Monsieur le Président de la Conférence
Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et représentants des organisations internationales,
Monsieur le Secrétaire Général de l'UIT,
Messieurs les Directeurs élus des Bureaux de l'UIT,
Honorables délégués,
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord, au nom de la délégation  du Mali, adresser mes très sincères remerciements au Gouvernement et au Peuple des Emirats Arabes Unis, pour l’accueil chaleureux qui a été réservé à notre délégation depuis notre arrivée dans cette merveilleuse cité de Dubaï, ainsi que pour la qualité de l’organisation de cette Conférence des Plénipotentiaires de notre Union. 

Je voudrais aussi adresser, à vous Monsieur le Président et à votre bureau, mes félicitations et celle de ma délégation pour votre brillante élection à la direction de notre Conférence. Vous pouvez compter sur le soutien et la contribution positive du Mali pour la réussite de nos travaux. 

Excellences, Mesdames et Messieurs les délégués,

La Conférence des plénipotentiaires est l’instance décisionnelle qui détermine les orientations générales de l’Union et ses activités.

Le Mali fonde de grands espoirs quant aux résultats de nos travaux qui vont déterminer, entre autres, l'avenir de notre organisation commune pour les quatre prochaines années; et au-delà, celui de nos économies, de nos populations qui s’approprient  tous les jours de ces extraordinaires outils que sont les TICS de manière remarquable. Toutefois, malgré, les immenses progrès réalisés en matière d’accès aux TIC, des études recentes ont montré que la part de la population mondiale connectée dimunie en raison de la croissance démographique. Pour inverser cette tendance, il nous faut, entre autres, développer des technologies bon marché et faciles à déployer notamment, dans les zones rurales et non rentables pour les opérateurs. 

Au Mali nous avons en tête le proverbe latin « Non progredi est regredi » (qui n’avance pas recule), c’est la raison pour laquelle le Mali considère les Technologies de l'Information et de la Communication comme un secteur stratégique de développement. Le Mali est déterminé à en faire un levier important de son développement économique durable, social et culturel. 

C’est pourquoi, le Gouvernement du Mali, sous l’Autorité du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, a engagé des réformes profondes du secteur des Télécommunications et des TIC qui ont permis de créer un environnement et un paysage rénovés, dynamiques, compétitifs et ouverts en matière de télécommunication et de TIC, et la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire propice au développement des TIC. 

Au nombre de chantiers réalisés, je citerai entre autres, la mise en place l'Autorité de Protection des Données à caractère Personnel, le renforcement de l’Autorité de régulation des Télécommunications/TIC, l'adoption de lois sur les échanges et transactions électroniques, la cryptologie, la société de l'information et la cybercriminalité au Mali.

Pour concrétiser d’avantage cette volonté de faire du secteur du numérique, un levier essentiel de développement et conscient de la nécessité de moderniser son économie à travers une domestication rapide du numérique par l'ensemble des acteurs, le Mali a opté pour une approche de développement inclusive, en adoptant le document de stratégie nationale pour le développement de l'économie numérique, intitulée "Plan Mali numérique 2020", qui  cadre parfaitement  avec les objectifs de l'agenda Connect 2020. A cela, s’ajoute la création de l’AGEFAU (Agence de gestion du fonds d’accès universel) pour stimuler l’accès des couches défavorisées aux services des télécommunications/TIC. 

L’objectif visé à travers l’élaboration de ce plan est de faire du numérique un vecteur de développement social, mais aussi une source de productivité et de valeur ajoutée pour les entreprises et pour l'administration publique. 

C’est ainsi que des projets stratégiques et structurants dans les domaines des infrastructures et des applications ont été lancé. Au nombre de ceux ci, on peut citer la réalisation de  liaisons en fibre optique de plus de 10.000 kms reliant  les principales villes et localités du pays et l’interconnexion avec cinq pays frontaliers sur les sept voisins du Mali pour contribuer de façon significative, à tranformer l'enclavement géographique en opportunité de développement intégré et partagé. 

En matière d’inclusion numérique, notre pays a pris des mesures et des initiatives en faveur des couches défavorisées et vulnérables à travers le lancement d’un programme de réalisation de nombreux centres d’accès universels pour les universités, la presse, la jeunesse, les femmes transformatrices, les artisans, les communes rurales ainsi que l’équipement des étudiants en  tablettes PC.

Toujours dans le registre du désenclavement numérique et inclusif notre pays a procédé à : 

  • l’extension des licences existantes des opérateurs de la 3G à la 4G ;
  • l’attribution d’une 4ème licence avec la 4G;
  • la mise en place d’un Point d'Echange Internet (Point (IXP).  

Aujourd’hui, le  marché du mobile au Mali a dépassé les 22 millions d’abonnés avec une télé densité de 120%. Le nombre d’utilisateurs d’Internet a pour sa part dépassé les 6 millions soit une densité de 30%. Les services financiers mobiles ont connu un développement fulgurant  avec près de 6 millions d’utilisateurs soit 30% de la population. A cela, s’ajoutent le renforcement de l’inclusion financière numérique et la libéralisation du code USSD. 

Malgré les progrès réalisés, des défis importants restent encore à relever, notamment en matière d’accès en haut débit en zone rurale et péri-urbaine, de réduction des tarifs des services de communication et surtout de l’Internet. 

S’ajoute à ces defis, d’autres liés aux risques d'utilisation des technologies de l'information et de la communication (sécurité, excès sur les réseaux sociaux) qui exigent une coopération internationale plus accrue entre pays et un partenariat plus soutenu entre les différents acteurs concernés : secteur public, secteur privé et société civile. 

Pour limiter ces risques notre organisation doit continuer à jouer son rôle de leader dans le cadre de l'instauration d'un climat de confiance et de sécurité dans l'utilisation des TIC, par l’accompagnement à la mise en place de politiques publiques internationales adéquates de sécurité du cyberespace et des réseaux de télécommunications.

Depuis 1960, année de son accession à l’indépendance, le Mali participe aux travaux de l’Union Internationale des Télécommunications. Tout au long de ces années, notre pays a contribué et soutenu l’élaboration des différentes stratégies et politiques de l’Union, à travers ses contributions et ses hauts cadres qui ont servi et continuent de servir cette Organisation. L’un de ses fils, Docteur Hamadoun Touré qui, a présidé aux destinées de notre organisation pendant deux mandats en est l’eloquente illustration. 

Je voudrais donc réaffirmer encore l’attachement du Mali aux principes fondamentaux de l’UIT et surtout à la coopération internationale qui est la seule réponse aux défis liés au développement des technologies de l’information  et de la communication dans nos différents pays.

Je saisis cette occasion, pour vous demander de soutenir la candidature du Mali pour sa réconduction au Conseil de l’UIT afin de lui permettre de poursuivre sa contribution au rayonnement de notre Organisation et au développement des télécommunications/TICs. 

Excellences, Mesdames et Messieurs, 

Je ne saurais conclure sans rendre un vibrant hommage aux hommes et femmes de l’UIT, surtout  à ses cinq fonctionnaires élus, pour les efforts qu’ils ne cessent de déployer notamment en direction des pays en développement en termes de conseils, d’accompagnement et d’appuis multiformes. 

Je voudrais également féliciter et encourager l'UIT à poursuivre  son rôle de leadership dans le développement du secteur des télécommunications/TIC et à contribuer de façon efficiente à l’atteinte des objectifs du programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies.  A cet égard, je lance un appel solennel à tous les acteurs notamment les décideurs du développement des TIC, pour qu’ils conjuguent leurs efforts afin que le train à grande vitesse des TIC ne déraille jamais et ne laisse personne sur le quai, quelque soit son origine, son lieu de résidence ou ses capacités.

« Audaces fortuna Juvat » (la fortune sourit à ce qui osent), alors ensemble osons !

Je souhaite plein succès à nos travaux.

Je vous remercie.