2.2.a

Un cyclone s'approchait d'une île isolée de l'océan Indien. Les opérateurs de télécommunication nationaux ont demandé que soient appliqués les plans de préparation aux situations d'urgence élaborés après le dernier cyclone qui avait frappé l'île 12 ans auparavant. Une des mesures prises a été d'orienter les antennes paraboliques destinées aux liaisons de communication par satellite dans une position horizontale pour minimiser la pression du vent sur cette structure. L'opérateur a informé la station au sol qui transmet tout le trafic en provenance et à destination de l'île que la liaison serait temporairement interrompue jusqu'à ce que le cyclone ait dépassé l'île.

Pendant ce temps, les organisations de secours suivaient de l'étranger la progression de la tempête. L'oeil du cyclone a manqué de peu l'île mais l'impact du vent et de la pluie aurait pu néanmoins être désastreux. Etant donné les ressources très limitées disponibles sur une petite île, l'assistance internationale aurait très bien pu être requise d'urgence or 24 heures après que la tempête fut repartie vers la pleine mer, toutes les tentatives pour entrer en contact avec l'île restaient vaines.

Comment cela se pouvait‑il? Lorsque le cyclone s'était approché, les plans de préparation aux situations d'urgence avaient été ressortis du tiroir où on les gardait depuis le dernier cyclone 12 ans auparavant. Toutefois, pendant tout ce temps, on n'avait pas vérifié si ces plans répondaient toujours aux besoins; ils n'avaient jamais été mis à l'épreuve. L'antenne avait survécu à la tempête sans dommages apparents mais lorsqu'elle a été remise en position de marche, la communication avec le satellite n'avait pu être établie.

Un examen plus détaillé a montré que le cornet d'alimentation, l'élément central de l'antenne satellitaire était tordu de sorte que l'antenne parabolique ne pointait plus dans la direction que son tableau de contrôle indiquait. Plus une telle antenne est grande, plus son ouverture est étroite et son positionnement essentiel. On a rapidement trouvé la cause du dommage: plusieurs palmiers proches avaient poussé très haut depuis 12 ans et le vent avait projeté des branches et des noix de coco sur le cornet, déformant sa structure. Le réflecteur ne "voyait" plus le satellite quand on le plaçait dans la position prévue. Pour effectuer le réalignement voulu, il fallait faire intervenir des experts qui ne vivaient pas sur l'île –  et qui, faute d'une liaison de communication en état de marche, ne pouvaient être joints.

Depuis que l'infrastructure de télécommunication de l'île avait été modernisée, les liaisons extérieures de tous les réseaux publics avaient été centralisées et utilisaient la capacité large bande de cette seule station de satellite. Les dommages causés à l'unique antenne en place avaient perturbé simultanément toutes les liaisons.

Enseignements à tirer: Assurez vous que vos plans de préparation aux situations d'urgence sont revus régulièrement et ne "mettez jamais tous vos oeufs dans le même panier". Les palmiers ne constituaient pas un danger lorsque les plans ont été établis mais au fur et à mesure que le temps passait, ils sont devenus un danger pour une antenne vulnérable. Renoncer à toutes les autres liaisons pour une seule connexion large bande était certainement la solution la plus économique mais elle ne tenait pas compte du risque de perte de cette seule installation en cas de situation d'urgence.

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