Les observateurs préconisent
cyberstratégies, durabilité et audace
Les orateurs représentant
le milieu des entreprises, les organisations internationales, les médias et les
groupes écologistes ont ouvert le débat aujourd'hui en apportant matière à réflexion
sur ce qu'ils considèrent comme les éléments qu'il est essentiel de reprendre
dans le projet de Plan d'action. Ils ont entre autres mis en exergue le besoin
de cyberstratégies nationales ou de stratégies TIC. En cela ils reprenaient
des observations similaires déjà entendues au cours des discussions du groupe
de travail gouvernemental. Comme l'a fait remarquer un orateur, les cyberstratégies
au niveau national sont à même de prendre en compte et de respecter la
diversité culturelle tout en créant un cadre favorable à l'expansion des
services et à la coopération internationale.
Si l'on considère les
stratégies comme un côté de la médaille du développement des TIC, les
technologies représentent l'autre, a fait valoir l'orateur suivant. "Le
système large bande est la solution pour un accès permanent d'un prix
abordable et peut permettre de réaliser des économies d'échelle qui fassent
baisser les coûts", a fait observer un représentant de l'Organisation
internationale de télécommunications par satellite. Préconisant de
l'"audace", il a souligné que "il est paradoxal que les
personnes les plus démunies dans le monde soient les habitants des petites
zones rurales, reculées, enclavées, insulaires et pauvres".
Au moment de décider des
stratégies et des technologies à appliquer en vue d'un développement durable,
il faut tenir compte des avantages et des inconvénients que présentent les TIC
au plan écologique, a déclaré un porte‑parole chargé des questions
environnementales. Par exemple, a-t-il dit, "l'élimination des déchets
technologiques peut constituer un risque pour l'environnement alors que les téléconférences
et le télétravail présentent des avantages en contribuant à réduire la
pollution environnementale causée par les automobiles et les avions".
D'autres traités internationaux tels que celui du Sommet de Johannesburg, la
Convention de Bâle et le Protocole de Kyoto méritent vraiment d'être évoqués,
selon lui, car ils encouragent les Etats à prendre des mesures responsables.
Fin des travaux du
groupe de travail sur les projets de document, destinés au SMSI
Le groupe de travail, lors
de sa dernière réunion, a continué d'examiner l'avant-projet de Plan d'action
contenu dans le Document DT/3. Ce document contient moins de contributions
et n'a pas pu être examiné aussi longtemps que l'avant-projet de Déclaration
(Document DT/2), a expliqué le Président. Néanmoins, la plupart des
intervenants ont considéré qu'il s'agissait d'un document pouvant servir de
base aux travaux menés actuellement sur le projet de Plan d'action.
Les observations déjà
formulées lors de la précédente réunion du groupe ont été reprises,
l'accord général étant que le document devrait être concis et devrait
contenir des propositions d'action concrètes. De nombreux délégués ont à
nouveau souligné le besoin de définir des points de référence clairs et de
fixer des échéances qui tiennent compte des difficultés que les pays en développement
sont susceptibles de rencontrer pour les respecter. Mais le sentiment général
était que l'on pouvait escompter des résultats concrets entre 2003 et 2005,
deuxième phase du SMSI.
Une série d'observations
générales formulées par les délégués a amené à soulever les délicates
questions de l'équilibre des contributions et du subtil contrepoids entre
droits et obligations. Les délégués ont également été nombreux à
souligner de nouveau qu'il fallait instaurer une "culture mondiale de la
cybersécurité" avec l'aide d'un organe intergouvernemental multilatéral
et démocratique qui supervise la gouvernance d'Internet.
La Présidente a précisé
que dans son état actuel, le document ne constituait pas encore un projet de
Plan d'action. "Nous avons encore beaucoup de travail devant nous d'ici la
troisième réunion du Comité préparatoire" a-t-elle fait valoir. En
remerciant le groupe de travail pour la discipline dont il a fait preuve, elle a
déclaré: "Ma collaboration avec vous m'a valu quelques nuits d'insomnie.
Mais comme vous le savez, une mère qui passe des nuits sans sommeil au chevet
d'un bébé trouve que la joie qu'elle en retire justifie tout. De même, cela
était un véritable plaisir que de travailler avec vous, merci beaucoup".
Les résultats du travail
du groupe consistent en un avant-projet de Déclaration et de Plan d'action et
en documents d'information résumant les contributions écrites et orales reçues
à ce jour. Le groupe a recommandé au Sous-Comité 2 de faire distribuer
aux administrations, après la deuxième réunion du Comité de préparation,
des versions révisées de ces documents et de les afficher sur le site web du
SMSI dans un délai de trois semaines.
Le Sous-Comité 2 hésite
sur des questions de procédure
Le statut des représentants
de la société civile, de ceux du secteur privé et des observateurs des ONG a
une nouvelle fois été au coeur des débats, ce qui d'après certains délégués,
nous ramenait en arrière au temps de la PrepCom-1. Tandis que les représentants
des gouvernements s'accordaient indéniablement à dire que les contributions
des groupes d'observateurs s'avéraient très précieuses pour aider à
atteindre les objectifs du Sommet, les considérations pratiques ont posé des
problèmes difficiles à surmonter. Donner suite aux recommandations du groupe
de travail du Sous-Comité 2 visant à intégrer ces contributions dans les
documents de travail révisés risquerait en effet de constituer une violation
du Règlement intérieur. Le coeur du problème est manifestement de savoir si
les contributions des observateurs, qui ne sont pas autorisés à intervenir
dans les négociations, pourraient être incluses dans un tel texte, à égalité
avec les contributions des gouvernements.
Ainsi que l'a dit un délégué,
"Nous sommes en plein dilemme". Conscient de l'importance de la
contribution de la société civile et du secteur privé, il a confirmé que
"une société de l'information dans laquelle ceux qui sont les promoteurs
de la technologie ne pourraient pas faire entendre leur voix n'aurait plus guère
d'utilité", mais il fallait par ailleurs trouver le moyen de veiller à ce
que "les normes de négociation établies ne soient pas remises en
cause".
D'autres ont craint que la
"mission" du Sommet, qui a pour objet de prendre en compte globalement
des thèmes intéressant l'ensemble de la société, puisse être compromise
pour une question de procédure. Ainsi que l'a dit M. Samassékou, Président du
Comité de préparation, tout l'enjeu est "de parvenir à reconsidérer nos
pratiques habituelles dans le contexte d'un environnement nouveau et en perpétuelle
évolution". Selon d'autres avis, élargir le débat ne peut qu'enrichir
les échanges d'idées.
Une discussion prolongée
s'en est suivie pour déterminer si les contributions des observateurs devaient
faire l'objet d'un seul document, d'un document distinct ou d'une annexe. Une déléguée
s'est à ce propos demandé si "l'assemblée ne se noyait pas dans un verre
d'eau". Elle a fait valoir que la réunion était loin de parvenir à un
accord contraignant ou ayant valeur d'engagement. Les résultats de la réunion
PrepCom ont été replacés dans une perspective plus optimiste et il a été
rappelé à cet égard que deux documents de travail ont pu être rédigés à
partir de zéro.
La question a été
provisoirement résolue par l'insertion de crochets dans deux paragraphes du
projet de rapport du Sous-Comité 2 à la plénière, dans l'attente de
nouvelles discussions.
Voici l’edition finale
des faits saillants de la deuxième
réunion du Comité de préparation du SMSI.
Le communiqué de presse final sera distribué et mis sur le web aussi tôt
que possible.
Les faits saillants ont été produits par:
Gary Fowlie
Joanna Goodrick
Lucy MacDermot
Melissa Arditto
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