ALLOCUTION DE SON EXCELLENCE
MONSIEUR PHILIPPE BLANCHI
AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT
DE LA PRINCIPAUTE DE MONACO
AUPRES DE
L’UNION INTERNATIONALE DES TELECOMMUNICATIONS (UIT)
Le 16 Novembre 2005
M. le Président
M. le Secrétaire général de l'ONU
Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etats
Mesdames et Messieurs les Chefs de Gouvernements M. le Secrétaire général
de l'UIT
Excellences,
Mesdames et Messieurs
Je voudrais tout d'abord, Monsieur le Président, vous féliciter pour
votre élection à la Présidence de ce Sommet qui, sous votre autorité,
poursuit ses travaux en vue de jeter les bases d'une Société de
l'information profitable à tous.
Je voudrais également remercier les Autorités tunisiennes pour l'accueil
chaleureux qu'elles nous ont réservé et la qualité de l'organisation de ce
Sommet.
Au nom du Gouvernement de SAS le Prince Albert II, il me tient à cœur de
rendre hommage à tous ceux qui, au sein de l'ONU, de l'Union Internationale
des Télécommunications, des autres Organisations spécialisées et de la
Société civile ont œuvré, dans un premier temps, lors de la phase de Genève,
puis tout au long de la préparation de la phase de Tunis à l'élaboration des
documents qui seront soumis à notre approbation.
Monsieur le Président,
Quelle Société de l'Information cherchons-nous à édifier ?
Nous l'avons déjà dit à Genève : la Société de l'information à laquelle
nous aspirons est celle qui mettra au juste service de l'homme
l'extraordinaire potentiel qu'Internet et l'ensemble des médias offrent aux
générations actuelles et futures.
Depuis une décennie, nous sommes les témoins et les acteurs « d'une
révolution numérique » dont les effets se répandent dans tous les domaines
de l'activité humaine grâce à des capacités, jusqu'alors inconnues, de
communication et d'échanges à l'échelle de notre planète : nous le
constatons dans nos vies privées, dans l'acquisition et la transmission d'un
savoir qui s'enrichit quotidiennement, dans la vie sociale, économique,
scientifique, culturelle, politique et diplomatique.
Encore faut-il que ces capacités nouvelles servent le progrès de la
condition humaine, le développement économique sur lequel reposent les
avancées sociales, en préservant les libertés fondamentales et les droits
inhérents à la personne.
Ceci revient à dire que la Société de l'Information, tout en créant de
nouvelles formes profitables d'activités économiques, doit aussi contribuer
à réduire la « fracture numérique » qui accentue les disparités
préjudiciables à la paix et à la prospérité.
A l'évidence, nous ne pouvons espérer atteindre cet objectif sans une
coopération forte et durable entre les pays qui sont séparés par tant
d'inégalités et d'intérêts différents.
Monsieur le Président,
La Principauté de Monaco s'emploie à mettre en place sur son territoire
les conditions d'une Société de l'Information qui corresponde aux valeurs
traditionnelles auxquelles notre pays est attaché et qui s'inspire aussi des
recommandations du Plan d'Action de Genève.
Je citerai comme exemples : les moyens donnés à nos établissements
scolaires pour que les élèves, dès le cours élémentaire, apprennent à
utiliser les outils informatiques pédagogiques mis à leur disposition, tout
en les prévenant et en les responsabilisant à l'égard des abus possibles ;
les possibilités offertes par le « E-Gouvernement » qui facilite les
démarches administratives par l'accès aux formulaires en ligne ; un texte
législatif en préparation sur le commerce électronique qui a pour objet de
permettre le développement des transactions en assurant une protection
appropriée aux agents économiques et aux consommateurs.
Hélas, comme il en est parfois lors de l'apparition de nouvelles
technologies, le développement d'Internet et des médias comporte une face
plus sombre : je veux parler de la cybercriminalité organisée et des
violations graves des libertés et droits universellement reconnus à la
personne.
Pour lutter contre ces déviations et ces abus, le Gouvernement Princier
développe des outils juridiques appropriés. Il s'agit de réprimer la
criminalité informatique sous toutes ses formes : piratage, sabotage,
escroquerie, utilisation frauduleuse des données, propagande raciste et
xénophobe, etc.
Notre préoccupation s'attache également à protéger les enfants,
innocentes victimes de la pédophilie et du commerce pornographique sur
Internet. Dans cette lutte, la Principauté, a mis en œuvre un programme
informatique dénommé « AntiPedoFiles », dont l'association « Action
Innocence » est l'initiatrice. Ce programme permet de lutter contre
l'échange de fichiers pédopornographiques sur Internet par la constitution
d'une base de données centralisée, commune et internationale, qui identifie
de manière sûre les adresses IP d'ordinateurs diffusant des informations de
cette espèce.
Toutefois, une coopération plus développée à l'échelle internationale est
indispensable pour juguler un tel fléau.
Monsieur le Président,
En conclusion, je formulerai le vœu que ce Sommet nous fasse progresser
vers une société plus ouverte, bénéficiant d'une diffusion universelle de
l'information, de la connaissance, des cultures protégées dans leur
spécificité et leur diversité, et profitant d'échanges économiques plus
équitables, propices au développement.
Pour sa part, Monaco continuera à apporter sa contribution aux efforts
déployés ici pour édifier une Société de l'Information favorisant un monde
meilleur, dans le respect de nos différences./.
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