La Commission de la condition
de la femme des Nations Unies demande instamment que le Sommet mondial sur la
société de l'information intègre une dimension féminine
La Commission de la condition de
la femme a tenu sa réunion annuelle du 3 au 14 mars 2003. Pour la première
fois, les TIC et les questions de genre figuraient à son ordre du jour. Le thème
retenu était "Participation et accès des femmes aux médias et aux
technologies de l'information et de la communication, leur influence sur la
promotion de la femme et le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur
utilisation à cette fin".
Le choix de ce thème à l'ordre
du jour de sa quarante-septième session traduisait la volonté de la Commission
d'apporter sa contribution au Sommet mondial sur la société de l'information.
La Commission a mis l'accent sur la nécessité de privilégier la dimension féminine
des technologies de l'information et de la communication pour prévenir les
effets négatifs de la révolution numérique sur l'égalité hommes/femmes et y
remédier.
La Commission a fondé ses
travaux sur un rapport du Secrétaire général, et ses activités ont été
facilitées par la tenue d'un groupe de discussion (ce rapport et les
conclusions des modérateurs sont disponibles à l'adresse: www.un.org/women.watch/daw/csw/csw47
Les participants au groupe de
discussion ont noté que l'émergence des TIC et les bouleversements radicaux
dans les secteurs des médias et des systèmes de communication étaient à
l'origine de nouvelles perspectives et de nouveaux enjeux pour la promotion de
l'égalité hommes/femmes. Ils ont souligné le rôle joué par les TIC et les médias
en tant qu'outils du développement et ont insisté sur leur importance capitale
pour l'émancipation des femmes. En effet, ces nouveaux médias et ces nouvelles
technologies sont de plus en plus utilisés pour échanger des connaissances,
renforcer la participation de tous les membres de la société, consolider les réseaux,
donner la parole aux groupes marginalisés, organiser l'action politique,
favoriser l'accès à l'autonomie, lutter contre la pauvreté et renforcer le développement
économique. Il était donc particulièrement important de traiter des questions
relatives à la discrimination et aux inégalités fondées sur des critères
sexospécifiques qui empêchent les femmes d'avoir accès à la nouvelle société
de l'information et de la connaissance.
Les participants au débat, axé
sur les droits humains, ont mis l'accent sur les droits des femmes dans la société
de l'information, l'amélioration des possibilités de gouvernance démocratique,
l'exercice de la citoyenneté et la pleine participation de tous au développement,
sur la base du droit à l'information et à la communication. Les participants
ont en outre fait référence à la Déclaration du Millénaire des Nations
Unies, demandant que les TIC soient mises à la portée de tous. Puisque ces
technologies peuvent servir à la réalisation de tous les objectifs de développement
fixés pour le millénaire, il convient de tenir compte de leur utilisation au
service de l'égalité hommes/femmes.
Il a été souligné que les TIC
offraient une occasion exceptionnelle de faire porter l'attention sur ces
questions d'égalité au cours de la préparation du SMSI et de faire en sorte
que ce sujet soit au cœur des négociations internationales sur l'avenir de la
société de l'information. Bien que le projet de Déclaration rédigé au terme
de la PrepCom-2 fasse référence à l'égalité hommes/femmes et aux priorités
et besoins des femmes, les participants se sont déclarés très préoccupés
par l'absence de mesures concrètes dans le projet de Plan d'action. Il serait
donc particulièrement important que les membres de la Commission puissent
collaborer avec leurs délégations nationales au Sommet pour attirer davantage
l'attention sur les questions d'égalité hommes/femmes dans le processus et
dans les documents qui seront élaborés. Il convient par ailleurs de prendre
des mesures pour augmenter le nombre de femmes et de spécialistes des questions
de genre au sein des délégations des gouvernements, du secteur privé et de la
société civile, dans le cadre des activités du Sommet et de sa préparation.
Les conclusions auxquelles est
parvenue la Commission, ainsi que les rapports dont elle a été saisie, peuvent
contribuer pour beaucoup à garantir le succès de ces initiatives.
Ces conclusions ont été présentées
au Président du Comité de préparation du SMSI. Pour que les jeunes filles et
les femmes ne soient pas les oubliées de l'ère de l'information, la Commission
a formulé les recommandations suivantes:
- Créer un environnement qui
tienne compte du rôle spécifique des femmes et intégration du principe de
l'égalité hommes/femmes dans l'élaboration et la mise en œuvre de
politiques et stratégies nationales dans le secteur des médias et des
technologies de l'information et de la communication et des politiques
correpondantes;
-
Promouvoir
la participation des femmes à la société de l'information et leur emploi
dans cette société;
-
Mobiliser
les ressources pour promouvoir l'égalité hommes/femmes dans les médias et
les technologies de l'information et de la communication;
-
Faire
en sorte que tous collaborent pour promouvoir l'égalité hommes/femmes dans
la société de l'information;
Sommet mondial sur la société
de l'information:
- Tous les participants, en
particulier les décideurs, sont instamment priés:
-
d'intégrer
le principe de l'égalité hommes/femmes dans chaque facette du Sommet;
-
d'assurer
la participation active de partisans de l'égalité hommes/femmes au
processus préparatoire et au Sommet proprement dit;
-
de ménager
une place aux femmes en tant que décideurs et dirigeantes dans l'ensemble
de la préparation du Sommet;
-
de
faciliter et d'encourager la participation des femmes aux délégations
nationales, en fixant comme objectif un taux d'au moins 30%;
-
de
mettre en œuvre une campagne d'information faisant appel à divers médias
pour faciliter l'accès des femmes à l'autonomie par le biais des TIC.
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