Des experts envisagent l'éventuelle mise en place d'une échelle de temps
continue
"Abolir ou ne pas abolir la 'seconde intercalaire'?" Les scientifiques
s'interrogent
Genève, le 20 septembre 2013 – L'avenir de l'échelle de
temps internationale a fait l'objet de discussions intenses cette semaine, lors
d'un atelier organisé conjointement par l'UIT et le Bureau International des
Poids et Mesures (BIPM). Au cœur des débats: la proposition d'abolition de la "seconde
intercalaire" visant à une meilleure adaptation à la rotation de la Terre par
rapport au temps universel coordonné (UTC), la norme de mesure du temps
actuellement en vigueur. L'abolition de la seconde intercalaire aurait pour
effet, d'une part, d'établir une échelle de temps continue que l'ensemble des
systèmes de navigation électronique et des systèmes informatisés modernes
pourraient utiliser et, d'autre part, d'éviter le recours à des systèmes de
temps ad hoc spécialisés.
Depuis plusieurs années, des membres de l'UIT, ainsi que d'autres
organisations, réfléchissent aux conséquences de l'éventuelle abolition de la "seconde
intercalaire".
En janvier 2012, l'Assemblée des radiocommunications de l'UIT avait reporté à
une date ultérieure la décision consistant à élaborer une norme de temps
continue qui impliquerait l'abolition de la "seconde intercalaire". L'idée était
de s'assurer que toutes les possibilités techniques avaient été pleinement
prises en compte avant que la question ne soit renvoyée à la Conférence mondiale
des radiocommunications de 2015.
Au cours de l'atelier qui s'est tenu à Genève cette semaine, des séances
d'information sur la définition de l'échelle de temps ainsi que sur le maintien
du temps UTC (ou "temps d'horloge") par rapport à l'angle de rotation de la
Terre (UT1) ont été suivies de débats sur l'abolition de la seconde intercalaire
et de l'adoption d'une échelle de temps continue. Des représentants des
principaux systèmes mondiaux de navigation par satellite, comme le système
américain GPS, le russe GLONASS, l'européen Galileo et le chinois Beidou, ont
pris part aux débats.
"La mesure du temps est indispensable au fonctionnement de la société moderne",
a déclaré le Secrétaire général de l'UIT, Hamadoun I. Touré. "La coordination
internationale est essentielle et nous devons tenir compte de toutes les options
et de tous les avis dans la perspective de la Conférence mondiale des
radiocommunications de 2015, dans le cadre de laquelle les Etats Membres
envisageront la possibilité de mettre en place une échelle de temps de référence
continue."
"Définir, maintenir et réaliser l'échelle de temps de référence est le fruit
d'une coordination constante entre des groupes d'organisations internationales",
a déclaré Elisa Felicitas Arias, Directrice du Département Temps au BIPM. "Si
les Etats Membres de l'UIT approuvaient une échelle de temps de référence
continue, l'IERS continuerait de garantir les valeurs prévues pour UT1-UTC,
l'UIT formulerait des recommandations précises pour la diffusion de ces valeurs
et le BIPM resterait l'entité chargée de maintenir l'échelle de temps de
référence dans le cadre d'activités internationales concertées."
Le Bureau International des Poids et Mesures (BIPM) maintient le temps UTC en
coopération avec le Service international de la rotation terrestre et des
systèmes de référence (IERS) et quelque 70 instituts nationaux dans le monde
entier.
François Rancy, Directeur du Bureau des radiocommunications de l'UIT, a
déclaré : "Différents systèmes utilisant le temps UTC ont été mis au point ces
40 dernières années, depuis l'introduction de la seconde intercalaire, et
d'aucuns affirment qu'il faut conserver le temps UTC. Mais il existe aussi des
arguments de poids en faveur de l'abolition de la seconde intercalaire au profit
d'une échelle de temps de référence continue, qui permettrait d'améliorer la
fiabilité des systèmes qui dépendent de la mesure du temps, de réduire les coûts
et d'éviter des perturbations superflues. Cet atelier, qui est organisé par
l'UIT et le BIPM, offre une tribune de tout premier plan pour échanger des
informations et des idées sur les différentes approches, en vue de la Conférence
mondiale des radiocommunications de 2015 qui envisagera la possible abolition de
la seconde intercalaire."
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