Journée mondiale des télécommunications 1998

May 4, 1998


Combler l'écart entre les villes et les campagnes


Elles sont appelées à jouer un rôle crucial pour atténuer les disparités d'accès aux télécommunications dans ce pays. Un fossé sépare en effet les grandes villes du pays, qui ont une télédensité de 25 lignes téléphoniques pour 100 habitants, des campagnes dont la télédensité peut être jusqu'à 250 fois inférieure.Dans l'ensemble du pays, on comptait en 1996 10 lignes téléphoniques pour 100 habitants.

Telkom SA Ltd, l'opérateur national de télécommunication récemment privatisé, s'est fixé l'objectif ambitieux de doubler d'ici à 2002 le nombre de ses abonnés qui devrait passer de 4,26 à 7 millions de personnes, soit une dépense de 53 milliards de rands (10,5 milliards de dollars).

Désormais partiellement détenue par Telkom Malaysia Bhd. et par SBC Communications Inc. (Etats Unis), la compagnie veut que cette expansion bénéficie, pour les deux tiers, aux régions rurales d'Afrique du Sud.

Ainsi que l'explique Anthony Maher, membre du Conseil d'administration de la Division des réseaux publics de communication de Siemens AG, la décision de Telkom SA s'explique par la conjugaison de plusieurs facteurs: pressions exercées par la concurrence, avancées technologiques et stratégies prospectives.

Comme le souligne M. Maher, "les régions non urbaines de l'Afrique du Sud représentent un marché potentiellement très porteur. Telkom SA, qui n'aura plus à partir de 2002 le monopole des services téléphoniques de base, en est parfaitement conscient. La compagnie sait également que le développement économique de ces régions passe par l'accès aux services de télécommunication".

"Les nouvelles technologies locales hertziennes possèdent des caractéristiques qui rendent l'installation et l'exploitation de ces systèmes tout à fait abordables pour Telkom SA et pour d'autres fournisseurs, qu'ils soient déjà en place ou nouveaux venus sur le marché africain". Ces systèmes utilisent les liaisons radioélectriques, de préférence aux liaisons filaires, pour connecter les foyers et les entreprises à des stations de commutation.

L'utilisation de ces nouvelles technologies, rend superflu le recours aux réseaux filaires qui requièrent de très importants investissements en capitaux. "Les systèmes locaux hertziens présentent l'avantage de nécessiter de faibles investissements et d'être rapidement rentables", explique M. Maher. "Ils offrent également une grande souplesse, caractéristique indispensable dans les régions autrefois non desservies ou mal desservies et qui deviennent partie intégrante du réseau mondial de télécommunication.

"En période de transition, la croissance suit automatiquement. Encore faut-il avoir des systèmes capables de s'étendre et de se développer en fonction de la demande, sans pour autant perturber le service. Nous avons satisfait cette demande en élaborant et en fabriquant des systèmes d'accès, par exemple DECTlink, CDMAlink et Ultraphone qui sont tous totalement et mutuellement compatibles."

Siemens a installé plusieurs systèmes locaux hertziens en Afrique du Sud.

Peter Holford, Directeur commercial de Siemens Telecommunications (Pty.) Ltd, filiale pour les télécommunications en Afrique du Sud, explique: "Après avoir franchi avec succès les étapes de la mise en route et de l'essai, nous développons actuellement nos systèmes DECTlink en Afrique du Sud, en Namibie et au Swaziland. Notre technologie AMRC [à accès multiple par répartition de code] est largement répandue dans la région. Un système Ultraphone est déjà en service en Namibie".

Les retombées commerciales des technologies hertziennes sont l'un des deux atouts fondamentaux dont peut se prévaloir la compagnie pour décrocher une part du marché des télécommunications en Afrique du Sud. L'autre de ces atouts est l'expérience de Siemens Telecommunications (Pty.) Ltd dans le secteur des communications non hertziennes ainsi que dans le secteur des communications mobiles du marché hertzien.

Ainsi que le dit M. Holford, "Siemens est devenu un des principaux fabricants et fournisseurs sur le marché sudafricain des télécommunications. Notre compagnie a mis au point le système de commutation publique numérique entièrement électronique EWSD maintenant utilisé en Afrique du Sud et qui relie entre eux 5 millions d'accès. Nous avons également installé en Afrique du Sud la plus longue liaison au monde de télécommunication par fibre optique utilisant la hiérarchie SDH (hiérarchie numérique synchrone), Le Cap à Johannesburg, villes distantes l'une de l'autre de 1 538 km [954 miles]".

M. Maher souligne que les progrès des marchés des télécommunications en Afrique subsaharienne ne se limitent pas à l'Afrique du Sud.

"Un marché subsaharien extrêmement intéressant est celui de l'Erythrée, explique-t il. Ce pays a choisi une méthode très pragmatique de développement de son infrastructure de télécommunication en faisant appel à l'utilisation de systèmes hertziens."

Terry Swartzberg