Déclaration de politique générale
de
S.E. Mme Agnès Maïmouna Allafi
Ministre des Postes et Télécommunications
République du Tchad
mars 2002
Monsieur le Président de la Conférence ;
Monsieur le Secrétaire Général de l’UIT :
Monsieur le Directeur de BDT :
Honorables Délégués ;
La Délégation Tchadienne que j’ai l’honneur de diriger se joint aux
autres Délégations qui nous ont précédé pour vous présenter nos vives
félicitations à votre brillante élection à la présidence de cette
Conférence , marquant une étape importante dans le processus de la
réduction de la fracture numérique . C’est une mission à la fois
délicate et exaltante, dont nous ne saurions vous souhaiter courage et
réussite.
Je voudrais par la même occasion, remercier le Gouvernement et tout le
peuple de la Turquie, pour leur chaleureux accueil, pour leur enrichissante
hospitalité marquée d’une civilisation de plusieurs millénaires et qui n’ont
ménagé aucun effort pour l’organisation de cette conférence.
Je saisis également cette occasion pour féliciter le Secrétaire Général
de l’UIT Monsieur UTSUMI, ainsi que le Directeur du BDT Monsieur HAMADOUN
TOURE, de la manière dont ils ont su faire preuve pour conduire efficacement le
secteur de Développement de l’Union ces dernières années.
Distingués Délégués,
Le secteur des Télécommunications de mon pays le Tchad, sous l’impulsion
clairvoyante du Président de la République Son Excellence IDRISS DEBY, s’est
doté depuis 1998 d’un nouveau cadre réglementaire qui permettrait à
échéance la libéralisation totale des activités.
Grâce à la Loi du 17 Août 1998, portant sur les télécommunications et
modifiant substantiellement le cadre institutionnel, le Tchad compte aujourd’hui
trois opérateurs : l’Opérateur principal SOTEL TCHAD société d’état
( à 100%), exploitant le réseau des télécommunications de base, et dont le
capital sera ouvert aux privés et de deux opérateurs cellulaires ;
Pour veiller à l’ensemble des activités, un organe de régulation est
crée par la même Loi et mis en place depuis Juillet 2000. Il s’agit de l’Office
Tchadien de Régulation des Télécommunications (OTRT).
Malgré ces changements importants, le réseau des télécommunications du
Tchad reste très peu développé, inégalement réparti dans le territoire et
loin d’être accessible aux communs des citoyens.
Sur un parc total d’environ 37 000 abonnés, 94 % se trouve concentré dans
la capitale qui ne représente que 20% de la population totale du Tchad estimée
à 7 200 000 habitants, soit une télé densite de 0,43% qui est en deçà de la
moyenne de l’Afrique Subsaharienne. Presque 6 000 000 d’habitants n’ont
pas le téléphone à leur portée 5 760 000. Dans le domaine du développement
de Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication, en cinq ans d’exploitation
du réseau Internet du Tchad (TCHADNET), 20 000 000 de minutes de connexion ont
été réalisées.
Le Réseau TCHADNET , caractérisé par un seul nœud national de capacité
fortement limitée, n’est accessible directement que par les abonnés de N’Djamena,
sans possibilité de raccordement des fournisseurs des services Internet (FSI ),
ni assurer les nouvelles applications telles que le e-santé, le e-éducation,
le e-commerce, etc.
A cela s’ajoute les problèmes d’accès aux moyens de communication, à
savoir le coût d’acquisition des terminaux informatiques (PC), les coûts de
communication et d’abonnement aux services.
Tous ces déséquilibres constatés ça et là, essentiellement dus à la
faiblesse des infrastructures de base fortement caractérisée par un réseau de
transmission par satellite, constituent une fracture numérique à relever et
pour laquelle l’apport de l’UIT pourrait être significatif, en assistance
technique, dans le domaine de mobilisation des ressources financières et de
développement des ressources humaines.
Conscient du défi à relever, le Tchad souscrit à toute action concertée
et innovatrice aussi bien bilatérale que multilatérale telle que tracée
par le plan NEPAD à savoir l’Initiative Africaine pour un Nouveau Partenariat,
inspiré par une volonté politique de nos Chefs d’Etat. A travers l’Union
Africaine des Télécommunications, le Tchad réaffirme son soutien à cette
initiative et appelle la communauté internationale à plus de confiance à
ce mécanisme.
Notre soutien va également aux recommandations formulées lors des réunions
régionales préparatoires, précisément à la Déclaration de Yaoundé 2001
qui a identifier les obstacles au développement des télécommunications et des
nouvelles technologies de l’information en Afrique.
Etant femme, je ne saurais finir mon propos sans encourager ardemment l’Union
Internationale des Télécommunications sur les questions du genre, afin que les
femmes soient définitivement intégrée dans la Société de l’Information .
Je vous remercie.
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