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Déclaration du Président de l'Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications et Ministre du Gouvernement de l'Algérie à l'occasion de la CMDT-02

Déclaration de politique générale
de
M. Amar Tou, Président de l'Autorité de régulation de la Poste
et des Télécommunications et Ministre du Gouvernement de la
République Algérienne démocratique et populaire

Mardi, le 19 mars 2002

Monsieur le Président de la Conférence,
Monsieur le Secrétaire Général de l’UIT,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les délégués,

Permettez-moi d’abord de remercier Monsieur le Secrétaire Général et les dirigeants de l’UIT pour l’invitation qu’ils ont adressée à Monsieur Abdelaziz BOUTEFLIKA, Président de la République algérienne démocratique et populaire,. pour assister à l’ouverture officielle de cette conférence, et délivrer son message. Je saisis cette occasion pour transmettre aux dirigeants de l’UIT ainsi qu’aux autorités de la République Turque, l’immense regret de Monsieur le Président BOUTEFLIKA de n’être pas aujourd’hui parmi nous malgré tous les efforts déployés, pour aménager son programme d’activités. Malheureusement, les obligations de première importance n’ont pas permis son déplacement en cette période et il espère avoir l’occasion d’apporter sa contribution personnelle à l’épanouissement de l’UIT et de ses activités et en particulier pour l’émergence et la consécration du droit à l’information en vue de l’accès pour tous aux bienfaits de la Société mondiale de l’information.

Permettez-moi également de remercier les autorités turques pour l’aimable accueil qu’elles nous ont réservé et les facilités accordées pour la réussite de cette Conférence.

Mesdames, Messieurs,

Cette Conférence se tient à un moment crucial de l’état de développement des télécommunications dans le monde, caractérisé essentiellement par un écart encore plus grand entre les pays riches et une partie significative des pays en développement, particulièrement en Afrique. Cet écart, appelé à juste titre « fossé » est en fait plus large qu’il ne l’était en 1998, lors de la CMDT de la Valette et encore plus large qu’il ne l’était en 1994 lors de la CMDT de Buenos-Aires, et cela malgré les efforts louables déployés par l’UIT et notamment le BDT en vue d’accorder aux pays en développement conseils et assistance dans le domaine du développement et du fonctionnement des réseaux de télécommunications et leur adaptation à l’évolution mondiale de l’environnement des télécommunications.

Aujourd’hui, nous devons reconnaître, que cette situation doit être redressée et la tendance du fossé renversée rapidement. Nous devons reconnaître que l’Afrique comme le reste du monde doit bénéficier des bienfaits de la Société mondiale de l’information. Nous sommes de ceux qui pensent et croient que la mondialisation de l’économie est un tout qui englobe également la société mondiale de l’information. Nous sommes de ceux qui pensent et croient que les bénéfices de cette mondialisation doivent profiter non seulement à tous les pays mais encore à tous les hommes tant il est vrai qu’aujourd’hui le droit de communiquer, en tant que droit d’accès aux moyens et services de la communication et de l’information doit être reconnu comme tous les autres droits humains tels que les droits à la santé et à l’enseignement. C’est le sens que l’on donne à la réduction puis la soudure de la fracture numérique aussi bien entre les pays qu’entre les citoyens d’un même pays.

L’Algérie, comme elle l’a toujours fait, est prête à participer concrètement à tous les efforts basés sur la solidarité au profit des plus démunis. Notre pays est déterminé plus que jamais à participer à la mise en oeuvre de véritables autoroutes de l’information qui irrigueront notre continent. Il ne nous est pas interdit, bien au contraire d’imaginer des autoroutes de l’information telles que Alger-Johannesburg ; Casablanca-Le Caire ; Dakar-Nairobi, etc...

Sur le plan intérieur, nous avons engagé depuis 2 ans, une réforme profonde de l’encadrement juridique du secteur ainsi qu’un programme ambitieux de mise à niveau des infrastructures nationales.

La réforme fondée d’une part sur la séparation des fonctions de définition de la politique sectorielle qui restent du ressort de l’Etat (Ministère chargé des télécommunications), des fonctions de régulation, confiées à une autorité indépendante, dotée de l’autonomie financière, et d’autre part les fonctions d’exploitation confiées à un opérateur économique organisé en entreprise par actions, et dont le capital sera ouvert aux investisseurs dès la fin 2003.

Dans quelques semaines toutes les entreprises issues de cette réforme et la restructuration du secteur seront mises en place et notamment : Algérie-Télécom ; Djaweb pour l’Internet; l’agence spatiale algérienne ; l’agence nationale des fréquences ; etc...

Pour sa part l’autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications active depuis près d’une année. Sa première action a porté sur la cession d’une deuxième licence pour l’établissement et l’exploitation d’un réseau GSM en Algérie. Dans quelques semaines elle agira également pour la cession de licences pour les réseaux VSAT, et de réseau de la boucle locale dans les zones rurales. En 2003, l’ouverture du marché portera sur les circuits internationaux et en 2004 sur la boucle locale dans les zones urbaines. Ainsi, l’ouverture du marché des télécommunications sera totale en 2005. Cette ouverture est faite dans le strict respect de la transparence et des règles de la concurrence.

Dans le même temps, a été engagé un vaste programme de mise à niveau des infrastructures basées sur le rattrapage des retards accumulés, notamment à cause de la décennie de terrorisme qu’a subi notre peuple et que les institutions de l’Etat ont affronté avec courage et détermination.

Quant à la mise à niveau du réseau national de télécommunications elle a été articulée sur deux axes principaux :

  1. D’abord la modernisation : du réseau national des télécommunications par l’introduction massive des nouvelles technologies (ATM, SDH, IDR, CDMA, etc...), la numérisation totale des réseaux, la mise en oeuvre des nouveaux services tel qu’Internet, ainsi que l’informatisation totale de la gestion technique, commerciale et financière de la gestion.

  2. Ensuite, elle a porté sur l’accroissement de la capacité du réseau national de télécommunications avec notamment la réalisation des programmes suivants :

  • La réalisation d’un Backbone national de plus de 15.000Km par fibre optique en deux anneaux. Au nord du pays à 10 Gigabits et au sud du pays à 2,5 Gigabits, auquel sont connectés des Backbones régionaux et locaux au nord du pays à 2,5 Gigabits. Ce système est sécurisé par des artères en faisceaux hertziens numériques de grandes capacités.

  • La mise en service d’une plateforme Internet de 100.000 abonnés extensible à 1.000.000 d’abonnés, offrant tous les services (Mail-Web-FTP,etc...) ainsi que les services spécifiques (visioconférences, audiovidéos, streaming, voix sur IP, etc...).

  • La mise en service des premiers réseaux VSAT et INMARSAT (station côtière), ainsi que l’extension du service radiomaritime (20 stations côtières) et son adaptation au système mondial de détresse (SMDSM).

  • L’extension de 500.000 lignes du réseau GSM, d’Algérie-Télécom, puis d’un million de lignes et celle du réseau de transmission par paquets pour prendre en charge très rapidement les besoins des organismes économiques et financiers tels que le réseau bancaire, etc...

  • La mise à la disposition des Providers Internet qui le souhaitent de support à grande capacité (2 Mégabits).

  • Par ailleurs, l’Algérie a introduit les services de téléphonie GMPCS Thuraya et réalise en commun avec certains pays européens, une fibre optique sous-marine reliant Alger à Palma d’une capacité de 40 Gigabits pour l’écoulement du trafic international en attendant que se réalisent les projets de connectivité euro méditerranéen.

Mesdames, Messieurs,

Le marché algérien est l’un des plus importants de la région. C’est un marché important non seulement pour le Maghreb et l’Afrique, mais également pour l’ensemble du pays riverains de la méditerranée et pour l’Europe en général.

Notre population de 32 millions actuellement, (36 millions à l’horizon 2010) est très jeune et adopte très vite les produits et tendances les plus récents dans le domaine des technologies de l’information et la communication.

Notre pays connaît à l’heure actuelle une croissance qui s’améliore progressivement, grâce à un programme national de relance économique global d’un montant de 7 milliards de dollars.

Cette vitalité explique l’importance de la demande en instance en téléphonie fixe et mobile et d’accès à l’Internet.

Nous évaluons actuellement la demande potentielle à 7 millions pour la téléphonie fixe et 5 millions pour la téléphonie mobile, et nous espérons atteindre en 2010, une télédensité de 25% en fixe et 30% en mobile.

D’autres projets d’envergure internationale sont envisagés dans le cadre de la mise en oeuvre de projets économiques stratégiques tels que les futurs gazoducs qui relieront directement Alger à l’Espagne, à l’Italie et à Lagos.

Il est évident que ces gazoducs s’accompagneront de systèmes de télécommunications de haute fiabilité et dont la capacité pourrait être adaptée éventuellement pour la prise en charge de besoins d’un grand nombre de pays africains potentiellement concernés par ce gazoduc.

L’Algérie lancera dès cette année le premier satellite ALSAT1 d’une série de quatre (4) satellites dédiés à la météo, la télédétection, la messagerie courte et la formation.

Compte tenu du programme spatial envisagé par notre pays, le gouvernement vient de créer l’Agence Spatiale Algérienne dont le plan de charge porte notamment sur les études de faisabilité de satellites de télécommunications et de radiodiffusion.

Des projets de nouveaux services sont également en cours de réalisation et portent notamment sur la mise en service de réseaux pour la télémédecine, le téléenseignement, la recherche, ainsi que la réalisation d’un cyber-parc et d’une université virtuelle à Alger.

L’accès à Internet connaît actuellement un développement considérable, puisque avec la plate-forme d’Algérie-Télécom, dont la gestion et les extensions futures seront assurées par une filiale DJAWEB est renforcée jour après jour par d’autres Providers dont certains ont pour objectifs de disposer d’une capacité d’environ 1 million d’abonnés. A l’horizon 2010, la capacité globale des réseaux d’accès à Internet, pourra satisfaire près de 10 millions d’abonnés.

Tous les grands secteurs d’activité du pays (enseignement supérieur, recherche, éducation nationale, formation professionnelle, santé, administration, hydrocarbures, finances, etc...) mettent actuellement en place des réseaux Intranet avec des passerelles d’accès à Internet par le réseau de DJAWEB.

En conclusion, nous espérons très rapidement disposer d’une infrastructure de télécommunications à la hauteur des ambitions légitimes de notre pays et de notre peuple pour pouvoir tirer profit de tous les bénéfices de la Société mondiale de l’information en construction. Cette édification de la Société mondiale de l’information en Algérie va incessamment être encadrée par un Comité de pilotage mis en place par le gouvernement et qui définira son programme d’actions global touchant tous les secteurs d’activité du pays.

Ainsi l’Algérie entend concrétiser rapidement le droit de communiquer à tous les algériens quelque soit leur situation et leur lieu de résidence.

C’est aussi dans ce sens que l’Algérie agira, au sein de toutes les organisations intergouvernementales internationales, mondiales, régionales et sous-régionales et à leur tête l’UIT, pour contribuer efficacement et rapidement aux actions en direction de notre continent, l’Afrique, pour combler les retards accumulés dans le développement des réseaux et services de télécommunications et l’arrimer à la Société mondiale de l’information.

Merci de votre attention.

 

 

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Mis à jour le 2002-06-13