5.5 Convention de Tampere
L'objet et les principes de la Convention de Tampere
La Convention de Tampere est l'aboutissement
d'un long processus qui a été engagé par la première Conférence sur les
télécommunications d'urgence qui s'est tenue à Tampere (Finlande) en 1991, et
qui a été suivie de discussions et des décisions prises par des Conférences
internationales de l'Union internationale des télécommunications et de
l'Organisation des Nations Unies. Les partenaires de l'assistance humanitaire
internationale, les institutions du système des Nations Unies et les
organisations non gouvernementales ont participé à ces travaux dans le cadre du
Groupe de travail sur les télécommunications d'urgence (WGET) convoqué par les
Nations Unies. Des experts juridiques ont, par la suite, élaboré le texte final
d'une Convention en vue de son adoption par la Conférence internationale sur
les télécommunications d'urgence (ICET-98) à Tampere (Finlande, 1998).
- L'objet de la Convention est de
faciliter l'utilisation des télécommunications d'urgence dans le cadre de
l'assistance humanitaire internationale. Cette assistance dans le domaine des télécommunications
peut être une assistance directe fournie à des institutions nationales et/ou
directement à la population de la région touchée par la catastrophe et/ou dans
le cadre ou à l'appui d'autres activités de secours et d'atténuation des effets
des catastrophes.
- La Convention définit le statut du
personnel des divers partenaires de l'assistance humanitaire internationale,
non seulement le personnel d'entités gouvernementales, d'organisations
internationales mais aussi les volontaires d'organisations non gouvernementales
et d'entités autres que des Etats. Elle définit également leurs privilèges
ainsi que leurs immunités.
- La Convention protège pleinement
les intérêts des Etats demandant ou fournissant l'assistance. Le gouvernement
hôte conserve le droit de superviser l'assistance.
- La Convention prévoit la
conclusion d'accords bilatéraux entre le ou les fournisseurs de l'assistance et
l'Etat demandant ou recevant cette assistance. Pour éviter tout retard dans la
fourniture de l'assistance, des "meilleures pratiques" ont été
codifiées selon des modalités de mise en oeuvre unifiées. L'utilisation
d'accords types permettra d'appliquer immédiatement la Convention de Tampere en
cas de catastrophe soudaine.
Le contenu de la Convention de Tampere
En tant que document juridique international,
déposé auprès du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, la Convention de Tampere doit respecter un
format standard. Le document comprend donc 17 articles, dont 7 (Articles 2 à 9)
contiennent la teneur du traité alors que les autres contiennent les références
à des documents connexes et les dispositions standard nécessaires.
- Le Préambule de la Convention
prend note du rôle essentiel des télécommunications dans l'assistance humanitaire
et de la nécessité de faciliter leur utilisation et il rappelle les principaux instruments
juridiques, tels que les Résolutions de l'Organisation des Nations et de
l'Union internationale des télécommunications, qui ont préparé le terrain pour
la Convention de Tampere.
- L'Article 1 définit les
termes utilisés dans la Convention. Les définitions "d'organisation non gouvernementale" et "d'entités autres que des Etats" ont une
signification particulière car la Convention de Tampere est le premier traité dans son genre à accorder des privilèges
et des immunités à leur personnel.
- L'Article 2 décrit la coordination
des opérations qui doit être assurée par le coordonnateur des Nations Unies
pour les secours en cas de catastrophe (par le biais de l'Office des Nations
Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA)).
- L'Article 3 définit le cadre
global de la coopération entre les Etats parties et tous les partenaires de
l'assistance humanitaire internationale, y compris les entités autres que des
Etats.
- L'Article 4 décrit les procédures
pour la demande et la mise à disposition de l'assistance en matière de
télécommunications, en reconnaissant spécifiquement à un Etat partie le droit
de diriger, de gérer et de coordonner l'assistance fournie sur son territoire
au titre de la présente Convention.
- L'Article 5 définit les
privilèges, immunités et facilités que doit fournir l'Etat partie demandeur, en
précisant encore une fois qu'aucune disposition du présent Article ne doit préjuger
des droits et obligations accordés conformément à des accords internationaux ou
une législation internationale.
- Les Articles 6, 7 et 8 définissent
des éléments et aspects spécifiques de la mise à disposition de l'assistance en
matière de télécommunications tels que la cessation de l'assistance, le
paiement ou le remboursement des frais ou des droits, et la mise en place d'un
inventaire des informations concernant l'assistance en matière de
télécommunications.
- L'Article 9 peut être considéré
comme l'élément central de la Convention de Tampere car la levée des obstacles
réglementaires a été depuis 1990 l'objectif premier des travaux en vue de
l'élaboration de ce traité.
- Les Articles restants, 10 à 17,
contiennent les dispositions standards relatives aux relations entre la
Convention et d'autres accords internationaux, ainsi que du règlement des
différends, à l'entrée en vigueur, aux amendements, aux réserves et à la
dénonciation. Ils précisent que le Secrétaire général de l'Organisation des
Nations Unies est le dépositaire de la Convention et que les versions anglaise,
arabe, chinoise, espagnole, française et russe de la Convention font également
foi.