discours officiel de la Belgique
17 novembre 2005
Madame/Monsieur le Président,
La Belgique se félicite du succès de ce sommet et de son
organisation et nous remercions tous les participants pour avoir affirmé
leur volonté d’avancer.
Comme il y a 2 ans à Genève, les négociations ont été
tortueuses et parfois difficiles; à vrai dire, cela n’a rien d’étonnant
compte tenu des enjeux, de leur diversité et de leur complexité.
En dépit de ces difficultés, nous avons réussi à
compléter le cadre politique établi en 2003 à Genève par des lignes
directrices dans les domaines de la gouvernance d’internet, des mécanismes
de financement pour combler le fossé numérique et de la répartition des
tâches pour la mise en oeuvre et le suivi de nos décisions.
Nos débats sur la société de l’information nous ont
inévitablement conduits à aborder des questions transversales au premier
rang desquelles figurent la liberté d’expression. C’est un droit inaliénable
auquel mon pays est attaché depuis fort longtemps. La Belgique considère la
liberté d’expression comme un des droits les plus fondamentaux de l’homme.
Le développement des technologies de l’information, en particulier internet,
doit rester le lieu de l’exercice de ce droit. Cette liberté d’expression ne
peut être violée pour des motifs politiques.
Le développement de nouveaux moyens de télécommunication
doivent garantir ce droit. L’avènement de la société de l’information et le
développement du réseau internet ne peuvent servir de prétexte pour
justifier la censure et le contrôle systématique de l’obtention et de la
diffusion de l’information .
Monsieur/Madame le Président
Les discussions de la deuxième phase du Sommet mondial de
l’information ont permis d’aborder sans détour les paramètres de la
gouvernance d’internet. Les résultats sont modestes mais équilibrés. Pour la
première fois, nous avons osé nommer les choses. Nous avons aussi défini un
cadre dans lequel le débat sur la gouvernance d’internet devra se
poursuivre. Le sommet initie un processus multilatéral, ouvert et
transparent. Il consacre, par ailleurs, les notions de stabilité, sécurité
et continuité.
Les décisions de Genève et de Tunis ont également permis
d’aborder la question du fossé numérique qui touche directement les pays en
développement. Lors de son discours, la Présidence de l’UE a d’ailleurs
décrit les efforts considérables de l’Union européenne dans ce domaine.
Monsieur le Président, le développement des technologies
de l’information et de la communication ne constitue pas un but en soi. Ces
technologies fournissent des instruments nécessaires pour atteindre les
Objectifs du Millénaire dans des domaines essentiels tels que la santé,
l’éducation et la lutte contre la pauvreté. Qui plus est, pour être utile,
la coopération Nord-Sud en matière de technologie de l’information doit
tenir compte en premier lieu des besoins réels exprimés par les pays
bénéficiaires.
Le largage massif d’ordinateurs et de téléphones
cellulaires n’aura aucun effet durable, sur le développement des pays
bénéficiaires, si ceux-ci ne prennent pas les mesures nationales visant à
créer un environnement favorable aux technologies de l’information. Nous
considérons la bonne gouvernance comme une condition première de cet
environnement favorable. Les pays bénéficiaires doivent également adopter
les règles pour faciliter l’accès de la population aux bienfaits de la
société de l’information.
Dans ce contexte, la Belgique tente de fournir des
efforts substantiels pour combler le déficit numérique chez elle.
Le plan d’action national belge vise à réduire le fossé
numérique d’un tiers en 5 ans, entre autres grace au ciblage de certains
groupes de la société comme les exclus sociaux, les handicapés, les femmes
ou les personnes âgées. Afin de promouvoir l’utilisation des ordinateurs et
de l’internet, une campagne de sensibilisation intitulée "internet pour
tous" a été lancée.
La carte d’identité électronique est probablement la
manifestation la plus originale prise par notre gouvernement pour créer une
société d’information efficace, sécurisée et inclusive. Cette carte a permis
d’améliorer la qualité du service aux citoyens en utilisant au mieux les
nouvelles technologies qui sont à notre disposition. Cette carte permettra
dans un avenir proche aux citoyens d’entrer directement en contact avec les
services publics par voie électronique La Belgique a été un des premiers
pays au monde à introduire ces cartes d’identité obligatoires. On a lancé
l’opération en 2005. En 2009 tous les Belges ayant au moins 12 ans auront
leur propre carte d’identité électronique
M. le Président, le succès de ces 4 années de négociations dans le cadre du
SMSI ne s’arrêtent pas à Tunis.
Pour être fructueux, la mise en oeuvre et le suivi
doivent continuer à associer toutes les parties prenantes au SMSI: les
gouvernements, le secteur privé et la sociéte civile, sous l’égide des
Nations Unies. A cet égard, nous nous réjouissons de la volonté affirmée par
le Secretaire-Général des Nations Unies de s’impliquer dans ce processus.
La Belgique accorde également beaucoup d’importance au
rôle que devront jouer respectivement le Conseil économique et social des
Nations Unies et ses commissions fonctionelles Ces organes sont en place et
doivent être actives.
Monsieur/Madame le Président
Les sujets relatifs à la société de l’information
connaissent une évolution constante. Cette matière à la fois virtuelle et
vivante ne s’accommodera pas de la bureaucratie ni de lourdeurs
administratives.
Pour passer des principes à l’action comme le dit la
première phrase de l’agenda de Tunis, nous devons faire preuve d’ouverture,
de courage et d’imagination.
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