Chers hôtes,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'être aujourd'hui parmi vous pour marquer le
commencement d'une nouvelle phase de coopération plus étroite entre l'UIT et
l'AICTO.
Depuis sa création au début de cette année, l'AICTO a fait un remarquable
travail en dégageant un consensus sur les stratégies et les politiques en
matière de TIC dans toute la région des Etats arabes, en encourageant les
investissements arabes et étrangers dans des projets de développement des TIC et
en favorisant la conclusion de nouveaux partenariats entre Etats et secteur
privé.
Il n'est pas surprenant de constater que ces efforts ont déjà été couronnés d'un
succès considérable, comme en témoignent l'adoption enthousiaste par la région
de nouvelles technologies et son inébranlable engagement politique à mettre les
TIC au service du développement.
En l'espace de moins de 10 années, la région arabe s'est transformée en l'un des
marchés des TIC les plus dynamiques au monde.
Les pays d'Afrique du Nord ont à eux cinq maintenant une télédensité totale
moyenne effective supérieure à 53% et représentent plus de 40% des 50 millions
d'abonnés Internet de l'Afrique.
L'Algérie est devenue récemment le premier pays africain à mettre en place une
stratégie de raccordement des abonnés par fibre optique. Grâce à ses politiques
Internet ambitieuses, l'Egypte est devenue le principal marché en Afrique par le
nombre d'abonnés. La Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, a
récemment atteint un taux de pénétration mobile de 100%. Le Maroc a quant à lui
lancé avec succès des services mobiles de la troisième génération à grand débit.
Ici en Tunisie, la croissance des TIC est à la fois forte et stable, grâce en
grande partie à l'engagement sans faille du Gouvernement tunisien.
Le secteur des TIC contribue maintenant pour près de 10% du PNB, contre 7,8% au
début de 2007, et devrait atteindre l'objectif officiel de 13,5% d'ici à 2012.
Une réforme réglementaire éclairée a permis de créer un climat d'investissement
très attractif, et l'utilisation de l'Internet a augmenté de plus de 40% ces
douze derniers mois, le nombre d'utilisateurs du large bande doublant pendant ce
laps de temps.
De fait, dans toute la région, les nouvelles sont extrêmement positives. Les
villes en plein essor d'Abu Dhabi, de Dubaï et de Doha sont devenues des "cités
intelligentes" du dernier cri qui établissent de nouveaux standards pour les
services TIC. La République arabe syrienne investit 1,5 milliard de dollars dans
une nouvelle infrastructure de réseaux fixes, avec 33 000 nouvelles lignes ADSL.
L'Arabie saoudite s'efforce quant à elle de se positionner comme leader régional
des TIC grâce à un ambitieux plan sur 20 ans comprenant une réforme
réglementaire, des cyberprojets et de nouvelles alliances stratégiques.
Avec autant de croissance tout autour de nous, quels sont les défis qui
attendent cette région palpitante?
La poursuite de réforme réglementaire en est un. La privatisation et la
libéralisation portent déjà leurs fruits dans de nombreux marchés, et cette
dynamique doit se poursuivre. Dans le même temps, les pays doivent adopter des
cadres neutres technologiquement qui encouragent les opérateurs à tirer parti
des dernières innovations technologiques pour mettre en place des services
nouveaux.
Le coût du large bande doit quant à lui baisser. Les tarifs abordables prouvent
être une stratégie gagnante ici en Tunisie, et dans une grande partie de
l'Afrique du Nord. Mais de larges divergences demeurent, certains pays facturant
pour un service DSL un montant mensuel dix fois plus élevé qu'un pays voisin.
Enfin, nous devons promouvoir une plus grande coopération régionale, favoriser
l'harmonisation des réglementations et la capacité industrielle qui rendront
possibles des économies d'échelle pour les investisseurs et les opérateurs et,
surtout, accélérer la création de contenus en ligne en langue arabe.
Plus qu'un simple outil pour communiquer, la langue est l'incarnation verbale de
l'âme et de l'esprit d'un peuple. C'est la manifestation vitale de qui nous
sommes et de qui nous deviendrons. Si nous voulons réussir à étendre l'accès et
à accélérer la croissance, nos communautés, en particulier nos jeunes, doivent
être en mesure d'interagir avec le monde en ligne dans leur propre langue.
Mesdames et Messieurs,
L'UIT est depuis longtemps un fervent supporter du partenariat, de la
coopération: il faut déterminer les intérêts communs et les faire fructifier
dans un esprit de partage. Ces principes étaient les principes fondateurs de
notre organisation internationale il y a 140 ans; dans le monde d'aujourd'hui
qui devient rapidement global, ils sont plus pertinents et plus impérieux que
jamais.
C'est pourquoi j'applaudis au travail réalisé par l'AICTO dans toute la région
des Etats arabes, et c'est pourquoi je me réjouis de voir nos deux organisations
oeuvrer étroitement l'une avec l'autre pour relever avec confiance les défis de
demain.
Je vous remercie de votre attention.
|