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Forum de l'UIT sur le commerce des télécommunications
Genève, 16 mars 1998 — Aujourd'hui s'est ouvert à Genève le deuxième Forum mondial des politiques
de télécommunication organisé par l'UIT: plus de 700 décideurs et personnalités officielles, réunis au Centre
international de conférences de Genève, vont ainsi pouvoir, pendant trois jours, procéder à un débat intensif sur le thème
des services de télécommunication en vue de faciliter la transition vers un environnement mondial placé sous le signe de la
concurrence.
Consacrées donc au commerce des télécommunications, ces trois journées - 16, 17 et
18 mars - permettront de mettre l'accent sur les conséquences, au niveau des services de télécommunication, de l'Accord de
l'Organisation mondiale du commerce entré en vigueur le 5 février de cette année.
C'est le Président du Forum, M. Neil McMillan (qui dirigea le Groupe de négociation
de l'OMC responsable de l'élaboration de l'Accord sur le commerce des services de télécommunication) qui a officiellement
déclaré la réunion ouverte ce matin, soulignant à l'attention de tous les délégués rassemblés au CICG la nécessité de
mettre au point des outils permettant d'aider les pays les plus touchés par l'évolution actuelle du marché mondial des
télécommunications - pour que l'humanité tout entière puisse tirer pleinement parti du potentiel offert par les
télécommunications, il faut en effet permettre aux télécommunications de faire ce qu'elles font le mieux, à savoir
surmonter les distances et relier les hommes.
Comme l'a souligné ce premier orateur, il faut malheureusement constater que malgré tous les
progrès techniques, qui permettent aujourd'hui à un opérateur de proposer des services mille fois moins chers qu'il y a
trente ans, il subsiste dans le monde un grand nombre de populations sans aucun accès aux télécommunications.
Après cette allocution de bienvenue, M. Pekka Tarjanne, Secrétaire général de
l'UIT, a prononcé un premier discours de fond. Pour le Secrétaire général, il va falloir, pour appréhender le nouvel
environnement des télécommunications, apprendre la nouvelle langue des télécommunications et du commerce: sous l'effet de la
libéralisation, déjà bien engagée dans le monde, les règles de la concurrence régissent déjà près des trois quarts du
total du trafic de télécommunications, contre à peine 35% en 1990.
Le Secrétaire général a exhorté les pays n'ayant pas encore souscrit d'engagements dans le
cadre de l'Accord de l'OMC à "faire partie du club". S'il est vrai que les pays qui se trouvent dans cette situation
ne comptent que pour 7% du total mondial du trafic de télécommunication, il s'agit néanmoins de 116 Etats Membres
de l'UIT (sur 188). A cet égard, M. Tarjanne a souligné la nécessité d'une transition progressive, tout
particulièrement en ce qui concerne les nations en développement, et réaffirmé l'intention de l'UIT d'aider, dans la mesure
du possible, les pays ayant le plus besoin d'une assistance en la matière à mettre en oeuvre une comptabilité établie sur la
base des coûts.
Prenant la parole après M. Tarjanne, M. Renato Ruggiero, Directeur général de
l'OMC, a rappelé que le commerce des télécommunications est depuis 3 ans l'un des thèmes principaux des activités de
l'Organisation mondiale du commerce. A son avis, d'ici 10 ans, il ne restera dans le monde qu'un très petit nombre de
monopoles de télécommunication. En fait, l'Accord de l'OMC reflète et normalise simplement la situation réelle des marchés;
les négociations menées par l'OMC permettent d'étendre et d'accélérer la libéralisation et de modifier radicalement le
cadre juridique de fonctionnement du secteur.
Evoquant ensuite le fameux village mondial dont parlait en termes si éloquents
Marshall McLuhan, le Directeur général de l'OMC a fait valoir que cette vision, trente ans plus tard, est aujourd'hui
pour ainsi dire une réalité puisque les progrès réalisés dans le domaine des techniques numériques ont virtuellement
supprimé les frontières dans l'économie mondiale, à telle enseigne que l'on peut parfaitement affirmer que l'ouverture des
marchés et la mise au point de nouveaux systèmes de télécommunication peuvent devenir décisifs dans la suppression de la
pauvreté: "la pauvreté est en net recul: pour la première fois dans l'histoire de notre planète, il devient même
possible d'envisager sa totale suppression puisque les pays en développement sont en mesure d'emprunter des raccourcis dans une
évolution industrielle dont les pays de l'hémisphère nord ont dû systématiquement suivre toutes les étapes pendant
plusieurs décennies".
Ces allocutions liminaires ont été suivies d'annonces importantes, concernant le financement
engagé au titre de l'assistance qui doit permettre aux nations en développement de suivre cette transition vers un nouvel
environnement. Ainsi, le Directeur du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT, M. Ahmed Laouyane, a
engagé un million de francs suisses au titre d'études post-réalisation spécifiques et du financement de séminaires
régionaux et de programmes de formation, précisant que la prochaine Conférence mondiale de développement des
télécommunications, qui va se dérouler à Malte du 23 mars au 1er avril, sera l'occasion de définir un
programme de travail en vue de l'utilisation de ces fonds.
Après M. Laouyane, M. Carlos Braga, représentant le programme infoDev
de la Banque mondiale, a annoncé des subventions se chiffrant au total à 250 000 dollars EU pour
l'organisation de séminaires régionaux ayant pour objet d'aider les nations en développement dans cette transition, et
M. Emmanuel Forestier, également de la Banque mondiale, a fait savoir que la BIRD se proposait d'élaborer un
programme visant à aider les 30 pays ayant le plus besoin d'une assistance à réformer leur système des taxes de
répartition (de plus amples détails sur cette initiative seront communiqués à l'occasion de la Conférence mondiale de
développement des télécommunications organisée par l'UIT).
Après cette première matinée, le Secrétaire général a procédé à la présentation
officielle de son rapport: cette analyse exhaustive de l'évolution du secteur des télécommunications sera en fait le seul
document de travail du Forum. Notons qu'à cette occasion, pour la première fois, une conférence de l'UIT est diffusée sur le
Net par des moyens audio et par des moyens vidéo - on peut ainsi suivre les séances du Forum en temps réel tout en voyant et
en entendant les principaux orateurs avec un décalage d'à peine 4 heures.
La journée de demain et mercredi permettront de poursuivre l'examen des recommandations
formulées dans le rapport du Secrétaire général, où sont proposées un certain nombre d'options de restructuration,
définies à la lumière de la nouvelle donne commerciale, et qui comprend par ailleurs trois projets d'avis qui seront soumis
aux délégués en vue d'adoption à la fin des discussions.
Ces trois avis ont été rédigés par un groupe de spécialistes comprenant plus de
60 représentants des nations du monde, tous niveaux de développement économique confondus. Il s'agit de propositions
visant à faciliter le commerce des services de télécommunication en encourageant l'application universelle des principes de
l'Organisation mondiale du commerce et en favorisant l'élaboration de programmes et de mesures susceptibles d'aplanir, pour les
pays en développement, la transition de la réglementation à la libéralisation.
L'une des principales missions du Forum consistera à réformer l'actuel système international
des taxes de répartition, question qui retient depuis déjà longtemps l'attention de la Commission d'études 3 de
l'UIT-T. C'est d'ailleurs la stagnation de la situation en la matière qui a incité les Etats-Unis, l'année dernière, à
annoncer une action unilatérale consistant à définir des références limitant les taxes applicables aux opérateurs
américains qui assurent des communications internationales dans d'autres pays.
Un grand nombre de nations, les unes développées, les autres en développement, se sont, dans
l'intervalle, déclarées opposées à une telle approche, de sorte que les délégués au Forum devront s'efforcer de dégager,
en ce qui concerne ce problème de la réforme des taxes de répartition, une solution multilatérale ayant l'agrément de tous.
La croissance du secteur des télécommunications et l'accord de l'omc
A l'échelle mondiale, le secteur des télécommunications est aujourd'hui, en valeur, au
troisième rang des secteurs d'activité économique, et sa croissance ne donne aucun signe de fléchissement. L'évolution
technologique de ces dernières années l'a véritablement transformé, et les réseaux de communication essentiellement
téléphoniques d'hier sont devenus aujourd'hui le véritable moteur de l'activité économique. On estime actuellement que les
échanges transfrontières annuels de services et de matériels de télécommunication se chiffrent à environ
150 milliards de dollars EU, et que le seul réseau financier SWIFT est chaque jour le vecteur d'opérations qui dépassent
2,3 milliards de dollars. Les réseaux de communication sont désormais un outil économique capital, absolument
nécessaire pour toute autre activité.
Sur les marchés mondiaux, dans ce secteur, les tendances récentes sont à la libéralisation
et à l'ouverture à la concurrence. Autrefois assurées dans un strict contexte de monopole, les télécommunications sont
devenues un produit de base comme les autres, qui fait l'objet d'échanges aussi bien intérieurs qu'internationaux.
Il est généralement admis que l'Accord de l'OMC aura un très puissant impact sur les
services de télécommunication fournis dans le monde entier, consolidant les alliances commerciales qui se dessinent et
transforment déjà de nombreux marchés dans le monde. Les 72 pays qui se sont engagés à ce jour dans le cadre de
l'Accord représentent ensemble un peu plus de la moitié de la population de la planète, mais aussi plus de 93% des recettes
générées par les services de télécommunications dans le monde.
Séance d'information spéciale
Le dimanche 15 mars, une séance d'information préalable spéciale, qui avait pour objet
de brosser à grands traits un tableau de la situation à examiner pendant les trois journées du Forum, a permis à environ
300 participants de prendre connaissance d'une série de neuf études de cas par pays réalisées par l'UIT et un certain
nombre de consultants spécialistes des télécommunications dans le souci de mettre en évidence les problèmes bien réels qui
se posent aux nations en développement en ce qui concerne la réforme du système des taxes de répartition.
Le matin, une table ronde a permis de débattre des problèmes de réglementation associés à
la mise en oeuvre de l'Accord de l'OMC. L'après-midi, divers groupes se sont attachés à étudier les différentes solutions
envisageables pour la réforme du système des taxes de répartition.
C'est à l'occasion de la dernière séance de cette journée qu'ont été présentées les
études de cas par pays, chacune brièvement résumée par le consultant qui en était responsable, puis commentée par des
représentants des neufs pays retenus comme sujets d'étude (Bahamas, Colombie, Inde, Lesotho, Mauritanie, Ouganda, Samoa,
Sénégal et Sri Lanka).
Dans sa présentation, le Président de séance - M. Bernard Rouxeville - a expliqué que ces
études avaient pour objet de décrire "la situation instantanée" du théâtre des opérations, si l'on peut dire,
qui s'offre à bon nombre de pays en développement. Ces études devaient aider les délégués, tout au long de ces trois
journées, à déterminer la meilleure manière de s'orienter vers un système de taxes définies en fonction des coûts réels.
Informations additionnelles
Le Forum mondial des politiques de télécommunication est une formule relativement nouvelle,
définie par l'UIT en réponse au besoin, largement exprimé, d'une nouvelle instance permettant de débattre de questions
spécifiques et urgentes qui, de par leur portée universelle, ne sauraient être résolues par un pays isolé, quel qu'il soit,
et dans le cadre desquelles il serait intéressant de prévoir un large débat sous les auspices d'une conférence
internationale rapprochant directement les représentants des administrations centrales et du secteur proprement dit.
Pour d'autres informations sur le Forum - résumés techniques, articles de fond, rapport du
Secrétaire général, discours thématiques et autres allocutions, textes des projets d'avis, résumés des études de cas,
programme du Forum proprement dit, etc. - consulter la page Web du Forum (www.itu.int/wtpf/newsroom).
Les membres de la presse peuvent par ailleurs s'adresser au service de presse de l'UIT
(Tél.: +41 22 730 6039/6601/6303/5192; fax: +41 22 730 5939).
Pour toute autre information, veuillez vous adresser à Mme Maija Thynell (E-mail: thynell@itu.int, fax: +41 22 730 6453).
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