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 SALLE DE PRESSE DU SOMMET : PHASE DE TUNIS : ARTICLES DE RÉFÉRENCE

 Mesurer l'accès communautaire

L'accès aux technologies de l'information et de la communication (TIC) revêt une importance cruciale, notamment pour les participants au débat mondial qui s'interrogent sur la façon de faire bénéficier tout un chacun des avantages de la société de l'information.

Le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) a donné un nouvel élan aux efforts internationaux visant à combler la fracture numérique. La première phase du SMSI, qui a eu lieu à Genève en décembre 2003, a produit une Déclaration de principes et un Plan d'action qui établissent que l'infrastructure des TIC est un préalable indispensable à l'inclusion numérique; la Déclaration du Millénaire des Nations Unies reconnaît elle aussi que les TIC sont un outil important dans la réalisation des objectifs de développement du millénaire, mais la question qui se pose est de savoir comment on peut prendre la juste mesure de l'accès aux TIC et à la société de l'information.

Il est indispensable de déterminer les indicateurs qui permettront le mieux de recueillir des données significatives pour mesurer l'ampleur réelle de la fracture numérique, dans ses dimensions tant nationales qu'internationales. Un aspect de l'accès aux TIC, qui n'a pas reçu l'attention qu'il aurait dû, est l'accès communautaire. Le nombre croissant de personnes, particulièrement dans les pays en développement, qui ont accès aux TIC dans des établissements publics nécessite en effet l'élaboration d'indicateurs appropriés pour bien cerner cette réalité.


Importance de l'accès communautaire

Principale source au monde de statistiques mondiales, impartiales, sur les TIC/télécommunications, l'UIT est la mieux à même d'élaborer des indicateurs sur l'accès communautaire.

On sait que les indicateurs traditionnels, tels que le nombre de lignes téléphoniques fixes, ne suffisent pas à eux seuls à déterminer l'ampleur de la fracture numérique, ni à établir toute la vérité en ce qui concerne le potentiel des opportunités numériques. Les taux de pénétration des ménages, par exemple, risquent fort d'être encore plus bas dans les pays en développement, étant donné que la grande majorité des ménages ne disposent ainsi pas d'équipements TIC modernes, tels qu'ordinateurs et l'Internet. Mais comme seul un petit nombre de pays, principalement développés, a procédé à des sondages auprès des utilisateurs de l'Internet, il est difficile de déterminer le nombre exact d'utilisateurs de l'Internet public dans le monde.

Selon les données actuelles, l'accès communautaire joue un rôle important en ce qui ¬concerne l'accès aux TIC des habitants de la plupart des pays en développement, préalable pourtant indispensable pour qui veut participer à la société de l'information et en récolter les fruits.

Même dans les pays dits à revenu moyen, plus d'un tiers de tous les usagers en ligne utilisent des installations Internet publiques. Si ce sont les pays développés qui tendent à avoir les taux d'accès aux installations Internet publiques les plus faibles (au Canada, seul 1,2% des ménages ont indiqué qu'un de leurs membres utilise l'Internet depuis un cybercafé), certains n'ont pas hésité à recourir aux établissements publics pour étendre l'Internet à des zones difficiles d'accès. En Espagne «red.es», agence commerciale publique associée au Ministère de l'industrie, du tourisme et du commerce espagnol, fournit un accès à l'Internet libre et à haut débit à des milliers d'utilisateurs publics vivant en zones rurales qui sont privés d'accès au large bande; selon les estimations, ce programme devrait bénéficier à plus de 1,3 million d'Espagnols dans les années à venir.

 

Insuffisance des indicateurs et donnes d'accès communautaire

Pour évaluer la situation actuelle des indicateurs d'accès communautaire, l'UIT a plus tôt cette année adressé un questionnaire à tous les ministères, offices nationaux de la statistique et régulateurs des télécommunications/TIC. Près de la moitié des 80 pays qui ont répondu au questionnaire ont signalé ne pas avoir de chiffres. Qui plus est, les données fournies par les autres pays étaient quant à elles souvent incomplètes et ne concordaient pas toujours, ce qui donne à penser que, même si un certain nombre de pays se rendent compte de l'intérêt de l'accès communautaire, on manque encore d'indicateurs comparables à l'échelle mondiale. La procédure de collecte a en outre fait apparaître le manque de coopération, dans certains pays, entre les différents organismes s'occupant de TIC et de statistiques. Seul un très petit nombre de pays ont commencé à collecter effectivement des données sur les centres d'accès public à l'Internet (CAPI) tel que défini dans le questionnaire (voir la figure 2). Lorsqu'ils existen, les initiatives et projets nationaux de suivi de l'accès communautaire sont souvent dictés par des conditions géographiques et socioéconomiques précises et sont rarement comparables au plan international.

 

Figure 2 — Comment définir des installations d'accès communautaire: CAPI et CCN

Un centre d'accès public à l'Internet (CAPI) est un lieu, un centre d'enseignement où le public peut avoir accès à l'Internet en permanence ou non. Se rangent dans cette catégorie les centres communautaires numériques (CCN), les cybercafés, les bibliothèques, les centres d'enseignement et autres établissements analogues. Tous devraient disposer au moins d'un ordinateur public d'accès à l'Internet. S'il est très utile de classer les centres par type, il est utile aussi de distinguer les établissements privés des centres publics.

 

Un centre communautaire numérique (CCN) est un lieu où le public peut accéder aux services de l'Internet à partir d'installations terminales mises à sa disposition. Il s'inscrit dans le cadre public de l'accès universel. Il devrait offrir un accès équitable, universel et bon marché. Pour qu'un CAPI soit considéré comme un CCN il doit:

  • Etre équipé au moins d'un ordinateur et d'une imprimante.

  • Disposer d'une connexion à un fournisseur de services Internet d'un débit d'au moins 64 kbit/s, et mettre à la disposition des usagers une largeur de bande acceptable.

  • Pourvoir à la prise en charge et à la maintenance.

  • Etre ouvert au moins 20 heures par semaine.

D'autres CAPI, comme les cybercafés ou autres centres d'enseignement, peuvent être classés comme CCN, selon les conditions auxquelles ils satisfont.

 

Comment mesurer l'accès communautaire?

Pour mesurer l'accès communautaire on peut procéder de plusieurs façons, par exemple en incluant une question spécifique dans un sondage auprès des utilisateurs de l'Internet, ce qui permet de recueillir des renseignements fondamentaux sur le nombre/ou le pourcentage de personnes utilisant les installations Internet publiques. Certains pays, comme ceux de l'Union européenne, ont commencé à collecter des données sur le nombre de points d'accès public à l'Internet. Cependant, un inconvénient majeur de cet indicateur est qu'il ne donne pas la distribution des installations, et il ne constitue pas une base pour une valeur recommandée qui serait fonction de l'utilité des centres d'accès public à l'Internet (qui à son tour dépendrait du niveau de propriété des TIC). Aussi a-t-il été décidé de se pencher plutôt sur le nombre d'agglomérations (villages/bourgs/villes) disposant d'installations d'accès public à l'Internet.

Définir l'ensemble des indicateurs de l'accès communautaire, exposés dans le tableau 1, pourrait aider les pays à choisir ceux qui leur seront utiles, soit pour réaliser des sondages auprès des utilisateurs de l'Internet, soit pour collecter des données administratives auprès des centres d'accès public à l'Internet. La liste des indicateurs en question sert non seulement à aider l'UIT à collecter des données, mais aussi à indiquer clairement aux régulateurs, aux ministères et aux offices de la statistique des différents pays le type de données sur lequel doit porter la collecte.

Pour l'heure, un important objectif est de comprendre combien de villages de bourgs ou de villes se sont dotés au niveau national d'installations d'accès public à ¬l'Internet et d'établir le pourcentage de la population ainsi desservie. La liste souligne la nécessité de faire une distinction entre les CAPI (terme générique utilisé pour désigner n'importe quelle installation publique offrant un accès à l'Internet) et les centres communautaires numériques (CCN), qui doivent satisfaire à certaines conditions (permettre un accès bon marché par exemple) et qui sont normalement subventionnés ou gérés par l'Etat.
 

Tableau 1 — Indicateurs servant à mesurer l'ampleur et le potentiel des centres d'accès public à l'Internet (CAPI)

 

Indicateur

Remarque

 

Nombre d'agglomérations équipées de CAPI

Le terme “agglomérations” désigne les villages, bourgs et villes d'un pays.

 

Pourcentage de la population ayant accès à un CAPI

Ces indicateurs permettent de mesurer le nombre d'habitants bénéficiant d'une couverture par un CAPI par rapport à la population totale du pays. On considère que lorsqu'un village dispose d'au moins un CAPI, ce sont tous ses habitants qui sont “connectés”.

 

Population des utilisateurs potentiels de CCN

Un utilisateur potentiel de CCN est toute personne de plus de six ans.

 

Population cible pour des services de CCN

La population cible désigne la population potentielle (voir ci-dessus) moins le nombre des utilisateurs de l'Internet n'appartenant pas à la communauté (c'est-à-dire des personnes ayant un accès à l'Internet à partir d'un point autre qu'un CAPI, par exemple leur domicile).

 

Nombre total de CCN

 

 

Nombre total d'autres CAPI

 

 

Nombre total d'ordinateurs dans les CCN

 

 

Nombre moyen d'ordinateurs par CCN

 

 

Nombre d'utilisateurs par type de CAPI (CCN, autres CAPI)

 

 

Pourcentage d'utilisation effective du CCN

Pour calculer ce pourcentage, les pays doivent diviser le nombre d'utilisateurs effectifs de CCN par la population cible pour les services de CCN. On définit un utilisateur comme une personne qui accède à l'Internet au moins une fois par mois.

 

Taux d'utilisation moyen des CCN

Pour calculer ce taux, les pays doivent diviser la durée totale d'utilisation des CCN par la durée totale de disponibilité des CCN.

 

Source: Tiré de la recommandation formulée par l'Atelier mondial sur les indicateurs d'accès communautaire aux TIC, Mexico, Mexique, novembre 2004 (voir sous www.itu.int/ITU‑D/ict/mexico04/).

 

 

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Mis à jour le 2005-11-02