Ordre du jour

Cette session présente l'approche intégrée de l'OIT pour préparer les travailleurs, les institutions et les systèmes aux défis et aux opportunités de l'IA et de la transformation numérique. Elle met en lumière la manière dont l'OIT aborde des domaines cruciaux – développement des compétences, transitions sur le marché du travail, sécurité au travail et apprentissage inclusif – grâce à une réponse coordonnée fondée sur le travail décent et la justice sociale.

La session s'ouvre sur le thème « Compétences pour un avenir numérique », présenté par Juan Iván Martín, spécialiste de la numérisation des compétences à l'OIT. Cette présentation souligne l'urgence de doter les travailleurs, en particulier les femmes, les jeunes et les diplômés de l'EFTP, de compétences numériques fondamentales, intermédiaires et avancées. S'appuyant sur les projections de l'OIT, Martín explique comment la transformation numérique remodèle les profils d'emploi et creuse les inégalités en raison de l'adoption inégale des technologies et de la fracture numérique. La présentation propose une réponse systémique pour les systèmes nationaux de compétences : développer le haut débit, investir dans la réforme de l'EFTP, promouvoir l'apprentissage tout au long de la vie et garantir l'équité dans l'accès et la participation au numérique. Ces mesures sont essentielles pour permettre à tous les travailleurs de s'épanouir dans une économie numérique et reflètent le travail mondial de l'OIT sur les compétences pour une numérisation inclusive.

Manal Azzi, responsable de l'équipe SST à l'OIT, présente ensuite « Redéfinir la sécurité et la santé au travail : le rôle de l'IA et des robots ». Bien que traditionnellement absente des discussions sur les compétences numériques, la sécurité au travail évolue rapidement avec l'intégration de l'IA. Azzi montre comment les outils intelligents, les capteurs et la robotique transforment la sécurité au travail en prédisant les dangers et en réduisant l'exposition aux risques. Cependant, la présentation met également en garde contre les nouveaux risques psychosociaux et algorithmiques introduits par les systèmes automatisés. En conclusion : la maîtrise du numérique doit inclure la compréhension des risques liés au travail avec des systèmes d'IA et l'importance d'intégrer les protections des travailleurs dans les environnements numériques.

Sher Verick, conseiller auprès du Directeur général adjoint de l'OIT, poursuit avec « L'impact de l'IA générative sur l'emploi ». Présentant une étude de l'Observatoire de l'IA et du travail de l'OIT, il souligne qu'un emploi sur quatre dans le monde est exposé à l'IA générative, ce qui affecte les professions différemment selon le sexe et le niveau de compétence. La session aborde la manière dont les gouvernements et les institutions peuvent gérer cette transition en mettant l'accent sur la requalification, notamment dans les secteurs où l'automatisation peut remplacer les tâches routinières. Les politiques en matière de compétences numériques doivent anticiper ces évolutions et combler les écarts d'équité, en particulier pour les femmes.

En conclusion de la session, Tom Wambeke, responsable de l'innovation pédagogique à l'ITC-ILO, présente « Dépasser l'ignorance artificielle : se perfectionner pour un avenir crucial de l'IA ». Cette présentation redéfinit les compétences numériques non seulement comme des compétences techniques, mais aussi comme des éléments de systèmes d'apprentissage critiques, éthiques et centrés sur l'humain. M. Wambeke explique comment le programme d'IA de l'ITC-ILO aide les enseignants et les établissements à concevoir des formations numériques réactives et axées sur l'apprenant, en identifiant les points où l'IA peut améliorer, et non remplacer, l'enseignement humain. Son message renforce la nécessité d'écosystèmes d'apprentissage agiles et fondés sur des valeurs à l'ère du numérique.

Ensemble, les présentations renforcent l’importance de créer des systèmes de compétences numériques inclusifs, réactifs et tournés vers l’avenir qui autonomisent tous les travailleurs à l’ère de l’IA.