17 mai 2001 - Journée mondiale des télécommunications
L'Internet: enjeux, opportunités et perspectives

  
 
 

On entend souvent dire que l'Internet est aussi important pour la société que l'ordinateur personnel, le téléphone ou même, autrefois, la presse d'imprimerie. Et pourtant, il est difficile d'expliquer à quelqu'un qui n'a jamais utilisé le réseau son pouvoir de changer les vies, de créer de nouvelles activités économiques ou de rassembler des familles dispersées. Pour ceux qui utilisent déjà l'Internet, qui ont franchi le cap des premières frustrations inhérentes à l'apprentissage d'une nouvelle technologie, l'Internet a tous ces pouvoirs, et bien d'autres encore.

Mais que peut le réseau Internet pour les régions du monde qui depuis toujours n'ont qu'un accès limité aux techniques de l'information et de la communication? En théorie, l'Internet peut élargir et améliorer l'accès à l'information dans les pays en développement, puisqu'il offre un service relativement peu onéreux, très souple et techniquement efficace, qui complète parfaitement la téléphonie classique. Par ailleurs, l'Internet permet aux entreprises des pays en développement de "prendre en marche" le train de l'expansion économique, car le commerce électronique va leur donner la possibilité de vendre leurs produits et leurs services directement aux consommateurs. L'Internet est également riche de promesses sur le plan de la prestation de certains services de base, dans le domaine des soins de santé et de l'éducation par exemple, dont la couverture est actuellement inégale. Dans cette conception idéale des choses, l'Internet est un facteur d'égalisation qui réduit l'incidence financière des handicaps classiques du monde en développement - éloignement des marchés, investissements insuffisants dans les infrastructures de base, sous-utilisation des capacités, etc.

Cette vision des choses est-elle réaliste? A l'instar d'autres technologies nouvelles, l'Internet peut certes contribuer à favoriser les activités de développement, mais il fait peser en même temps de graves menaces sur les institutions en place. On peut se demander par exemple s'il représente un "élément de coût" pour les opérateurs publics de télécommunication (PTO)? Lorsque les ressources sont limitées, est-il justifié de demander aux hôpitaux ou aux écoles de ces pays de payer pour avoir un accès au Net?

1. A quoi tient donc la spécificité de l'Internet?

Pour répondre à la question de savoir à quoi tient donc la spécificité de l'Internet, il n'est pas inutile de se poser une autre question, étroitement liée à la première, et de se demander en quoi les prestations disponibles sur le réseau Internet diffèrent-elles des autres services de télécommunication assurés par exemple par le réseau téléphonique public commuté (RTPC) et on peut sans doute discerner en la matière un certain nombre de différences:

Les techniques mises en oeuvre: L'infrastructure du réseau Internet et celle du réseau téléphonique vocal classique reposent pour l'essentiel sur "les mêmes fils", en quelque sorte, mais les équipements raccordés à ces fils, et les utilisations qui en sont faites, diffèrent. Sur le réseau Internet, les messages sont découpés en "paquets" numériques de données, de sorte que les fils peuvent être utilisés avec une efficacité bien supérieure et acheminer ainsi un volume d'informations beaucoup plus important à moindres frais.

Prix: Traditionnellement, les services proposés sur le RTPC sont facturés en fonction de l'utilisation. En revanche, l'accès au réseau Internet donne le plus souvent lieu à une taxation forfaitaire. Les modèles utilisés pour la détermination des prix de gros diffèrent également. Le fournisseur de services qui assure la terminaison d'une communication téléphonique est rémunéré pour cette prestation. En revanche, sur l'Internet, il n'y a pour ainsi dire pas de flux de liquidités d'extrémité à extrémité. Sur le réseau téléphonique, les pays en développement bénéficient d'entrées financières nettes alors que sur l'Internet, ils subissent des sorties nettes au titre de la rémunération de l'acheminement de leur trafic.

Flux de trafic et flux financier: Lorsque l'on considère le trafic téléphonique classique, on observe le plus souvent que les flux de trafic entre le demandeur et le demandé sont approximativement équivalents. En revanche, en ce qui concerne la navigation sur le Net, les flux de trafic sont fortement asymétriques, l'essentiel du trafic s'écoulant vers l'utilisateur, lequel est à l'origine de l'appel et en bénéficie le plus.

Etats-Unis: la part du lion: Quel que soit le critère retenu - lieu de résidence des utilisateurs de l'Internet, lieu d'établissement des sites web ou encore orientation des flux de trafic - dans le réseau Internet, ce sont les Etats-Unis qui ont la part du lion. En témoigne également le fait que toutes les grandes décisions en la matière ont été réellement, jusqu'à ce jour, prises aux Etats-Unis.

Rapidité d'adoption: Alors que, dans le secteur de la téléphonie traditionnelle, il a fallu près de 75 années pour franchir la barre des 50 millions d'utilisateurs, avec le World Wide Web (WWW), ce chiffre a été atteint en quatre ans à peine (Figure 1). En ce qui concerne l'offre, on dénombrait plus de 1 500 exploitants internationaux en 1999, mais ce chiffre est encore très inférieur au total estimatif des très nombreux fournisseurs de services Internet (17 000) que le monde compte déjà à ce jour.

Figure 1: La croissance du réseau Internet n'est plus exponentielle, mais demeure très impressionnante
Taux de croissance annuelle composé, 1990-1998, nombre d'années nécessaires pour atteindre 50 millions d'utilisateurs

 

Note: Taux de croissance annualisé.
Source: UIT, base de données "Indicateurs des télécommunications dans le monde", Network Wizards, Compaq, RIPE.

2. L'Internet dans les pays en développement

Au niveau mondial, la croissance du réseau Internet a été pour ainsi dire phénoménale. Alors qu'on dénombrait 213 serveurs et quelque milliers d'utilisateurs seulement en août 1981, plus de 56 millions de serveurs Internet étaient en service en juillet 1999 (Figure 2, graphique de gauche) pour, selon estimation, 190 millions d'utilisateurs. Mais la progression du nombre des pays raccordés au réseau mondial est peut-être encore plus impressionnante: une vingtaine en 1990, plus de 200 en juillet 1999! Ces chiffres sont remarquables, mais un examen plus attentif de la Figure 2 (graphique de droite) révèle les profondes disparités entre régions à revenus élevés et régions à faible revenu au niveau de la répartition des serveurs Internet. Par exemple, la France compte presque autant de serveurs que la totalité de l'Amérique latine et des Caraïbes, et les trois pays les plus développés de la région Asie-Pacifique (Australie, Japon et Nouvelle-Zélande) disposent de davantage de serveurs que la totalité des autres pays de la région combinée. Il y a plus de serveurs à New York que sur l'ensemble du continent africain.

Figure 2: Croissance et inégalités
Serveurs Internet installés, janvier 1991 - juillet 1999, et répartition par région, juillet 1999

Note: Dans le graphique de gauche, les données se rapportent au mois de janvier de l'exercice suivant. Une nouvelle méthode a été utilisée dans le calcul du nombre des serveurs Internet à partir de janvier 1998. Les noms de domaine de premier niveau générique (gTLD) ont été répartis entre les pays en fonction des données correspondant à septembre 1997. * Données correspondant à juillet 1999.
Source: UIT. Les données relatives au nombre de serveurs Internet ont été adaptées d'après les données fournies par l'Internet Software Consortium (http://www.nw.com), le RIPE (http://www.ripe.net) et l'OCDE (http://www.oecd.org). Les données relatives au nombre de pays connectés proviennent de l'Internet Society.

La majorité des serveurs Internet se trouvent dans les pays développés, ce qui donne à penser que l'essor du réseau est étroitement lié à la richesse et à l'éducation, comme en atteste le profil moyen des utilisateurs du réseau (hommes jeunes, citadins, aisés, instruits).

Quels sont donc les obstacles au développement de l'utilisation du Net? Ces obstacles diffèrent selon le niveau de développement social et économique, mais tous les utilisateurs s'accordent à dire que l'un des principaux problèmes est le prix de l'accès à l'Internet. Pour les utilisateurs finals, ce prix peut être subdivisé en trois composantes: matériel/logiciel, fourniture de l'accès et taxes téléphoniques applicables. En valeurs relatives, le coût du raccordement est nettement plus élevé dans les pays en développement, mais en valeurs absolues - même si les prix ne diffèrent guère - il existe de profondes disparités entre pays à revenus élevés et pays à faible revenu lorsque l'on compare les coûts au revenu par habitant (Figure 3).

Autre obstacle majeur à l'élargissement de l'accès à l'Internet dans les pays en développement, une pénurie d'infrastructures. Le fort impact de l'Internet et la sensibilisation de plus en plus grande à l'importance des techniques de l'information et des communications pour le développement socio-économique incitent cependant les pouvoirs publics, dans ces pays, à prendre des mesures pour étendre les infrastructures téléphoniques. Pour y parvenir, on a ainsi recours à diverses approches, qui consistent par exemple à donner aux opérateurs historiques davantage de liberté, à leur permettre de réinvestir leurs recettes et à attirer des capitaux privés en cédant les parts détenues par l'Etat dans le capital des entreprises téléphoniques, ou encore en ouvrant le marché à de nouveaux opérateurs.

L'expansion de l'utilisation du réseau Internet dépend également de la disponibilité de contenus, proposés dans les langues appropriées. Après tout, si vous ne trouvez aucun contenu proposé dans votre langue maternelle et si vous ne connaissez aucune langue, comment pouvez-vous utiliser l'Internet? Selon des études effectuées par l'Internet Society, plus de 80% des pages web sont en anglais, alors que seulement 57% des utilisateurs du Net ont l'anglais comme langue maternelle. Par ailleurs, il faut noter qu'un grand nombre de pays insulaires figurent parmi les pays qui présentent les niveaux d'accès les plus élevés. L'un des principaux attraits du réseau Internet semble résider, précisément, dans la possibilité qu'il offre de surmonter l'isolement physique et psychologique - bonne nouvelle, sans doute, pour les pays en développement, qui invoquent souvent leur isolement économique et la pénurie d'informations dont ils pâtissent.

Figure 3: Egalité en valeurs absolues, écarts en valeurs relatives
Prix mensuels de l'accès à l'Internet selon l'OCDE (août 1996) et en Afrique (juillet 1998), en dollars EU

Note: Les taxes mensuelles d'accès comprennent les taxes afférentes aux communications téléphoniques correspondantes.
Source: OCDE, Perspectives des télécommunications et Mike Jensen.

3. L'Internet et le commerce électronique

La notion de commerce électronique (ou cyber-commerce) n'est pas nouvelle, mais l'essor rapide de l'Internet multiplie les débouchés de ce nouveau type d'activité économique en ligne. Il est maintenant largement admis que l'Internet et le cyber-commerce vont bouleverser le commerce classique et les habitudes de consommation. D'après certaines estimations, les ventes sur l'Internet se sont chiffrées à 43 milliards de dollars EU en 1998, et elles devraient atteindre 95 milliards de dollars EU en 1999. La plupart des analystes ont revu leurs prévisions à la hausse et pensent que les ventes en ligne pourraient représenter au total entre 1 et 3 billions de dollars EU au début de la nouvelle décennie. On s'attend à des taux de croissance particulièrement élevés en Asie (Figure 4).

Figure 4: Commerce électronique, recettes selon projections en Asie
1998 et 2001-02, dans certains pays de la région

Note: Graphique de gauche: IDC, prévisions du marché du commerce électronique. Graphique de droite: IDC, selon CommerceNet.

L'Internet offre aux pays en développement et aux économies émergentes davantage de possibilités de participer à l'économie naissante du numérique. Le commerce électronique sur le Net devrait en effet promouvoir sensiblement la croissance économique et le bien-être dans les pays en développement. Les nouveaux débouchés à l'exportation devraient à leur tour attirer davantage d'investissements extérieurs et intérieurs et par là même stimuler la croissance. Au reste, la plupart des grandes entreprises industrielles des pays en développement utilisent déjà l'Internet et, ce qui est plus surprenant, de plus en plus de petites et moyennes entreprises viennent elles aussi grossir les rangs des internautes.

Le commerce électronique ne s'est pas répandu d'une manière uniforme dans toutes les branches d'activité économique. D'après les prévisions, il devrait enregistrer une croissance de plus de 150% par an dans les secteurs des matériels et des logiciels informatiques, de l'immobilier, des services de publication et d'information, des finances et de l'Internet lui-même. Le commerce électronique semble également doper l'industrie du tourisme, qui génère des recettes de plus en plus importantes pour les pays en développement. Selon certains analystes, la part du tourisme dans les recettes totales tirées du commerce en ligne se serait chiffrée à 20-30% en 1997. Les ventes en ligne dans ce secteur devraient atteindre près de 9 milliards de dollars EU en 2002. Autre branche d'activité où l'on peut penser que la croissance potentielle du commerce en ligne est énorme, les services financiers. Bon nombre de pays en développement offrent désormais des services bancaires sur Internet, qui permettent à leurs clients de régler leurs factures, de vérifier le solde de leur compte ou de transférer des fonds (voir Figure 5, graphique de droite).

Figure 5: Achats en ligne en Argentine, opérations bancaires en ligne au Mexique
Ce qui amène le consommateur à acheter en ligne en Argentine ou à procéder à ses opérations bancaires sur l'Internet au Mexique

Source: Secretaría de Comunicaciones de Argentina et Grupo Telelink S.A. de CV

Pour les entreprises, les avantages du commerce électronique sont manifestes. Le commerce électronique permet d'accroître sensiblement la productivité en abaissant les coûts de production et les coûts d'exploitation, en facilitant l'accès aux marchés, en améliorant les services fournis à la clientèle, en étendant la portée géographique des services et en offrant une nouvelle source de recettes potentielle (Figure 6).

Mais, malgré ces perspectives prometteuses, le commerce sur Internet pose encore de nombreux problèmes et, dans son utilisation, on se heurte aux mêmes obstacles que ceux qui s'opposent en général à l'utilisation du Net. Certains de ces problèmes sont cependant inhérents au commerce électronique: nécessité d'un cadre juridique et financier pour les opérations sur la toile, accès aux marchés, mise en place d'une logistique commerciale. Les pays en développement qui souhaitent promouvoir le commerce électronique devront, à court terme, livrer bataille sur deux fronts - d'une part améliorer l'infrastructure de communication et l'accessibilité et, d'autre part, adapter les structures juridiques, financières et logistiques à la nouvelle donne du cyber-commerce. A long terme, il leur faudra certainement considérer les conditions essentielles d'un commerce international florissant - par exemple l'amélioration du niveau d'études et des connaissances informatiques.

Figure 6: Les atouts de l'Internet pour les entreprises
Les avantages du réseau Internet pour les entreprises des pays en développement (graphique de gauche) et pour les grandes multinationales (graphique de droite)

Source: Graphique de gauche: Société financière internationale (SFI). Graphique de droite: Computerworld

4. L'Internet et la santé

Un jeune athlète souffrant d'une forte fièvre et d'une grave infection a été transporté à l'hôpital dans un état critique. Des tests de laboratoire ont confirmé qu'il s'agissait d'une fasciitis nécrosante (type d'infection invasive causée par une "bactérie sarcophage"). Une amputation urgente de la jambe semblait être la seule solution possible pour stopper le processus et sauver la vie du patient si l'un des médecins ne s'était pas souvenu avoir vu un article sur de nouveaux moyens de traiter des membres infectés par la fasciitis nécrosante. Après consultation rapide de MEDLINE - l'une des plus importantes bases de données médicales sur l'Internet - les médecins ont retrouvé l'article et appliqué la procédure et le traitement recommandés. Le jeune homme a sauvé sa vie et sa jambe et pratique de nouveau l'athlétisme.

Sur les 52 millions de décès dans le monde en 1996, plus de 40 millions ont été enregistrés dans les pays en développement. Sur ces 40 millions, plus de 12 millions concernaient des enfants de moins de 5 ans et dans la plupart des cas les décès étaient dus à des maladies que l'on aurait pu prévenir. Bon nombre de ces décès auraient pu être évités et plusieurs des problèmes auxquels sont confrontés les professionnels de la santé pourraient être résolus si l'on disposait suffisamment d'informations au moment voulu. Or, le manque d'information est l'un des problèmes les plus graves auxquels se heurtent les professionnels de la santé dans les pays en développement.

Depuis des décennies, les pays en développement sont parfaitement conscients du fait que satisfaire les besoins fondamentaux de l'homme, qu'il s'agisse de la santé ou de l'éducation, est non seulement un élément déterminant pour le bien-être de leur population mais aussi une condition préalable à toute initiative de développement économique. L'Internet, en raison de la spécificité de ses caractéristiques techniques et économiques - efficacité des techniques numériques qui permettent d'acheminer à moindre coût en mode interactif et asynchrone des données, du texte, des images et de la vidéo - ouvre de nouvelles perspectives pour les pays en développement.

Dans la plupart d'entre eux, compte tenu de la médiocrité de l'infrastructure et de l'insuffisance de l'accès à l'informatique aussi bien chez les particuliers que dans les institutions publiques, les consultations sur le web patient/docteur et/ou patient/Internet sont peu fréquentes. Ce qui par contre est viable et pourrait avoir une incidence majeure sur les services de santé dans ces pays, c'est une consultation sur l'Internet entre professionnels de la santé et l'accès par les professionnels de la santé à une consultation d'un site Internet.

A Ginnack par exemple, village isolé insulaire sur le fleuve Gambie, deux infirmières, Rose Mary Sturdy et Marlous Kok utilisent conjointement une caméra numérique et un ordinateur portable pour diagnostiquer différentes affections et ainsi protéger la communauté locale de diverses pathologies. Elles prennent avec la caméra numérique des images des symptômes visibles qu'elles téléchargent sur leur ordinateur portable et les ramènent jusqu'à Banjul où elles seront examinées par un médecin. Si le médecin a besoin d'une évaluation plus poussée des images, il ou elle les envoie via Internet à Global Synergy au Royaume-Uni où elles sont transmises à des spécialistes du monde entier pour diagnostic. Les logiciels d'aujourd'hui permettent de comprimer 30 fois une radiographie classique sans perte d'informations. Avec un tel niveau de compression, l'image peut être acheminée sans aucune difficulté sur n'importe quel réseau de télécommunication existant.

Le manque d'information est l'un des plus gros problèmes auxquels se heurtent les professionnels de la santé dans les pays en développement. Un institut médical type aux Etats-Unis s'abonne à plus de 11 000 revues spécialisées alors que des institutions comparables dans les pays en développement n'ont parfois accès qu'à moins de 500 revues (5% à peine!). Par ailleurs, les connaissances médicales évoluent rapidement. Il faut en général 5 ans pour que les nouvelles connaissances arrivent jusqu'aux généralistes qui pourtant sont plutôt bien connectés au flux international d'information. En dehors de la capitale et des grands centres urbains des pays en développement, l'attente peut bien sûr être beaucoup plus longue. L'Internet peut réduire sensiblement ce décalage temporel et offre une gamme de nouvelles ressources d'informations aux professionnels de la santé de ces pays.

Les conditions sanitaires médiocres dans de nombreux pays en développement contribuent à l'apparition et à la propagation des maladies infectieuses. Le système d'information de l'OMS sur les maladies dans le monde relie entre eux tous les grands partenaires impliqués dans la lutte contre les épidémies au niveau international. L'utilisation de l'Internet pour échanger des informations sur les épidémies permet de diffuser rapidement et largement des informations cruciales aux responsables publics de la santé, aux ministres de la santé et aux professionnels de la santé sur le terrain. La méningite à méningocoque par exemple est une épidémie saisonnière dans un groupe de 17 pays de la région sub-saharienne qu'on appelle la "meningitis belt". Pendant la saison sèche, les cas de méningite doivent être signalés chaque jour pour suivre l'évolution de l'épidémie. Lorsqu'un certain seuil est atteint, une campagne de vaccination massive est lancée. L'échange d'informations via l'Internet non seulement permet de suivre l'évolution de la maladie, mais aussi offre un support de communication essentiel pour la planification et la mobilisation des équipes de vaccination qui doivent être déployées dans les zones touchées par l'épidémie.

L'avenir des services de santé sur l'Internet dépend dans une très large mesure de la disparition d'un certain nombre d'obstacles infrastructurels, réglementaires et économiques. Pour les pays développés, des questions comme le respect de la sphère privée et la confidentialité, les licences, la responsabilité en cas de faute professionnelle, le paiement des prestations fournies et les remboursements sont très importantes. Dans les pays en développement par contre, les questions réglementaires sont encore loin d'être des questions urgentes dans leur programme de santé. Pour bon nombre d'entre eux, en effet, le plus important est d'avoir accès à un prix raisonnable à l'infrastructure de communication nécessaire et de jeter les bases des premiers projets pilotes de télémédecine. L'UIT les a beaucoup aidé dans ces deux domaines (voir Tableau 1).

Tableau 1: Mettre les services de santé en réseau dans les pays en développement
Projets pilotes de télémédecine de l'UIT

Pays Projet Mise en oeuvre
Ukraine Système d'informations médicales pour le centre de traumatologie et d'urgence de Kiev (Ukraine). Oct 97
Mozambique Liaison de téléradiologie entre les hôpitaux de Maputo (Capitale) et de Beira (la deuxième ville du pays). Jan 98
Malte Liaison de télémédecine entre les îles de Malte et de Gozo. Mar 98
Ukraine Services mobiles de télémédecine pour les victimes de catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Mar 98
Georgie Liaison de télémédecine via Internet entre la Géorgie et la Suisse "pour un deuxième avis" Sep 98
Myanmar Réseau de télémédecine entre plusieurs hôpitaux Fév 99
Sénégal Réseau de télémédecine entre plusieurs hôpitaux. Mar 99
Russie Réseau de télémédecine entre plusieurs hôpitaux Mar 99

Source: UIT.

5. L'Internet et l'enseignement

L'enseignement et la formation sont déterminants dans les perspectives de développement économique et humain et de compétitivité internationale d'un pays. Le miracle économique asiatique nous a en effet appris que le niveau d'études est le facteur le plus important pour expliquer la forte croissance économique enregistrée au cours des dernières décennies. On comptait pourtant, en 1996, près de 1,5 milliard d'enfants et d'adultes illettrés dans le monde. Le téléenseignement offre des possibilités d'acquisition des connaissances à des étudiants qui, autrement, pour diverses raisons - éloignement géographique des centres d'enseignement, horaires de travail, ressources financières limitées, etc. - seraient exclus du système éducatif.

Pour un pays, cette stratégie permet d'augmenter considérablement le nombre de personnes ayant reçu une éducation, avec les retombées positives pour son économie. Par ailleurs, le téléenseignement à l'université a fait naître l'espoir de mettre enfin un terme à la fuite des cerveaux qui affectent la plupart des pays en développement qui voient leurs habitants les plus instruits partir à l'étranger pour une formation et la moitié d'entre eux environ ne jamais revenir. Pour le système éducatif global d'un pays, le téléenseignement offre la possibilité d'accroître les économies d'échelle et de réduire les coûts d'infrastructure.

Ces dernières années le nombre de programmes de téléenseignement dans les pays en développement a augmenté de façon spectaculaire, à tel point que les six plus grandes universités de téléenseignement dans le monde sont situées dans des pays en développement (voir le Tableau 2).

Table 2: Quand le prof est ailleurs
Les plus grandes universités de téléenseignement dans le monde

Pays Institution Créée en Etudiants Budget* Faculté
Turquie Université Anadolu 1982 577’804 [95] 30 1’260
Chine Système d'université par réseau de télévision de Chine 1979 530’000 [94] 1.2 31’000
Indonésie Université Terbuka 1984 353’000 [95] 21 5’791
Inde Enseignement universitaire à distance de l'Université nationale Indira Gandhi 1985 242’000 [95] 10 13’652
Thaïlande Enseignement universitaire à distance de l'Université Sukhothai Thammathirat 1978 216’800 [95] 46 3’536
Corée Enseignement universitaire à distance national de Corée 1982 210’578 [96] 79 2’840
France Centre National d'Enseignement à Distance 1939 184’614 [94] 56 4’800
Royaume-Uni Enseignement universitaire à distance (Open University) 1969 157’450 [95] 300 8’191
République sudafricaine Université d'Afrique du Sud 1873 130’000 [95] 128 3’311
Iran Université Payame Noor 1987 117’000 [95] 13.3 3’665
Espagne Université nationale d'enseignement à distance 1972 110’000 [95] 129 4’600

Note: La date renvoie à l'année pour laquelle les données sont disponibles.
          *millions de dollars EU.
Source: <http://www.open.ac.uk/ou/news/vc/botsfig2.hmtl>

Dans un grand nombre de cas les résultats ont été plutôt décevants, essentiellement pour les raisons suivantes: a) encadrement insuffisant; b) sensation d'isolement due au manque d'interaction avec d'autres étudiants; c) accent mis sur les programmes par correspondance; et d) retard dans la réponse apportée aux besoins des étudiants. L'avènement de l'Internet a révolutionné le téléenseignement et bon nombre de ces obstacles ont aujourd'hui disparu. L'Internet est une salle de classe virtuelle caractérisée par une très grande interactivité et un partage des ressources et de l'information.

Pour de nombreux pays en développement le passage à un enseignement sur support électronique arrive à un moment difficile. Dans de nombreux pays en effet, l'Etat - depuis toujours principale source de financement de l'enseignement - aux prises avec de sérieuses contraintes budgétaires se replie et n'intervient plus aussi directement qu'avant. Mais au moment où les Etats revoient leur financement à la baisse, deux autres types d'institution accroissent leur participation financière dans le secteur: les institutions multilatérales de prêt et les entreprises du secteur privé. Certaines de ces institutions privées dans les pays en développement, ont non seulement les liquidités nécessaires pour informatiser et mettre en réseau leurs services éducatifs, mais encore réussissent relativement bien à mobiliser des fonds sur le marché des valeurs, comme en témoigne l'exemple de la Education Investment Corporation (Educor) en République sudafricaine. Ce groupe, qui a investi dans l'éducation et le placement des portefeuilles, est en plein essor depuis ces dernières années.

Le secteur de l'éducation compte plus de 4 000 enseignants du supérieur qui disposent des cours à 300 000 étudiants inscrits dans 160 disciplines. En juin 1996 les parts de la compagnie ont été introduites en bourse à la Bourse de Johannesburg. Le chiffre d'affaires d'Educor a plus que triplé entre décembre 1996 et fin 1997 et ses bénéfices d'exploitation ont augmenté de 78% pendant la même période. La capitalisation boursière d'Educor dépasse déjà 433 millions de dollars EU.

Il ressort de ce qui précède que la mise en place de programmes de téléenseignement sur Internet dans les pays en développement est non seulement viable sur le plan théorique, mais aussi réalisable sur le plan pratique. La construction de l'infrastructure de communication nécessaire est en règle générale la partie la plus facile et à long terme, la moins chère, du processus. Ce qui semble beaucoup plus difficile - en termes de temps et de coût - c'est d'assurer de façon durable la production et la fourniture de contenu. Pour un certain nombre de pays en développement, le problème du contenu risque de s'aggraver pour les raisons suivantes: a) le contenu pour les programmes de téléenseignement a des caractéristiques propres qui tiennent à la fourniture en ligne de ce service; et b) le contenu doit être adapté aux besoins locaux en matière d'enseignement. Malgré ce problème de contenu, l'Internet va vraisemblablement non seulement stimuler les services d'enseignement classiques dans le monde, mais aussi transformer la manière dont nous appréhendons et expérimentons le processus d'acquisition des connaissances.

6. L'Internet et les opérateurs publics de télécommunication

Peu de segments du marché des télécommunications autrefois quasi monopolistique échappent aujourd'hui à la concurrence. Les forces conjuguées de la mondialisation et du progrès technologique font que même dans les pays qui n'ont pas encore autorisé d'autres opérateurs à entrer en concurrence au niveau national ou international avec un opérateur historique, l'influence de marchés concurrentiels se fait vivement sentir (voir Figure 7). Mais l'origine véritable de la concurrence auxquels doivent faire face les opérateurs publics de télécommunication dans les pays en développement est quelque peu surprenante: les concurrents ne sont pas nécessairement les petites "start up" locales rattachées éventuellement à une université ou une organisation non gouvernementale et pourtant les fournisseurs de services Internet, à leur début du moins, sont souvent des start up. Une des spécificités de l'Internet c'est que les obstacles à l'arrivée de nouveaux concurrents sur le marché sont relativement peu nombreux, ce qui est important pour les opérateurs publics de télécommunication: en effet, une multitude de nouvelles petites compagnies n'ayant pas de clientèle établie à défendre ou de programme d'investissement à amortir, vont pouvoir arriver sur le marché.

Figure 7: La concurrence fixe les règles du jeu
Pourcentage du trafic international ouvert à la concurrence, 1990-2005, et pourcentage des économies autorisant la concurrence, par service, 1999

Notes: Dans l'encadré de gauche, les pourcentages pour 1998 et 2005 sont basés uniquement sur les pays qui ont pris des listes spécifiques d'engagements dans le cadre de l'Accord sur les télécommunications de base de l'Organisation mondiale du commerce. Très vraisemblablement, ils sous-estiment donc le véritable marché.

Source: Direction du trafic et bases de données réglementaires de l'UIT. "Tendances dans la réforme des télécommunications, 1999" UIT.

Le commerce sur l'Internet peut aussi très facilement être combiné ou regroupé avec d'autres services. Il se peut que les fournisseurs de services Internet types soient déjà présents dans un secteur voisin, par exemple la distribution de logiciels, la télévision locale par câble/par satellite, la location de vidéos, etc. Toutefois sur les nombreux services offerts, le seul qui pose de gros problèmes aux opérateurs publics de télécommunication est la téléphonie sur Internet (téléphonie IP): en effet, d'une part, elle fait miroiter la perspective d'une réduction du prix des communications téléphoniques internationales pour tous les habitants du pays et, d'autre part, elle pourrait être considérée comme un cheval de Troie qui pourrait bien menacer la structure tarifaire de l'opérateur historique et réduire la rentabilité de ses activités (appels internationaux de départ et d'arrivée). Avec la téléphonie IP, l'opérateur public de télécommunication pourrait bien ne plus investir dans l'expansion du réseau national et ne plus satisfaire ses obligations de service universel.

La téléphonie IP est effectivement un gros problème pour les opérateurs publics de télécommunication des pays en développement, problème qu'ils auraient intérêt à affronter plutôt qu'à ignorer. Le fait que la téléphonie IP en soit encore à ses balbutiements et qu'elle ne représente qu'un infime pourcentage de l'ensemble du trafic de télécommunication international signifie que ces pays ont encore un peu de temps pour mettre au point une stratégie qui leur permettra de réagir le moment venu, si la menace devient bien réelle. Cette stratégie pourrait comprendre les éléments suivants:

7. Réglementer ou ne pas réglementer?

La question de la réglementation de l'Internet est peut-être celle qui divise le plus la communauté Internet. Pour certains, l'Internet est simplement un nouveau mode de communication et une nouvelle façon de faire des affaires et, comme avec toutes les avancées de ce type, le cadre réglementaire devra être adapté et modifié. Pour d'autres, l'Internet est un nouveau domaine créé expressément pour fonctionner sans intervention de l'Etat.

La réglementation du contenu de l'Internet est l'un des domaines qui a suscité une vive opposition de l'opinion publique dans certains pays. Par ailleurs, il apparaît dans certains cas qu'on s'inquiète légitimement, à tout le moins, de l'opportunité du contenu acheminé sur le réseau de l'Internet, réseau accessible dans le monde entier et qui donc exerce une grande influence. Pour régler ce problème, certaines administrations nationales élaborent actuellement des politiques qui prévoient des dispositions réglementaires restrictives tout en encourageant une autoréglementation pour l'industrie. En Malaisie par exemple, les députés ont débattu d'une nouvelle législation qui interdit aux fournisseurs de services Internet de diffuser "un contenu indécent, obscène, faux, menaçant ou choquant dans le but d'importuner, d'insulter, de menacer ou de harceler une personne quelle qu'elle soit". Cela étant, un "forum du contenu" (qui sera peut-être un organisme de l'industrie) sera créé; il sera chargé d'élaborer un "code du contenu", notamment "des procédures modèles pour régler les problèmes posés par un contenu choquant ou indécent", "des restrictions sur la fourniture d'un contenu inapproprié" et "des méthodes de classification du contenu".

L'élaboration d'une loi et d'une politique sur le droit d'auteur étant une composante importante du débat sur le contenu, la législation sur le droit d'auteur tente de concilier des intérêts divers: d'un côté, les créateurs d'oeuvres et les détenteurs de droits de propriété intellectuelle peuvent prétendre à des avantages et à une rémunération pour l'utilisation de leurs oeuvres ainsi qu'à une protection contre les utilisations non autorisées. D'un autre côté, les distributeurs et les utilisateurs d'oeuvres créées cherchent à avoir accès assez facilement et à un prix abordable à des oeuvres protégées par un droit d'auteur. Certains observateurs dans les pays en développement pensent depuis toujours que le régime de droit d'auteur en vigueur protége les intérêts des pays développés et restreint inéquitablement le flux d'information et d'oeuvres vers les pays pauvres et leurs habitants. Les tenants de ce point de vue hésitent donc beaucoup à conserver le régime traditionnel de droit d'auteur et à l'élargir à l'Internet étant donné qu'ils voient dans le Net peut-être la dernière et la meilleur chance de garantir un accès équitable à l'information nécessaire pour le développement économique et social.

La confidentialité sur l'Internet, autre problème qui habituellement est du ressort des régulateurs, semble préoccuper beaucoup plus les pays développés que les pays en voie de développement. Les carences de l'infrastructure, les performances médiocres du réseau et le coût des services semblent l'emporter sur les questions de confidentialité dans de nombreux pays en développement.

Le problème de la juridiction revient régulièrement dans toute discussion sur la réglementation de l'Internet. Face à un phénomène mondial, les procédures qui permettent d'éviter les différends concernant la portée des lois nationales, prennent une nouvelle dimension et remettent en question l'efficacité potentielle de la législation relative à l'Internet. La nature mondiale de l'Internet et la réunion momentanée des fournisseurs de services Internet, des fournisseurs de contenu, des utilisateurs et des serveurs, souvent situés aux quatre points du monde dans une "rencontre électronique" font qu'il est difficile, pour les tribunaux d'un pays d'exercer leur compétence sur un utilisateur de l'Internet relevant d'une autre juridiction. Malgré cette situation, les tribunaux nationaux se sont dit prêts à élargir leur compétence à divers aspects de l'Internet pour des sites relevant d'une juridiction différente.

Enfin, si l'Internet a souvent été considéré comme l'essence même d'un marché libre et ouvert, la tendance récente à la concentration donne à penser que les autorités responsables de la politique de la concurrence devront peut-être y regarder de plus près. Les trois premiers fournisseurs contrôlent plus de 70% du marché central alors que le leader pour la fourniture de services de détail, AOL, compte plus d'abonnés que ses dix premiers rivaux mondiaux pris dans leur ensemble. L'Internet a peut-être quelque chose de "spécial", mais il n'échappe pas aux oligopoles qui existent dans tous les autres secteurs de l'activité économique.

8. Un kit de politique générale pour le développement de l'Internet

Que demain nous réserve-t-il? Il est toujours hasardeux de prévoir l'évolution de l'Internet mais la prochaine étape logique est presque sans aucun doute le passage au vrai multimédia, en particulier la vidéo en temps réel, l'audio, les effets d'animation et les applications interactives comme la téléphonie ou la visiotéléphonie. Il faut beaucoup plus de largeur de bande pour les applications multimédias que pour surfer sur le web. Cela étant, on voit déjà la demande potentielle pour ce nouveau type de service. Mais cette évolution de l'Internet, si elle se concrétise, sonne le glas de l'utilité de l'Internet à d'autres fins.

En termes de besoins de largeur de bande, les conséquences des applications multimédias seront pour la navigation sur le web ce que la navigation sur le web a été pour le courrier électronique. En d'autres termes, s'il n'y a pas une amélioration radicale des performances de l'Internet et de la capacité de ses réseaux dorsaux, le trafic multimédia pourrait être la mort d'autres applications. Le "talon d'Achille" de l'Internet si l'on peut dire c'est qu'il suffit d'une opération de téléchargement d'un fichier GIF qui s'éternise pour que tout le monde attende: un utilisateur peut à lui seul bloquer la machine. Si la largeur de bande était universellement disponible, accessible à un prix raisonnable, disponible en abondance, il n'y aurait pas de problème. Mais la largeur de bande reste une ressource rare et chère, en particulier dans les pays en développement. A moins que des politiques judicieuses ne soient mises en place pour fixer le prix de la largeur de bande et l'accès à l'Internet, le multimédia sur l'Internet restera un rêve inaccessible pour de nombreux pays.

Quelles mesures devraient prendre les décideurs des pays en développement pour faire en sorte que les avantages de l'Internet bénéficient au plus grand nombre?

Pour encourager l'industrie

Pour construire l'infrastructure

Pour élargir l'accès à l'infrastructure et aux services

Pour encourager la croissance du marché de l'accès à l'Internet

Pour encourager la production de contenu local

Pour encourager l'utilisation

 

Ce texte est extrait du Rapport Challenges to the Network: Internet for Development. Ce rapport analyse l'incidence actuelle et prévisible de l'essor de l'Internet dans divers domaines socio-économiques: commerce, soins de santé, éducation ... Ses auteurs cherchent aussi à cerner en quoi les prestations du réseau diffèrent des services de communication actuels, et ils analysent sa pénétration dans le monde. Ils s'intéressent aussi aux conséquences que pourrait avoir le réseau sur les PTO des pays en développement et aborde quelques-uns des problèmes de réglementation que pose ce moyen technique nouveau et révolutionnaire de par sa spécificité même. Pour obtenir une copie de ce rapport, voir les instructions pour sa commande.

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