Plenipotentiary Conference 1998 -- Minneapolis USA

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L'UIT s'efforce de construire une nouvelle infrastructure mondiale de l'information

Alors que de nombreux pays commencent déjà à mettre en oeuvre leur propre stratégie pour mettre en place de nouvelles infrastructures de transmission de l'information à grande vitesse, il reste à définir une approche mondiale qui facilitera la compatibilité universelle des technologies nouvelles. Avec 188 Etats Membres et environ 500 membres du secteur privé, l'UIT représente une instance mondiale grâce à laquelle il est possible d'élaborer des normes mondiales qui traduisent les besoins des nombreux acteurs de l'industrie des infocommunications, qu'il s'agisse des opérateurs, des Etats, des fournisseurs de services ou des consommateurs. Mais pourquoi des normes universelles? La mondialisation de l'activité économique, la facilité de plus en plus grande à se déplacer et l'utilisation croissante de l'information électronique font que même de petites compagnies commencent à opérer au niveau mondial et non régional ou local. Pour que les marchés des télécommunications puissent fonctionner de façon efficace et non discriminatoire, il faut aussi des normes techniques universelles. Par ailleurs, les technologies de l'information sont les technologies de la liberté: l'ordinateur, le fax, le téléphone et Internet sont quelques unes de nos meilleures armes pour lutter contre la dictature et l'oppression. Si nous voulons créer une économie réseautée où la participation et la responsabilisation soient le plus large possible, il faut par définition qu'elle soit mondiale - une autre raison pour laquelle il est dans l'intérêt de tous que l'UIT soit une organisation forte.

Il y a quelques années, à une conférence importante de l'UIT sur le développement des télécommunications qui s'était tenue à Buenos Aires, le vice-président Al Gore avait parlé pour la première fois de sa vision et de l'infrastructure mondiale de l'information rendue possible par l'existence d'ordinateurs toujours plus puissants, de logiciels toujours plus sophistiqués et de technologies des télécommunications toujours plus rapides.

… "Aujourd'hui, les technologies ne cessent de progresser et nous avons les moyens économiques qui nous permettront de rassembler toutes les communautés du monde. Nous pourrons enfin, disposant d'un réseau d'information planétaire, envoyer des messages et des images à la vitesse de la lumière depuis la plus grande ville jusqu'au plus petit village de la planète. Ce réseau abolira le temps et les distances pour les familles et les amis et permettra de créer un marché mondial de l'information où les consommateurs pourront acheter et vendre des produits."

Le concept percutant d'une nouvelle infrastructure mondiale de l'information imaginé par le président Al Gore a saisi l'imagination des foules. L'homme de la rue a imaginé de nouveaux mondes de l'information accessibles depuis son ordinateur de bureau; les sociologues y ont vu une façon d'abolir les barrières entre riches et pauvres; les pouvoirs publics de pays lointains et marginalisés ont rêvé d'un moyen qui leur permettrait d'échapper au fléau des distances et de remédier à la pénurie chronique de fonds pour l'éducation; les fabricants d'équipements informatiques et d'équipements de télécommunication ont rêvé à de nouveaux marchés florissants et les opérateurs de télécommunication à un flux de nouveaux trafics sur leur réseau. L'infrastructure mondiale de l'information a véritablement fait rêver tout le monde.

Quelques année ont passé: les états sont allés au-delà du rêve d'une infrastructure mondiale de l'information qui offrirait de nouveaux moyens d'accéder à l'information et de faire des affaires. Bon nombre de pays ont aujourd'hui en la matière, des programmes concrets fixant des dates pour la mise en oeuvre de nouveaux services numériques et comportant des objectifs bien définis.

Les équipementiers et les opérateurs de télécommunication ont eux aussi réagi au discours du président Al Gore et ont intégré à part entière le développement de la GII dans leurs activités stratégiques de planification et de développement des produits. Dans le même temps, un certain nombre de nouvelles institutions nationale, régionale ou internationale et de groupes de réflexion ont vu le jour, chargés d'examiner les conséquences techniques et sociales complexes que la constitution de la première ressource d'information égalitaire et accessible du monde aurait à l'échelle planétaire.

Le concept de la GII

L'idée que l'on se fait de l'infrastructure mondiale de l'information varie énormément d'un pays à l'autre et d'une organisation à l'autre, mais l'on semble s'accorder sur plusieurs éléments essentiels. Tout d'abord les réseaux et les services qui constitueront la trame de la GII seront, pour la plupart, numériques.

Ces nouveaux réseaux seront dotés d'une certaine intelligence, c'est-à-dire qu'ils dépendront largement de logiciels pour leurs fonctionnalités et qu'ils pourront être reprogrammés et adaptés dynamiquement à l'évolution de la demande.

Les types de service qui seront assurés sur la GII seront eux aussi différents. Les réseaux de demain qui utiliseront beaucoup les applications interactives, devront acheminer des informations dans de nombreux formats différents - pas uniquement des signaux téléphoniques et des données mais aussi des images, de la voix, des messages électroniques avec des images, des signaux vidéo en temps réel et des clips audio.

Enfin, face aux fonctionnalités offertes par les systèmes d'accès hertzien de la troisième génération (type IMT-2000), ils devront assurer en tout lieu et à tout moment une véritable mobilité.

Le rôle de l'UIT

L'Union internationale des télécommunications, institution spécialisée de l'Organisation des Nations Unies s'occupant du développement et de l'organisation des réseaux de télécommunication dans le monde, est au centre de la planification de la nouvelle infrastructure de l'information.

C'est à l'UIT, née il y a 133 ans au temps du télégraphe, que l'on doit dans une large mesure le développement du réseau mondial de télécommunication, la plus grande invention de l'homme. Les travaux de l'Union, qui élaborent les normes mondiales, d'application volontaire, qui assurent l'interconnexion des réseaux téléphoniques, informatiques et de radiocommunication de différents pays, sont à la base de cette interconnectivité désormais internationale qui fait que nous pouvons entendre le son rassurant d'une tonalité chaque fois que nous décrochons le téléphone.

Pourquoi normaliser la GII?

La conception et la mise en oeuvre des réseaux de télécommunication et des équipements d'usager varient beaucoup d'un pays à l'autre pour des raisons parfaitement légitimes. Les structures de trafic, les utilisations, les caractéristiques géographiques diffèrent, de sorte que les pays peuvent avoir des exigences très particulières pour leurs réseaux de télécommunication respectifs.

Toutefois, les réseaux nationaux perdent rapidement leur utilité s'ils ne peuvent pas intégrer les équipements de différentes marques et, à l'aube de la mondialisation, se connecter aux réseaux et systèmes utilisés dans d'autres pays du monde.

L'industrie des télécommunications a très vite compris l'importance cruciale de l'interconnectivité; c'est en effet la nécessité d'une interconnexion internationale qui a poussé à la création, en 1865, de l'UIT.

Réaliser l'interconnectivité des réseaux suppose une coordination centralisée avec la coopération de tous les acteurs, fabricants d'équipement, concepteurs de réseaux et opérateurs de télécommunication. Pour l'industrie des télécommunications, l'organe coordonnateur central a toujours été l'UIT. Cette organisation, dont le siège est à Genève et qui s'enorgueillit aujourd'hui de compter parmi ses Membres 188 Etats et plus de 500 organismes publics ou privés, n'a cessé d'encourager la croissance et la mise en oeuvre d'une vaste gamme de nouveaux services dans le monde, depuis la téléphonie classique et les radiocommunications jusqu'au premier satellite de communications.

Pour l'UIT, qui dit développement des télécommunications dans le monde, dit normes mondiales. Dans le cadre d'un programme de commissions d'études, des spécialistes du secteur privé et du secteur public se réunissent à intervalles réguliers pour élaborer les spécifications des nouvelles technologies émergentes, garantissant ainsi qu'elles seront compatibles au niveau mondial et qu'elles pourront s'intégrer en toute transparence aux réseaux de télécommunication déjà en place.

Les normes élaborées par les commissions d'études de l'UIT sont appelées à être de plus en plus importantes dans la mise en place d'une infrastructure mondiale de transmission de l'information à grande vitesse parfaitement fonctionnelle. M. Martin Bangemann, Commissaire des communautés européennes, ne doute pas de la nécessité d'une normalisation mondiale; à l'occasion de TELECOM Interactive 97, conférence qui s'est tenue l'an dernier à Genève sous les auspices de l'UIT et qui était destinée à promouvoir les technologies nouvelles et émergentes, il a ainsi déclaré: "il y a une tension évidente entre, d'une part les intérêts dictés par le marché, la volonté d'individus animés par l'esprit d'entreprise, le développement rapide des technologies et, d'autre part, la nécessité de préserver l'intérêt public et d'avoir un cadre prévisible. Par conséquent, cette nouvelle structure internationale dans le domaine des communications doit être conçue de telle sorte qu'il puisse y avoir de nouveaux débouchés commerciaux en évitant toutefois les risques d'abus. Avant tout, pour qu'elle fonctionne, elle doit être adoptée à un niveau mondial…"

Vision du projet

Pour que la GII soit véritablement révolutionnaire dans ses fonctionnalités, elle doit être beaucoup plus qu'un réseau de télécommunication plus gros ou plus rapide, elle devra pouvoir s'adapter à l'évolution des utilisations des télécommunications, prendre en charge de nouveaux types de signaux et de protocoles - aspect de la plus haute importance - et offrir l'accès de base à la population de la planète.

La superautoroute de l'information de demain ne sera pas une nouvelle création, elle sera la résultante des technologies et des applications nouvelles intégrées dans l'infrastructure de réseau existante, et constituera ainsi un réseau hybride dont les éléments - anciens ou nouveaux - devront pouvoir communiquer entre eux et échanger des informations rapidement et efficacement. La très vaste expérience que l'UIT a acquise dans l'élaboration des normes pour les réseaux et les équipements d'utilisateur d'aujourd'hui signifie qu'elle est la mieux placée parmi toutes les organisations internationales pour s'attaquer à la tâche complexe que constitue la création d'un nouveau "réseau virtuel" à partir des équipements et des services existants.

GII et développement

Même si la construction de cette vaste infrastructure de télécommunication représente un immense pas en avant pour l'humanité, il est regrettable qu'en général seuls les habitants de la planète les plus aisés aient accès aux télécommunications. D'après les estimations de l'UIT, la moitié de l'humanité, ou peu s'en faut, n'a toujours pas couramment accès, ne serait-ce qu'à un simple téléphone et une bonne partie de la population mondiale n'a jamais téléphoné de sa vie.

Nick Negroponte, "gourou" des technologies de l'information et directeur du Laboratoire des médias du MIT, a découvert avec stupéfaction que plus de 100 000 villages chinois n'avaient pas le téléphone et que la situation pouvaitt être considérée comme encore plus dramatique dans certaines régions de l'Afrique. "J'ai [récemment] participé à la création d'une fondation qui a pour objet de permettre à des enfants des 100 pays les plus pauvres du monde d'avoir accès à l'ordinateur et à Internet. La télédensité [est de l'ordre de] 88,87 en Suède. En Afrique, Afrique du Sud non comprise, elle est de deux, ce qui n'est pas si mal par comparaison avec les zones rurales de ce continent, où elle n'est plus que de 0,001. Ces chiffres sont absolument ahurissants.

Si l'on veut que l'infrastructure mondiale de l'information soit à la hauteur de nos attentes, on ne peut la laisser devenir, elle aussi, un autre "gadget de riche". Le terme "mondial" fait en effet référence, non seulement à sa portée géographique, mais également à la participation et à l'interaction de tous les peuples et de toutes les cultures du monde.

L'UIT est depuis longtemps consciente de la nécessité de mettre les télécommunications à la portée des pays en développement. Par le biais de son initiative "le Droit de communiquer", des travaux en cours dans son Secteur du développement et de sa participation à de nombreux projets entrepris dans les pays les plus pauvres du monde, l'UIT veille à ce que les réseaux et systèmes conçus par ses commissions d'études puissent un jour devenir une réalité à la portée de tous.

GII et normalisation

L'UIT mène à bien sa tâche de normalisation dans le cadre de ses trois Secteurs: Secteur de la normalisation des télécommunications (UIT-T), Secteur des radiocommunications (UIT-R) et Secteur du développement (UIT-D). Consciente de l'importance de disposer de normes ne privilégiant aucune technologie mondialement reconnues qui puissent étayer la construction de la GII, l'UIT a décidé que cette activité de normalisation s'appuierait sur des projets et a convenu des principes et d'architecture de la GII. La Commission d'études 13 de l'UIT-T a été désignée Commission d'études directrice pour la gestion globale des projets et a été chargée d'élaborer ses propres séries de Recommandations, et de coordonner les contributions en provenance d'autres commissions d'études et d'un grand nombre d'organisations extérieures.

L'élaboration par l'UIT des Recommandations sur lesquelles se fondera la mise en oeuvre de la GII privilégie quatre grand domaines: l'élaboration de normes visant à faciliter l'interfonctionnement; l'attribution de bandes de fréquences suffisantes pour les nouveaux services mobiles qui feront partie intégrante de l'infrastructure; l'octroi d'une assistance stratégique et technique aux pays en développement; et enfin, la création d'une instance neutre et permanente au sein de laquelle les représentants des pouvoirs publics et des industriels peuvent formuler les stratégies nécessaires à la concrétisation rapide du projet de GII.

Composantes de la GII

Faisant la preuve de sa capacité d'adaptation aux besoins de l'industrie, l'UIT a pu élaborer en temps utile, une série de normes relatives à de nouvelles technologies qui devraient jouer un rôle fondamental dans la mise en place de la GII. Par exemple, l'apparition de nouvelles technologies comme le mode de transfert asynchrone (ATM) et le protocole Internet (IP) qui sont à la base de beaucoup de nos réseaux informatiques à grande vitesse, a déjà incité l'UIT à élaborer de nouvelles Recommandations ou à rédiger de nouvelles versions des textes existants.

D'une manière générale, les technologies qui constitueront les rouages internes de la GII se répartissent en plusieurs domaines distincts: systèmes de transport, technologies de réseau, interfaces d'utilisateur, multimédia, systèmes de radiocommunication et systèmes à satellites. Des travaux sont en cours dans chacun de ces domaines afin de faire progresser aussi rapidement que possible la mise en place de la GII (voir l'Annexe).

Grands principes

Pour l'UIT, le rôle qu'elle a à jouer pour faciliter l'accès aux systèmes de télécommunication, et en particulier à la GII, est tout aussi important que ses activités techniques de normalisation. Sur le double plan de la politique générale et de la planification stratégique, l'Union continue de favoriser les initiatives visant à promouvoir la GII en tant qu'infrastructure d'information universelle que l'on peut, et que l'on doit mettre à la portée de tous les habitants de la planète.

La mise en place de la GII pose nombre de problèmes complexes en matière de réglementation des télécommunications. Diana Lady Dougan, membre de la "Global Information Infrastructure Commission" (Etats-Unis), évoque ces problèmes et la nécessité d'associer les organisations internationales à leur solution. "Les questions d'accès, de service automatique dans les zones démunies et isolées, d'incompatibilité de normes, de subventions croisées, de licences et d'obstacles au commerce ne sont que quelques-uns des nombreux problèmes auxquels les entrepreneurs et les décideurs doivent faire face en permanence", explique-t-elle. "Il est temps d'imaginer pour la coopération entre secteur public et secteur privé un cadre nouveau qui transcende les instances traditionnelles nationales et bilatérales. Il va de soi qu'une partie de ce travail peut être effectuée sous l'égide des principales organisations multilatérales telles que l'UIT…"

De par sa capacité exceptionnelle à rassembler des représentants de tous les horizons du secteur des télécommunications et à mener à bien des programmes de coopération avec d'autres organisations internationales ainsi qu'avec des organismes régionaux et nationaux de normalisation, l'UIT contribue toujours à nouer des partenariats mutuellement avantageux à long terme qui seront indispensables au développement de la GII et à la mise en oeuvre de cet ambitieux projet à l'échelle mondiale.g

 Les quatre composantes technologiques de la GII

Transport

Les technologies de transport qui serviront à acheminer les informations dans le cadre de la GII sont les suivantes: commutation par paquets (X.25), relais de trame, RNIS et RNIS-LB et, bien sûr, mode ATM. La norme X.25, un des plus anciens systèmes de transport encore en vigueur, restera une composante fondamentale des systèmes pour lesquels l'exactitude est cruciale, par exemple dans le domaine des transactions financières. La norme X.25, élaborée par l'UIT en 1976 et revue et modifiée à plusieurs reprises depuis cette date, avait un inconvénient, la lenteur de son débit (à peine 64 kbit/s) compensé par la solidité, la fiabilité et le rapport qualité prix.

Le relais de trame (défini par la Recommandation I.233 de l'UIT-T) remplace la commutation par paquets X.25 lorsque la lenteur de cette dernière devient un obstacle. Le relais de trame utilise les technologies de réseau existantes pour transmettre des données à un débit plus élevé en réduisant la marge de protection X.25 pour garantir l'exactitude de l'information. Puisque le relais de trame, qui assure la transition entre des systèmes plus lents et plus anciens et des technologies de transmission extrêmement rapides comme le RNIS-LB et l'ATM, connaît un succès croissant, les Commissions d'études de l'UIT continuent à perfectionner cette technique et à réfléchir aux moyens de l'intégrer dans le concept des futurs réseaux mondiaux.

Le RNIS est une norme mise au point par l'UIT qui, même si elle a eu du mal à être acceptée dans certaines régions du monde, suscite aujourd'hui de plus en plus d'intérêt car elle permet de transférer des données sur une plus grande largeur de bande et d'améliorer la qualité de la communication. Cette technique qui convient parfaitement pour le transfert très rapide de grandes quantités de données d'un point à un autre, se prête particulièrement bien aux applications à grand débit telles que la visioconférence et le multimédia. Elle peut également prendre en charge des services évolués supplémentaires (par exemple identification de la ligne de l'appelant) et est donc susceptible de trouver par la suite d'importantes applications dans le domaine commercial: on peut ainsi imaginer que les communications adressées à une entreprise soient automatiquement reliées à un écran affichant le dossier du client.

Le RNIS-LB ou RNIS à large bande est une version plus rapide de l'original qui peut prendre en charge sur des réseaux à fibre optique des débits de données normalisés allant jusqu'à 155 Mbit/s. Ces deux normes ne cessent d'être perfectionnées par les Commissions d'études de l'UIT-T. La capacité de transport a en outre considérablement augmenté et peut atteindre plusieurs gigabits par seconde.

Le mode ATM, qui est peut-être la technologie de transport la plus connue, a beaucoup fait parler de lui lors de son lancement il y a à peine dix ans. Marquant l'aboutissement d'une vingtaine d'années de recherche dans le domaine des technologies de transport à débit élevé, ce système à commutation rapide par paquets utilisant des cellules constituera, à n'en pas douter, l'un des éléments clés de la GII. Sa capacité exceptionnelle à traiter différents types de trafic sur des conduits virtuels multiples à des débits pouvant atteindre plusieurs gigabits par seconde en fait le support idéal pour les applications multimédias pures (vidéo en temps réel, fichiers de données très volumineux et nouvelles applications audio et vocales).

L'ATM, normalisé en 1991, reste prioritaire à l'UIT et fait l'objet de travaux visant à en améliorer les capacités.

Techniques de réseau

Le système de transport par réseau appelé hiérarchie numérique synchrone (SDH) sera l'un des principaux éléments de la GII naissante. Cette technique de la nouvelle génération élargit la bande utilisable dans les réseaux de télécommunication et permet de les reconfigurer avec souplesse pour les adapter à l'évolution de la charge de trafic et des besoins des utilisateurs. Dans la SDH, l'intelligence du réseau sera "décentralisée" et étendue à l'ensemble du réseau, qui sera mieux à même de gérer des types de trafics différents acheminés à des vitesses différentes. Tout en assurant la reconfiguration du réseau "en cours route", la SDH peut aussi améliorer beaucoup le coefficient de remplissage du réseau en regroupant plus efficacement le trafic dans la largeur de bande disponible.

L'UIT a déjà élaboré pour la SDH de nombreuses normes qui portent sur les aspects suivants: exploitation et architectures de système, qualité de fonctionnement et capacité de gestion des réseaux SDH et de leurs interfaces, équipement de multiplexage et interconnexion internationale entre les réseaux SDH et les réseaux PDH plus anciens.

L'amélioration de la gestion du réseau est appelée à devenir un facteur important étant donné la complexité croissante de l'équipement et la nécessité d'intégrer une gamme de programmes de maintenance qui s'étend à mesure que de nouveaux types d'équipement viennent s'ajouter au réseau.

Dans ce domaine, l'UIT a normalisé dès 1988 le modèle de réseau de gestion des télécommunications et elle ne cesse de le perfectionner en fonction de l'évolution des techniques de réseau dans le monde. L'Union travaille aussi à des interfaces homme-machine pour faire face à la tâche complexe consistant à gérer les grands réseaux mondiaux qui seront indispensables au bon fonctionnement de la GII. La mise au point de ces nouvelles interfaces satisfera les besoins intenses d'une interaction en temps réel de l'utilisateur avec le réseau tout en palliant les risques qui pourraient en découler pour la sécurité et la qualité de fonctionnement du réseau.

Interfaces utilisateur

Lorsqu'on parle de l'interface utilisateur-GII, la plupart des gens pensent immédiatement à Internet et au World Wide Web. S'il est un peu prématuré de dire qu'Internet c'est déjà la GII, il est incontestable que pour l'utilisateur d'aujourd'hui, cet immense réseau de réseaux est la concrétisation la plus proche que nous ayons du rêve d'un système mondial facile d'accès et permettant d'obtenir instantanément une masse d'informations grâce à une souris d'ordinateur. D'ailleurs, la croissance phénoménale de l'utilisation d'Internet depuis cinq ans est une excellente indication de la demande future des services véhiculés par la GII.

Parallèlement à la navigation classique sur Internet par pointage et cliquage, Nick Negroponte prévoit que le marché et les applications des systèmes qui utilisent les adresses dans le protocole Internet vont véritablement exploser dans les cinq années à venir. "… Nous allons voir au moins une centaine de choses, voire deux cents, qui auront une adresse de protocole Internet, une adresse IP. Et les premières choses que l'on va voir apparaître dans ce réseau seront par exemple les caméras. Il y a déjà plus de 50 000 caméras connectées à Internet et sur lesquelles vous pouvez vous brancher pour voir ce que la caméra voit. Ce dispositif si simple sera à la base d'un très grand nombre d'éléments de contenu d'Internet. [Et] si l'on commence à placer des adresses Internet et des circuits Internet dans des jouets, on obtiendra un courant d'information à destination des foyers qui sera beaucoup plus compatible avec l'évolution et la vitesse à laquelle le réseau change."

L'UIT est engagée dans un certain nombre de projets qui traduisent l'importance de l'IP dans les réseaux d'aujourd'hui, notamment les réseaux de télécommunication. Plusieurs Commissions d'études examinent actuellement des aspects des réseaux fonctionnant avec le protocole Internet tels que les multimédias et l'IP, l'interaction entre les services du Web et les services RTPC et RNIS, l'interopérabilité et la sécurité de bout en bout, les systèmes de facturation, l'adressage IP, les systèmes de nommage et l'utilisation de l'IP dans les réseaux mobiles et les réseaux à satellite.

L'UIT siège dans les commissions administratives qui s'occupent de la gestion d'Internet, et c'est grâce à ce rôle de gestion, allié aux travaux techniques qui sont en cours dans les trois Secteurs de l'Union, que l'UIT demeurera un des principaux artisans qui vont façonner la physionomie future de cet instrument d'information passionnant.

Multimédias

Parmi les grandes réalisations récentes qui jalonnent la vie de l'UIT, on compte les normes élaborées pour faciliter le trafic multimédia, qui est l'un des principaux éléments de la GII de demain.

La Commission d'études 16 de l'UIT-T travaille actuellement dans les domaines de la définition des besoins de service, des composantes de l'infrastructure, des interfaces API, des outils et des procédures opérationnelles nécessaires pour acheminer rapidement des services multimédias jusqu'à l'ordinateur de bureau de tout un chacun. Des formats normalisés de son et d'image tels que JPEG et la Recommandation UIT H.262/H.222.0 (qui correspond à MPEG) vont aider ceux qui mettent au point les applications à assurer une qualité de fonctionnement constante et l'interopérabilité permanente avec les produits de fabricants différents.

La première version de la Recommandation H.323 de l'UIT, relative au trafic du téléphone, des données et des images dans les réseaux IP, a été approuvée en 1996 et elle a déjà été accueillie avec un grand enthousiasme par les industriels, notamment par des entreprises de premier plan comme Microsoft, Intel et Netscape.

Cette norme d'une importance capitale, qui a été revue et mise à jour cette année, devrait à coup sûr devenir la pierre angulaire de la téléphonie sur Internet et d'une large gamme d'autres applications interactives associant le son, l'image et le texte.

L'UIT a aussi élaboré des normes importantes en ce qui concerne le traitement du signal, les terminaux multimédias, les modems MIC (56 k) et la sécurité en ligne, et elle continue à travailler à de nouvelles normes dans tous ces domaines pour rester en prise sur les derniers progrès de l'industrie.

Systèmes de radiocommunication et systèmes à satellites

L'UIT joue déjà un rôle capital dans la gestion du spectre mondial des fréquences radioélectriques, ressource de plus en plus sollicitée par suite de l'essor de toute une gamme de systèmes de communications mobiles.

Depuis trois ans, l'Union s'attache à faciliter la mise au point de nouveaux types de systèmes à satellites qui vont constituer presque à coup sûr un maillon important de l'infrastructure mondiale de l'information.

Généralement connus sous l'appellation générique, mais peu exacte, de LEO (satellites en orbite basse), ces systèmes mobiles mondiaux de communications personnelles par satellite (GMPCS) vont progressivement devenir opérationnels dans les cinq années à venir; ils offriront non seulement des services mobiles de téléphonie et de données à partir de pratiquement n'importe quel point du globe, mais aussi des services multimédias et ce que l'on appelle "Internet dans l'espace". Les systèmes GMPCS seront peut-être utilisés un jour pour des applications de radiodiffusion comme la télévision interactive et la radiodiffusion ciblée.

Nick Negroponte prévoit aussi que ces nouveaux types de satellites pourraient ouvrir aux enfants défavorisés des pays en développement des perspectives prometteuses en mettant à leur portée des services de télécommunication comme le téléenseignement. "[L'exploitation de satellites en orbite plus basse] signifie qu'à tout moment, de n'importe quel point de la Terre, on peut voir un satellite. Cela veut dire aussi, en gros, qu'il suffira d'avoir un seul portable qu'on pourra utiliser dans le monde entier. On pourra ainsi regarder la planète dans une optique plus universelle et donner aux écoles les possibilités d'accès qu'elles n'ont pas aujourd'hui."

Le travail préparatoire pour la mise en service des GMPCS a été fait par le Forum mondial des politiques de télécommunication réuni spécialement par l'UIT en 1996. Ce Forum, qui réunissait des industriels et des responsables de la réglementation, a facilité un échange de vues et de renseignements qui a permis de dissiper les craintes qu'avaient de nombreux pays. Aujourd'hui, l'Union est occupée à élaborer le Mémorandum d'accord sur les GMPCS qui va régir la mise en place de ces systèmes dans le monde entier ainsi que l'attribution de portions du spectre pour des services GMPCS en nombre croissant.g

Produit par le Service presse et information publique de l'UIT

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