Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à la Réunion préparatoire régionale pour l'Afrique, deuxième d'une série de réunions préparatoires organisées en vue de la Conférence mondiale de développement des télécommunications de 2010.

Je souhaite tout d'abord remercier le pays hôte, l'Ouganda, pour tous les efforts déployés afin que nous nous sentions les bienvenus ici, dans cette ville de Kampala.

A mon avis, cette réunion revêt pour vous la plus grande importance, car il s'agit d'attirer notre attention sur les problèmes, les priorités et les besoins des pays d'Afrique en matière de développement des TIC. Il est sage en effet de formuler une stratégie de développement claire en ces temps d'instabilité financière générale et, de plus, nos débats vont nous permettre de dégager des éléments précieux pour la Conférence mondiale de développement des télécommunications, ainsi que de définir l'orientation des activités de développement déployées par l'UIT dans la région. Je souhaite en effet adapter précisément les activités du BDT aux besoins des Membres, en maximisant leurs effets. Je suis résolu à optimiser l'efficacité de notre travail, et je compte donc sur votre appui, vos observations et vos avis.

Vous le savez tous, la croissance des TIC en Afrique a été phénoménale ces dix dernières années, tout particulièrement dans le secteur mobile. De 2000 à 2007, le nombre des abonnés au cellulaire mobile s'est accru de près de 22 fois, avec environ 229 millions de nouveaux abonnements. De fait, l'Ouganda a été l'un des premiers pays du continent où le nombre des abonnés à la téléphonie mobile a dépassé celui des abonnés à la téléphonie fixe.

Ce taux de croissance exceptionnel est souvent cité en exemple, et nous devons certainement nous inspirer d'un tel succès. Mais nous ne devons pas pour autant faire abstraction du travail qui reste à faire.

A la fin 2008, l'Afrique ne représentait que 6% du total mondial des abonnés à la téléphonie cellulaire mobile, moins de 1% du total des lignes fixes utilisées dans le monde, 2% du total des utilisateurs de l'Internet. Cette stagnation du service téléphonique fixe se répercute sur la connectivité large bande, et l'accès Internet demeure limité et onéreux.

Les TIC sont si importantes comme catalyseur de la croissance socio-économique que nous devons trouver les moyens de résoudre ces problèmes et de continuer sans relâche de connecter le continent. Selon une étude statistique récente, un accroissement de 10% du large bande se traduit par une augmentation de 1,38% du PIB. Le développement des TIC ne saurait être considéré indépendamment du développement général. A considérer les statistiques que nous avons récemment publiées dans le cadre de notre indice de développement des TIC, je suis convaincu que le niveau de développement des TIC que nous observons actuellement dans tel ou tel pays s'avérera un excellent indicateur de la prospérité future de cette nation.

Dans notre étude de l'évolution des TIC, je souhaiterais constater que les discussions que nous allons avoir aujourd'hui dans le cadre de cette Assemblée et que les décisions que nous prendrons à la CMDT auront contribué pour beaucoup à élargir l'accès, et je pense qu'à cet égard, nous devons nous focaliser sur trois grands axes suivants:

• Un développement des infrastructures dans lequel les partenariats entre le secteur public et le secteur privé apporteront les solutions les plus efficaces.
• La création, s'agissant des politiques générales et de la réglementation, d'un contexte propice aux investissements dans le secteur des TIC.
• Enfin, pour pérenniser le développement des TIC, il faudra prêter une attention toute particulière au renforcement des capacités humaines.

L'UIT poursuit résolument ses activités dans ces trois domaines:

• Le Sommet Connecter l'Afrique qui s'est tenu à Kigali en 2007 avait précisément pour objet de stimuler les investissements dans le secteur des TIC à l'échelle de la région. Le degré élevé de participation à ce Sommet, qui a rassemblé environ 1 036 participants représentant un large éventail de parties prenantes, et les engagements pris étaient encourageants.
• L'UIT s'efforce, de concert avec différents partenaires régionaux et internationaux, de développer l'accès large bande et les réseaux large bande. Un projet à grande échelle d'infrastructure large bande hertzienne a été engagé. Et nous nous félicitons des résultats positifs de notre projet d'élaboration de lignes directrices sur le passage de la radiodiffusion analogique à la radiodiffusion numérique dans tous les pays d'Afrique.
• En ce qui concerne la réglementation en vigueur, le Forum annuel sur la régulation et le partenariat des télécommunications/TIC en Afrique, a été un succès. Un grand nombre de parties prenantes du secteur des télécommunications et des TIC des pays d'Afrique ont pu, à cette occasion, comparer leurs résultats d'expérience sur les questions de réglementation et de partenariat. Un projet à grande échelle d'harmonisation des politiques TIC en Afrique de l'Ouest a été mené à bien en partenariat avec la Commission européenne, et sur la base des résultats positifs obtenus, un projet similaire a été engagé pour tous les pays d'Afrique, et le modèle est actuellement utilisé dans d'autres régions.
• Nous sommes par ailleurs très actifs dans le domaine du renforcement des capacités humaines de la région. Je me félicite du succès du Forum régional de l'UIT sur le développement des capacités humaines qui s'est tenu juste avant la présente réunion dans cette même ville de Kampala. Les projets de Centre d'excellence se déroulent eux aussi de façon satisfaisante. Le projet concernant les pays anglophones et les pays francophones a été mené à bien en 2007, et un nouveau projet pour les pays hispanophones et lusophones a été lancé.

Je vous ai cité quelques exemples de notre travail dans la région, mais un rapport complet sur le déroulement des activités engagées par l'UIT vous a été remis, et je ne prendrai donc pas davantage de votre temps sur ce sujet.

Il s'agit maintenant pour nous de trouver le meilleur chemin pour progresser. Sur quelles questions devrions-nous concentrer nos ressources limitées?

Comment faire en sorte que l'Afrique tire le meilleur parti des avantages qui découlent de l'accès aux TIC?

Comment faire pour que l'accès soit durable et abordable?

Sur quels éléments devrions-nous focaliser notre attention?

Dans quels domaines, et selon quelles modalités, pouvons-nous avoir le plus d'effet?

A mon sens, les trois fondements de la durabilité sont: 1) la réalisation, sur le plan de la réglementation, de contextes permettant d'encourager les investissements; 2) l'élargissement et l'amélioration des services ainsi que de l'infrastructure sur laquelle ils reposent; et 3) l'autonomisation des hommes par l'éducation. Pour citer Nelson Mandela: "L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on ait à disposition pour changer le monde".

Dans le secteur issu de la convergence des télécommunications et des TIC, les questions qui présentent un rang de priorité élevé pour les gouvernements, les régulateurs et les opérateurs ont un caractère de plus en plus multidisciplinaire. Qu'en résulte-t-il pour nos activités futures?

Le Document RPM "Regard neuf sur les activités de l'UIT-D" a été rédigé dans le souci de nous aider à amorcer nos débats sur ces questions importantes. Je vous invite à prendre connaissance de ce document et à nous faire profiter ensuite de votre large expérience du secteur des TIC dans cette région.