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L'accès dynamique au spectre et les espaces blancs de télévision
Avant la tenue du GSR, un atelier UIT rassemble des régulateurs et des
professionnels du secteur
Genève, le 4 juin 2014 – Un
atelier UIT sur les espaces blancs et l'accès dynamique au
spectre (DSA), organisé le 2 juin à Manama (Bahreïn), a réuni des professionnels
du secteur, des régulateurs, des opérateurs, des équipementiers et des
représentants d'instituts de recherche, qui ont débattu des perspectives et des
enjeux liés aux nouvelles méthodes de gestion du spectre.
Les discussions dans le cadre de cet atelier, organisé parallèlement au
Colloque mondial des régulateurs de 2014, étaient centrées
sur les bonnes pratiques réglementaires, à l'échelle nationale et internationale,
en rapport avec l'accès dynamique au spectre. Cet atelier, qui a été suivi par
plus d'une centaine de spécialistes du monde entier, a été l'occasion de
présenter les points de vue des régulateurs et des techniciens (IEEE, l'OFCOM du
Royaume-Uni, l'UCC de l'Ouganda) ainsi que de grands noms du secteur des TIC
(Cisco, Ericsson, Intel, Microsoft et Texas Instruments).
"La question des espaces blancs suscite beaucoup de discussions dans le monde
entier et je constate avec satisfaction que l'UIT, une fois de plus, se tient à
l'avant-garde de l'évolution récente de l'industrie, en rassemblant des parties
prenantes des secteur public et privé pour des débats et des échanges
d'informations fructueux" a dit le Dr Hamadoun I. Touré, Secrétaire général de
l'UIT.
Devant une salle comble, Brahima Sanou, Directeur du Bureau de développement
des télécommunications de l'UIT, a insisté sur l'importance de la gestion du
spectre pour promouvoir la croissance des services hertziens dans le monde et a
souligné le rôle joué par l'UIT pour faire en sorte que les pays en
développement aient accès, à des conditions financièrement abordables, aux
systèmes hertziens large bande les plus évolués – facteurs clés du développement
socio-économique de la planète.
Dans son discours d'ouverture, François Rancy, Directeur du
Bureau
des radiocommunications de l'UIT, a mis en avant la nécessité d'une
gestion du spectre soigneusement coordonnée sur les plans national, régional et
mondial, pour veiller à ce que tous les services de radiocommunication
coexistent sans risque de brouillage préjudiciable et créer l'environnement
stable sans lequel on ne pourrait continuer à investir dans les réseaux,
dispositifs et services. "Dans notre monde numérique en pleine mutation, les
procédures de gestion du spectre dans chaque pays doivent tenir compte des
besoins actuels et futurs de tous les utilisateurs, ainsi que de l'évolution
technologique", a-t-il déclaré.
Les débats animés ont mis en relief la nécessité de veiller à l'harmonisation
des méthodes de gestion du spectre, au vu de la pléthore de services de
communication qui ont aujourd'hui besoin de fréquences radioélectriques, dans un
contexte où les services sans fil devraient connaître une croissance
exponentielle au cours des dix prochaines années.
Le Secteur des radiocommunications de l'UIT joue un rôle crucial pour donner
aux investisseurs la confiance dont ils ont besoin pour continuer à développer
les systèmes et services hertziens, dans un environnement stable et prévisible,
et dans l'intérêt des opérateurs de réseau, des équipementiers et des
utilisateurs.
Peter Pitsch, Directeur des politiques de communication, Intel Corporation, a
insisté sur l'importance des bandes de fréquences au-dessous de 1 GHz pour
assurer dans le monde entier une couverture par le large bande mobile et a
avancé l'hypothèse que ces fréquences soient attribuées pour une utilisation
soumise à licence.
Jim Beveridge, Directeur principal des politiques technologiques
internationales, Microsoft, et Peter Flynn, Directeur du développement
commercial, Texas Instruments, s'exprimant, l'un au nom de la Dynamic Spectrum
Alliance, et l'autre, au nom de la White Space Alliance, ont souligné qu'il
était nécessaire de prendre à court terme des décisions de principe pour
permettre de déployer rapidement des techniques d'utilisation en partage du
spectre satisfaisant dans l'immédiat les besoins du marché. Ils ont en outre
fait observer que plusieurs normes avaient été élaborées ou étaient en cours
d'élaboration par l'IEEE et que des équipements "White Space" de deuxième
génération étaient déjà commercialisés. Dès lors que l'on sera parvenu à
harmoniser sur le plan international l'accès dynamique au spectre, ces
dispositifs de radiocommunication cognitifs s'adapteront rapidement au nouveau
modèle d'utilisation du spectre en partage.
Robert Pepper, Vice-Président, Global Technology Policy, Cisco, et Shiv K.
Bakhshi, Vice-Président, Industry Relations, Ericsson, ont rappelé qu'il était
prévu que les systèmes exploités dans les espaces blancs de télévision utilisent,
ponctuellement, des fréquences attribuées, mais non assignées, sans qu'il soit
nécessaire de réattribuer des bandes de fréquences faisant déjà l'objet d'une
licence. Par ailleurs, l'emploi de ces systèmes ne devrait pas se traduire par
une "réattribution en douce" de bandes de fréquences faisant déjà l'objet d'une
licence – problème que les régulateurs devraient traiter avec prudence.
Faisant valoir qu'avec le régime d'utilisation des fréquences assujettie à
licence, les décideurs ont la possibilité d'imposer des conditions d'utilisation
du spectre socialement favorables – par exemple, en matière de desserte de la
population et de couverture géographique – M. Bakhshi a aussi demandé s'il était
judicieux de soumettre des fréquences très intéressantes dans la bande des 470
MHz-694 MHz, pouvant servir des objectifs de politique générale cruciaux en
faveur de l'inclusion et de la croissance sociale inclusive – aux caprices et
fluctuations du marché.
Tandis que certains se réjouissaient des perspectives commerciales très
prometteuses associées à l'accès dynamique au spectre et aux espaces blancs,
d'autres insistaient sur la nécessité d'adopter une approche concertée sur le
plan international afin de protéger les investissements existants et les
utilisateurs actuels et d'assurer l'égalité des chances pour tous.
Du côté des régulateurs, les deux intervenants (représentant l'Ofcom du
Royaume-Uni et l'UCC de l'Ouganda) et les délégués dans le public ont dit qu'il
fallait procéder à des essais, entre autres pour avoir une idée claire de la
situation en matière de brouillage, avant de prendre une décision, quelle
qu'elle soit, concernant de nouvelles méthodes comme l'utilisation non soumise à
licence des espaces blancs de télévision.
Résumant la teneur des débats, François Rancy, Directeur du BR, a décrit les
quatre modèles possibles pour relever les défis actuels et futurs de la gestion
du spectre: utilisation de fréquences en exclusivité sous licence (par exemple
réseaux cellulaires mobiles); utilisation de fréquences en partage sous licence
(comme proposé pour la bande des 2,3 GHz); utilisation de fréquences en
exclusivité sans licence (par exemple les systèmes WiFi actuels dans la bande
des 2,4 GHz); enfin, utilisation de fréquences en partage sans licence (comme
proposé pour les systèmes utilisant les espaces blancs de télévision). Il
convient d'examiner et d'analyser soigneusement ces quatre modèles pour veiller
à ce que tous les besoins de la société en matière d'accès au spectre soient
pris en compte.
Les discussions de cet atelier, de même que les débats futurs dans le cadre
de l'UIT, contribueront à faire mieux comprendre les enjeux et les perspectives
liés à l'accès dynamique au spectre et aux systèmes utilisant les espaces blancs.
Ils contribueront aussi à l'étude et à la diffusion de bonnes pratiques, de
sorte que les nouveaux systèmes puissent se développer de manière durable et en
harmonie avec les systèmes existants utilisant les mêmes bandes de fréquences.
En tant qu'institution spécialisée des Nations Unies pour les TIC, l'UIT sert
de cadre à des débats réunissant toutes les parties prenantes sur les aspects
techniques, opérationnels, économiques et réglementaires de la gestion du
spectre.
Les exposés présentés lors de cet atelier seront disponibles dès le lundi 9
juin sur le
site web de l'atelier.
Pour obtenir de plus amples informations, mettez-vous en rapport
avec:
Sarah Parkes
Chief, Media Relations and Public Information, ITU
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Grace Petrin
Communication Officer,
ITURadiocommunication Bureau
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A propos de l'UIT