Un événement qui fait date:
la création d'un Bureau de la société civile!
Le Sommet mondial sur la société
de l'information (SMSI), qui se tiendra à Genève en décembre 2003 et à
Tunis en 2005, a pour objet de poser les bases de la société que nous
souhaitons instaurer pour les décennies à venir, compte tenu des profonds
bouleversements résultant de la mondialisation et des progrès scientifiques,
en particulier dans le secteur des nouvelles technologies de l'information et de
la communication. La société civile s'est fortement mobilisée après
l'adoption par l'Assemblée générale des Nations Unies de la Résolution
56/183, qui "encourage […] les organisations intergouvernementales, la
société civile et le secteur privé à contribuer et à participer activement
au processus intergouvernemental préparatoire du Sommet et au Sommet proprement
dit". Cette mobilisation découle de la constatation que l'édification
d'une société de l'information en mesure de satisfaire aux aspirations de
toute l'humanité passe par une collaboration authentique et effective entre
tous les partenaires du développement durable (gouvernements, secteur privé et
société civile).
Afin de relever ce défi, les
représentants de la société civile internationale ont créé un Bureau de
la société civile. Cette décision a été prise par le Comité de préparation
à sa deuxième réunion (PrepCom-2) tenue à Genève du 17 au 28 février 2003,
après plus d'une année de consultations approfondies entre la Division de la
société civile du Secrétariat exécutif du SMSI et de nombreux représentants
de la société civile. La création de ce Bureau marque un tournant décisif
dans l'histoire des Nations Unies et des négociations internationales. C'est en
effet la toute première fois que des représentants de la société civile
seront habilités à participer effectivement aux débats et pourront assumer
leurs responsabilités en tant qu'interlocuteurs des gouvernements. Dans le
contexte du Sommet, le Bureau ouvre de nouvelles perspectives au traitement de
toutes les questions susceptibles de répondre à nos préoccupations très
concrètes. Ce Bureau est composé de représentants des principales
"familles" de la société civile: syndicats, universitaires et
enseignants, scientifiques et techniciens, médias, créateurs et acteurs
culturels, autorités locales, ONG, jeunes, femmes, populations indigènes,
personnes ayant une déficience physique, etc. Ce Bureau fait également appel
à des contacts régionaux chargés de tisser des liens avec tous les
continents.
Les fonctions du
Bureau de la société civile sont, de même que celles du Bureau
intergouvernemental, d'ordre essentiellement structurel: le Bureau n'a pas compétence
pour discuter des thèmes du Sommet. Il aura pour mission de sensibiliser toutes
les forces vives de la société et de les aider à faire connaître leurs
attentes. Le Bureau de la société civile devra se faire l'écho des positions
exprimées et s'assurer qu'elles sont dûment prises en compte dans le cadre du
processus préparatoire et du Sommet proprement dit. Il administrera en outre le
"fonds de facilitation" destiné à soutenir financièrement la
participation la plus large possible de la société civile au Sommet, notamment
celle des pays les moins avancés et des groupes marginalisés.
Le Bureau de la société civile
ouvrira la voie au dialogue permanent avec le Bureau intergouvernemental et les
représentants du secteur privé. Il contribuera ainsi à résoudre les nombreux
problèmes de procédure qui entravent souvent la bonne marche des activités.
La création d'un bureau propre à la société civile a été saluée comme un
événement historique au terme de la rencontre entre ses représentants et les
membres du Bureau intergouvernemental le 25 février 2003. Pour son bon
fonctionnement, le Bureau de la société civile travaillera en étroite
collaboration avec la Division de la société civile du Secrétariat exécutif
du SMSI, qui assurera son secrétariat.
Alain Clerc, Directeur de la
Division de la société civile/Secrétariat exécutif du SMSI
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