Réunion à Lugano des
professionnels du contenu: une constatation inquiétante
La connectivité aléatoire, les
tarifs téléphoniques prohibitifs, les prix astronomiques de l'accès en ligne
aux informations scientifiques, la quasi-inexistence de possibilités de
formation professionnelle: voilà quelques-uns des nombreux obstacles auxquels
sont confrontés les professionnels dans les pays en développement lorsqu'ils
entreprennent de créer, traiter, diffuser ou sauvegarder des informations en
ligne. Ces problèmes se posent avec encore plus d'acuité dans les pays les
moins avancés (PMA).
Des scientifiques, journalistes,
enseignants, bibliothècaires et archivistes d'Afrique, d'Asie, d'Amérique
latine et des Caraïbes ont formulé cette constatation inquiétante à
l'occasion d'une réunion qui s'est tenue du 14 au 16 mars à Lugano, dans le
canton italophone du Tessin, à l'invitation de la Commission suisse pour
l'UNESCO. A cette réunion, quelque 70 experts des pays du Nord et du Sud ont pu
constater les conséquences désastreuses de la fracture numérique sur ces
professions, sans lesquelles la société de l'information serait un vain mot.
Les difficultés de l'accès aux informations et aux connaissances auxquelles se
heurtent les professionnels du contenu travaillant dans les PMA les empêchent
de jouer un rôle actif dans la coopération internationale dans leurs domaines
respectifs. En outre, leur exclusion de la société de l'information handicape
sérieusement le développement socio-économique et culturel de ces pays, déjà
extrêmement désavantagés du fait que l'information est au cœur de la plupart
des activités humaines.
Les associations
professionnelles internationales représentant les professionnels du contenu ont
salué le fait que la fracture numérique vient en tête des préoccupations des
divers organismes qui préparent le prochain Sommet mondial sur la société de
l'information. Néanmoins, certaines de ces associations craignent que la Déclaration
et le Plan d'action qui seront adoptés à Genève en décembre prochain ne dépassent
pas le stade de la déclaration de principe et des bonnes intentions, sans être
suivis d'effet. Elles exigent des mesures concrètes qui améliorent la vie
quotidienne. A cette fin, en étroite collaboration avec nombre de leurs membres
représentant des PMA, elles ont préparé une série de projets nationaux et régionaux
assortis de mesures concrètes, dont la mise en œuvre devrait permettre de réduire
la fracture numérique dans leurs domaines de compétence respectifs.
Ces projets ont été élaborés
à l'issue d'études approfondies menées à bien en 2002 par les associations
professionnelles internationales, notamment en coopération avec l'Université
de la Suisse italienne à Lugano. Ces études ont contribué à recenser les
obstacles rencontrés quotidiennement par les professionnels des PMA au cours de
leurs travaux. Par la suite, des mesures concrètes ont été élaborées
profession par profession, l'objectif étant de supprimer ces obstacles et de
remédier aux insuffisances relevées. Il a ainsi été possible de créer des
conditions propices pour donner à ces professionnels les moyens de prendre part
aux échanges d'informations, d'améliorer leur qualification et de jouer
pleinement leurs rôles respectifs dans la coopération internationale. Dès
qu'ils auront été définitivement mis au point, ces projets seront soumis aux
participants au Sommet de Genève à titre d'exemples concrets de mesures
pouvant être prises dans les PMA pour contribuer à réduire la fracture numérique.
Pour obtenir de plus amples
informations, veuillez vous mettre en rapport avec: M. Alain Modoux, Secrétariat
exécutif de la Suisse pour le SMSI, modoux.a@wanadoo.fr
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