CONNECTER L'AFRIQUE


Message du Secrétaire général de l'UITYoshio Utsumi

L'Union internationale des télécommunications est très heureuse d'avoir la possibilité d'organiser ITU AFRICA TELECOM 2001 en République sudafricaine.

Dans le domaine du développement des télécommunications, l'Afrique est toujours la région du monde la moins bien desservie. Je souhaite donc vivement qu'AFRICA TELECOM 2001 soit pour nous l'occasion de progresser de manière significative dans ce domaine essentiel et de poursuivre cette démarche vitale consistant à connecter l'Afrique.

Lors de la dernière manifestation d'ITU TELECOM pour l'Afrique, AFRICA TELECOM 98, nous avons considérablement progressé — et, depuis 1998, des millions de lignes téléphoniques ont été installées sur tout le continent. Des millions de personnes se sont abonnées au service mobile cellulaire. Des centaines de milliers d'utilisateurs se connectent, pour la première fois, à Internet.

Pourtant, l'accès aux services de télécommunication, sans parler des services de télécommunication modernes, est loin d'être universel en Afrique. Et c'est toujours selon ces critères que l'on doit évaluer les résultats de notre organisation, mais aussi ceux des pouvoirs publics et des responsables politiques.

L'accès universel aux services de télécommunication modernes n'est pas une utopie — il s'agit d'un objectif relativement facile à atteindre, pour peu que la volonté politique soit suffisante. D'ailleurs, cet accès ouvre des perspectives d'investissement très vastes. Nous devons donc conjuguer nos efforts pour que cet objectif devienne une réalité et pour qu'ainsi nous puissions réduire la fracture numérique.

A l'occasion d'AFRICA TELECOM 2001 — première manifestation UIT du nouveau millénaire organisée pour le continent africain — les participants concentreront leur attention sur les perspectives de croissance dans la région. Ils se demanderont comment accroître l'accès, non seulement à la téléphonie de base mais aussi aux installations et aux services de télécommunication modernes pour les habitants. De même, ils chercheront à tirer le meilleur parti possible des extraordinaires progrès technologiques réalisés ces dernières années, en profitant des possibilités ainsi offertes de combler le fossé des télécommunications.

A Johannesburg, nous découvrirons les dernières innovations en matière de technologies et de services, tandis que le Forum sera le théâtre de débats sur les grands problèmes de l'Afrique. Un Symposium du développement des télécommunications est également prévu en association avec le Forum, et chaque pays en développement de la région Afrique est invité à y envoyer deux représentants. Enfin, nous lançons une nouvelle initiative, dénommée «Forum de la jeunesse», à l'occasion d'AFRICA TELECOM 2001. Une centaine de jeunes gens d'âge universitaire participeront à ce Forum.

Permettez-moi maintenant de remercier le président Thabo Mbeki et le Gouvernement de la République sudafricaine, qui accueille si aimablement ITU AFRICA 2001. Je me réjouis de vous rencontrer à cette occasion.


Message de bienvenue du Président de la République sudafricaine – Thabo Mbeki

C'est pour moi un plaisir et un honneur que la République sudafricaine soit une nouvelle fois choisie pour accueillir la manifestation AFRICA TELECOM organisée par l'Union internationale des télécommunications. Je suis très heureux, en collaboration avec l'UIT, d'accueillir à Johannesburg la communauté internationale des télécommunications venue participer à ITU TELECOM AFRICA 2001.

Les infrastructures et les services de télécommunication jouent un rôle fondamental dans la modernisation et dans le développement social d'une nation. Sans eux, les pays ne peuvent rivaliser équitablement sur le marché international désormais caractérisé par l'interdépendance et régi par les impératifs de la mondialisation de l'économie. La renaissance africaine passe donc par la modernisation de ces infrastructures et de ces services.

Les 56 pays qui forment la communauté africaine des télécommunications offrent des débouchés commerciaux variés et de vastes possibilités d'expansion des services de télécommunication, qu'ils soient de base ou évolués. Cette manifestation exceptionnelle sera un lieu de rencontre idéal pour les professionnels des secteurs public et privé de la région. Elle nous offrira une occasion sans précédent de contribuer à réduire la fracture numérique et de mettre à la disposition de l'ensemble des populations africaines des services de télécommunication modernes.

Déterminée à faire en sorte que tous ses habitants puissent avoir accès à des services dont la plupart d'entre eux étaient auparavant privés et à s'insérer dans l'économie mondiale, la République sudafricaine a accompli des progrès considérables dans la mise en place d'une infrastructure de télécommunication moderne. En avril 1994, lorsque nous sommes devenus une démocratie, le pays comptait environ 3,5 millions de lignes téléphoniques principales en service et la téléphonie cellulaire en était encore à ses balbutiements. A peine six ans plus tard, en l'an 2000, le pays comptait 5,5 millions de lignes téléphoniques principales et 5,3 millions d'abonnés au mobile. Au moment où se tient ITU AFRICA TELECOM 2001, nous comptons plus de 10 millions d'abonnés au téléphone cellulaire, pour une télédensité cellulaire supérieure à 25%.

C'est donc avec fierté que nous accueillons AFRICA TELECOM 2001, manifestation qui, nous en sommes convaincus, stimulera l'expansion des télécommunications sur notre continent et contribuera à accélérer notre développement socio-économique. L'Exposition offrira aux visiteurs une occasion exceptionnelle de découvrir et d'apprécier de nouveaux produits et services et de réfléchir aux possibilités d'acquérir les toutes dernières nouveautés technologiques. Le Forum, quant à lui, offrira des possibilités idéales de dialogue; c'est dans ce cadre que se noueront des contacts, que seront échangées des idées et que se dégagera une vision de l'avenir.

La République sudafricaine et l'UIT sont toutes deux déterminées à ne ménager aucun effort pour assurer le succès de cette manifestation. Je saisis donc l'occasion qui m'est donnée ici pour adresser nos vœux de bienvenue les plus chaleureux à tous les exposants, délégués du Forum et visiteurs de l'Exposition AFRICA TELECOM 2001.

Puissions-nous unir nos forces pour réduire au plus vite la fracture numérique sur notre continent!


Message du Ministre des communications de la République sudafricaine – Ivy Matsepe-Casaburri

Du 12 au 16 novembre, la République sudafricaine accueillera la manifestation ITU AFRICA TELECOM 2001 pour la deuxième fois en l'espace de 3 ans. Le choix de notre pays (et de notre continent) pour accueillir la première manifestation ITU TELECOM du nouveau millénaire confirme bien que l'Afrique est en passe et a la capacité de devenir un acteur important du développement du secteur de l'information et des communications.

Cette manifestation a lieu alors que la politique des télécommunications de la République sudafricaine arrive à un tournant de son évolution. Au moment où est intervenue la redistribution démocratique, l'économie sudafricaine stagnait, suite à l'échec de la politique d'apartheid. Dans le même temps, elle connaissait des problèmes structurels découlant de la concentration des centres de production dans un petit nombre de provinces, au profit de la minorité.

Pour s'affranchir de l'héritage de l'apartheid, les pouvoirs publics ont dû entreprendre de transformer l'économie, y compris le secteur des télécommunications. Dans ce domaine, la première mesure a été l'adoption de la loi sur les télécommunications de 1996 qui a jeté les bases de la séparation des fonctions politiques, de réglementation et d'exploitation. Cette loi prévoyait également la mise en place de l'Agence pour le service universel, afin d'étendre l'infrastructure jusqu'aux zones mal desservies.

En janvier 2001, les pouvoirs publics se sont lancés dans une révision de la politique des télécommunications pour s'assurer qu'elle correspondait aux besoins de la société tout entière. Il a fallu près de 8 mois pour mener à bien cette révision, compte tenu de la nécessité de consulter les diverses parties prenantes.

Les pouvoirs publics ont opté pour une libéralisation progressive du secteur plutôt que pour une transfor mation radicale. La nouvelle politique prévoit l'introduction d'un deuxième opérateur national en 2002 et d'un troisième en 2005 dans l'attente d'une étude de faisabilité qui sera réalisée en 2004.

Dans le cadre de cette campagne visant à permettre à tous les Sudafricains de jouer un rôle dans l'économie de leur pays, jusqu'à 30% de la participation au capital de tous les opérateurs seront réservés et investis dans la politique qui vise à responsabiliser toute la population, y compris les femmes et les handicapés.

Pour corriger les déséquilibres actuels et diversifier la participation à l'économie, des licences seront accordées aux petites, moyennes et microentreprises (PMME), afin de desservir les zones où la télédensité maximum est de 5%. Dans ces zones, ces entreprises seront autorisées à offrir des services de téléphonie sur Internet.

Tous les opérateurs devront également contribuer au Fonds pour le service universel et mettre en œuvre les obligations de service universel pour créer une société cyberalphabétisée. Les pouvoirs publics estiment qu'une telle société est dans l'intérêt du secteur privé et du secteur public. Avec l'avènement du commerce électronique, les entreprises et les pouvoirs publics auront beaucoup à gagner d'une participation plus large de tous les secteurs et de toutes les communautés.

Dans le cadre de notre contribution à la Renaissance africaine, Sentech, distributeur de signaux de radiodiffusion publics, s'est vu accorder une licence d'exploitation pour fournir les services multimédias et les services de passerelle internationaux. En d'autres termes, Sentech fonctionnera comme un super-opérateur offrant l'accès à son réseau à d'autres opérateurs. Pour l'Afrique, cela veut dire que, pour la première fois, une compagnie africaine reliera le continent au reste du monde. Le fait de relier les pays africains entre eux permettra aux Africains de communiquer directement les uns avec les autres, sans avoir à passer par l'Europe.

Pour la première fois, la manifestation ITU AFRICA TELECOM 2001 comprendra un Forum de la jeunesse dans le cadre duquel les jeunes de tout le continent, qui seront les dirigeants de demain, débattront des questions liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC). A cet égard, le problème sera notamment de trouver le moyen de communiquer les résultats de leurs délibérations à tous les jeunes du continent afin que les décisions qui seront prises demain tiennent compte des besoins et des intérêts de la majorité d'entre eux.

Il ne fait aucun doute que la manifestation ITU AFRICA TELECOM 2001 aura des répercussions positives sur l'ensemble du continent africain à l'heure où nous nous efforçons de créer une vie meilleure pour tous nos peuples. La tenue de cette manifestation quelques mois après l'adoption de la New Africa Initiative (NAI) au Sommet de l'OUA qui s'est tenu en juillet 2001 devrait être l'occasion pour nous de déterminer comment notre secteur contribuera au renouveau du continent.




Les pouvoirs publics estiment que la création d'une société cyberalphabétisée est dans l'intérêt tant du secteur privé que du secteur public. Avec l'avènement du commerce électronique, les entreprises et les pouvoirs publics auront beaucoup à gagner d'une participation plus large de tous les secteurs et de toutes les communautés.


(UIT 980076)


Etant donné qu'elles sont par nature multisectorielles, les TIC ont été choisies comme l'une des priorités de la NAI. Par conséquent, pour que le projet de renouveau se concrétise, nous devons d'urgence régler un certain nombre de problèmes, notamment:

La solution apportée à ces problèmes ainsi que les résolutions et les programmes de l'Union africaine des télécommunications et d'autres organisations régionales cimenteront notre volonté de créer un secteur répondant aux besoins de tous les peuples d'Afrique.

D'ores et déjà nous souhaitons la bienvenue aux délégués.

 


Chronique sur ITU TELECOM AFRICA – De 1986 à 2001


Contribution de Piers Letcher, chargé de presse et des relations publiques, ITU TELECOM

Les manifestations ITU TELECOM pour la région Afrique ont beaucoup évolué depuis la toute première édition, AFRICA TELECOM 86, qui s'est tenue à Nairobi, au Kenya. La technologie a bouleversé le monde de façon radicale et cette transformation s'est reflétée aussi bien à l'échelle de l'Afrique que dans les manifestations ITU TELECOM AFRICA.

Depuis 1986, trois manifestations AFRICA TELECOM ont été organisées: à Harare, Zimbabwe, en 1990, au Caire, Egypte, en 1994 et à Johannesburg, République sudafricaine, en 1998. La prochaine manifestation ITU TELECOM pour l'Afrique se tiendra aussi à Johannesburg, République sudafricaine, du 12 au 16 novembre 2001.

Les télécommunications se sont considérablement développées en Afrique au cours des quinze dernières années. Pourtant, avec une télédensité en téléphonie fixe de tout juste 2,5% (au début de 2001) et une télédensité en téléphonie mobile de 1,5% seulement, l'Afrique est encore loin des moyennes mondiales correspondantes de 16,3% et 11,9%.

Nous ne sommes donc pas encore parvenus à «forger Le Chaînon manquant» — thème du Forum AFRICA TELECOM 86 et du discours prononcé par Sir Donald Maitland à la séance d'ouverture de cette manifestation. Sir Donald Maitland était le Président de la Commission indépendante pour le développement mondial des télécommunications créée par le Conseil d'administration de l'UIT en 1983. En décembre 1984, cette Commission a publié un important rapport intitulé «Le Chaînon manquant». Souvent appelé Rapport Maitland, l'objectif principal de ce document était de «permettre pratiquement à tous les hommes d'accéder facilement au téléphone» d'ici au début du siècle prochain.

Cela n'est pas encore le cas mais comme cet objectif a été atteint sur d'autres continents, il n'y a pas de raison de penser qu'il ne peut l'être en Afrique, si les gouvernements africains manifestent une volonté politique dans ce sens et si le secteur privé se montre prêt à investir sur le marché le plus mal desservi du monde.

En fait, les gouvernements africains ont déjà commencé à libéraliser leur secteur des télécommunications et encouragent l'établissement de partenariats entre pays industrialisés et pays en développement et entre pays en développement et le secteur privé. Le secteur des télécommunications évolue donc rapidement et les perspectives pour la région sont meilleures que jamais, si l'on en juge par le nombre d'abonnés cellulaires qui double chaque année dans de nombreux pays africains.

Nous devons maintenant nous efforcer de réaliser le vœu exprimé par Sir Donald Maitland et permettre à tous les hommes d'accéder aux moyens de télécommunication modernes. Si nous voulons que le monde soit un tant soit peu équitable, il faut que les services de communication soient disponibles, accessibles et abordables — et cela en Afrique plus que partout ailleurs.

AFRICA TELECOM 86

Nairobi, 16–23 septembre

AFRICA TELECOM 86, première manifestation régionale ITU TELECOM pour la région Afrique, a eu lieu au Kenyatta International Conference Centre de Nairobi. Elle a été organisée conjointement par l'UIT et ce qui était alors la Kenya Posts and Telecommunications Corporation (KP&TC), avec l'appui des 160 pays Membres de l'UIT, de l'Union panafricaine des télécommunications (UPAT) — aujourd'hui Union africaine des télécommunications (UAT) — de l'Union des radiodiffusions et télévisions nationales d'Afrique (URTNA) et de quelque 50 sociétés professionnelles d'ingénierie. L'exposition qui comptait 8 pavillons nationaux a attiré 94 exposants représentant 22 pays qui se sont partagé les 2500 m2 nets de surface d'exposition. Onze mille professionnels des télécommunications ont visité l'exposition.




Inauguration d'AFRICA TELECOM 86 en présence de Richard Butler (troisième à partir de la gauche), secrétaire général de l'UIT de 1982 à 1989

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Le Kenyatta International Conference Centre


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UIT 860133)


AFRICA TELECOM 86 a porté essentiellement sur le Rapport Maitland «Le Chaînon manquant». Avec son thème «Forger Le Chaînon manquant», la manifestation a été l'occasion d'un libre échange d'idées entre exploitants des télécommunications sur les principaux problèmes liés au développement des télécommunications en Afrique. Cet échange de vues a eu lieu pour l'essentiel lors d'une session spéciale du Forum mondial des télécommunications organisé dans le cadre d'AFRICA TELECOM 86.

Quatre cents délégués environ, représentant 56 pays des cinq continents, ont participé au Forum. Les divers exposés et documents du Forum étaient consacrés aux problèmes fondamentaux auxquels sont confrontés les décideurs pour le développement de leur réseau de télécommunication dans un environnement en rapide évolution. Le Forum a par conséquent mis en évidence les conditions préalables à la mise en place d'une infrastructure des télécommunications, notamment l'existence d'une volonté politique, la reconnaissance du rôle important que les télécommunications jouent aujourd'hui dans le monde, la nécessité de mettre au point une technologie appropriée et le regroupement des ressources financières et humaines. Il est apparu à la fin du Forum que l'avènement de nouvelles technologies et une collaboration plus étroite entre toutes les parties concernées ouvrent de nouveaux horizons qui stimuleront le développement des télécommunications et permettront de forger Le Chaînon manquant entre pays industrialisés et pays développés.

AFRICA TELECOM 90

Harare, 3–9 décembre

AFRICA TELECOM 90, organisée conjointement par l'Union internationale des télécommunications (UIT) et la Posts and Telecommunications Corporation du Zimbabwe (PTC), s'est tenue au Centre international de conférences d'Harare et à l'hôtel Sheraton d'Harare, au Zimbabwe. Cette manifestation a remporté un tel succès que tous les vols à destination et en provenance d'Harare étaient complets, la capacité d'accueil des hôtels de la ville était arrivée à saturation et le Centre de conférences était entièrement occupé par des organisations internationales et des organisations du Zimbabwe.




(UIT 910060)





Robert Mugabe, président du Zimbabwe, visite l'Exposition en compagnie de Victoria Chitepo, à l'époque ministre de l'information, des postes et des télécommunications


(UIT 910057)


AFRICA TELECOM 90 a été la deuxième manifestation régionale des télécommunications regroupant une Exposition et un Forum organisée par l'UIT à l'invitation d'un pays africain. Elle a été ouverte officiellement le 4 décembre 1990 en présence de M. Robert Mugabe, président de la République du Zimbabwe. Quelque 1500 personnes — dont 29 ministres, des ambassadeurs, 145 directeurs généraux d'administrations de télécommunication et plus de 550 cadres supérieurs et ingénieurs de 94 pays — se sont réunies dans le vaste auditorium du Centre international de conférences d'Harare pour assister à l'ouverture conjointe d'AFRICA TELECOM 90 et de la Conférence sur le développement des télécommunications en Afrique.

Cette dernière conférence avait pour objet de mettre au point des stratégies et des plans visant à établir des infrastructures de télécommunication pour les pays africains, en vue d'assurer leur intégration économique.

«La mobilisation des ressources pour le développement», thème d'AFRICA TELECOM 90, traduisait bien l'objectif que la Posts and Telecommunications Corporation et l'UIT s'étaient fixé, à savoir insister sur la nécessité de fournir des services de télécommunication équilibrés, correspondant aux besoins, à la nature et aux exigences techniques des pays en développement.

Dans le cadre d'AFRICA TELECOM 90, qui comptait sept pavillons nationaux, l'Exposition a attiré environ 11 000 professionnels et 124 exposants représentant 22 pays, qui se sont partagé les 3000 m2 de surface d'exposition.

Plus de 550 participants de presque toutes les administrations du continent africain et du secteur privé du monde entier ont assisté au Forum. Quarante-cinq éminents orateurs, dont sept ministres, ont traité de sujets à caractère financier ou technique portant sur le thème général du Forum «Stratégies de développement des ressources, de la gestion et de la technologie».

Le Forum s'est terminé par une session présidée par Mme Victoria Chitepo, ministre de l'information, des postes et des télécommunications du Zimbabwe, qui a déclaré: «La vague de programmes d'ajustement structurel qui déferle sur les Etats africains et les programmes de libéralisation économique en cours ne laissent guère d'excuses à ceux qui ont refusé auparavant d'investir sous prétexte que le climat était défavorable aux investissements en Afrique. Il y a d'innombrables possibilités de création de coentreprises pour la fabrication d'équipements appropriés «sur place» puisqu'il existe déjà un marché. En effet, les coentreprises sont le moyen idéal d'assurer le transfert de technologie».

AFRICA TELECOM 94

Le Caire, 25–29 avril

AFRICA TELECOM 94, troisième manifestation ITU TELECOM organisée pour la région Afrique, a été beaucoup plus importante que les deux précédentes. L'Exposition et le Forum se sont tenus au Centre international de conférences du Caire.

A la cérémonie d'ouverture, M. Mohamed Hosni Mubarak, président de la République arabe d'Egypte, a déclaré: «Nous nous réunissons au Caire aujourd'hui pour assister à l'avènement d'une coopération élargie entre les pays du continent africain et ceux du Moyen Orient. Cette réunion vise à souligner les intérêts communs des pays en développement, quelle que soit la région à laquelle ils appartiennent, et leur droit légitime — sinon leur devoir — de bénéficier de la technologie des télécommunications».

«L'intégration régionale et mondiale de l'Afrique — un défi pour les télécommunications et le développement», thème choisi pour AFRICA TELECOM 94, traduisait l'engagement de l'UIT dans la tâche difficile de combler l'écart entre la région Afrique et Moyen Orient et le reste du monde dans le domaine du développement des télécommunications.

A la veille de l'ouverture officielle, les gouvernements des différents Etats ont donné la preuve de l'appui qu'ils apportaient à la manifestation, à l'occasion d'une visite privée de l'Exposition effectuée par les ministres et les directeurs généraux. Ceux-ci ont pu voir les dernières nouveautés en matière de produits et de services, présentées dans les stands des 285 exposants de 49 pays, qui s'étaient partagé les quelque 7700 m2 de surface d'exposition.

Pendant toute la semaine, près de 12 000 professionnels des télécommunications se sont rendus à l'Exposition.

Parallèlement à l'Exposition, les sessions du Forum, conduites par plus de 200 experts éminents des secteurs public et privé, ont attiré plus de 1000 délégués de près de la moitié des pays Membres de l'UIT.

Le programme comprenait des sessions plénières durant lesquelles des orateurs ont présenté des exposés, des groupes de discussion et des ateliers, interactifs dont les travaux ont reçu un écho extrêmement positif. Cette nouvelle formule a suscité des débats animés sur des questions essentielles concernant l'infrastructure des télécommunications en Afrique et au Moyen-Orient et notamment: appui nécessaire et contraintes au niveau du développement et des installations; télématique médicale; besoins des utilisateurs; réseaux privés et leurs applications; tarifs; technologies à faible coût; couverture en radiodiffusion et en télévision; coopération régionale et formation professionnelle.

AFRICA TELECOM 98

Johannesburg, 4–9 mai

Il a été décidé d'organiser AFRICA TELECOM 98 en République sudafricaine à la suite de l'invitation adressée à l'UIT par M. Nelson Mandela, à la cérémonie d'ouverture de la manifestation mondiale de l'UIT, TELECOM 95, qui s'est tenue à Genève.

«L'UIT est un organisme d'importance cruciale pour la République sudafricaine et en fait, pour l'ensemble du continent africain. Nous avons besoin d'une vaste expansion de notre réseau de communication et d'information. En tant que principal catalyseur en matière de politique internationale, de développement technologique, de coopération et de transfert des compétences, l'UIT est un agent indispensable à cet égard.



Nelson Mandela, président de la République sudafricaine (centre) et Pekka Tarjanne, secrétaire général de l'UIT (de novembre 1989 à janvier 1999), inaugurent AFRICA TELECOM 98


(UIT 980064)





Photos: A. de Ferron
(UIT 980070)

J'ai donc le grand plaisir d'annoncer qu'à la suite de pourparlers entre responsables de l'UIT et du Gouvernement sudafricain, nous avons officiellement invité l'Union à tenir sa prochaine Exposition régionale et son prochain Forum régional des télécommunications en 1998 en Afrique du Sud. Nous serions heureux et fiers d'accueillir cette manifestation prestigieuse et nous espérons renforcer la coopération étroite que nous entretenons avec le Secrétaire général et le Secrétariat de TELECOM afin de faire de ces manifestations une occasion mémorable dans l'intérêt de l'Union et de ses Membres».

Trois ans et demi après ce discours, le 4 mai 1998, M. Nelson Mandela ouvrait AFRICA TELECOM 98, manifestation saluée comme un triomphe par bon nombre de dirigeants africains.

Tranchant sur l'afropessimisme ambiant, pour reprendre l'expression du Ministre des Postes, des Télécommunications et de la Radiodiffusion de la République sudafricaine de l'époque, Jay Naidoo, AFRICA TELECOM 98 s'est illustré par la détermination et le formidable optimisme qu'ont exprimés les ministres, exposants, intervenants au Forum et délégués, relayés par les médias du monde entier.

Nelson Mandela a évoqué l'immense marché encore inexploité que représente l'Afrique et la nécessité de créer un Fonds africain spécial de développement des télécommunications. «Ce fonds» a-t-il déclaré «financerait les projets d'infrastructure nécessaires pour étendre le progrès technique à chaque village d'Afrique, montrant ainsi assurément au continent la voie à suivre pour ne pas rester en marge de la société mondiale de l'information». WorldSpace, dont l'objectif est de fournir des services numériques directs, audio et multimédias, à plus de 4 milliards d'auditeurs, était représentée par son fondateur, Noah Samara, qui a indiqué que depuis l'âge de 6 ans, il rêvait de voir un jour les télécommunications accessibles à tous. La cérémonie d'ouverture était parrainée par Worldspace.

A l'Exposition comme au Forum, l'idée de partenariat intelligent a suscité un grand enthousiasme. Dans un partenariat intelligent, les intérêts des investisseurs et ceux des Etats sont équilibrés, de sorte que les investisseurs bénéficient d'un bon rendement des investissement alors que les Etats peuvent poursuivre leurs objectifs de développement humain. En 1998, l'Afrique était la deuxième région du monde en termes de croissance, et la hausse de son PIB devait, selon le FMI, atteindre 4,7% dans l'année.

L'Exposition

L'Exposition AFRICA TELECOM 98 a été deux fois plus importante que la précédente dans la série et a attiré près de 20 000 professionnels des télécommunications venus prendre connaissance des dernières technologies présentées par 443 exposants des secteurs des télécommunications, de la technologie de l'information et de l'industrie des loisirs audiovisuels. Ont participé à l'événement nombre des plus hauts responsables des télécommunications, ambassadeurs, ministres et P-D. G. des principaux partenaires du marché, ainsi que certains des analystes et des commentateurs les plus avisés. Les 55 pays africains étaient représentés à un stand consacré à la renaissance panafricaine.

 

Stratégies pour un développement durable

Le Forum

La séance d'ouverture du Forum, qui a eu lieu le mardi 5 mai, a été marquée par l'exposé de M. Craig Barrett, Président directeur général de Intel Corporation, qui a été retransmis en direct aux EtatsUnis sur le web — la liaison a mobilisé quelque 25% de la capacité totale en lignes téléphoniques internationales automatiques de la République sudafricaine. L'une des démonstrations a consisté en une visioconférence en direct entre M. Barrett et un village numérique à Soweto, où 20 ordinateurs individuels multimédias avaient peu auparavant été connectés à Internet. Lorsqu'on lui a demandé ce que cela avait changé pour lui, un enseignant de Soweto, Joe Mphahle, a répondu: «Maintenant le monde est à portée de main».






L'Exposition AFRICA TELECOM 98, deux fois plus vaste que celle de la précédente édition, a attiré près de 20 000 professionnels des télécommunications

Photo: A. de Ferron (UIT 980066)





Appel de Graça Machel en faveur de moyens de télécommunication pour tous


Le Forum d'AFRICA TELECOM 98 a été particulièrement suivi: seules des places debout ont été disponibles à certaines séances, telles que celles traitant du financement, de la réglementation, de la technologie et de la condition des femmes — séance ouverte en direct de New York, par visioconférence, par Mary Robinson, haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. Au total, plus d'un millier de personnes ont assisté au Forum, qui comportait également un Sommet des stratégies et un Sommet de la technologie, réunis sous un thème unique: «Stratégies pour un développement durable». Le Forum a été l'un des moments forts d'ITU TELECOM, en ce sens qu'il a été télédiffusé en Afrique et dans le monde entier sur Internet.

Une séance a été consacrée aux télécommunications d'urgence et en particulier à l'élaboration d'un accord international sur le transport transfrontalier des équipements de communication d'urgence sans formalités de douane ni licences. La session du Forum AFRICA TELECOM 98 a en partie permis à la Conférence intergouvernementale sur les télécommunications d'urgence (ICET-98) qui s'est tenue à Tampere, en Finlande, du 16 au 18 juin, d'adopter et de ratifier la Convention sur la mise à disposition de ressources de télécommunication pour l'atténuation des effets des catastrophes et pour les opérations de secours en cas de catastrophe.

Le viceprésident Thabo Mbeki, dans un discours de clôture exaltant a déclaré «Nous avons la volonté politique d'installer 50 millions de lignes en Afrique dans les cinq prochaines années. Nous raccorderons chaque village, chaque école et chaque hôpital du continent, si nous en avons la détermination».

Symposium TELECOM sur le développement

Un Symposium TELECOM sur le développement, organisé parallèlement au Forum, a permis grâce à des bourses de faire venir à AFRICA TELECOM 98 92 spécialistes des télécommunications de 46 pays pour discuter des principaux facteurs dont les Etats, les organes de réglementation et les opérateurs doivent tenir compte pour être favorables aux clients et à la culture d'entreprise, pour fournir des services à l'intérieur de leurs propres frontières et, dans le cas des opérateurs, pour survivre dans un marché libéralisé.

Journée des femmes

Déclaré Journée des femmes, le mercredi 6 mai a été marqué non seulement par la séance spéciale sur la technologie et la condition des femmes, mais aussi par un déjeuner organisé par Graça Machel, ex-première dame du Mozambique, bien connue pour la part qu'elle a prise à la lutte pour l'interdiction des mines. Mme Machel a parlé avec passion et de façon fort émouvante de son travail dans les camps de réfugiés. «Dans un camp, en Sierra Leone», a-t-elle dit, «je savais que la moitié des enfants allaient mourir — et pourquoi? Pas par manque de nourriture ou de médicaments, mais faute de moyens de communication.» Elle a exhorté les responsables des télécommunications et en particulier l'UIT à élaborer des stratégies pour faire en sorte que tous les habitants de la planète aient à proximité des installations de communication, en particulier pour les situations d'urgence.

ITU TELECOM AFRICA 2001

Johannesburg, 12–16 novembre

ITU TELECOM AFRICA 2001, qui se tiendra à Johannesburg, République sudafricaine, du 12 au 16 novembre, sera le lieu privilégié cette année où dirigeants politiques, experts du secteur privé et tous ceux qui innovent en Afrique pourront se rencontrer et s'informer mutuellement des progrès qu'ils ont accomplis pour le bien de l'humanité tout entière.

AFRICA 2001 sera donc l'occasion pour vous de façonner l'avenir des télécommunications en Afrique et de rencontrer des responsables du secteur des télécommunications du monde entier qui contribuent à réduire la fracture numérique. Tous les pays de la région seront représentés, de sorte qu'AFRICA 2001 sera cette année la seule manifestation TELECOM véritablement régionale et non locale. ITU AFRICA TELECOM 2001 se compose d'une Exposition et d'un Forum.

L'exposition

Pour les principaux acteurs sur les marchés mondial et régional des techniques de l'infocommunication, l'Exposition sera le lieu cette année où présenter leurs derniers produits et services et conclure des transactions commerciales aux niveaux local et régional. La liste des exposants à AFRICA 2001 exhaustive et constamment mise à jour peut être consultée à l'adresse suivante: www.itu.int/africa2001.

Le Forum

Le Forum AFRICA 2001, où représentants des pouvoirs publics et chefs d'entreprise exposeront leur conception des télécommunications en Afrique au XXIe siècle afin de contribuer à réduire la fracture numérique, offrira aux délégués une occasion unique de nouer des contacts avec les ministres des télécommunications de la région et des chefs d'entreprise du secteur de l'infocommunication du monde entier.

Le Forum comprendra un «Sommet des politiques et du développement» ainsi qu'un «Sommet des infrastructures et des applications», qui se dérouleront en parallèle cinq jours durant (voir Aperçu du programme du Forum, page 14).

Le Sommet des politiques et du développement sera consacré aux stratégies à mettre en place pour relier l'Afrique au reste du monde grâce aux télécommunications. On y examinera notamment les principaux problèmes à résoudre pour réduire la fracture numérique.

Le Sommet des infrastructures et des applications sera axé sur les différentes solutions à mettre en œuvre pour faciliter l'interconnectivité entre les pays d'Afrique et, surtout, l'accès aux zones rurales et les communications entre celles-ci.

Un Symposium de TELECOM sur le développement et un Forum de la jeunesse seront également organisés dans le cadre du Forum. Tous les renseignements sur le Forum AFRICA 2001, y compris sur le programme, les sessions et les orateurs, peuvent être consultés à l'adresse suivante: www.itu.int/africa2001/forum.

Le Gallagher Estate

Proche de la banlieue nord, des aéroports et de la plus grande concentration d'hôtels de Johannesburg, le Gallagher Estate, Midrand, est l'un des premiers sites d'exposition et de conférence d'Afrique. L'Estate est implanté dans un superbe parc de 19 hectares mettant en valeur la beauté naturelle de l'Afrique. Il comporte des halles d'exposition équipées de toutes les commodités modernes, des installations de conférence hors pair, un parking surveillé pouvant abriter jusqu'à 5000 véhicules et plusieurs restaurants agréables.




Le Gallagher Estate, où se tiendra AFRICA 2001

Photo: G. Girardet (UIT 960047)


Services offerts sur place et en ligne

AFRICA 2001 proposera aux visiteurs des prestations particulières: présence d'une chaîne de télévision sur place, catalogue de l'Exposition disponible en ligne, quotidien de l'Exposition.

La chaîne de télévision ITU TELECOM TV émettra chaque jour en direct depuis le studio d'INM construit spécialement pour la circonstance au cœur du Gallagher Estate. Faisant le point des événements importants de la manifestation et diffusant des informations régionales et mondiales sur le secteur des télécommunications, elle pourra également être captée dans les principaux hôtels de Johannesburg ainsi qu'en ligne à l'adresse www.telecomtv.itu.int, où sera diffusé un flux ininterrompu d'images en direct ou d'archives.

Le quotidien officiel est produit par les rédacteurs du Financial Mail et du Business Day. Il retracera les événements les plus importants survenus sur le marché des télécommunications au cours des dernières 24 heures. Le site Official Online News fera également chaque jour le point de l'actualité du secteur des télécommunications en Afrique et dans le monde entier.

On trouvera dans le catalogue de l'Exposition AFRICA 2001 les coordonnées complètes de tous les exposants, un descriptif de chaque entreprise et des index de produits et de services.

Le catalogue en ligne (www.itu.int/africa2001/catalogue) sera lancé en octobre 2001 et régulièrement mis à jour jusqu'à la fin de la manifestation. Un plan de situation de poche sera joint au catalogue pour aider les visiteurs à trouver ce qu'ils cherchent.

Pour de plus amples renseignements, veuillez vous adresser au Secrétariat de TELECOM (Tél.: +41 22 730 6161 ou Télécopie: +41 22 730 6444) ou consulter le site web TELECOM (www.itu.int/ITUTelecom).

Les représentants des médias sont invités à s'adresser au service de presse d'AFRICA 2001 (Tél.: +41 22 730 5599 ou Fax: +41 22 730 6444).





Le pavillon de l'UIT – Connecter l'Afrique rurale



(UIT 950020)


Plus de 2,5 milliards d'êtres humains, soit les 2/5 de la population de la planète, vivent dans les régions rurales et les régions isolées des pays en développement. En Afrique, comme dans le reste du monde, ce sont ces régions qui pâtissent le plus d'un accès insuffisant aux services de télécommunication, et même aux services de télécommunication de base. De fait, le milieu rural est sous-desservi à l'extrême, et la mise en place de l'accès aux télécommunications y pose de nombreux problèmes, dont le moindre ne tient certainement pas au fait que les niveaux de revenu sont d'autant plus bas que l'on s'éloigne des grandes conurbations. Par ailleurs, dans l'étroite tranche de population qui dispose d'un accès minimal aux télécommunications, les principaux services traditionnellement assurés sont la radiodiffusion et la téléphonie vocale.

Mais aujourd'hui, une grande diversité de nouvelles applications des télécommunications — courrier électronique, cybercommerce, télééducation, télémédecine ... — rendent l'accès aux services multimédias interactifs tout aussi important pour les communautés rurales et les communautés isolées que la disponibilité de la seule connectivité vocale. Et comme la gamme des prestations à proposer — voix, texte, image, vidéo, audio — varie nécessairement d'une région ou d'une communauté rurale à l'autre, selon les besoins locaux spécifiques, les opérateurs de réseau de télécommunication doivent désormais être capables d'offrir une grande diversité de services, d'applications et de valeurs de largeur de bande à des coûts raisonnables.

Le Plan d'action de La Valette (VAP) est un plan général de développement des télécommunications élaboré par l'UIT et adopté à l'occasion de la Conférence mondiale de développement des télécommunications de 1998. Le Plan d'action de La Valette a notamment pour objet de promouvoir l'accès universel aux télécommunications de base, à la radiodiffusion et à Internet, considérés comme outils de développement des régions rurales et des régions isolées. L'année dernière, le Groupe spécialisé 7, chargé de cette question, a publié dans un rapport d'une centaine de pages ses conclusions détaillées sur les nouveautés technologiques ayant dans le domaine des télécommunications des applications potentielles commercialement viables ou durables, au prix de mécanismes de financement nouveaux et transparents, dans les régions rurales et isolées des pays en développement.

L'accès communautaire est une solution au problème d'un service viable loin des grandes agglomérations. Ainsi, à l'occasion d'AFRICA 2001, l'UIT s'attachera tout particulièrement à la promotion des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans le contexte des applications rurales pour l'accès universel. L'Union, pour la première fois, présentera de nouvelles technologies pour des applications rurales dans un pavillon spécial, en une initiative destinée à compléter son rapport. Parmi ces technologies, citons les systèmes à microstation (VSAT — very small aperture terminals), la radiodiffusion audionumérique ou encore les nouvelles énergies renouvelables, indépendantes du réseau — avec de tels systèmes, il est possible d'assurer des services de téléphonie vocale, des services audio et des services multimédias dans les régions rurales des pays en développement et de proposer dans ce domaine des solutions adaptées aux besoins spécifiques de ces régions.

Nous avons prévu un télécentre communautaire totalement fonctionnel entouré de stands d'exposition spécialisés dans les applications et les technologies adaptées aux régions rurales. Le télécentre démontrera l'engagement réel et continu de l'UIT, qui est résolue à mettre les services de télécommunication modernes à la portée de toutes les populations du monde, notamment des personnes qui vivent et qui travaillent dans des régions rurales ou isolées.

Le stand de l'UIT, situé dans le pavillon de l'UIT lui-même, est établi autour de la reproduction exacte d'un télécentre rural, parfaitement fonctionnel. De concert avec nos sponsors, nous entendons d'une part montrer qu'un télécentre peut être une entreprise viable, et d'autre part illustrer les activités que déploient les trois Secteurs de l'UIT (radiocommunications, normalisation des télécommunications et développement des télécommunications) pour faire bénéficier des avantages des TIC toutes les communautés de la planète. Le télécentre se décompose en 4 unités spécialisées:



A l'occasion d'Africa 2001, l'UIT s'attachera tout particulièrement à la promotion des technologies de l'information et de la communication pour les applications en milieu rural


Photo: A. de Ferron (ITU 950019)


Des fonctionnaires du siège de l'UIT à Genève et des bureaux hors siège répondront aux questions des visiteurs, et se feront un plaisir de montrer à quel point l'action de l'UIT est déterminante dans la généralisation de ce type de technologies et d'applications à l'échelle du monde entier.

En complément, un stand de librairie de l'UIT offrira aux visiteurs la totalité des publications de l'Union sur l'expansion des télécommunications dans les pays en développement ainsi que toutes informations utiles sur les avantages dont bénéficient les membres de cette institution.

Le pavillon fera également large place à un certain nombre d'exposants qui présenteront des applications techniques spécifiquement adaptées à la donne rurale — développement des communautés et des petites entreprises, télémédecine et télésanté, téléapprentissage et télééducation, secours d'urgence en cas de catastrophe.

Avec l'aide de nos sponsors et la participation d'un certain nombre d'exposants, le pavillon de l'UIT sera ainsi pour les visiteurs, en quelque sorte, un centre d'information où l'on pourra avoir une vue d'ensemble du grand puzzle de la technologie moderne, avant d'aller s'informer, dans les divers stands, sur le fonctionnement de chacune des autres pièces.

Télécentre UIT: les avantages du partenariat

DoctorAnywhere.com

En Inde, un service de cybercommerce B2B (entreprise à entreprise) offre aux médecins généralistes la possibilité de consulter leurs confrères spécialisés. Les médecins généralistes, qui par définition ont à résoudre un grand nombre de cas, doivent parfois consulter un spécialiste, rechercher la confirmation d'un diagnostic auprès d'un confrère plus expérimenté ou d'un ami, obtenir des informations spécialisées ou simplement mettre à jour et développer leurs connaissances en dépassant leur domaine général. DoctorAnywhere.com répond à cette demande. Ce service, moyennant une redevance modique, permet à un médecin spécialiste ou à un médecin généraliste de choisir un expert de haute réputation dans une liste de confrères de haut niveau et de le consulter ainsi par l'intermédiaire d'Internet.

Au pavillon de l'UIT, l'entreprise expliquera comment les agents de santé des communautés rurales, lorsqu'ils n'ont pas accès à Internet dans leur établissement hospitalier, peuvent transmettre en ligne des données cliniques à des spécialistes qui pourront ensuite leur donner des avis d'expert. 

L'entreprise montrera par ailleurs les possibilités d'application de ces services aux télécentres ruraux et aux établissements hospitaliers africains: désormais, les agents de santé locaux pourront solliciter l'avis des spécialistes des grandes agglomérations dans le cadre d'échanges de messages texte en temps réel. Les visiteurs découvriront que de nombreuses informations concernant la santé des populations rurales peuvent être accessibles en ligne, notamment toutes les données rassemblées par l'Organisation mondiale de la santé dans divers domaines — alimentation, nutrition, politiques alimentaires et recherches en nutrition, VIH/SIDA — sans oublier les multiples sources d'informations disponibles sur la santé publique en situation de catastrophe naturelle ou d'urgence, sur les médicaments essentiels ou sur la qualité et la fiabilité de la médecine.

iNabling Technologies

iNabling Technologies, fondée en 1997, a pour mission de proposer des solutions de connectivité de haute qualité et peu coûteuses appelées à une grande diffusion. Cette entreprise s'est spécialisée dans la mise au point de solutions de communication financièrement abordables et d'applications universelles face au problème de la fracture numérique, dans une démarche visant à mettre l'information à la portée de toutes les populations du globe.

Bien que les technologies de l'information et de la communication soient de plus en plus présentes dans toutes les sphères de la vie, des milliards d'habitants de la planète n'ont pas encore été touchés par la révolution des TIC. A cela, de nombreuses raisons, qu'il s'agisse du coût élevé des ordinateurs personnels ou de la complexité d'utilisation de ces équipements, ou encore du fait que l'accès à Internet est limité, particulièrement dans les régions rurales ou isolées. Par ailleurs, alors que plus de 80% des pages web ne sont disponibles qu'en anglais, un problème supplémentaire, celui de la langue, se pose à un important pourcentage des habitants de la planète.

iNabling Technologies sera présente dans le pavillon de l'UIT pour montrer qu'il existe, pour les régions à revenu faible, des solutions qui ne passent pas par l'ordinateur personnel. Avec une «iStation» — tout nouveau type d'équipement peu onéreux offrant des solutions de communication très économiques directement sur une ligne téléphonique — il n'est plus nécessaire de disposer d'un ordinateur, d'un modem ou d'un abonnement à un service Internet pour accéder au courrier électronique. iNabling Technologies montrera donc qu'avec une iStation on peut assurer un service de courrier électronique avec interfaces utilisateur multilingues dans un simple bureau public.

Osiris

L'Observatoire sur les systèmes d'information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal (Osiris) est une association à but non lucratif fondée en mars 1998 par un groupe d'hommes et de femmes, représentant aussi bien le secteur privé que les milieux universitaires, les organisations gouvernementales et les organisations non gouvernementales, qui s'efforcent de développer les TIC au Sénégal. Osiris s'est fixé les objectifs suivants:

  • contribuer au développement de la société de l'information;
  • promouvoir l'utilisation de TIC appropriées;
  • suivre toutes les initiatives prises dans le domaine des TIC et favoriser les synergies;
  • sensibiliser davantage les décideurs et le grand public aux possibilités et aux problèmes associés aux TIC;
  • promouvoir la coopération sous-régionale et internationale dans le domaine des TIC.

Au pavillon de l'UIT, Osiris fera la démonstration des types de services pouvant être proposés dans les télécentres et des possibilités offertes par ces services aux populations rurales des pays en développement.

Entre autres applications illustrées sur le stand de l'UIT, Osiris montrera des applications de courrier électronique et de messagerie texte adaptées aux personnes qui ne savent pas encore lire et écrire. Citons par exemple à cet égard le service de messagerie par cassette audio proposé par les postes sénégalaises, diverses applications de télémédecine — télédiagnostic et programmes d'autoformation sur CD-ROM, la radiodiffusion audionumérique par satellite avec transmission directe jusqu'au récepteur, la réception directe de données numériques sur ordinateur personnel et enfin les diverses applications de contenu web, notamment sous forme d'images, offertes sur le satellite WorldSpace.

VITA

VITA (Volunteers in Technical Assistance) est une organisation internationale à but non lucratif qui dispose de plus de 40 années d'expérience dans la diffusion d'informations techniques ciblées. VITA a élaboré un service de communication et d'information à faible coût tout à fait unique dénommé VITA-Connect. Ce système, qui repose sur une technologie d'enregistrement et de retransmission simple et fiable, permet de recevoir des messages de courrier électronique retransmis à partir de deux satellites en orbite basse. VITA-Connect permet de proposer des services de communication et d'information fiables et peu onéreux aux communautés isolées qui n'ont aucun accès aux infrastructures téléphoniques, qu'elles soient fixes ou hertziennes. Grâce aux techniques de compression et au logiciel de pointe qui interviennent dans ce système, il est possible d'accéder à des pages web par l'intermédiaire du courrier électronique, de sorte que les immenses ressources informationnelles d'Internet sont disponibles dans le monde entier avec ce nouveau service.

L'organisation VITA ne se contente pas de proposer des solutions de communication créatives au monde en développement: elle a résolument entrepris d'améliorer la qualité de la vie en milieu rural dans les pays en développement en proposant une large gamme de services et des technologies appropriées, qui sont autant de facteurs d'autonomie et de «création de richesses», et sa démarche s'adresse aux populations pauvres. Les efforts déployés pour étendre la couverture des systèmes de télécommunication aux communautés isolées étant souvent bloqués par l'absence d'alimentation électrique ou le manque de combustibles fossiles classiques, VITA explore de nouveaux circuits de coopération dans le domaine des énergies renouvelables (énergie solaire, énergie éolienne).

A l'occasion d'AFRICA 2001, VITA fera la démonstration de son système VITA-Connect au pavillon de l'UIT (stand 5405.004) et de ses recherches dans le domaine des énergies renouvelables au télécentre de l'UIT (stand 5405.001), illustrant la différence que peut faire l'accès aux TIC dans la vie des millions de personnes vivant en milieu rural.

WorldSpace Corporation

WordSpace propose des services de radiodiffusion numérique de programmes audio et de programmes multimédias par transmission directe de ses satellites vers des récepteurs portatifs, de faible encombrement et de faible coût. WorldSpace, qui s'est donné pour mission d'aider les populations des pays en développement à se connecter, étudie avec ses partenaires en télécommunication les possibilités de commercialisation de technologies de communication et d'information, adaptées au milieu rural et au monde villageois, et reposant sur le concept de télékiosque fixe ou mobile intégralement équipé.

Au stand de l'UIT, WorldSpace exposera certains des systèmes proposés au Mali et en cours d'étude au Sénégal dans le cadre d'un programme de «caravane radio et multimédias» qui a pour objet de montrer comment la convergence de la radiodiffusion et des télécommunications peut contribuer à la réduction de la fracture numérique.

Les visiteurs pourront notamment se familiariser avec un certain nombre de services de radiodiffusion, radio et multimédia numériques par satellite: variétés, éducation, actualités, sports, bulletins météorologiques, informations économiques et culturelles, etc., et pourront constater qu'il n'est pas nécessaire de disposer d'une ligne téléphonique pour bénéficier directement d'un accès aux contenus multimédias proposés sur la toile à partir d'un ordinateur personnel. Par exemple, le service de radiodiffusion numérique par satellite, qui se caractérise par un confort d'écoute parfait et une totale absence d'évanouissements du signal, propose des programmes d'actualités multilingues aux populations des pays d'Afrique, du Moyen-Orient et de l'Asie tandis que le service Direct Media permet de recevoir, par giga-octets, une multitude de contenus web populaires, éducatifs ou informatifs directement sur un PC sans qu'il soit nécessaire de disposer d'une ligne téléphonique ou de payer des communications tarifées à la minute.


Le Forum de la jeunesse Une nouvelle initiative de l'UIT pour le nouveau millénaire

(UIT 980174)   

Consciente que les jeunes d'aujourd'hui sont les dirigeants de demain, l'UIT a lancé une nouvelle initiative associée à la manifestation AFRICA 2001 qui doit se tenir en novembre prochain à Johannesburg: le Forum de la jeunesse.

L'idée maîtresse est de soutenir et de stimuler le développement des télécommunications à l'aube du nouveau millénaire et de faire progresser la jeune génération, en la rendant plus autonome et plus dynamique et en l'aidant à se familiariser avec le secteur des télécommunications. L'objectif ultime est de contribuer à la formation de ceux qui seront peut-être les leaders de demain dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC).

Le Forum de la jeunesse, organisé pour la première fois dans le cadre d'AFRICA 2001, sera désormais au programme de toutes les manifestations mondiales et régionales de ITU TELECOM.

Les 53 Etats Membres de l'UIT en Afrique ont été tous invités par le Secrétaire général de l'UIT à participer à l'organisation de ce Forum. Ils ont ensuite entrepris, en collaboration avec les universités et établissements d'enseignement supérieur technique de leurs pays respectifs, de choisir et de présenter des candidats au concours, conformément aux procédures et délais fixés pour la sélection. Ils ont ensuite transmis les noms des concurrents, ainsi que les essais dont ces jeunes sont les auteurs, à l'UIT pour qu'elle examine leurs candidatures (voir Les Nouvelles de l'UIT, N° 4, mai 2001, pages 20–23, et N° 6, juillet-août 2001, pages 25–26).

Une fois les noms des gagnants connus, des cérémonies de remise des prix ont eu lieu dans plusieurs Etats Membres de l'UIT, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), afin de sensibiliser les médias et de motiver les heureux bénéficiaires d'une bourse dans chaque pays.

La Commission de direction du Forum de la jeunesse a articulé le programme de ce Forum autour de trois types de session, dont les thèmes, bien que simples, peuvent avoir des répercussions importantes.

Ces sessions se répartissent comme suit:

Sessions de table ronde: les participants traiteront des questions technologiques, financières et réglementaires que doivent résoudre les pays africains dans le contexte de la mondialisation économique. Les exposés seront brefs et intéressants, de manière à ménager un temps suffisant pour les débats, les questions et les observations.

Sessions de mise à jour: l'accent y sera mis sur des technologies précises, telles que les communications mobiles de la troisième génération (3G), l'accès et les applications en zone rurale. Ces sessions, qui auront lieu pendant le déjeuner, seront organisées avec le soutien de grandes compagnies internationales de télécommunication (Alcatel, Siemens et WorldSpace).

Sessions par groupes de travail: elles privilégieront les discussions et les recommandations orientées vers des objectifs précis.

Les éminents experts qui composent le groupe de réflexion sur le Forum de la jeunesse, ainsi que les boursiers du Forum eux-mêmes prendront une part active à ces sessions.

En association avec le Forum de la jeunesse, la SABC diffusera à la radio le vendredi 16 novembre de 14 h 30 à 17 h 30 un débat dont les participants seront choisis parmi les boursiers du Forum. Pour prolonger ce débat, INTELSAT retransmettra les discussions à destination des pays voisins de la République sudafricaine.

Ceux des étudiants qui souhaiteront faire fructifier les acquis du Forum de la Jeunesse d'AFRICA 2001 pourront en outre bénéficier d'une formation ultérieure. TELECEL a en effet accepté d'offrir cette possibilité aux boursiers du Forum de la jeunesse résidant dans les 15 pays africains où la compagnie a des activités. TELECEL fournira de plus amples informations à ce sujet pendant la manifestation.


Ces deux photos, prises en Egypte et au Ghana, montrent dans quel climat se sont déroulées les cérémonies de remise des prix aux boursiers du Forum de la Jeu nesse qui ont eu lieu dans toute l'Afrique. Elles illustrent aussi l'intérêt que tous les responsables des télécommunications d'Afrique portent au premier concours organisé par l'UIT sur les perspectives de développement des TIC et le rôle de la jeunesse



(UIT 010082)

(UIT 010085)

Etats Membres de l'UIT ayant confirmé leur participation au Forum de la Jeunesse:

Algérie, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Comores, Congo, Côte d'Ivoire, Djibouti, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Kenya, Lesotho, Libye, Madagascar, Malawi, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République sudafricaine, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Tunisie et Zambie.

Participation du secteur privé

L'UIT remercie les partenaires du secteur privé énumérés ci-après pour leur contribution à la réussite du Forum de la jeunesse:



Une réglementation efficace
Etude de cas: le Botswana



Le nombre de lignes fixes a presque doublé depuis la mise en œuvre des réformes des télécommunications, puis-qu'il est passé de 59 673 à 140 000 entre 1996 et le milieu de l'année 2001

(UIT 950166)


Contribution de Susan Schorr, chargée des questions de réglementation, Bureau de développement des télécommunications de l'UIT

Le Botswana est le deuxième pays considéré dans le cadre d'une série de 5 études de cas portant sur l'indépendance et l'efficacité des instances de réglementation. Ces études de cas, qui seront toutes présentées dans les Nouvelles de l'UIT, sont menées par l'Unité de réforme sectorielle du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT. Elles ont pour objet d'évaluer l'efficacité des organes de réglementation à la faveur d'un examen de leur structure administrative, de leur financement, de leurs fonctions, de leurs attributions et de leur transparence effective.

Pourquoi le Botswana?

Le Botswana est un pays d'Afrique subsaharienne sans littoral, qui compte environ 1,6 million d'habitants et qui était l'un des pays les plus pauvres du monde à l'époque de son accès à l'indépendance, en 1966. Aujourd'hui, avec un PIB par habitant de 3 560 USD, ce pays se situe au deuxième rang dans cette partie du continent, après la République sudafricaine. Depuis l'indépendance, le Botswana a acquis une réputation de bonne gouvernance, de tolérance zéro en ce qui concerne la corruption et de respect véritable des procédures juridiques. Son approche économique favorise l'ouverture des marchés, et la présence d'entreprises publiques ne s'observe, que lorsque le secteur privé a déclaré forfait.

Le Botswana est connu comme l'un des premiers pays du continent africain à disposer d'une instance de réglementation indépendante et efficace. De fait, cette indépendance et cette efficacité pourraient très bien en faire un modèle mondial. Créée en 1996, la BTA (Botswana Telecommunications Authority) est l'un des rares organes de réglementation à disposer d'une totale liberté dans l'octroi de licences aux opérateurs et dans l'élaboration et le financement de son budget opérationnel. Peu après sa création d'ailleurs, la BTA s'est distinguée en mettant en place un remarquable mécanisme d'octroi de licences pour les services mobiles et en réussissant à résoudre le premier différend auquel le pays a dû faire face dans le domaine de l'interconnexion. Tout en assurant avec efficacité la réglementation du marché des télécommunications du Botswana, la BTA s'est totalement impliquée dans la création, puis dans les activités, de la TRASA (Telecommunication Regulators' Association of Southern Africa — Association des instances de réglementation des télécommunications de l'Afrique australe), l'une des plus dynamiques des organisations régionales de réglementation qui, entre autres succès, a élaboré une législation et des directives modèles à l'intention des quatorze pays qui composent cette partie du continent africain. Notre étude de la BTA a de fait amené l'UIT à voir dans la TRASA un modèle qui pourrait servir à d'autres organisations régionales de réglementation.

Le succès du Botswana peut s'expliquer par la séquence des mesures de réforme adoptées par les pouvoirs publics (figure 1). Le pays a tout d'abord défini une politique claire et mis en place un cadre juridique et réglementaire approprié avant d'ouvrir le marché à la concurrence: cette transparence et cette cohérence expliquent pour beaucoup l'attrait que le pays a alors exercé sur les investisseurs étrangers.

Mais le succès tient également à la campagne générale de consultation du public menée dans le cadre de l'élaboration de la politique nationale des télécommunications, consultation qui a sensibilisé la population aux avantages de la réforme du secteur. Le Ministère des travaux publics, des transports et des communications (MWTC), avec l'assistance d'une société suédoise de consultants, a organisé dans toutes les grandes villes du pays des réunions publiques auxquelles étaient conviés les politiciens locaux, les chefs d'entreprise et les notables des villages, et à la faveur desquelles les citoyens ont pu exprimer leur mécontentement quant à la qualité et à la disponibilité du service assuré par l'opérateur historique. C'est ainsi qu'il est apparu clairement que la concurrence permettrait d'améliorer les services existants et d'élargir l'accès au réseau.

Sur la base de cette consultation publique approfondie, le Botswana a élaboré une politique nationale des télécommunications visant à promouvoir l'extension du réseau sous l'effet de la concurrence, le secteur des services mobiles étant le premier concerné. Cette politique nationale des télécommunications a été approuvée en 1995, et aussi bien la loi sur les télécommunications que l'amendement de 1996 sur la Botswana Telecommunications Corporation en sont dérivés directement. La loi sur les télécommunications non seulement définit le cadre général de l'ouverture à la concurrence dans la prestation des services de télécommunication, mais également jette les bases juridiques de la création, du financement et de la mission de l'instance nationale de réglementation des télécommunications, la BTA. C'est l'Amendement de 1996 sur la Botswana Telecommunications Corporation qui a mis fin au monopole de droit de l'opérateur historique sur le service de téléphonie vocale.

La toute première priorité de la BTA, déterminée d'après la politique des télécommunications et suite à la consultation publique, consistait à accorder les licences d'exploitation des services GSM (système mondial de communications mobiles). En la matière, la BTA disposait pour ainsi dire d'une totale latitude de décision quant au nombre de licences à accorder, aux services à considérer et aux opérateurs à retenir. Et bien qu'elle ne disposait à l'époque que d'un personnel extrêmement réduit, la BTA a réussi, en à peine 9 mois, à accorder des licences d'exploitation à deux opérateurs mobiles concurrents. La procédure utilisée pour l'octroi de ces licences et la transparence avec laquelle cette procédure a été mise en œuvre ont à cette occa sion très clairement donné le ton de l'autonomie politique, de l'efficacité et du leadership de cet organisme.

La BTA est par ailleurs l'une des instances de réglementation les plus financièrement indépendantes du monde. Depuis sa première année d'activité, elle a toujours alimenté son budget d'exploitation exclusivement au moyen des redevances de réglementation et du produit de ses investissements. L'instance de réglementation ne sollicite aucun financement du MWTC, ni des autres ministères. Et l'on sait bien que l'indépendance financière est un facteur déterminant, qui permet aux instances de réglementation de prendre leurs décisions sans aucune influence politique. Actuellement, la BTA dispose d'un excédent budgétaire qu'elle prévoit d'utiliser pour constituer un fonds de financement du service universel.



Siège de la BTA à Gaborone


(UIT 010081)


La BTA reconnaît qu'il importe de développer les connaissances techniques de son personnel, autre élément de légitimité, de crédibilité et d'efficacité en matière de réglementation. L'organisme a mis en œuvre un programme de formation ambitieux qui lui permet de disposer d'un personnel très qualifié, dont les compétences techniques sont reconnues. Les spécialistes de la réglementation doivent normalement être titulaires, au minimum, d'une maîtrise, et tous les fonctionnaires sont incités à parvenir à ce niveau de qualification dans le cadre de programmes de formation sponsorisés.

A l'heure actuelle, le pays comporte trois grands opérateurs de télécommunication. La BTC (Botswana Telecommunications Corporation), opérateur public historique, assure le service téléphonique et les services à valeur ajoutée. Mascom Wireless (PTY) Ltd et Vista Cellular (PTY) Ltd sont les deux opérateurs cellulaires mobiles privés. La BTA a également octroyé des licences à dix fournisseurs de services Internet, dont une filiale de la BTC, et à six opérateurs de passerelles internationales de communication de données sur infrastructure VSAT (Very small aperture terminals — microstations). La téléphonie vocale sur Internet (VoIP — Voice over Internet protocol) n'est pas autorisée au Botswana, sauf pour les réseaux privés. En conséquence, les opérateurs de microstations sont limités à la prestation de services de transmission de données.

Le nombre de lignes fixes a presque doublé depuis la mise en œuvre des réformes des télécommunications, passant de 59 673 à 140 000 entre 1996 et le milieu de l'année en cours, ce qui correspond à presque 10% de la population. Le nombre des abonnés à la téléphonie mobile est passé de 0 à près de 250 000 (16% de la population) entre 1998 et le milieu de 2001. Les investissements dans le secteur ont quant à eux passé de 8,47 à 69,2 millions USD, selon les estimations fournies par M. Cuthbert Moshe Lekaukau, président exécutif de la BTA. Le service assuré par l'opérateur historique s'est également amélioré depuis que le MWTC a engagé sa procédure de consultation publique sur la réforme du secteur. On considère que la concurrence est le principal élément moteur de cette évolution positive.




"Consciente qu'il importe de développer les connaissances techniques de son personnel, la BTA a mis en oeuvre un programme de formation ambitieux" a déclaré Cuthbert Moshe Lekaukau, Président exécutif de la BTA (au centre).


(UIT 010080)


Malgré ces progrès, de nombreux problèmes demeurent. Le nombre d'utilisateurs d'Internet au Botswana est limité, pour plusieurs raisons: à peine 50% des ménages ont accès à l'électricité, le coût d'un ordinateur personnel est largement supérieur au salaire mensuel moyen, la largeur de bande est plus onéreuse que dans les pays développés et, enfin, il faut constater une certaine pénurie de contenus véritablement locaux. Le MWTC a demandé à la BTA de l'aider à élaborer une politique nationale des technologies de l'information et de la communication (TIC) ayant pour objet d'assurer la place du pays dans la société de l'information. Le Botswana envisage également de privatiser la BTC, ce qui devrait libéraliser encore le marché et ouvrir la voie à un deuxième opérateur d'infrastructure fixe.

Les éléments positifs à mettre à l'actif de la BTA peuvent être résumés comme suit:

Quelques mots sur la TRASA

La TRASA (Telecommunication Regulators' Association of Southern Africa) regroupe les instances nationales de réglementation des télécommunications de 14 pays de l'Afrique australe: Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, République démocratique du Congo, République sudafricaine, Seychelles, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. Cette association, officiellement créée le 15 septembre 1997, est opérationnelle depuis le 22 avril 1998. Sa création procède de la conjonction d'un certain nombre de facteurs — et tout d'abord de la volonté politique des 14 Etats Membres de la SADC (Southern Africa Development Community — Communauté de développement de l'Afrique australe), soucieux de constituer une zone commerciale régionale susceptible d'offrir aux investisseurs potentiels un marché plus stable et plus attrayant. La TRASA organise des ateliers et des réunions qui permettent de s'informer mutuellement sur les meilleures pratiques en matière de réglementation. Elle coordonne également l'élaboration de directives et de règles types. A la faveur de programmes de formation communs, elle facilite le renforcement de capacité des pays membres. De même, elle s'efforce d'amener tous les membres de la SADC à harmoniser leurs législations et leurs politiques sur les lois et politiques types de la SADC (voir sous www.trasa.org).




La TRASA vise à promouvoir la mise en place et l'exploitation, dans les pays d'Afrique australe, de réseaux et de services de télé-communication efficaces, répondant aux différents besoins des consommateurs tout en étant économiquement viables


Photo: A. de Ferron (UIT 950167)


Ses objectifs et sa mission, tels qu'énoncés dans sa Constitution, sont les suivants:

Pour une analyse détaillée de l'efficacité de la BTA dans le secteur des communications et des attributions et fonctions de la TRASA, consulter www.itu.int/itu-d/treg/.




Station terrienne près de Gaborone


(UIT 950168)




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