Le retard constaté en matière de connectivité numérique dans les pays les moins avancés (PMA) par rapport à la moyenne mondiale ne semble pas sur le point de se réduire. Au contraire, il s'accentue en ce qui concerne des facteurs clés, selon le rapport de l'UIT "Facts and Figures: Focus on Least Developed Countries" (Faits et chiffres: le cas des pays les moins avancés).
Même si la proportion des habitants des PMA qui utilisent l'internet a progressé depuis 2011, pour passer de 4 à 36%, les deux tiers de la population dans ces pays environ ne sont toujours pas connectés. Les PMA continuent de se heurter à de nombreux obstacles entravant la connectivité, notamment l'absence d'infrastructure, un coût trop élevé et des compétences insuffisantes.
Bien qu'un chiffre seul ne permette pas de rendre compte de tous les aspects et de toute la complexité de la fracture numérique, l'écart entre les PMA et la moyenne mondiale s'agissant de la proportion d'internautes s'est en fait creusé, pour passer de 27 points de pourcentage en 2011 à 30 points de pourcentage en 2022.
"Pour les pays les moins avancés, l'accès à la prospérité passe par le développement numérique", a déclaré Doreen Bogdan-Martin, Secrétaire générale de l'UIT. "Cette édition spéciale du rapport "Faits et chiffres" de l'UIT met en lumière les défis que les PMA doivent relever et devrait contribuer à renforcer les engagements pris par les pays les moins avancés et leurs partenaires de développement."
Cette étude réalisée par l'UIT en vue de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés porte sur les tendances observées en ce qui concerne la connectivité dans les PMA depuis 2011, année où l'ONU a tenu sa dernière conférence mondiale sur les pays les moins avancés.
Selon ces travaux de recherche, qui reposent sur les données tirées de l'édition de 2022 du rapport "Faits et chiffres" de l'UIT, on estime que 407 millions de personnes utilisaient l'Internet dans les PMA en 2022. Les 720 millions d'habitants toujours hors ligne dans ces pays représentent 27% de la population mondiale, alors que la population des PMA représente seulement 14% des habitants de la planète.
L'étude montre que seulement 83% de la population totale des PMA est couverte par un signal large bande mobile 3G ou plus, le mobile étant le principal moyen de connexion à l'Internet dans la plupart des pays en développement. Ce chiffre est de 95% pour la population mondiale.
Dans la dernière édition du rapport "Faits et chiffres", publication annuelle de l'UIT qui présente l'état des lieux de la connectivité numérique, il apparaît que le coût des services Internet a diminué au niveau mondial en 2022. L'analyse particulière effectuée par l'UIT en vue de la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés montre que l'accès à l'Internet est plus onéreux dans les PMA que partout ailleurs dans le monde.
Selon l'UIT, au cours des dix dernières années, il est également devenu plus complexe de connecter les communautés et il ne suffit plus d'établir des connexions physiques.
Pour les PMA, la perspective d'une connectivité universelle et efficace – c'est-à-dire la possibilité, pour tous, d'accéder à une expérience en ligne sûre, satisfaisante, enrichissante, productive et financièrement abordable – demeure lointaine. Même si elles ont accès à l'Internet, de nombreuses personnes ne l'utilisent pas en raison d'obstacles tels que la sensibilisation, les compétences ou encore les coûts.
"Le rapport spécial de l'UIT met en lumière la très grande diversité des situations dans les PMA en matière de numérique, ce qui suppose des priorités différentes et appelle des solutions distinctes", a indiqué M. Cosmas Zavazava, Directeur du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT. "Les pays les moins avancés constituent la plus grande ressource inexploitée de la planète. La connectivité – en particulier si elle est efficace – peut permettre aux PMA de surmonter les difficultés qu'ils rencontrent, et les aider à parvenir à une transformation numérique durable."
Les conclusions du rapport "Facts and Figures: Focus on Least Developed Countries" sont notamment les suivantes:
- La fracture numérique entre les hommes et les femmes demeure importante dans les PMA, et ne se réduit pas.
- Dans les PMA, près de la moitié des jeunes (de 15 à 24 ans) étaient connectés en 2022.
- Dans les PMA, un peu plus d'un quart des habitants des zones rurales étaient connectés en 2022.
La Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, qui se tiendra à Doha (Qatar) du 5 au 9 mars, est une occasion unique d'accélérer le développement durable.
Pendant cette conférence, l'UIT mettra en avant l'importance de la coopération dans le domaine du numérique pour accélérer la réalisation du Programme d'action de Doha et atteindre les Objectifs de développement durable fixés par les Nations Unies, en particulier grâce à des partenariats public‑privé, tels que la Coalition pour le numérique "Partner2Connect" qui a mobilisé plus de 600 engagements pour un montant de près de 30 milliards USD.
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Notes de l'éditeur:
Les estimations pour le monde entier ("world as a whole") qui figurent dans le rapport "Facts and Figures: Focus on Least Developed Countries" ont été calculées en tenant compte de tous les pays pour lesquels des données sont disponibles, y compris des PMA.
Le rapport "Facts and Figures: Focus on Least Developed Countries" est disponible dans son intégralité à l'adresse suivante: www.itu.int/factsandfiguresLDCs.
Des infographies ainsi que d'autres ressources média sont disponibles à l'adresse suivante: https://trello.com/b/ECmWn0yJ.
Vous trouverez des renseignements sur la participation de l'UIT à la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés à l'adresse suivante: https://www.itu.int/en/ITU‑D/LDCs/Pages/ITU@LDC5.aspx.
À propos de l'UIT
L'Union internationale des télécommunications (UIT) est l'institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la communication (TIC). Elle encourage l'innovation dans le secteur des TIC, aux côtés des 193 États Membres et plus de 900 entités du secteur privé et établissements universitaires, entre autres, qui la composent. Fondée il y a plus de 150 ans, elle est l'organisation intergouvernementale chargée de coordonner l'utilisation en partage du spectre des fréquences radioélectriques au niveau mondial, d'encourager la coopération internationale en attribuant des orbites de satellite, de renforcer l'infrastructure des communications dans les pays en développement et de définir des normes mondiales qui garantissent la parfaite interconnexion de systèmes de communication très divers. Qu'il s'agisse des réseaux large bande ou des technologies hertziennes de pointe, de la navigation aéronautique et maritime, de la radioastronomie, de l'observation des océans et de la surveillance de la Terre par satellite ou de la convergence entre téléphonie fixe et téléphonie mobile, de l'Internet ou des technologies de radiodiffusion, l'UIT s'engage à connecter le monde. Pour en savoir plus, rendez‑vous sur www.itu.int.