Annonce des dates de 2005 retenues pour le SMSI en Tunisie
Le Président
du Comité de préparation du SMSI, M. Adama Samassékou, a ouvert la première
séance plénière de la deuxième semaine en demandant à tous les délégués
de continuer de centrer leur attention sur l'objectif commun qui est de mettre
au point un projet de déclaration de principes et un Plan d'action. Il espérait
que les participants continueraient "d'être animés dans les jours à
venir par un esprit d'engagement et de détermination" et notait que chaque
fois que le navire "semble sur le point de chavirer, nous faisons tout
notre possible pour le remettre d'aplomb. Mais, malgré les difficultés que
nous rencontrons, nous pouvons garder la tête froide: nous avons les moyens de
réussir".
Les
participants ont vu leur attention brièvement détournée de la première phase
du Sommet par l'annonce de l’ Ambassadeur de Tunisie des dates de la deuxième
phase du SMSI qui se déroulera du 16 au 18 novembre 2005 à Tunis. "Complémentarité,
interdépendance et synergie" ont été les mots utilisés par le délégué
de la Tunisie pour décrire la future collaboration entre les pays hôtes, la
Suisse et la Tunisie. Les délégations des deux pays se sont rencontrées à
Tunis les 13 et 14 février 2003, a t-il indiqué, et à cette occasion elles
ont donné un caractère officiel à leur volonté de collaborer avec le Secrétaire
général de l'UIT et le Président du PrepCom pendant 2005.
En
s'appuyant sur la déclaration de principes et le Plan d'action mis au point
pendant la première phase, on s'attachera au cours de la deuxième phase à élaborer
un instrument ou une charte ainsi qu'un Plan d'action régional pour le SMSI.
Un Groupe de travail chargé de "sortir de
l'impasse"
Le Président
du Sous-Comité 2 a ouvert la réunion par un résumé des résultats des
discussions tenues le vendredi après-midi et des réunions ultérieures du
Bureau du PrepCom. Après avoir décidé de s'appuyer sur le document de
compilation préparé par le secrétariat du SMSI et sur le document sur l'ébauche
de structure établi par le petit groupe créé à cet effet.
Afin
d'accélérer les travaux du Sous-Comité, il a été décidé de créer un
Groupe de travail, ouvert à tous les gouvernements, qui aurait pour mandat de rédiger
le texte du projet de déclaration et de Plan d'action fondé sur le nouveau
document de compilation (WSIS/PC-2/DT/1(Rév.2)). Il sera également tenu compte
des déclarations régionales et du document officieux du Président.
Un deuxième
groupe, composé d'observateurs, se réunira parallèlement au Groupe de travail
et tiendra le Sous-Comité 2 informé à intervalles réguliers. Le Groupe de
travail, présidé par Lyndall Shope-Mafole (République sudafricaine)
soumettra au début de chaque journée, au Sous‑Comité 2, un bref
rapport d'activité qui sera suivi d'un intervalle de trente minutes consacré
aux commentaires formulés par les représentants du groupe d'observateurs.
Le
Groupe de travail s'attellera à l'élaboration du Plan d'action une fois qu'il
aura achevé son travail sur le projet de déclaration. Ce passage d'une activité
à l'autre est provisoirement prévu pour le mercredi matin. Le rapport du
Sous-Comité 2 sur la déclaration de principes et le Plan d'action devrait être
présenté à la plénière le vendredi après-midi.
La réflexion prospective et les principes commencent à prendre forme
Le
Groupe de travail qui a reçu un flux de contributions des délégations, a mené
à bien sa première séance sur la teneur du projet de déclaration en se
fondant sur le document de compilation. Un grand nombre de commentaires ont été
entendu, à l'occasion desquels les délégations ont proposé de nouveaux
ajouts et de nouvelles modifications à apporter au document. En particulier,
bon nombre de pays ont souligné la dimension humaine à retenir: l'individu
doit rester au coeur de la société de l'information et les TIC doivent être
au service du bien-être de l'homme. Dans le même ordre d'idées, plusieurs délégués
ont demandé que la déclaration soit un document facilement accessible
utilisant un vocabulaire de tous les jours compréhensible pour tous y compris
les enfants des écoles.
La
liberté de l'information semble être une préoccupation générale même si
une délégation a souligné que cette liberté de l'information devrait être
contrebalancée par des garanties contre les atteintes à la dignité humaine
"telles que la pornographie infantile" d'où le besoin d'inclure dans
le projet de déclaration les principes consacrés dans la Déclaration
universelle des droits de l'homme des Nations Unies.
D'autres
délégations, préoccupées par la pauvreté, ont souligné le besoin d'évoquer
spécifiquement la lutte contre la pauvreté et la création des richesses. On a
également préconisé de favoriser une initiative en faveur de la société de
l'information africaine ainsi que l'utilisation de normes et de logiciels libres
d'accès.
Ces
contributions et d'autres ont alimenté ce qui constituera une nouvelle version
du document de compilation que le secrétariat préparera, afin que le Groupe
puisse fonder ses travaux sur un texte concret lors des discussions à venir.
Les "fabricants" d'information dans la société de l'information
Le SMSI
sera le premier sommet des Nations Unies à reconnaître le rôle complet que
les médias jouent dans le développement de la société de l'information. Nik
Gowing, journaliste de réputation internationale et spécialiste des nouvelles
de BBC World, a mis en lumière la nature de ce rôle. Il a donné un certain
nombre d'exemples tels que les événements du 11 septembre 2001 qui montrent
comment des citoyens moyens, équipés seulement d'instruments de collecte de
l'information rudimentaires tels que des enregistreurs vidéo ou audio, étaient
devenus des "fabricants d'information" en fournissant au monde
quelques-unes des images les plus directes et pénétrantes qu'ait connues notre
société de l'information. Toutefois, il a lancé une mise en garde en
soulignant que les progrès technologiques ont également rendu plus faciles les
distorsions de l'information et même s'il est vrai que les nouvelles
constituent le premier moyen de créer des archives historiques, à long terme,
c'est l'évaluation de la crédibilité de cette information qui sera peut-être
le défi le plus difficile à relever pour nous tous dans la société de
l'information.
Gowing a
reconnu l'existence de l'"effet CNN" - qui fait que les images de télévision
ont un effet direct sur la politique gouvernementale - mais a relevé que c'est
essentiellement dans les domaines où les gouvernements n'avaient pas de
politique claire que cet impact était le plus marqué et le plus important. Il
a cité la question de la "maladie de la fièvre aphteuse" au
Royaume-Uni comme un exemple où l'"effet CNN" a eu un effet direct
positif sur le traitement par le gouvernement tant de la crise que du problème.
La société de l'information en priorité
Abdul
Wahid, Assistant Directeur général pour les communications et l'information à
l'UNESCO, a constaté que le SMSI était déjà entré dans l'histoire. C'est en
effet la première fois que l'ensemble des Unions de radiodiffusion ont convenu
que "la société de l'information doit être fondée sur les principes
consacrés par la Déclaration universelle des droits de l'homme, et en
particulier son Article 19 sur le droit fondamental à la liberté
d'expression". Cette contribution citait les objectifs suivants:
- La
technologie des communications n'est pas une fin en soi, mais plutôt un
support pour la fourniture d'informations et un vecteur de contenu.
- La
liberté d'expression, la liberté et le pluralisme des médias et la
diversité culturelle doivent être respectés et encouragés.
- Les
médias électroniques ont un rôle essentiel à jouer dans la société de
l'information.
- La
télévision et la radio sont d'une importance capitale pour assurer la
cohésion de la société et le développement social dans le monde du tout-numérique.
- L'information
doit rester accessible à tous et être financièrement abordable.
Renforcer la participation de la société civile
Dans le
cadre de l'atelier "Société civile et SMSI" des voix se sont
élevées pour demander une plus grande participation de la société civile aux
travaux du SMSI. Comme l'a fait remarquer Y.J. Park, de la Domain Name
Supporting Organization (DNSO), "Si nous voulons régler les problèmes
concrets (de la société de l'information), nous devons nous assurer que la
société civile a des chances égales de participer aux travaux du Sommet au même
titre que les gouvernements et le secteur privé".
La nécessité
d'une plus large participation se fait déjà sentir, selon Hans Klein, membre
de l'organisation Computer Professionals for Social Responsibility (CPSR), qui
s'est déclaré impressionné par les efforts consentis par le secrétariat du
SMSI pour donner aux associations de la société civile les moyens de se faire
entendre. Il a reconnu à leur juste valeur les mesures prises par le Secrétariat
pour créer un Bureau de la société civile afin de permettre aux différentes
opinions de s'exprimer plus facilement et de manière plus organisée. "La
société civile a là une occasion exceptionnelle de faire entendre sa voix
plus efficacement".
Néanmoins,
Izumi Aizu, de Glocom Tokyo, ONG japonaise qui a participé à l'élaboration de
la déclaration de Tokyo, a fait remarquer que les ONG n'avaient que peu
participé à la rédaction effective de ce document. Il a appelé la communauté
des ONG à renforcer sa légitimité en élargissant son engagement aux côtés
des autres partenaires. "Lors de la réunion du Comité préparatoire pour
la région Asie-pacifique, les ONG discutaient entre elles, sans échanger leurs
idées, ni avec les représentants des pouvoirs publics, ni avec ceux du secteur
privé".
Renforcer la participation des cybercommunautés
De
l'avis des participants aux travaux d'un atelier sur le renforcement des
cybercommunautés, les communautés locales doivent jouer un rôle plus
important dans l'édification de la société de l'information. Même s'il n'est
pas simple de définir ce qu'est une cybercommunauté, puisqu'elle comprend
aussi bien les autorités régionales et locales que des organisations non
gouvernementales, les participants ont convenu que ces réseaux de
cybercommunautés jouent un rôle de plus en plus important pour prévoir ce que
seront les TIC de demain. Ces réseaux occupent une position idéale pour
collaborer étroitement avec tous les partenaires de la société de
l'information - qu'ils soient gouvernementaux ou non gouvernementaux, représentent
le secteur public ou le secteur privé - et pour mettre à la portée de tous
les avantages des TIC.
Exemple
de l'importance croissante des autorités locales: certaines villes sont
devenues de véritables laboratoires des utilisations novatrices des réseaux électroniques,
ce qui encourage de nouvelles formes de développement durable et de
participation démocratique. Plusieurs participants ont fait remarquer le rôle
essentiel joué par les villes dans la mise en valeur du développement humain
et la revitalisation de la démocratie dans le contexte de la société de
l'information. Ainsi, la ville de Lyon, en France, accueillera le premier Sommet
mondial sur les villes et les autorités locales et la société de
l'information, qui aura lieu juste avant la tenue du SMSI. Cette réunion, qui
se tiendra les 4 et 5 décembre, s'intitule "Démocratiser la société de
l'information: innovations et stratégies pour l'action". La manifestation,
co-organisée par les villes de Lyon et de Genève, développera ce thème grâce
à la collaboration des villes et des autorités locales, avant sa présentation
au SMSI.
Bilan des tables rondes
Les
rapports des modérateurs des huit tables rondes organisées durant la première
semaine de la réunion seront publiés sur le site web du SMSI (www.itu.int/wsis)
et seront inclus dans le rapport final de la réunion PrepCom-2.
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