Monsieur le Président,
Excellences, Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Secrétaire général, Monsieur le Vice-Secrétaire général et Messieurs les
Directeurs des Bureaux,
Estimés collègues délégués, 

Au nom de la délégation suisse, je voudrais profiter de l'occasion qui m'est donnée pour remercier cordialement le gouvernement des Emirats arabes unis de l'hospitalité dont nous jouissons ici à Dubaï, dans le cadre de cette Conférence des plénipotentiaires de l'UIT. 

Nous poserons, dans les prochains jours, les jalons permettant de nous rapprocher encore plus d'une communauté mondiale dans laquelle chacun pourra profiter des possibilités offertes par la société de la connaissance et de l'information. La Suisse tient beaucoup à ce que la PP-2018 soit un succès, et la délégation suisse contribuera activement à une issue positive.   

Monsieur le Président, 

La numérisation est un phénomène mondial; il ne s'arrête pas aux frontières nationales. Les technologies de l'information et de la communication sont aujourd'hui omniprésentes et modifient notre manière de vivre, de travailler, de commercer et de communiquer. 

La numérisation inspire un grand nombre de personnes et permet de nombreuses innovations. En même temps, elle inquiète et déstabilise d’aucuns; les changements rapides suscitent une certaine crainte en nous obligeant à quitter notre zone de confort et à nous adapter à une nouvelle réalité. 

La numérisation est avant tout une opportunité. Mais l'important, c'est ce que nous en faisons. Notre tâche est donc de développer un cadre permettant au plus grand nombre de personnes possible, indépendamment de leur sexe, de leur âge ou de leur origine, de profiter des nouvelles possibilités. 

La Suisse est convaincue qu'il ne faut réglementer ni trop, ni trop tôt. Nous devons toutefois créer des conditions générales qui favorisent les possibilités offertes par la numérisation et ne pas voir celle-ci en premier lieu comme une menace. 

En même temps, nous ne devons pas minimiser les défis liés à la numérisation, mais collaborer avec tous les groupes d'intérêts afin de trouver des solutions communes. Pour y parvenir, les processus de recherche de solutions politiques doivent être élaborés de la manière la plus inclusive possible et les différents intérêts pris en compte. 

Monsieur le Président, 

La numérisation relie de manière de plus en plus dense des domaines politiques très différents tels que la santé, l'économie ou l'éducation qui, dans le contexte d'autres défis, étaient traditionnellement gérés au moyen de processus indépendants les uns des autres. Dans le monde numérique, nous devons tenir compte de ces interdépendances pour débattre de thèmes communs, tels que le traitement des données ou la sécurité. 

Les processus actuels atteignent parfois leurs limites, raison pour laquelle nous avons besoin de nouvelles formes de collaboration numérique mondiale. A cet égard, la Suisse salue le lancement par le Secrétaire général de l'ONU du Groupe de haut niveau sur la coopération numérique. Nous espérons que ce groupe multipartite et indépendant des processus actuels pourra éliminer des blocages existants et contribuer, par des recommandations concrètes, à ce que les nombreux acteurs qui discutent des différents aspects de la gouvernance numérique et prennent des décisions en fonction de leurs rôles et de leurs responsabilités puissent mieux collaborer – c'est-à-dire de manière plus constructive et efficace – et élaborer des solutions pragmatiques. 

La Suisse souhaite encourager l'UIT et les membres de l'UIT à participer aux travaux de ce groupe, à s'impliquer et à contribuer à ce que ce dernier puisse avoir une influence positive et constructive sur la collaboration numérique mondiale. 

Monsieur le Président, 

La Suisse est convaincue que l'UIT reste à même d'apporter une contribution importante à la préparation d'un avenir numérique positif en promouvant la mise en œuvre des résultats du SMSI et en soulignant le rôle des TIC dans la réalisation des objectifs de l'Agenda 2030. L'UIT devrait continuer – dans les limites de son mandat – à permettre un dialogue global complet, structuré et constructif entre tous les groupes d'intérêts et à s'engager activement dans les processus importants.   

Le Forum annuel du SMSI à Genève, le partenariat global visant à combler le fossé numérique des sexes EQUALS ou la Commission de large bande pour le développement durable, lancée en collaboration avec l'UNESCO, constituent des exemples de réussite. A cet égard, je me permets de souligner les travaux du groupe d'experts de la Broadband Commission qui, dans son rapport "Une nouvelle transaction: Investissant dans notre avenir commun", formule des recommandations concrètes à l'intention des acteurs politiques, des autorités de réglementation et de l'économie, pour lutter contre l'exclusion numérique persistante et inacceptable de la moitié de la population mondiale. 

La Suisse soutient activement l'UIT et ses initiatives et continuera à le faire aussi à l'avenir. De notre point de vue, l'UIT devrait autant que faire se peut collaborer étroitement avec d'autres organisations de l'ONU, exploiter des synergies et éviter les doublons, à l'intérieur de la famille onusienne comme au sein de l'UIT, afin que les possibilités financières soient utilisées au mieux. Pour y parvenir, il convient de mettre l'accent sur des projets concrets et les ressources engagées là où des résultats tangibles peuvent être atteints.    

Monsieur le Président, estimés collègues, 

Dans le cadre de cette PP-2018, la Suisse est candidate à une réélection au Conseil de l'UIT. Je peux vous assurer qu'elle s'efforcera de continuer à offrir à l'UIT et à ses membres les meilleures conditions possibles pour atteindre les objectifs de l'Union, du SMSI et de l'Agenda 2030 pour le développement durable. 

Nous sommes persuadés que si nous continuons à développer la collaboration entre tous les groupes d'intérêt, nous parviendrons à créer ensemble une communauté mondiale dans laquelle chacun profitera des nouvelles technologies et où les fossés numériques entre "connectés et non connectés", entre les sexes, les pays et les régions de ce monde seront moins profonds. 

Monsieur le Président, estimés collègues délégués, merci pour votre attention.