Le Secrétaire général de l'UIT, M. Utsumi, se
félicite des résultats obtenus,
mais appelle à redoubler d'efforts: "Nous n'avons pas le droit à l'échec"
Genève, le 30 septembre 2005 - La troisième réunion du
Comité de préparation (PrepCom-3) de la phase de Tunis du Sommet mondial sur la
société de l'information (SMSI) s'est achevée cette nuit, à 21 heures, après
deux semaines de séances de jour et de séances de nuit épuisantes, qui ont
abouti à un accord sur de larges parties du document du Sommet, dont certaines
représentent une évolution importante de l'approche qui est celle de la
communauté internationale en ce qui concerne la gouvernance de l'Internet. Par
contre, les progrès quant à un certain nombre de questions controversées ont
finalement été décevants.
Alors qu'il ne reste que six semaines avant l'ouverture du
Sommet à Tunis, M. Yoshio Utsumi, Secrétaire général de l'UIT et Secrétaire
général du SMSI, a exhorté les délégués à s'employer de tout coeur à parvenir à
des solutions consensuelles propres à garantir un document final crédible qui
servira d'instrument efficace pour promouvoir le développement des TIC et
l'accès à ces technologies dans le monde entier.
S'exprimant après la clôture de la dernière séance plénière du
PrepCom-3, M. Utsumi a reconnu le dur travail accompli par les délégués, mais il
a ajouté que les efforts devaient encore se poursuivre.
"Au cours de ces deux dernières semaines, nous avons observé
une immense volonté politique d'élaborer un texte qui ait du sens et qui serve
de base solide à la société de l'information de demain", a déclaré le Secrétaire
général.
"Il est vrai que certaines questions n'ont pas encore été
réglées, mais cela témoigne du refus des délégués de transiger sur les principes
qui sont, à leurs yeux, essentiels pour promouvoir un accès aux TIC. Un message
fort, tel est le résultat auquel tous les délégués aspirent pour ce Sommet - et
nous devons donc tous continuer à travailler sans relâche pour y parvenir. Si
nous voulons édifier une société de l'information juste et équitable, alors ce
Sommet n'a pas le droit à l'échec."
Nouvelle série de réunions prévue
En l'absence d'un accord sur certaines sections, peu nombreuses mais
controversées, du document final du Sommet, les délégués se rassembleront de
nouveau à Genève avant la phase de Tunis pour s'efforcer de résoudre certains
points épineux, notamment les dispositions relatives à la mise en oeuvre et au
suivi du Plan d'action du SMSI et également la formulation du "document
politique" qui expose les engagements politiques des Etats Membres participants.
Conformément aux procédures officielles, le PrepCom-3 sera
suspendu et un Groupe de négociation intersessions à participation non limitée
sera créé et placé sous la présidence de S. E. l'Ambassadeur Janis Karklins,
Président du PrepCom pour la phase de Tunis. Ce Groupe aura pour mandat de
négocier les chapitres sur la mise en oeuvre (Chapitre 1), les mécanismes de
financement (Chapitre 2) et le suivi (Chapitre 4). Il sera également chargé de
finaliser la partie politique du document.
Le Chapitre 3 sur la gouvernance de l'Internet sera examiné par
le PrepCom-3 lorsqu'il reprendra ses débats à Tunis immédiatement avant le
Sommet.
Le PrepCom-3 a décidé que le Groupe de négociation du Sommet
tiendra deux séances de deux ou trois jours à Genève en octobre pour conclure
les négociations: la première séance sera consacrée à la finalisation du
document politique et à l'adoption des éléments du Chapitre sur les mécanismes
de financement restés en souffrance et la seconde à la recherche d'un accord sur
les questions non encore résolues des Chapitres 1 et 4.
Le PrepCom-3 a décidé de charger le Bureau du SMSI ou le Comité
de direction de décider des lieu, date et modalités de la reprise des travaux du
PrepCom. Il a également décidé de scinder en deux le texte auquel aboutira le
Sommet, à savoir un document politique et un document opérationnel.
Gouvernance de l'Internet: une percée
Le débat du PrepCom-3 sur la gouvernance de l'Internet a été centré sur le
rapport du Groupe de travail multipartenaire sur la gouvernance de l'Internet (GTGI),
créé à l'issue de la phase de Genève du SMSI et chargé d'étudier des
propositions sur la gouvernance future de l'Internet et de faire des
propositions en la matière. Le rapport final du groupe, publié à Genève le 18
juillet, et assorti des observations de toutes les parties prenantes, a été une
source d'inspiration pour les débats de ces deux semaines.
Dominé au début par des positions fortement polarisées, le
PrepCom-3 a commencé lentement, puis a considérablement accéléré son rythme au
cours de la seconde semaine après la présentation d'un projet de document par le
Président. Les délégués se sont alors attelés à la tâche: il s'agissait de
conclure un accord et d'élaborer un nouveau texte sur une grande diversité de
questions — spam, cybercriminalité, coûts d'interconnexion, et surtout,
l'élément capital, la gestion des ressources Internet essentielles comme les
systèmes de noms de domaine et les systèmes d'adressage IP.
De nombreuses délégations du monde en développement ont affirmé
avec force qu'il était urgent de mettre en place de nouveaux mécanismes de
gestion et de contrôle afin de mieux refléter la nature mondiale de l'Internet,
mais d'autres délégations avec les Etats Unis à leur tête ont constitué un front
relativement uni favorable dans l'ensemble au maintien du statu quo.
La situation a toutefois changé deux jours avant la fin du
PrepCom, lorsque la délégation du Royaume Uni, prenant la parole au nom de
l'Union européenne, a présenté une nouvelle proposition qui s'écartait
sensiblement de sa position initiale.
La proposition décrivait un nouveau cadre de coopération
internationale prévoyant la création d'un nouveau forum multipartenaire qui
serait chargé de définir les politiques générales et, élément extrêmement
important, l'intervention des Etats au niveau international dans l'attribution
des blocs d'adresses IP et dans l'élaboration des procédures de modification du
fichier de la zone racine afin de pouvoir disposer de nouveaux noms de domaine
de premier niveau et modifier les gestionnaires de noms de domaine de premier
niveau correspondant à des codes de pays (ccTLD).
D'autres pays ont ajouté leurs suggestions. PrepCom-3 a décidé
que neuf propositions reçues de la part des gouvernements seraient transmises
avec le document "Food-for-thought" (voir
www.itu.int/wsis/docs2/pc3/working/dt15.html
- document en anglais seulement) du Président Masood Khan concernant la section
cinq du chapitre trois (voir
www.itu.int/wsis/newsroom/2/PC3/proposals-ig.html - document en anglais
seulement) à la réunion devant se tenir immédiatement avant le Sommet à Tunis.
Mise en oeuvre et suivi
Les autres points clés de l'ordre du jour du PrepCom-3 étaient la finalisation
des arrangements prévus pour le financement des engagements pris dans le cadre
du Plan d'action du SMSI et la définition de mécanismes futurs pour la mise en
oeuvre du Plan d'action et le suivi des résultats du Sommet.
Après l'adoption du Plan par 175 pays pendant la phase de
Genève du Sommet, des mesures claires fixant les responsabilités en ce qui
concerne la mise en oeuvre et le suivi des objectifs du Plan d'action sont
considérées comme essentielles, non seulement pour assurer le succès de la phase
de Tunis mais aussi pour faire en sorte que les buts visés soient atteints.
Conformément aux propositions soumises au PrepCom-3, de nombreuses délégations
souscrivent à une approche multipartenaire de la coordination faisant intervenir
une ou plusieurs des principales institutions spécialisées des Nations Unies,
qui chacune aurait la responsabilité d'une grande orientation du Plan d'action
en fonction de son domaine de compétence spécifique. D'autres délégations
préféreraient que le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies soit
chargé de gérer le processus de coordination.
Les négociations achoppent encore sur la question de savoir
quel sera le rôle des différentes institutions spécialisées, dont l'UIT, dans
les activités continues du SMSI. Les mécanismes d'établissement de rapports et
la relation entre les mécanismes de suivi du SMSI et la procédure d'examen de la
mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire des Nations Unies posaient aussi
problème pour certaines délégations.
Mécanismes de financement des TIC
La question des stratégies de financement efficaces propres à promouvoir le
développement des technologies de l'information et de la communication (TIC)
dans des régions mal desservies du monde a été soulevée pendant la phase de
Genève du SMSI. En l'absence d'un consensus sur la meilleure manière de régler
le problème, les participants à la première phase du SMSI ont chargé le
Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Kofi Annan, de créer
un Groupe d'action sur les mécanismes de financement (GAMF).
Le rapport final du Groupe, présenté au PrepCom-2, a servi de
base de discussion. Le PrepCom-2 a approuvé le texte du Chapitre 2 dans ses
grandes lignes, un petit nombre de paragraphes seulement restant à être avalisés
par le PrepCom-3.
Reconnaissant le rôle fondamental qui est celui du secteur
privé, le texte déjà approuvé par le PrepCom 2 appuie le ciblage des ressources
financières selon un certain nombre d'orientations:
-
Programmes de renforcement des capacités en TIC
-
Infrastructure dorsale régionale et points d'échange
Internet
-
Assistance aux pays les moins avancés et aux petits Etats
insulaires en développement, afin d'abaisser les coûts de transaction en ce
qui concerne l'accès à l'appui fourni par les donateurs internationaux
-
Intégration des TIC dans la mise en oeuvre des stratégies
de lutte contre la pauvreté, en particulier en ce qui concerne les soins de
santé, l'éducation, l'agriculture et l'environnement
-
Financement des petites, moyennes et micro-entreprises (PMME)
-
Promotion des réalisations locales de moyens TIC dans les
pays en développement
-
Réforme de la réglementation dans le secteur des TIC
-
Au niveau des collectivités et des communautés, initiatives
locales permettant la prestation de services TIC
-
Par ailleurs, les participants ont souligné l'importance
d'une coordination intersectorielle entre toutes les parties prenantes du
secteur public et du secteur privé.
Aucun obstacle majeur n'empêchait l'obtention d'un consensus,
mais faute de temps, le PrepCom-3 n'a pas finalisé le Chapitre 2.
Engagements politiques
Pour le reste, le volet politique du document de Tunis s'est avéré plus
difficile à négocier que prévu.
Le désaccord concernait surtout la question de savoir s'il y
avait lieu de maintenir sans modification, ou de renforcer à Tunis, le texte
originel de la Déclaration de Genève, puisque le premier PrepCom avait décidé de
ne pas revenir sur ce qui avait été adopté à Genève.
Autres questions chaudement débattues, celles des logiciels à
source ouverte et propriétaires, de la liberté d'accès à l'information et du
traitement des contenus préjudiciables, l'importance des droits de l'homme et
des libertés fondamentales pour la société de l'information, la libéralisation
des échanges commerciaux et l'allègement de la dette pour réduire la fracture
numérique, enfin le rôle des gouvernements dans le domaine de la réglementation.
Alors que se terminait le PrepCom-3, comme il n'y avait
toujours pas de consensus sur environ 50% du texte, il a été décidé que le
document serait repris par le groupe de négociation.
Sous-Comité A
Gouvernance de l'Internet
Président: S. E. M. l'Ambassadeur Massood Khan (Pakistan)
Résultat du PrepCom-3: Texte du Chapitre 3 (www.itu.int/wsis/docs2/pc3/working/dt10rev4.html
) et propositions (https://www.itu.int/net/wsis/newsroom/2/PC3/proposals-ig.html).
Documents en anglais seulement.
Principaux résultats pendant le PrepCom-3:
-
Sans éléments de texte préalables, environ 80% du chapitre
a été rédigé et adopté.
-
Consensus historique sur la nécessité d'une approche
internationale coordonnée pour les aspects suivants: spam, commerce
électronique, cybercriminalité, taxes de connectivité Internet
internationale, multilinguisme et renforcement des capacités TIC, autant de
domaines dans lesquels il n'existe pas encore de traités internationaux.
Principales questions restant à négocier d'ici au Sommet
-
Gestion des ressources Internet essentielles (noms et
adresses IP, système du fichier de la zone racine).
-
Fonction de gouvernance.
-
Projet de création d'un forum.
Sous-Comité B
Mise en oeuvre, mécanismes de financement, suivi et document politique
Présidente: Mme Lyndall Shope-Mafole (République sudafricaine)
Résultat du PrepCom-3: Texte des Chapitres 1 et 4 (www.itu.int/wsis/docs2/pc3/working/dt9rev2.html)
et Chapitre 2 (www.itu.int/wsis/docs2/pc3/working/dt16-fr.pdf).
Documents en anglais seulement
Au programme à Tunis
Outre les sessions plénières du Sommet, un certain nombre de tables rondes et de
panels de haut niveau, une exposition et des points presse sont planifiés pour
les trois journées du SMSI (16-18 novembre). Cette structure innovante fera
ressortir le rôle du secteur privé et de la société civile dans l'édification de
la nouvelle société de l'information en offrant aux chefs d'Etat et de
gouvernement la possibilité de prendre part à un débat public sur l'avenir de la
société de l'information avec les grands noms du secteur privé et de la société
civile.
De surcroît, plus de 230 activités parallèles sont planifiées
par des organisations de la société civile, des entités du secteur privé et des
délégations nationales, notamment des débats et des exposés sur une large gamme
de questions se rapportant directement à l'ordre du jour du Sommet.
PrepCom-3: les participants
Cette réunion de deux semaines a rassemblé 1 925 participants:
-
1 047 délégués représentant 152 gouvernements et la
Communauté européenne;
-
635 participants représentant 200 ONG ou entités de la
société civile;
-
152 participants de 54 entités représentant des
organisations internationales;
-
73 participants de 36 entités du secteur privé;
-
18 participants représentant six entités bénéficiant d'une
invitation permanente auprès de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Pour un résumé complet des débats du PrepCom-3, se reporter aux
Faits saillants à
www.itu.int/wsis/newsroom/2/pc3/index-fr.html#hl
Pour en savoir plus, veuillez vous mettre en rapport avec:
Mme Sarah Parkes
Chef, Relations avec les médias
Union internationale des télécommunications
Tél: +41 22 730 6135
Courriel:
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