1 Exposé de la situation
Pendant la quatrième période d'études de l'UIT-D (2006-2010), il
a été noté que la question des réseaux de prochaine génération (NGN)
était relativement nouvelle à l'UIT. On a donc estimé que cette
question avait été posée un peu prématurément et que le passage
aux réseaux NGN dans les pays en développement en était encore à
un stade peu avancé et que l'on disposait en conséquence de peu
d'informations à cet égard. Il a été décidé de proposer à la
CMDT-10 une Question reformulée par suite du regroupement entre
les Questions 6-2/1 et 19-1/2.
Les
pays en développement ont un accès insuffisant au large bande.
Ce nouveau mode d'accès au réseau ouvre la voie à la
généralisation de nouveaux services et sera source de nouvelles
recettes. Il favorise le développement et la généralisation des
réseaux de prochaine génération en mode paquets qui assurent la
convergence des services de téléphonie, de transmission de
données et vidéo.
Les
facteurs liés aux capacités humaines (les architectures de
réseaux NGN sont jugées très complexes et nécessitent des
compétences approfondies), les facteurs économiques (le coût de
cette nouvelle infrastructure aussi bien au niveau du réseau
d'accès que du réseau central est considéré comme élevé par
rapport aux recettes attendues) et les facteurs liés au
développement des applications (sans nouvelles applications,
l'accès au large bande et l'essor des réseaux NGN ne se
concrétiseront pas) sont particulièrement importants pour les
pays en développement. Compte tenu de l'importance de ce sujet,
la Question doit aussi porter sur les questions d'accès et sur
la concurrence, ainsi que sur l'interconnexion des réseaux NGN.
L'UIT‑D
peut jouer un rôle important en aidant les Etats Membres et les
Membres de Secteur des pays en développement à élaborer des
lignes directrices relatives au passage aux réseaux de prochaine
génération (NGN), compte tenu du fait que la normalisation des
technologies pour le réseau central et le réseau d'accès et des
réseaux NGN a un statut prioritaire dans le Plan stratégique de
l'UIT-T.
2 Question à étudier
2.1
A l'époque du monopole, on ne différenciait
EQ
pas les régulateurs et les opérateurs et la téléphonie
vocale était le principal service de télécommunication proposé.
A mesure que l'ouverture à la concurrence a gagné du terrain au
cours de la décennie écoulée, compte tenu de l'évolution des
technologies, de la fourniture de services novateurs et de
l'arrivée sur le marché de concurrents pour les opérateurs
historiques, des organismes de régulation indépendants ont été
mis en place dans divers pays. Les nouveaux opérateurs ont pu
bénéficier de l'interconnexion et de l'accès local au niveau des
dispositifs de régulation du trafic gérés par les opérateurs
historiques. En raison de l'ouverture à la concurrence, les
organismes de régulation ont dû appliquer des règles pour
veiller à ce que des chances égales soient offertes à tous. Ces
mêmes organismes ont par ailleurs été tenus de fournir à tous
les concurrents un accès non discriminatoire, fondé sur les
coûts, aux dispositifs de régulation du trafic de l'opérateur
historique.
2.2 D'après l'évolution actuelle constatée dans de nombreux
pays, les technologies hertziennes et à large bande sont déjà
utilisées avec des dispositifs portatifs permettant d'assurer
des communications multimédias à partir de n'importe quel
emplacement et de transmettre un volume important de trafic
numérique vocal, vidéo et de données. Les PC, les postes de
travail et les serveurs sont reliés à des réseaux virtuels à
grande vitesse qui s'étendent aux villes, aux pays et aux
continents et partagent de l'information mesurée en gigabits.
Les abonnés peuvent recevoir différents services privés, adaptés
à leurs besoins, qui sont acheminés en toute sécurité sur des
réseaux publics partagés de type mixte. Le concept de la
communication en tout temps et en tout lieu devient désormais
réalité.
2.3 Il faudra dorénavant que les organismes de régulation se
penchent sur la question de l'architecture du réseau d'accès
issue de la convergence multiservice, dont l'infrastructure
utilise le câble à fibres optiques, les lignes DSL, le large
bande, l'Ethernet, les lignes louées, le relais de trame et la
technologie hertzienne, ainsi que du réseau dorsal multiservice
(IP, ATM, MPLS, etc.), puisque les fournisseurs de services du
monde entier offriront une large gamme de services et
d'applications avec leurs réseaux de prochaine génération
(réseaux NGN). A mesure que l'on s'oriente vers les réseaux NGN,
il faudra recourir davantage à un seul réseau dorsal
multiservice plutôt qu'à des réseaux offrant un seul service.
2.4 Dans les réseaux classiques actuels de la plupart des pays,
les contrôles réglementaires sont limités aux interconnexions et
d'autres à l'accès aux dispositifs de régulation du trafic et
aux questions relatives au réseau de base. Ces problèmes sont
aisément repérables et les conséquences sont même assez
facilement prévisibles si la concurrence s'exerce sans
restrictions. Toutefois, dans les réseaux NGN, il ne sera pas
simple d'identifier les points qui nécessitent un contrôle
réglementaire, car ils peuvent se trouver à n'importe quel
niveau de la hiérarchie du réseau, c'est‑à‑dire depuis l'accès
de base jusqu'aux services ou même dans le contenu. Il sera donc
extrêmement difficile de prévoir les conséquences réglementaires
de la mise en œuvre des réseaux NGN.
2.5 Les réseaux NGN divisent aujourd'hui les opérateurs
historiques en trois catégories : a) les fournisseurs de
services ; b) les opérateurs chargés de la transmission de
paquets ; et c) les opérateurs chargés de la gestion des
systèmes NGN, responsables de la qualité de service et des
questions de comptabilité. Les réseaux NGN sont censés fournir
toutes sortes de services TIC/de télécommunication, partout et à
tout moment, et au meilleur prix possible. Actuellement, le seul
pays qui a commencé à mettre en œuvre des réseaux NGN à grande
échelle est le Royaume-Uni. Les réseaux NGN englobent les
télécommunications filaires et hertziennes, mais sont des
réseaux à large bande, qui utilisent essentiellement des
commutateurs logiciels.
2.6 Pour que les études soient efficaces, il faut analyser comme
il convient les technologies NGN et acquérir une connaissance
suffisante du déploiement des technologies fondamentales d'accès
au large bande et des réseaux NGN, déterminer comment ceux-ci
fonctionnent et quels sont les principes et méthodes applicables
à la planification, compte tenu en particulier des réseaux
existants, de l'évolution des réseaux centraux vers les réseaux
NGN. Il faut également disposer des plans de transition de
différents opérateurs, notamment des opérateurs historiques.
Dans le cas des réseaux NGN, l'interconnexion est nécessaire au
niveau des couches transport et services. Par conséquent, pour
comprendre les incidences réglementaires des réseaux de
prochaine génération sur l'interconnexion, il faut considérer
que les questions relatives au réseau (par exemple les
changements apportés au nombre et à l'emplacement des points
d'interconnexion, les services qui devraient être réglementés et
le cadre général régissant la facturation en gros, etc.)
relèvent de la présente Question.
2.7 Méthodes applicables à la planification, compte tenu en
particulier des réseaux existants, de l'évolution des réseaux
centraux vers les réseaux NGN.
3 Résultats attendus
3.1
Au cours de la prochaine période d'études de l'UIT‑D
(2010-2014), l'étude de diverses questions relatives au passage
des réseaux existants aux réseaux de prochaine génération devra
faire l'objet d'un rapport, notamment la description du cadre
technique, législatif et réglementaire nécessaire à la mise en
œuvre d'accords d'interconnexion adaptés aux réseaux de nouvelle
génération. Les incidences économiques de la mise en œuvre de
ces accords d'interconnexion devront elles aussi faire l'objet
d'un rapport.
4 Echéance
4.1 Le rapport à mi-parcours devrait être présenté en 2011.
4.2 Le rapport final devrait être présenté en 2013.
5 Auteurs de la proposition
A la
CMDT-10, tenue à Hyderabad, les participants se sont accordés à
reconnaître que la question du passage des réseaux existants aux
réseaux de prochaine génération était extrêmement importante
pour tous les pays, en particulier les pays en développement, et
que son examen devait se poursuivre au titre d'une Question
révisée durant la prochaine période d'études (2010-2014), en vue
de mettre en relief l'incidence des réseaux NGN sur ces
questions.
6 Origine des contributions
L'expérience des pays qui ont ouvert leur marché à la
concurrence et examiné la question de l'interconnexion sera la
principale source d'information. Les contributions des
Etats Membres et des Membres des Secteurs seront déterminantes
pour la réussite de l'étude de cette question. Les interviews
ainsi que les rapports et les études existants devraient aussi
être utilisés pour recueillir des données et des informations
qui permettront d'élaborer un ensemble complet de lignes
directrices sur les bonnes pratiques pour la gestion de
l'interconnexion des réseaux NGN. Les données fournies par les
organisations régionales de télécommunication, les centres de
recherche de télécommunication et les équipementiers et les
groupes de travail devraient aussi être utilisées pour éviter
tout chevauchement. Il est nécessaire et extrêmement important
d'assurer une coopération étroite avec les Commissions d'études
de l'UIT-T, en particulier avec la CE 13 et l'Initiative
relative aux normes mondiales sur les réseaux NGN et avec
d'autres organismes de normalisation travaillant sur les réseaux
NGN et participant à d'autres activités de l'UIT-D.
7 Destinataires de l'étude
Destinataires de l'étude |
Pays
développés |
Pays en développement |
Décideurs en matière de télécommunication |
Intéressés |
Très intéressés en raison du manque d'expérience |
Régulateurs des télécommunications |
Intéressés et ayant l'expérience de différents modèles |
Très intéressés
Certains pays ont immédiatement besoin d'informations |
Fournisseurs de service opérateurs |
Nouveaux arrivants, quelle que soit la taille, extrêmement intéressés
|
Nouveaux arrivants, quelle que soit la taille, extrêmement intéressés |
Constructeurs |
Très intéressés
Cette étude encouragera le développement de
l'infrastructure |
Très intéressés
Cette étude encouragera le développement de
l'infrastructure |
a) Destinataires de l'étude
Cette matrice d'évaluation permet de constater qu'un nombre
important de décideurs en matière de télécommunication, de
régulateurs et de fournisseurs de services des pays les moins
avancés (PMA) et des pays en développement seront très
intéressés par les résultats de l'étude de cette Question. Les
décideurs et les régulateurs des pays développés seront
également intéressés par bon nombre de questions traitées. Les
équipementiers manifesteront eux aussi un vif intérêt pour cette
Question, étant donné que l'adoption de mesures d'interconnexion
appropriées facilitera le développement de l'infrastructure.
b) Méthodes proposées pour la mise en œuvre des résultats
Les
résultats de l'étude (rapport et lignes directrices) seront
diffusés en tant que résultats des travaux des commissions
d'études de l'UIT‑D. Toutefois, compte tenu de l'importance de
la question, le BDT pourrait également organiser des réunions ou
des séminaires au niveau régional, éventuellement avec le
concours d'organisations régionales de télécommunication, pour
diffuser les résultats de l'étude de la Question. Ces résultats
devraient être transmis au Colloque mondial des régulateurs
organisé chaque année par l'UIT-D, lorsque le thème de ce
Colloque aura trait à l'interconnexion, et devraient être
publiés par l'UIT en vue d'une plus large diffusion.
8 Méthodes proposées pour traiter cette Question
Question traitée au sein de la Commission d'études 2.
9 Coordination
9.1 Etant donné que les questions de l'accès, et de
l'interconnexion sont liées à d'autres questions actuellement
étudiées par l'UIT, il faudra assurer une coordination non
seulement entre les commissions d'études et les programmes de l'UIT-D,
mais aussi avec les commissions d'études des autres Secteurs de
l'UIT.
9.2 Des organisations régionales comme la CITEL, l'UAT et l'APT
devront également prendre part aux travaux, de façon à assurer
une coordination sur les questions relatives à l'accès et à
l'interconnexion et à éviter tout chevauchement dans ce domaine.
10 Autres informations utiles
Toute autre information qui peut devenir disponible au cours de
la durée de validité de cette Question.
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