COMMUNICATION DE SEM HAMA AMADOU, PREMIER MINISTRE, CHEF
DU GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DU NIGER LUE PAR LE MINISTRE DE LA CULTURE,
DES ARTS ET DE LA COMMUNICATION MONSIEUR OUMAROU HADARY
REPUBLIQUE DU NIGER
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d'Etat et de Gouvernement;
Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies;
Monsieur le Président de la Conférence;
Excellences;
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, tout d'abord, adresser mes sincères
remerciements aux Autorités Tunisiennes, pour l'accueil chaleureux et la
prévenance toute fraternelle dont ma délégation et moi-même sommes l'objet,
depuis notre arrivée dans cette belle ville de Tunis.
Vous me permettrez ensuite, Monsieur le Président,
d'exprimer toute la satisfaction que je ressens, de constater combien le
Sommet sur les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC),
réunit avec une remarquable constance, des personnalités éminentes et des
experts, venus des quatre coins du Monde.
J'y vois là, la preuve tangible de notre détermination
commune à faire des Technologies de l'Information et de la Communication, un
vecteur capable de donner à la promotion du Développement et à la Lutte
contre la Pauvreté, une dynamique nouvelle.
Animés de cette conviction, nous reconnaissons et
admettons, dès lors, que toute Nation qui veut avancer et prospérer, doit
s'inscrire résolument dans la perspective de l'édification d'une Société de
l'Information ouverte à tous et au service de tous, sans hégémonie d'aucune
sorte.
Ignorer cette Technologie, pour une Nation, quelle
qu'elle soit, c'est à coup sûr, courir le risque de rester à la traîne du
Progrès et être, pour ainsi dire, le laissé-pour-compte du 21eme Siècle !
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Nous voici réunis à Tunis, deux ans après notre rencontre
de Genève, autour des mêmes constats et des mêmes espérances. La Fracture
Numérique s'amplifie et nous continuons d'affirmer l'impérieuse
nécessité d'œuvrer, tous ensemble et de manière solidaire, à sa réduction.
Aujourd'hui, deux ans après Genève et les engagements qui
l'avaient sanctionnés, où en sommes-nous ? Pas bien loin, il faut l'avouer !
Aussi, après ce grand rendez-vous de Tunis, il ne s'agit
plus, si nous voulons rester crédibles, de nous contenter de nouveaux
discours, encore moins de nous satisfaire de nouvelles professions de foi
sans lendemain!
II s'agit, maintenant, de passer à l'action, c'est à
dire, d'agir, vite et bien, de manière concertée et solidaire, en vue de
l'atteinte des objectifs autour desquels nous nous sommes mis d'accord.
II s'agit d'agir ensemble, par une approche globale et
consensuelle, qui prenne en compte les intérêts de tous les Continents.
Mesdames et Messieurs,
La Fracture Numérique est aujourd'hui une triste
réalité, que nous observons, hélas au quotidien.
Nous estimons, cependant, que la solution des graves
problèmes de Développement qu'induit cette Fracture Numérique et qui
se pose, de toute évidence, en termes de Financement, requiert l'engagement
et la contribution de chacun et de tous.
II s'agit, c'est notre conviction, que nous soyons, tous
ensemble, ingénieux, imaginatifs et perspicaces, comme nous en avons la
faculté, pour trouver des mécanismes simples et opérationnels, à travers
lesquels tous les pays, sans exclusive, chacun à la mesure de ses capacités,
contribuera à cet effort collectif et salutaire.
Taxer l'Internet, par exemple, à un taux
infinitésimal, en tout cas symbolique et raisonnable, sur
l'ensemble du Réseau Mondial, eu égard à l'intensité et à la
densité de celui-ci, c'est à coup sûr, créer les conditions, simples et
supportables par tous, des plus riches aux plus pauvres, de leur
contribution au Fonds Mondial de Solidarité Numérique !
Prélever une autre taxe, tout aussi symbolique
et insignifiante, quant à son montant, sur toutes les
communications téléphoniques internationales, à travers le Monde, toutes
Régions et Pays confondus, dans des conditions et selon des modalités à
définir, c'est aussi, pensons-nous, générer des ressources
considérables, propres à assurer la prise en charge, indolore et "à dose
homéopathique", par les consommateurs, de la facture afférente à la
vulgarisation et au développement des TIC.
Mon Pays, bien que figurant parmi les moins nantis, croit
en la faisabilité de ces deux idées auxquelles nous adhèrerions pleinement
et serions prêts à contribuer, convaincus que nous sommes, qu'il s'agit là
de mécanismes sûrs, à travers lesquels sera assuré et garanti, le
financement de la Fracture Numérique.
Ce financement, je le dis sans fausse note, mon Pays en a
besoin, pour rattraper son retard.
Car c'est dans cette optique, au demeurant, que nous
avons engagé, depuis 2002, avec l'appui de la Commission Economique des
Nations Unies pour l'Afrique, le processus d'élaboration d'une Stratégie
Nationale de Développement des TIC, qui cadre avec notre Stratégie de
Réduction de la Pauvreté, d'une part, avec les Objectifs du Millénaire pour
le Développement, d'autre part ; processus qui a été couronné par
l'adoption, en Janvier 2004, du Plan de Développement des TIC.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Ce Plan de Développement des TIC a été élaboré, en
tenant compte de toutes les causes de notre retard, pour s'articuler autour
de Six (6) Axes Stratégiques, à savoir:
1. Le Développement des Infrastructures;
2. Les TIC et la Stratégie de Réduction de la Pauvreté;
3. Le Cadre Juridique et Réglementaire;
4. Le Développement des Contenus;
5. Le Renforcement des Capacités;
6. La Gouvernance Electronique.
Pour toutes les raisons que voilà, le Niger appuie
fortement les Engagements d'Accra, ainsi que la création et
l'alimentation du Fonds de Solidarité Numérique.
Nous sommes convaincus, en effet, que sans des
investissements importants et constants dans le Numérique, il sera
illusoire, pour des pays comme le mien, de croire en l'avènement d'une
Société de l'Information inclusive, juste, équitable et bénéfique pour tous.
Monsieur le Président, Excellences, Mesdames et
Messieurs, je vous remercie de votre aimable attention !
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