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ESA |
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Giove-A, d’une masse de 600 kilogrammes, a été lancé en décembre 2005 de la base de Baïkonur (Kazakhstan), à bord d’une fusée russe Soyuz-FGt
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Galileo, c’est parti!
Le nouveau système européen de radionavigation par satellite
Comment connaître sa position exacte sur la planète? Comment suivre au mieux le déplacement d’un avion? Autant de questions auxquelles les systèmes mondiaux de navigation par satellite et leurs multiples applications vont apporter une réponse. Il existe déjà deux systèmes de ce type, à savoir le système américain GPS (système
mondial de positionnement), et le système russe GLONASS (système mondial de navigation par satellite), auxquels viendra
bientôt s’ajouter le nouveau système européen Galileo qui devrait offrir une précision de
positionnement encore meilleure.
ESA/ P.Carril |
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Giove-A a envoyé ses premiers signaux vers la Terre en janvier 2006 dans le cadre de sa mission qui consiste à tester des technologies critiques pour le système Galileo |
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Giove-A, un satellite précurseur
Le projet Galileo, lancé par la Commission européenne, est développé par
l’Agence spatiale européenne (ESA) en coopération avec le secteur privé. Son
élément pilote, le satellite Giove-A, mis en orbite circulaire à une altitude de
23 258 kilomètres le 28 décembre 2005, a envoyé ses premiers signaux le 12
janvier 2006. Giove est l’acronyme pour «Galileo in-orbit validation element» (élément
de la phase de validation en orbite du système Galileo) et la principale mission
de ce satellite est d’établir l’utilisation des fréquences radioélectriques que l’UIT a attribuées au système Galileo lors de la
Conférence mondiale des radiocommunications de 2000. Giove-A a aussi pour tâche
de valider les technologies critiques pour les satellites opérationnels de la
constellation Galileo, notamment les récepteurs au sol, et de caractériser
l’environnement radiatif des orbites sur lesquels il est prévu de lancer les
satellites.
Giove-B dont le lancement est prévu pendant le premier semestre de 2006
embarquera davantage d’équipements d’essai, notamment une horloge atomique
hydrogène-maser passive qui est actuellement mise au point en Suisse. A terme,
la constellation Galileo comprendra 30 satellites en orbite terrestre moyenne
déployés dans trois plans. Dans chaque plan orbital, un satellite de secours
pourra être déplacé et utilisé en cas de défaillance d’un satellite de la
constellation. Le système dans son ensemble assurera une couverture mondiale à
l’horizon 2010.
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Portrait by Justus Sustermans |
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Galileo Galilei (1564–1642) a été l’un des premiers à observer les étoiles avec un télescope. Le 7 janvier 1610, il a découvert quatre satellites de Jupiter. Il a compris que leurs éclipses fréquentes pourraient être utilisées, par les navigateurs, comme une «horloge» visible en tous points de la planète. On a publié des tables des mouvements des satellites de Jupiter qui facilitent le calcul de la longitude en mer et sur Terre. Le nom de «Giove» symbolise aussi ce lien entre Galileo et Jupiter et renvoie à la science du positionnement mondial
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Pourquoi un autre système?
La demande dans le domaine des systèmes de positionnement s’est accrue
considérablement ces dernières années et on peut penser que de nouveaux systèmes
seront nécessaires pour offrir une gamme de services toujours plus large sur un
marché en pleine expansion. Un autre argument en faveur du système Galileo est
que les utilisateurs pourront compter sur plus d’un système mondial. La
continuité du service est, en effet, une priorité importante pour beaucoup
d’entre eux.
ESA/J.Huart |
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Le système Galileo est conçu pour offrir un service de positionnement mondial extrêmement précis sous contrôle civil
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L’Agence spatiale européenne ajoute que le service qu’offrira le système
Galileo sera extrêmement précis. Dès réception des signaux de navigation dans
les deux bandes de fréquences où le système est exploité, le «service ouvert»,
gratuit, pourra offrir une précision de localisation de 4 mètres; pour le
«service commercial», payant, la précision de localisation devrait être de 1
mètre et pourrait aller jusqu’à 10 centimètres avec l’aide complémentaire des
stations au sol. Par ailleurs, le système Galileo a permis d’améliorer la
fiabilité en intégrant un signal «message d’intégrité» qui informe immédiatement
l’utilisateur en cas d’erreur. Il sera possible de recevoir Galileo dans des
zones situées à des latitudes extrêmes.
Comment le système sera-t-il utilisé?
En plus d’un service ouvert, accessible à tout le monde, et d’un service
commercial crypté, Galileo offrira un service de sécurité de la vie humaine,
crypté lui aussi, qui sera destiné aux équipes d’urgence, aux responsables de la
sécurité, aux contrôleurs du trafic aérien, etc. C’est un domaine où la demande
de systèmes de navigation par satellite augmente rapidement. Les autres
applications sont très diverses, allant du contrôle de la vitesse des voitures à
la collecte de données géographiques en passant par les opérations de recherche
et de sauvetage des marins perdus en mer.
Les utilisateurs devraient pouvoir passer du système Galileo à d’autres
systèmes GPS et vice versa, avec le même équipement, souvent un téléphone
mobile. La localisation de ce type de dispositifs devrait être une utilisation
particulièrement importante de Galileo. Ce système ouvre de nombreuses
perspectives pour ce qui est des services avec localisation. Il pourra, par
exemple, guider les utilisateurs pour trouver la gare ou le restaurant le plus
proche. Il facilitera le traitement des communications d’urgence. L’Union
européenne estime à plus de 180 millions le nombre d’appels de détresse reçus
chaque année en Europe dont près de 6 millions sont mal traités faute
d’informations suffisantes sur le lieu où se trouve l’appelant.
Compte tenu de l’explosion mondiale des communications mobiles, le système
Galileo, avec d’autres systèmes par satellite complémentaires, devrait
contribuer largement au développement et à l’amélioration des informations de
localisation.
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