Engagée à connecter le monde

Girls in ICT

Morceaux composés pour l'UIT

​ ​ Search the History PortalClick here to search the History Portal
Identificateur permanent pour cette page  

Les cérémonies sont encore plus mémorables lorsqu'elles se font en musique. Trois morceaux de musique originaux furent spécialement composés pour les occasions importantes de l'UIT, à commencer par son centenaire.

​​Hymne de l'UIT - Bernard Schulé (1965)

 
C'est une fanfare brillante et remarquable qui entama l'Hymne de l’UIT le 17 mai 1965 – date du centenaire de la fondation de l'Union. Ce morceau composé pour les instruments à cuivre fut joué pour la première fois ​lors d'une cérémonie tenue à Berne pour dévoiler une plaque de bronze portant le nom des 127 pays membres à cette date. Cette plaque fut fixée au monument érigé à l'occasion du cinquantième anniversaire de la création de l'Union.
 
Extrait de la partition de l'Hymne de l'UIT composé par M. Schulé 
(Cliquez sur l'image pour visualiser la totalité de la page)
Cette marche majestueuse et optimiste avait été écrite par le compositeur suisse Bernard Schulé. Alors qu'il était encore jeune, cet artiste né à Zurich en 1909 partit à Paris, où il travailla comme professeur de musique, organiste et chef de chœur. Pendant les vingt-neuf années passées dans cette ville, il rencontra de nombreux compositeurs célèbres, dont Arthur Honegger, Aaron Copland, Serge Prokofiev et Igor Stravinski. Revenu en Suisse en 1960, il se consacra à ses propres compositions, en particulier à la musique de film. Il mourrut à Genève, où il s'était installé, à l'âge de quatre-vingt-sept ans, en 1996.
 
Son fils, Adrian Schulé, rappela plus tard que son père s'était senti "très honoré" de se voir confier la responsabilité de composer l'Hymne de l'UIT. Si toutes ses compositions furent déposées à la Bibliothèque cantonale de l'Université de Lausanne en 1983, seule la partition de piano de l'hymne y fut inscrite. À la demande de l'UIT, un arrangement orchestral du morceau fut créé par un groupe de cuivres, connu sous le nom de Lyre paroissiale de Courtion et basé dans le canton suisse de Fribourg. Le groupe en produisit un enregistrement en 2013.
 
M. Schulé était autrefois décrit comme "un compositeur heureux dont la musique invite à ​la fête" [1]. L'hyme qu'il composa pour l'UIT exprimait la joie procurée par le succès de celle-ci et la promesse d'un avenir radieux.
 
 
  

Refren - Henryk Mikołaj Górecki (1965)

 
Un autre morceau de musique tout à fait différent fut également composé en 1965 pour les célébrations du centenaire de l'UIT. Des accords éthérés, tels des ondes radioélectriques qui s'accordent progressivement, y éclatent dans une confusion urgente de sons évoquant une ruche d'abeilles affairées, auxquels se superposent des pulsations qui ressemblent au code Morse. Le morceau se termine par un choc de cymbales faisant naître un rythme calme et régulier semblable à ​la respiration d'un animal puissant.
 
M. Henryk Baczko (centre), Sous-Secrétaire au Ministère des postes et des télécommunications de la République populaire de Pologne,​ et M. Jerzy Ziolkowski (droite), Vice-Président de l'IFRB, observent M. Gerald Gross, Secrétaire général de l'UIT, en train d'examiner la composition musicale de M. Górecki
Intitulé Refren (Refrain), il s'agit de l'Opus n° 21 du compositeur polonais d'avant-garde Henryk Mikołaj Górecki, alors âgé de trente et un ans et encore peu connu en dehors de sa patrie. C'était la première commande internationale reçue par le compositeur depuis l'obtention de son diplôme auprès ​de l'Académie de musique de Katowice, ville de la région polonaise de Silésie où Górecki était né.
 
La pièce fut jouée pour la première fois le 27 octobre 1965 à Genève, par l'Orchestre de la Suisse Romande, sous la direction de Pierre Colombo. Le public aura peut-être été un peu choqué par le manque de mélodie et par le caractère extrêmement novateur et audacieux de la composition. De l'avis de l'auteur lui-même, ce morceau traduisait une "expérience [imaginaire] de vol à haute altitude entre la mer et la stratosphère". Dans cette œuvre contemplative, M. Górecki avait exprimé une vision moderne de l'harmonie représentant l'entrée de l'UIT dans le monde des communications mondiales​.
 
Selon le musicologue Adrian Thomas, l'Opus n° 21 est l'une des compositions les plus importantes et les plus fondamentales de M. Górecki : "Avec le recul, Refren semble être une œuvre charnière, qui s'inspire de ses prédécesseurs et anticipe les compositions à venir, parfois bien des années plus tard" [2]. Son compositeur employa de nouveau une technique similaire dans l'œuvre qui lui valut plus tard une renommée internationale: la Symphonie n° 3, Op. 36, écrite en 1976 et souvent associée aux cérémonies commémoratives d'Auschwitz, non loin du lieu de naissance de M. Górecki, dans le sud de la Pologne.  
 
Cliquez ici​ pour écouter un enregistrement de Refren de M. Górecki. 
  

Hymne des télécommunications - Jean-Pierre Canel (1973)

 

Jean-Pierre Canel
En 1973, un fonctionnaire suisse de l'UIT composa un nouveau morceau de musique. Harmoniciste passionné, Jean-Pierre Canel était un compositeur amateur polyvalent influencé par les mélodies de Chopin et de Tchaïkovski. Connaissant son talent de musicien, le Secrétaire général de l'UIT Mohamed Mili l'avait chargé de composer un morceau qui serait joué pour la Journée mondiale des télécommunications, le 17 mai, date à laquelle il était également prévu d'inaugurer un nouveau bâtiment (la Tour) au siège de l'UIT à Genève. C'est ainsi que l'Hymne des télécommunications fut créé.
 
À cette occasion, une version instrumentale simple de l'hymne fut jouée. Une impressionnante version orchestrale, avec un chœur au complet, fut néanmoins interprétée pour la première fois lors de la cérémonie d'ouverture de la Conférence de plénipotentiaires de l'UIT organiséeen septembre 1973, à Malaga-Torremolinos (Espagne). L'orchestration avait été réalisée par Joe Stupin, ami de M. Canel, sur des paroles en espagnol écrites par José María Ramos à partir du texte original français de Vladimir Rédalié, également fonctionnaire de l'UIT. Présent aux côtés d'autres dignitaires, le prince Juan Carlos d'Espagne eut l'occasion d'écouter l'hymne interprété par l'Orchestre symphonique de Malaga et le chœur Santa Maria de la Victoria, sous la direction de Perfecto Artola Prats.
 
L'Hymne des télécommunications interprété par l'Orchestre symphonique de Malaga et le choeur Santa Maria de la Victoria, sous la direction de Perfecto Artola Prat, lors de la Conférence de plénipotentiaires de 1973, tenue à ​Malaga-Torremolinos
 
 
___________________________________________________________
[1] Jean-François Vaney: Bernard Schulé, 75 ans: un compositeur heureux dont la musique invite à la fête, in: Cahiers suisses de pédagogie musicale (juin 1984), 64-65.
[2] Adrian Thomas, recki, Cracovie, 1998, PWM.
[3] Tribune de Genève, Un Genevois… a composé l’Hymne des télécommunications, Genève, 6 décembre 1973.​​