Déclaration du Président du
Fonds mondial pour la Solidarité Numérique
DE LA FRACTURE NUMERIQUE A LA SOLIDARITE NUMERIQUE
Intervention de Monsieur Guy-Olivier Segond, Président du
Fonds mondial pour la Solidarité Numérique
Tunis, le 16 novembre 2005
A l’occasion du Sommet Mondial sur la Société de
l’Information, de nombreuses questions ont été traitées.
De toutes ces questions, l’une des plus importante est la
question de la fracture numérique, qui met en évidence les inégalités
d’accès à la connaissance entre le Nord et le Sud de la planète.
A l’échelle mondiale, la fracture numérique – qui porte
sur les réseaux et les équipements, mais aussi sur les contenus et les
langues – se mesure de façon précise : plus de 75% des utilisateurs de
l’Internet sont concentrés dans la partie du monde qui compte moins de 15%
des habitants de la planète. Autrement dit, plus de 80% des êtres humains
n’ont pas accès, par des moyens modernes, aux informations, aux
connaissances et aux savoirs accumulés par l’humanité.
Les efforts pour combler le fossé numérique et pour
promouvoir le bon usage des technologies de l’information au service du
développement sont donc des aspects essentiels de la lutte contre la
pauvreté et contre l’ignorance comme l’a souligné S.E. Monsieur Kofi
Annan, ils font partie intégrale de la Déclaration du Millénaire des Nations
Unies et des Objectifs du Développement du Millénaire.
Dans cette perspective, la création du Fonds mondial pour
la Solidarité Numérique représente une étape importante : né de la
volonté de l’Union africaine des sortir de la phase des discours et de faire
la preuve par l’acte, porté par son père fondateur, S.E. Monsieur
Abdoulaye Wade, soutenu par ses 22 membres fondateurs, le Fonds mondial
pour la solidarité numérique a été officiellement inauguré le 14 mars 2005,
à Genève, au cours d’une cérémonie présidée par S.E. Monsieur Olusegun
Abasanjo.
Réunissant secteur public, secteur privé et société
civile dans une fondation placée sous la surveillance de la Confédération
helvétique, le Fonds mondial pour la Solidarité Numérique propose un
nouveau mécanisme de financement mettant les technologies de l’information
au service du développement.
Ce nouveau mécanisme de financement repose sur
l’engagement volontaire des pouvoirs publics, locaux et nationaux, qui
décident d’introduire une contribution de solidarité numérique de 1% sur
les marchés publics relatifs aux technologies de l’information, payée par le
vendeur sur sa marge. Clairement spécifiée dès le début de la procédure
d’appel d’offres, ne pouvant pas faire l’objet d’une interprétation ou d’une
négociation, ne créant donc pas de distorsion, de concurrence, cette
contribution de solidarité numérique de 1% n’est ni un impôt, ni un don :
elle est un investissement dans les marchés de l’avenir, qui donne droit
au label « solidarité numérique ».
Grâce aux fonds recueillis par cette contribution de 1%,
le Fonds mondial pour la Solidarité Numérique finance des projets
communautaires structurants, s’inscrivant dans une politique nationale
donnée et visant la demande insolvable afin de créer de nouvelles
activités, de nouveaux emplois et, à terme de nouveaux marchés.
Dans ses financements, le Fonds privilègie de projets
communautaires, répondant aux besoins réels des populations, bien adaptés
aux réalités du terrain et respectueux des savoirs locaux, facilement
réplicables dans d’autres communautés, ces projets doivent reposer sur un
partenariat secteur public, secteur privé et société civile, assurant la
traçabilité du soutien financier. Enfin, la préférence est accordée aux
projets émanant d’organisations de femmes – qui sont les principaux relais
pour l’alimentation, l’éducation, la santé et la transmission des valeurs –
et recourant, si possible, à la coopération sud-sud.
Sur cette base, le Fonds mondial pour la Solidarité
Numérique a commencé ses opérations en soutenant en Asie, la
reconstruction informatique de la municipalité de Banda-Aceh, Indonésie,
détruite par le tsunami, et en soutenant, en Afrique, 7 projets de
télémédecine et de télé éducation au Burundi et au Burkina-Faso.
Il est temps de conclure.
« Action speaks louder than words » disent les
anglais.
Le Fonds mondial pour la Solidarité Numérique existe. Il
travaille. Et il commence à financer les premiers projets qui lui ont été
présentés. C’est le début d’une grande aventure qui devrait permettre de
passer de la fracture numérique à la solidarité numérique.
Un dernier mot : en septembre 2005, les Chefs d’Etat et
les Chefs de gouvernements du monde entier, réunis en Assemblée générale des
Nations Unies, se sont félicité solennellement de la naissance du Fonds
mondial pour la Solidarité Numérique. Et, dans leur Déclaration, ils ont
souhaité le versement de nombreuses contributions de solidarité numérique.
Je vous invite à suivre leur conseil. Et je vous
remercie.
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