FerMUN 2013: Cérémonie d'ouverture, 9 janvier 2013, Genève, Suisse
Sébastien Chatelus, Conseiller environnement Mission permanente de la France
Les télécommunications comme moyen de développement, de paix et de prospérité
Madame la Présidente, Monsieur le Directeur général, Monsieur le Secrétaire général Monsieur le Proviseur, Mesdames et Messieurs les ambassadeurs, Mesdames et messieurs les délégués, et surtout, chers lycéens du continent européen,
c’est avec grand plaisir que je prononce aujourd’hui quelques mots au nom du Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies à Genève, qui ne pouvait être parmi nous aujourd’hui.
Chers délégués, en préparant vos argumentaires, en désignant vos représentants, en confrontant vos idées pour identifier les avancées possibles, en vous imprégnant du contexte solennel d’une grande conférence, et en partageant cette expérience entre jeunes des pays européens, vous avez une excellente occasion de mieux comprendre l’importance de la diplomatie multilatérale.
C’est aussi pour vous la découverte des obstacles et des clés de succès pour parvenir à des conclusions utiles et opérationnelles. Je suis sûr que les lycéens de Ferney sauront démontrer leurs fines qualité de négociateurs, en français bien sûr…
S’agissant du sujet qui nous occupe, et compte tenu des excellentes interventions qui ont précédées celle de la France, je me contenterais de quelques remarques sur la formulation de votre thème réflexion, qui est, vous vous en doutez, un domaine d’action prioritaire pour la diplomatie française.
« Les télécommunications » : qu’entend-on par là ? L’évolution de l’internet, des communications sans fil et des réseaux sociaux modifient en profondeur les comportements individuels et les dynamiques de groupe. Mais n’oubliez pas les réseaux, les infrastructures, le cadre normatif et toute la gouvernance des nouvelles technologies sans lesquels celles-ci ne servent que les plus puissants.
Un « moyen » (traduit par « way towards » dans le titre anglais): le mot est important. Il ne faut pas confondre l’outil et son usage. Internet ne résout rien en lui-même, pas plus qu’un portable de dernière génération ; il peut en revanche donner les moyens d’agir et d’être au service des politiques publiques et de l’intérêt général. N’oublions donc jamais l’Homme, et la Politique, « derrière » la machine…
« Développement » : ici j’aurais tendance à regarder comment les nouvelles technologies peuvent permettre non pas de négliger mais de « sauter » des étapes dans le développement (pensons notamment aux téléphones portables dans les zones rurales africaines, qui donnent accès à une information de très grande qualité et précision qui n’est pas disponible localement) et d’émanciper les individus par un accès direct à l’information et aux communications.
« Paix » : pensons aux « solidarités de fait », à l’idée qu’en ayant des réseaux de communications communs, des normes communes, et des échanges toujours plus importants et divers, ce sont les causes de conflits que l’on supprime.
« prospérité » : ce dernier mot nous renvoie au lien entre l’Homme et son outil : le meilleur réseau de communication moderne du monde ne contribue à la « prospérité » que si l’« humain », le politique et les Droits de l’Homme et du Citoyen s’imposent dans les Etats et dans leurs relations.
A titre d’exemple, s’agissant d’Internet, la France travaille avec les pays en développement sur l’accès, mais aussi et surtout sur les cadres réglementaires, le renforcement des compétences et le développement de contenus et de services au service de l’intérêt général et du développement durable.
Je vous remercie et vous souhaite une excellente négociation.