteurs de l'Union viennent du privé et du secteur public. C'est là une des forces de l'UIT mais c'est aussi l'un des problèmes auxquels elle devra faire face, en particulier au moment où le privé joue un rôle de plus en plus important dans le domaine des télécommunications. Le secrétariat a pour mission de mettre en oeuvre les décisions des membres et de servir au mieux leurs intérêts. Ce n'est pas minimiser l'importance du rôle éminent que joue ce dernier, en particulier au niveau des fonctionnaires élus. Les décisions importantes de politique générale qui détermineront l'avenir de l'UIT seront certes prises par les Etats Membres de l'Union mais je crois que les fonctionnaires élus peuvent ici jouer un rôle de tout premier plan à bien des égards, notamment en garantissant la transparence des activités de l'UIT et en fournissant toutes les informations essentielles pour que les Etats Membres puissent prendre les décisions en connaissance de cause, en améliorant la gestion des maigres ressources financières et humaines de l'Union, en soumettant des alternatives à l'examen des organes dirigeants de l'Union, en étant à l'écoute des besoins des membres, etc. Les réunions des membres au cours desquelles se prennent les décisions doivent être bien préparées et bien menées si l'on veut que l'Union soit à la hauteur de la tâche qui l'attend. La gestion des maigres ressources financières et humaines qui est confiée aux fonctionnaires élus est elle aussi une lourde responsabilité au moment où la charge de travail augmente rapidement et les ressources s'amenuisent.

Alors que j'étais encore Directeur d'un service officiel canadien, j'ai participé très activement à la dernière grande réforme de l'UIT, assistant à toutes les réunions de la Commission de Haut Niveau et conduisant la délégation du Canada à la Conférence de plénipotentiaires additionnelle de 1992. Je dirais que la seule réforme structurelle importante à cette époque est celle qui a touché les radiocommunications, lorsque l'ex-CCIR et IFRB ont fusionné pour former le Secteur des radiocommunications de l'UIT et que les deux secrétariats ont été regroupés pour former ce qui est aujourd'hui le Bureau des radiocommunications; il n'y a donc aujourd'hui qu'un seul fonctionnaire élu à plein temps au lieu de six. Gérer cette transition pendant mon premier mandat à l'UIT a été une tâche stimulante mais j'ai le sentiment que la restructuration a créé de nouvelles synergies, a permis de faire des économies considérables et d'améliorer l'efficacité.

Je crois qu'il est temps aujourd'hui d'entreprendre sans tarder une réforme de l'UIT qui toucherait davantage les méthodes de travail et la gestion de l'Union que sa structure sans toutefois nécessairement l'exclure. C'est pour cette raison que j'ai personnellement participé, en tant que Directeur du Bureau des radiocommunications, à toutes les réunions de la Commission de réexamen et au processus UIT-2000.

Question 2
Dans l'environnement actuel des télécommunications, il n'est plus réaliste de penser que l'Union peut être le point central pour toutes les questions liées aux télécommunications dans l'économie et la société mondiales de l'information. Le monde est devenu trop complexe et les télécommunications sont devenues trop omniprésentes pour qu'une seule organisation puisse être le centre où convergeraient toutes les questions intéressant la communauté internationale. Quelles sont, d'après vous, les compétences essentielles de l'UIT? Sur quelles questions l'UIT devrait-elle se concentrer et que pourrait-on progressivement supprimer de son mandat ou confier aux organisations régionales ou sous-régionales? Quel devrait être le rôle de l'UIT dans la réforme du secteur des télécommunications?

Je conçois que l'UIT ne puisse pas être tout pour tous ceux qui s'occupent de télécommunications même si parfois il peut être tentant de s'engager dans de nombreuses nouvelles activités. Il est vrai que le secrétariat peut jouer un rôle prééminent mais il est important que les Membres de l'UIT prennent les décisions de politiques qui s'imposent. Il va sans dire que l'UIT doit diversifier ses activités mais pas au détriment de ses activités principales qui doivent le rester. Ces activités principales sont énoncées dans l'article 1 de la Constitution qui définit l'objet de l'Union. L'UIT exerce plusieurs de ses compétences essentielles dans le Secteur des radiocommunications. En effet, aucun autre organe en dehors de l'UIT n'est responsable de la répartition des ressources limitées, qu'il s'agisse des bandes de fréquences ou des positions orbitales, entre les différents services de radiocommunication et le Règlement des radiocommunications, qui a force de traité, adopté par les conférences mondiales des radiocommunications, est un produit essentiel de l'UIT. L'application par le Bureau des radiocommunications des procédures énoncées dans ce Règlement complexe est un autre aspect de cette compétence essentielle. Il y a aussi les notifications des Etats Membres pour ce qui est de l'utilisation qu'ils entendent faire des fréquences radioélectriques, en vue de leur coordination avec d'autres Etats Membres et de leur inscription dans le Fichier international de référence des fréquences. Les travaux effectués pour éliminer les brouillages préjudiciables entre services de radiocommunication de différents pays sont eux aussi une activité essentielle du Secteur des radiocommunications de l'Union. Les études techniques qui débouchent sur l'élaboration de Recommandations, de Manuels et d'autres publications sont une autre activité essentielle qui relève des commissions d'études des radiocommunications. Dans toutes ces activités, la fourniture d'une assistance sous diverses formes aux pays qui en ont besoin est une autre mission essentielle du Secteur des radiocommunications. Le Secteur du développement de l'UIT est certes le principal fournisseur en la matière mais, à mes yeux, tous les Secteurs de l'Union ont la responsabilité d'aider les pays en développement dans leur domaine de compétence technique et de responsabilité.

A mon sens il faut nouer des liens de partenariat plus forts avec les organisations régionales et sous-régionales lorsque leur activité se rattache aux activités de l'UIT. C'est pour cette raison que le Bureau des radiocommunications a travaillé plus étroitement avec ces organisations à la préparation de la dernière Conférence mondiale des radiocommunications qui a été couronnée de succès malgré un ordre du jour très chargé et complexe, dans une large mesure parce qu'elle avait été bien préparée par les administrations et le Bureau des radiocommunications.

Question 3
Il ressort des dernières conférences de l'UIT que le conflit entre les exigences des réseaux mondiaux et les droits souverains nationaux ne fait que croître. Comment peut-on les réconcilier dans le cadre de l'UIT?

Il est vrai qu'un nombre croissant d'exploitants de télécommunication opère à l'échelle mondiale, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes, non dénués d'intérêt, aux pouvoirs publics et aux responsables de la réglementation dans les différents pays. Les effets d'une telle concurrence se font déjà sentir depuis un certain temps, en particulier pour ce qui est des bandes de fréquences et des positions orbitales qui sont des ressources limitées mais là encore pendant les réunions qui fixent les dispositions du Règlement des radiocommunications, il appartient aux Etats Membres de prendre les décisions régissant le partage de ces ressources finies. A mon sens, seul le dialogue peut régler les divergences de vues ou d'objectifs dans la vie. L'UIT en donne de nombreux exemples. Nous avons été témoins du succès du premier Forum mondial des politiques de télécommunication qui a su concilier les droits souverains des Etats Membres et les intérêts des opérateurs de télécommunication mondiaux, des fournisseurs de services ainsi que des équipementiers. Les récentes conférences mondiales des radiocommunications ont elles aussi démontré que l'UIT pouvait être un intermédiaire impartial pour harmoniser les intérêts des diverses parties.

Question 4
Les exigences auxquelles l'organisation doit répondre grandissent plus vite que ses ressources: la déréglementation fait intervenir plus d'acteurs et donc un nombre plus élevé de Membres au sein de l'UIT; par ailleurs, on assiste à une érosion des bases financières de l'organisation parce que certains Membres choisissent de diminuer le nombre de leurs unités de contribution. Diverses propositions visant à renforcer l'UIT, notamment le recouvrement des coûts ou les solutions génératrices de recettes, se sont heurtées à une forte résistance, tout comme la proposition visant à accorder à l'industrie plus de pouvoir quant à l'attribution des ressources et à l'établissement des priorités en échange d'une participation accrue aux dépenses. Que proposeriez-vous pour faire avancer les choses?

Il est indéniable que l'un des plus gros problèmes auxquels l'Union devra faire face dans les années à venir est le décalage croissant entre les ressources dont elle dispose pour financer son fonctionnement et les aspirations de ses Membres, notamment. Ce constat a déjà été dressé à la dernière Conférence de plénipotentiaires de l'UIT qui s'est tenue à Kyoto, il y a quatre ans. Cette Conférence a adopté une Résolution demandant de déterminer les coûts associés aux diverses fonctions et activités de l'UIT, d'entreprendre un examen des différentes options permettant de réduire les coûts, de percevoir une rétribution pour les services de l'UIT qui sont demandés à titre discrétionnaire ou qui sont d'une ampleur excédant le niveau des services généralement fournis, et enfin d'encourager une participation financière plus large des entités autres que les Membres.

C'est la raison pour laquelle j'ai lancé, peu de temps après mon entrée en fonctions, en 1995, en coopération avec le Secrétariat général, une étude de coût détaillée des produits et services du Secteur des radiocommunications et, en particulier, du Bureau. Pour la première fois, les Membres des Secteurs et les Etats Membres ont pu voir en toute transparence comment leurs contributions étaient dépensées et quel était le coût des divers produits et services sur la base d'une répartition intégrale des coûts. L'idée a été si bien accueillie par le Conseil que ce dernier a demandé que l'étude soit étendue aux autres Secteurs de l'UIT, ce qui depuis a été fait. Ce n'est qu'avec des informations de cette nature que les Membres peuvent établir un rang de priorité et qu'on peut déterminer les possibilités d'économies maximales, et d'autres sources possibles de financement. C'est aux Membres de l'UIT de déterminer les produits et les services qu'ils souhaitent avoir et comment ils veulent les financer. La majorité des activités de l'UIT sont aujourd'hui financées sur les contributions des Membres qui choisissent, volontairement, leur niveau de contribution. Certaines activités sont financées par recouvrement intégral ou partiel des coûts. D'autres activités sont financées par des contributions volontaires ou des dons, en espèces ou en nature. D'autres activités encore sont financées par divers mécanismes d'appui mettant à contribution d'autres organisations.

Question 5
Etant donné la diversité des Membres de l'organisation (vendeurs, organismes scientifiques, fournisseurs de service, radiodiffuseurs des pays les plus pauvres de la planète aux nations les plus puissantes), comment l'organisation peut-elle satisfaire à leurs besoins concurrents d'une manière efficace sur le plan financier?

La diversité des Membres de l'UIT fait bien sûr sa force mais c'est aussi l'une de ses plus grosses faiblesses. En effet, l'Union doit veiller à servir les intérêts de tous ses Membres et pas uniquement des plus puissants économiquement ou politiquement; au moment où les contraintes budgétaires sont de plus en plus lourdes dans le monde, cet enjeu est encore plus grand. Il faut égaliser davantage les chances, par exemple en améliorant l'accès aux autoroutes électroniques et en utilisant davantage les moyens électroniques modernes dans les différentes activités de l'UIT afin que ses Membres puissent être bien informés et participer efficacement au processus de prise de décisions.

Question 6
Dans le Plan stratégique pour la période 1995-1999, on peut lire ceci: "actuellement, l'UIT est certainement l'une des organisations internationales les moins connues, malgré le fait que le développement du réseau mondial de télécommunication joue un rôle de plus en plus crucial pour le bien-être de l'humanité. Les Membres de l'Union lui ont demandé de jouer un rôle de premier plan dans la communauté internationale. A cette fin, l'UIT doit communiquer son message avec plus de force qu'elle ne le fait actuellement, et veiller à ce que les gouvernements soient conscients du rôle que jouent les télécommunications au service du développement socio-économique". Quelles mesures concrètes prendriez-vous pour atteindre cet objectif, quel serait votre programme de "Communication"?

Les meilleures stratégies ou programmes de communication ne pourront jamais pallier un manque de résultats. C'est la raison pour laquelle, à mon sens, la priorité de nos priorités doit être de faire en sorte que l'UIT obtienne de bons résultats, mais il est tout aussi important de parler de ce qui est fait et de nos réussites. Malheureusement, pour mieux communiquer il faut des ressources, du temps et de l'argent, et il n'est pas rare de trouver dans une organisation des personnes submergées de travail au point de ne pas trouver le temps d'expliquer même à leurs collaborateurs extérieurs ce qu'elles font. Je pense que l'importance croissante des télécommunications a fait mieux connaître l'UIT. En effet, il est rare aujourd'hui de ne pas trouver dans un journal un article, voire plusieurs sur les télécommunications. Y parle-t-on toujours de l'UIT? Non, mais on n'en parle plus souvent qu'avant et nous devons faire plus pour faire passer notre message.

Question 7
Quelles seraient vos trois grandes priorités pour la période séparant la PP-98 de la Conférence de plénipotentiaires suivante?

Dans le projet de Plan stratégique dont sera saisie la Conférence de plénipotentiaires, neuf priorités ont été fixées pour le Secteur des radiocommunications et cinq pour la gestion des secrétariats de l'UIT. Si elles sont approuvées par les Etats Membres à la Conférence, ces priorités deviendront mes priorités! Toutefois, pour répondre à la question, j'en retiendrais trois.

Premièrement, fort de l'expérience que nous avons acquise pendant les quatre premières années de la restructuration et de la réforme du Secteur des radiocommunications, j'ai souligné combien il était important d'améliorer le processus des conférences de l'UIT-R, point sur lequel le Groupe consultatif des radiocommunications, puis le Conseil, sont tombés d'accord et qui est aujourd'hui une priorité du projet de Plan stratégique de l'UIT soumis à la Conférence de plénipotentiaires. A mon sens, nous devons apporter quelques aménagements aux réformes faites depuis 1992, étant donné qu'il y a dans certains domaines des difficultés: les ordres du jour des conférences mondiales des radiocommunications ne sont pas limités comme l'avait souhaité la Commission de Haut Niveau; la planification des ordres du jour et des études techniques associées ne se fait pas tous les quatre ans comme l'avait prévu la C.H.N. Nous avons aujourd'hui les ordres du jour de conférences qui se tiendront dans deux ans et qui couvrent pratiquement tous les services de radiocommunication et toutes les gammes de fréquences, ce qui, dans les périodes qui séparent les conférences, pose de graves problèmes aux membres et au secrétariat pour ce qui est de la préparation. Pendant ces conférences, on a vu le nombre de pages de documents traités passer d'environ 7 millions pour la Conférence mondiale des radiocommunications de 1995 à quelque 25 millions pour celle de 1997. Les délégués et le secrétariat ne peuvent tout simplement pas faire face à une telle masse de documents pendant une conférence de quatre semaines.

Deuxièmement, à mon sens la réforme de l'UIT doit être en grande partie une réforme de gestion. Etre une institution spécialisée de l'Organisation des Nations Unies et faire partie du régime commun comporte, il est vrai, des contraintes mais je crois que nous pouvons être beaucoup plus progressistes dans notre culture et nos systèmes de gestion; c'est là un domaine dans lequel les fonctionnaires élus peuvent et doivent prendre l'initiative d'une réforme plus importante. A mes yeux, les actes ont plus de poids que les paroles, et je vais vous en donner quelques exemples.

J'ai encouragé une plus grande décentralisation financière et une plus grande transparence budgétaire et, lorsque la décision m'appartenait, j'ai mis en oeuvre cette idée: j'ai par exemple confié le budget des travaux des commissions d'études aux Présidents des Commissions d'études, budgets réels en francs suisses, ce qui a permis aux Présidents, en accord avec leurs Commissions, d'établir un rang de priorité et de faire des compromis car pour la première fois ils savaient combien coûtaient divers postes comme la traduction, l'interprétation, la documentation, etc. Ils ont ainsi pu tenir davantage de réunions et produire davantage de documents alors que le budget global des commissions d'études des radiocommunications avait été revu à la baisse.

Pour ce qui est de la recommandation du Groupe UIT-2000 sur la participation des groupes consultatifs des Secteurs à l'examen des questions financières, j'ai déjà mis cette idée en pratique depuis mon arrivée. Par exemple, dans le cadre de l'examen général du plan opérationnel et du budget par le Groupe consultatif des radiocommunications (GCR), c'est à ce Groupe qu'a été soumise, après avoir été examinée lors d'une réunion des présidents et vice-présidents des Commissions d'études, la répartition du budget des commissions d'études entre les différents Présidents, pour commentaires et avis.

J'ai également institué l'élaboration de plans opérationnels annuels pour le Secteur des radiocommunications, qui eux aussi sont soumis au GCR pour commentaires et avis, afin d'établir un rang de priorité. Ces plans opérationnels sont à la disposition de tous les Etats Membres et de tous les Membres des Secteurs et peuvent être consultés sur notre site Web sous documentation du GCR. Mes chefs de département me soumettent tous les trois mois un rapport écrit comparant les résultats obtenus et les objectifs fixés dans le plan opérationnel. Ce ne sont là que quelques exemples du type de réformes de gestion dont la mise en oeuvre n'a que trop tardé.

Troisièmement, je crois que le travail des Commissions d'études qui élaborent les Recommandations indispensables pour mettre en place l'infrastructure de la société mondiale de l'information est prioritaire. Nombreux sont ceux qui observent qu'une partie de plus en plus importante de ce travail de normalisation se fait en dehors de l'UIT dans diverses instances et divers groupes. Ma réaction à ce phénomène a été d'essayer d'obtenir le concours de ces groupes. A cet égard, on peut citer un exemple qui est d'actualité: une sorte de forum est sur le point d'être créé dans le but d'élaborer rapidement une norme pour des équipements de radiocommunication bien précis. Or, on constate que bon nombre de ses membres participent déjà aux travaux de nos commissions d'études de l'UIT-R. J'ai essayé de nouer des liens solides avec ce groupe et de créer des liens de partenariat, bien sûr, sous réserve de l'approbation des Etats Membres de l'UIT. Ce groupe est déjà devenu Membre de l'UIT-R et a invité l'UIT à devenir un de ses membres associés. Je crois que c'est ainsi que nous pouvons assurer notre réussite car les premiers travaux sur certaines normes peuvent parfois aller plus vite en dehors de l'UIT (et de toute façon ils se feront avec ou sans l'UIT), et pourtant les acteurs voient bien les avantages de normes véritablement mondiales et spontanément poursuivent et mènent à bien leurs travaux dans le cadre des Commissions d'études de l'UIT.

Il est vrai que les réformes dépendent, dans une large mesure, des décisions des Etats Membres, mais beaucoup peut être fait par les fonctionnaires élus.

Question 8
Avez-vous quelque chose à ajouter?

Il est intéressant de lire les réponses apportées à ces questions, mais je pense que pour un candidat qui, comme moi, brigue un second mandat, les projets réalisés depuis la dernière conférence de plénipotentiaires sont beaucoup plus importants que les mots. J'ai toujours pensé que les actes avaient plus de poids que les paroles. J'ai beaucoup travaillé et me suis efforcé, au cours des quatre dernières années, de servir tous les Membres de l'Union au mieux de mes capacités. Je serais sincèrement très heureux de continuer à servir leurs intérêts pendant la prochaine période de plénipotentiaires.n

Produit par le Service presse et information publique de l'UIT

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