LE SOMMET MONDIAL SUR LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION
TERMINE SON DÉBAT GÉNÉRAL
Les intervenants réaffirment l’importance des accords
de partenariats multisectoriels et de l’aide internationale
pour le développement des TIC
Le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) a terminé
aujourd’hui son débat général en entendant 52 orateurs qui se sont notamment
exprimés sur l’incidence des technologies de l’information et de la
communication sur le développement, l’importance de la coopération
internationale pour la promotion de ces technologies, les partenariats entre les
secteurs privé et public et la sécurité sur l’Internet.
Plusieurs intervenants ont reconnu une influence générale positive de
l’implantation et de l’accès aux technologies de l’information et de la
communication (TIC) sur l’augmentation du niveau de vie. Les conditions
d’application des TIC rencontrent toutefois de nombreux obstacles et le Ministre
des communications du Mexique a posé le constat qu’après 13 années de
privatisations et d’ouverture des services locaux à la concurrence, en obéissant
aux lois du marché, les réseaux ne se sont pas développés automatiquement dans
les zones les plus marginalisées de son pays. C’est pourquoi les gouvernements
doivent prendre des mesures afin de concrétiser la mise en place
d’infrastructures dans les zones les plus défavorisées. Car, sans
infrastructure, les forces du marché ne pourront desservir ces zones et
populations locales. La Ministre du commerce de la Barbade a déploré de son côté
que les politiques commerciales des grands fabricants et les obstacles
administratifs posés par les États du Nord constituent des freins à la politique
nationale de certains pays moins favorisés.
Aucun des intervenants n’a remis en cause la nécessité d’appliquer des
partenariats entre les secteurs privé et public et la société civile afin de
faire avancer la diffusion des TIC dans tous les secteurs sociaux et régions du
monde. Une telle unanimité ne s’est cependant pas manifestée à propos de la
création d’un fonds de solidarité numérique, le représentant du Royaume-Uni
estimant, contrairement à une majorité de représentants, que les autres options
destinées à réduire la fracture Nord-Sud dans son ensemble sont plus efficaces;
il a jugé préférable de soutenir davantage les initiatives locales et
nationales, et pas seulement les investisseurs étrangers.
Pour plusieurs orateurs, l’aide internationale est indispensable pour
accélérer le passage des pays les moins riches aux TIC. Ainsi, le représentant
du Cambodge a-t-il expliqué que, si la situation des TIC dans son pays restait
préoccupante, elle s’était néanmoins améliorée de façon significative depuis 10
ans, grâce à la disponibilité d’infrastructures pour lesquelles le pays a reçu
une aide internationale. Le Ministre des postes et des communications de
Madagascar a défini les TIC comme le meilleur moyen de permettre un
développement plus équilibré des régions grâce à une répartition géographique
plus uniforme des infrastructures économiques et sociales. Il a également été
relevé que les TIC peuvent jouer un rôle utile pour le désenclavement des pays
insulaires ou sans accès à la mer.
La sécurité, ou plutôt le manque de sécurité inhérent aux communications et
aux transactions sur l’Internet a été un sujet préoccupant pour certains États.
Le Ministre des technologies de l’information et de la communication de la
Thaïlande a déclaré qu’il est indispensable de combattre les effets néfastes des
TIC pour les enfants et son pays a dû limiter le nombre de jeux accessibles sur
la toile. Le Ministre de l’information et de la communication de la République
de Corée a lui aussi estimé nécessaire de contrer les inconvénients de
l’Internet, comme la cybercriminalité, l’atteinte à la vie privée, la diffusion
d’informations indécentes ou encore le pollupostage.
Outre les intervenants déjà cités, le Président du Parlement de Mongolie a
participé à ce débat ainsi que des ministres des pays suivants: Brunei
Darussalam, Jamaïque, Malaisie, Singapour, Angola, Colombie, Indonésie, Iraq,
République de Corée, Burkina Faso, Monaco, Pérou, Bulgarie, République du Congo,
République-Unie de Tanzanie, Soudan, Burundi, Yémen. Le Vice-Ministre des
communications de la Nouvelle-Zélande et le Sous-secrétaire aux postes et
télécommunications du Cambodge ont également pris la parole, ainsi que des
représentants de Trinité-et-Tobago, de Malte, du Canada, de Fidji, du Venezuela,
de la Bolivie, du Bélize et d’Israël.
Se sont aussi exprimés des représentants des organisations suivantes: Fonds
des Nations Unies pour la population, Fédération mondiale des organisations
d'ingénieurs, Talal Abu-Ghazaleh & Co., le Commission économique des Nations
Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes, le Forum permanent des Nations
Unies sur les questions autochtones, CrimsonLogic, Rede de Informações para
Terceiro Setor, Axalto, CRIS Campaign, Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle, Organisation mondiale de la météorologie, Communauté des pays
lusophones et Ordre souverain de Malte.
À l’issue du débat général, des représentants des associations ou organismes
issus de la société civile et des secteurs privé et institutionnel ont présenté
un compte rendu des nombreuses manifestations multipartenaires qui se sont
tenues en marge du Sommet mondial sur la société de l’information, notamment: le
Forum mondial des medias électroniques (WEMF); la Plate-forme ICT4D (TIC pour le
développement); le colloque sur les villes et les autorités locales dans la
société de l’information; le Dialogue de haut niveau de l’UIT; le Symposium et
les tables rondes de haut niveau de l’UNESCO; le colloque sur le rôle de la
science dans la société de l’information; le forum sur les handicaps dans la
société de l’information; l’Alliance mondiale des réseaux scolaires; la
Conférence sur le volontariat; Mednet 2003; le Forum mondial des peuples
indigènes dans la société de l’information et la Journée de la jeunesse.
Débat général
M. SANJBEGZ TUMUR-OCHIR, Porte-parole du Parlement de Mongolie, a
rappelé que le Sommet était destiné à donner un élan à la société de
l’information, mais également à faciliter un nouvel accord collectif qui
permette de mettre les technologies de l’information et de la communication
(TIC) au service des Objectifs du Millénaires. À cet égard, il a jugé important
que l’accent soit mis sur les droits à la liberté d’expression et d’opinion,
quels que soient les modes d’expression et les frontières. Les TIC peuvent être
utilisées pour améliorer l’éducation, la santé ou la situation des couches
pauvres, des femmes et des enfants, a-t-il fait valoir, rappelant néanmoins que
ceci ne serait possible que si l’on trouve les ressources suffisantes pour
augmenter les infrastructures des TIC dans les pays en développement et si le
transfert de compétences a bien lieu. Par ailleurs, M. Tumur-Ochir a fait état
des initiatives de développement des TIC dans son pays, notamment de la
transformation du réseau national de télécommunication en un réseau numérique
grâce à l’apport de capitaux privés. L’objectif actuel en Mongolie est de
renforcer le réseau du large bande et les capacités des TIC pour permettre la
fourniture de services en ligne et un accès plus large, a-t-il ajouté. Enfin, il
a proposé que l’Assemblée générale déclare la période 2005-2014 « décennie des
TIC » au service du développement.
M. PEHIN DATO HAJI ZAKARIA HAJI SULAIMAN, Ministre des communications
du Brunei Darussalam, a présenté les initiatives de son pays pour promouvoir les
technologies de l’information et de la communication (TIC). Nous avons installé
un réseau optique de large bande complet dans tout le pays, a-t-il précisé. Il a
présenté le projet intitulé « Vision du service public 21 », qui a été
l’occasion pour l’administration de concerter ses efforts dans le but de
réinventer le service public par le biais des TIC. Il a précisé que le
Gouvernement de son pays a investi l’équivalent de 500 millions d’euros dans la
promotion de la gouvernance électronique. S’agissant des efforts en direction
des jeunes, il a indiqué que son pays, qui jouissait d’un taux d’alphabétisme de
93,7%, affectait 12 à 13% de son budget à l’éducation. Pour la mise en place
d’une société de l'information, il a déclaré qu’il était urgent de remplir les
trois priorités suivantes: favoriser une utilisation positive de l’Internet en
protégeant les jeunes de tout contenu néfaste tel que les jeux en lignes;
engager des négociations à l’échelle nationale pour obtenir des coûts
abordables; et inviter les gouvernements et entreprises à être plus actifs en
matière de promotion de la sécurité informatique. Il a qualifié la Déclaration
commune adoptée par l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) à
l’occasion de ce sommet, de démonstration de la détermination de ces pays de
s’associer aux défis mondiaux du millénaire. En conclusion, il a insisté que le
plan d’action de ce sommet soit adapté aux besoins uniques et à la diversité de
chaque région.
M. SURAPONG SUEBWONGLEE, Ministre de l’information de la Thaïlande, a
déclaré que son pays sortait de la crise économique des années 1990 et pouvait
désormais se lancer dans de nouvelles politiques de développement social et
économique avec, en point de mire, une prospérité à long terme. Son
gouvernement, a-t-il indiqué, se sert des technologies de l’information et de la
communication (TIC) dans ce cadre pour la promotion de l’accès à l’information
mondiale; pour réduire la fracture numérique à l’intérieur du pays; pour
développer enfin les ressources humaines et favoriser l’économie. Soucieux
d’encourager l’accès universel aux techniques de l’information, le Gouvernement
a aussi participé à la production du « PC bon marché », permettant aux familles
de disposer d’un ordinateur en ne payant que 12 dollars par mois pendant deux
ans. En outre, 700 télécentres ont été installés dans tout le pays et un projet
de transformation des cybercafés en centres d’apprentissage est en cours de
réalisation. M. Suebwonglee a enfin précisé que 80% des écoles disposent
aujourd’hui d’un accès à l’Internet, qui est un outil puissant dont il convient
en particulier de minimiser les effets néfastes pour les enfants, c’est ainsi
que les autorités ont installé un système de filtrage sur les jeux accessibles
sur la toile.
M. PHILLIP PAULWELL, Ministre de la science, du commerce et de la
technologie de la Jamaïque, a rappelé que les participants étaient venus au SMSI
pour prendre des engagements axés sur le développement humain. Les documents
officiels du Sommet résultent d’un travail long et ardu de consultations entre
les riches et les pauvres, a-t-il poursuivi, jugeant important que les
engagements de la communauté internationale couvrent toutes les sphères
culturelles, économiques et politiques de la société. Les TIC doivent être un
élément englobant nos modes de vie et c’est pourquoi toute mesure d’accès public
aux TIC est essentielle, a ajouté le ministre, qui a également jugé important
que le contenu soit approprié aux éléments culturels de chaque population. Par
ailleurs, le Ministre a fait état des réformes entreprises par son pays dans le
domaine des TIC, et notamment de la mise en place d’un site web de cybercommerce
destiné aux agriculteurs ainsi que de sites de cybergouvernement. Enfin, il a
insisté sur la nécessité d’ouvrir les marchés mondiaux aux investissements
privés, d’éduquer la population à l’utilisation des TIC et de promouvoir des
partenariats entre l’État, le secteur privé et la société civile afin de
soutenir l’alphabétisation par les TIC et, plus largement, d’avancer vers les
Objectifs de développement du Millénaire.
M. PEDRO CERISOLA Y WEBER, Ministre des communications et du transport
du Mexique, s’est félicité que la plupart des pays aient convenu d’appliquer les
trois priorités suivantes pour assurer la promotion des TIC: une participation
active à la mondialisation par la conclusion d’accords économiques de
libre-échange; la privatisation des entreprises d’État; et l’ouverture des
marchés à la concurrence. Après 13 années de privatisation et d’ouverture des
services locaux à la concurrence, et sept années de libéralisation des services
à longue distance, en obéissant aux lois du marché, de l’économie et de
l’industrie, les réseaux ne se sont pas développés automatiquement dans les
zones les plus marginalisées. C’est pourquoi le Ministre a souligné la nécessité
pour les gouvernements de prendre des mesures afin de concrétiser la mise en
place d’infrastructures dans les zones les plus défavorisées. À défaut, a-t-il
dit, les forces du marché ne pourront desservir ni ces zones ni les populations
locales. Dans ce contexte, il a invité chaque pays à mettre en œuvre son propre
modèle en tenant compte à la fois des intérêts privés et des besoins des
populations.
M. DATUK AMAR LEO MOGGIE, Ministre de l’énergie, des communications et
du multimédia de la Malaisie, a fait valoir que le coût élevé de l’acquisition
des technologies de l’information est un handicap majeur aux efforts de
réduction de la fracture numérique. Une étude récente confirme en effet que plus
un pays est pauvre, plus le coût de la connexion est élevé. C’est pourquoi ces
coûts devraient être modulés en fonction du revenu disponible par habitant,
a-t-il dit. D’autre part, si l’importance des droits de propriété intellectuelle
est indubitable, il faut la rééquilibrer au profit de l’intérêt social. Dans le
même ordre d’idées, le Ministre a préconisé le développement des logiciels à
code source ouvert, très compétitifs sur le plan financier et utiles dans la
création de contenus locaux. M. Leo Moggie a jugé que l’imposition de la taxe
proposée sur les transactions et produits numériques permettrait de renforcer
non seulement les infrastructures mais aussi les capacités de financement des
ressources humaines dans les pays les moins avancés, élargissant ainsi le marché
mondial des TIC. Ces derniers permettraient à leur tour de combler le retard des
PMA en matière de pouvoir d’achat, a souligné M. Leo Moggie.
M. LEE BOON YANG, Ministre de l’information, de la communication et
des arts de Singapour, a souligné que les progrès rapides dans le domaine des
technologies avaient permis aux groupes et aux individus de dépasser les
frontières et d’entrer directement en contact avec leurs homologues à l’autre
bout du monde. Nous sommes néanmoins préoccupés par le fait que ces avantages ne
sont pas équitablement répartis dans le monde, a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il
était essentiel que les gouvernements cherchent des solutions pour que leurs
populations aient accès aux TIC. Le Ministre a également jugé important que les
documents qui doivent être adoptés au cours de ce sommet établissent un cadre
précis pour l’évolution des TIC dans le monde. Faisant état de la situation des
TIC en Asie, il a rappelé que la Corée, Taiwan et Singapour étaient les pays de
cette zone qui avaient le plus progressé entre 1998 et 2002. Dès le début des
années 80, Singapour a vu l’enjeu que représentaient les TIC, a rapidement
adopté des politiques TIC pragmatiques et a encouragé le développement des
capacités dans ce domaine, s’est-il félicité, précisant qu’aujourd’hui sept
foyers sur 10 avaient un ordinateur et six sur 10 avaient accès à l’Internet
dans le pays. Singapour ne relâchera pas ses efforts pour que sa population ait
pleinement accès à la société de l’information, a-t-il enfin assuré.
M. HAJA NIRINA RAZAFINJATOVO, Ministre des télécommunications, de la
poste et de la communication de Madagascar, a estimé que la société de
l'information se devait de satisfaire les besoins des ménages, de permettre aux
populations de mieux gérer les ressources naturelles et à chaque citoyen de
renforcer son savoir-faire et d’accroître ses revenus. Enfin, la société de
l'information est également une société dans laquelle le partenariat entre les
pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile est franc et solide. Il
a défini les TIC comme le meilleur moyen de permettre un développement plus
équilibré des régions grâce à une répartition géographique plus uniforme des
infrastructures économiques et sociales. Pour favoriser l’émergence de cette
société de l'information, il incombe aux gouvernements de réduire les
contraintes et de favoriser des initiatives dans le cadre d’un dialogue
permanent avec les autres acteurs de la société comme le secteur privé et la
société civile, a-t-il fait remarquer. L’État, a-t-il ajouté, favorisera l’usage
des canaux de télécommunication par la mise en place de mesures incitatives
devant stimuler la consommation des produits et services qu’ils véhiculent. Il a
également indiqué que son gouvernement adopterait prochainement une politique
relative aux technologies de l’information et de la communication qui posera les
jalons du développement économique et social par les TIC.
M. LICINIO TAVARES TIBEIRO, Ministre des postes et télécommunications
de l’Angola, a déclaré que son pays, après des décennies de conflit militaire, a
atteint un état de paix qui lui permettra de jouer son rôle dans le concert des
nations. Le Gouvernement angolais, a-t-il assuré, est engagé dans la mise en
œuvre du programme de réhabilitation nationale et de reconstruction économique.
La stabilité politique entraînera à son avis une amélioration économique. Par
ailleurs, le Ministre a fait remarquer que l’octroi de meilleures opportunités
aux pays en voie de développement exigerait un changement d’attitude de la part
des pays industrialisés. On ne peut parler de mondialisation au service des
couches les plus démunies sans parler de solidarité entre les peuples, a-t-il
dit. La réduction de la fracture numérique doit être une priorité et les TIC
doivent faciliter l’accès à l’information, facteur indispensable en particulier
pour les pays africains, a conclu le Ministre.
Mme MARTHA PINTO DE HART, Ministre de la communication de Colombie, a
souligné la nécessité de renforcer le modèle de développement des pays, qui doit
notamment reposer sur l’égalité d’accès aux technologies de l’information et de
la communication (TIC) pour tous. Les TIC ne peuvent pas tout résoudre, mais
elles peuvent être mises au service des citoyens afin qu’ils puissent profiter
de tous les avantages de la société du savoir, a-t-il poursuivi, jugeant
inacceptable éthiquement et moralement que certains segments de la population
soient privés de l’utilisation des TIC en raison de leur coût. C’est pourquoi
elle a affirmé qu’il était essentiel que ce coût soit proportionnel aux revenus,
estimant qu’il fallait abattre les obstacles à la mobilité entre les pays pour
les entrepreneurs et les professionnels qui ont des compétences TIC. En outre,
la Ministre a estimé que les politiques nationales visant à développer les TIC
devaient s’appuyer sur l’élimination des barrières à l’accès aux TIC, sur le
développement des compétences TIC, ainsi que sur la diffusion d’un contenu
pertinent et de langue espagnole. Par ailleurs, elle appelé la communauté
internationale a prendre des mesures pour éviter que les TIC profitent au crime
organisé et aux narcotrafiquants.
M. SYAMSUL MU’ARIF, Ministre de la communication et de l’information
de l’Indonésie, a estimé indispensable de persuader les pays industrialisés de
réaliser les transferts de technologies nécessaires pour permettre aux pays en
développement d’atteindre leurs objectifs en matière d’accès à la technologie,
de connectivité, d’infrastructure et de financement. Soulignant les efforts de
son pays, il a indiqué que le Gouvernement de l’Indonésie continuait de mettre
en place les politiques nécessaires à la promotion de la technologie. Nous avons
développé des lois, programmes et initiatives tenant compte de la réalité de nos
17 000 îles, 210 millions d’habitants et 5 000 cultures, a-t-il dit. Il a
également souligné la nécessité d’assurer le respect de la diversité culturelle
et linguistique afin que les technologies de l’information et de la
communication (TIC) soient un instrument de dialogue entre les cultures et les
civilisations. Nous avons déjà promulgué une loi sur la presse et la
radiodiffusion et nous en préparons une autre sur la liberté d’expression qui
tienne compte des particularismes régionaux, a-t-il déclaré. En conclusion, le
Ministre a estimé que l’édification d’une société mondiale de l'information
nécessitait une coopération internationale et la participation de tous les
partenaires concernés.
Mme LYNETTE EASTMOND, Ministre du commerce de la Barbade, a expliqué
que son pays, conscient de l’importance des nouvelles technologies de
l’information, s’était résolument engagé dans une politique fiscale incitative
d’accès aux équipements TIC, avec l’abolition de la TVA et des droits de douane
sur les ordinateurs et logiciels importés. Ces mesures s’inscrivent dans une
politique plus générale de libéralisation du secteur des télécommunications
visant à stimuler la compétition et augmenter ainsi les choix des consommateurs.
Ces mesures économiques sont accompagnées d’une campagne nationale de mise à la
disposition des écoliers des moyens matériels et des connaissances nécessaires à
l’exploitation fructueuse de ces outils. Malheureusement, les politiques
commerciales des grands fabricants de ce matériel et les obstacles
administratifs posés par les pays du Nord constituent des freins à la politique
nationale de la Barbade, a déploré Mme Eastmond. Dans ce contexte, a-t-elle
conclu, la création d’un fonds de solidarité numérique consacré au développement
des ressources humaines et des infrastructures est une initiative bien reçue par
le gouvernement de son pays.
M. HAIDER AL ABADI, Ministre de la communication de l’Iraq, a assuré
que l’Iraq entrait dans une nouvelle ère après avoir été si longtemps privé de
liberté, notamment dans le domaine des technologies de l’information et de la
communication (TIC), puisque le régime dictatorial utilisait l’information comme
moyen de contrôle de sa population. L’accès à toutes les formes de communication
est un instrument démocratique efficace pour faire face à la dictature, a-t-il
souligné, affirmant que l’autorité iraquienne ouvrait actuellement la voie à
l’acquisition des connaissances TIC, dont le peuple avait été privé depuis si
longtemps. En fait, les grandes capacités matérielles et humaines de l’Iraq
auraient dû lui permettre de faire partie des pays les plus avancés dans le
domaine des TIC, a-t-il noté, mais le pays ayant été privé de tout pendant des
années, il a pris un grand retard. À titre d’exemple, M. Al Abadi a affirmé
qu’avant la guerre, seulement 4% du pays était doté de lignes téléphoniques
fixes et que l’accès à l’Internet n’était possible que pour 1% de la population.
Il a donc annoncé la création d’un organe indépendant pour rétablir les
télécommunications dans le pays et s’est dit convaincu que la population
iraquienne avait la compétence, les capacités et l’énergie nécessaires à la
reconstruction du pays.
M. CHIN DAEJE, Ministre de l’information et de la communication de la
République de Corée, a précisé que plus de 70% des foyers du pays était connecté
à l’Internet à haut débit et que plus de 70% de la population possédait un
téléphone portable. Dans le souci de permettre à tous les citoyens un accès égal
à l’information, le Gouvernement sud-coréen a offert un accès internet et une
formation informatique à 10 millions de personnes, a-t-il ajouté. Le Ministre a
estimé par ailleurs que le fossé entre ceux qui ont accès à la technologie et
ceux qui n’y ont pas, ne pourra y être comblé que grâce à la coopération
régionale et internationale, notamment par le biais d’institutions comme l’Union
internationale des télécommunications (UIT). Pour combler le fossé numérique il
faudra renforcer les efforts collectifs en partageant les expériences, dans le
souci d’aider les pays à développer rapidement une vision et une politique
adaptées à leur propre situation, a-t-il préconisé. M. Chin a également estimé
nécessaire de contrer les inconvénients de l’Internet, comme la
cybercriminalité, l’atteinte à la vie privée, la diffusion d’informations
indécentes et le pollupostage. Enfin, il a souligné la nécessité de créer un
environnement international en phase avec la nature et les spécificités de la
société de l'information.
M. SEYDOU BOUDA, Ministre de l’économie et du développement du Burkina
Faso, a expliqué que, pour les pays en développement, l’ampleur des problèmes à
surmonter pour mobiliser le potentiel des technologies de l’information et de la
communication étaient multiples, qu’ils soient d’ordre technologique -liés à
l’insuffisance des infrastructures de base- ou d’ordre culturel -liés à des
considérations linguistiques et à l’insuffisance du niveau de formation des
population. Au Burkina Faso, 80% de la population vit en zone rurale, sans
possibilité d’accéder à l’Internet. Il faut changer cette situation, faute de
quoi cette inégalité d’accès ne fera qu’amplifier l’exclusion économique et
sociale, a-t-il dit. En attendant, a-t-il dit, le Burkina Faso s’est déjà engagé
dans l’élaboration d’un plan de développement de l’infrastructure nationale qui
vise à la diffusion des technologies de l’information et de la communication
(TIC) dans toute la société. La mise en œuvre de ce plan accorde une place
importante aux partenariats intersectoriels et au renforcement de la coopération
internationale à travers le Nouveau partenariat pour le développement de
l’Afrique (NEPAD). L’objectif est d’aboutir à une gouvernance partagée
permettant de mobiliser toutes les énergies disponibles en faveur de la
diffusion des TIC, a-t-il conclu.
M. JEAN PASTORELLI (Monaco) a déclaré que ce sommet était exemplaire à
plus d’un titre, car il était destiné à maîtriser l’évolution des TIC, à en
répartir équitablement les bienfaits, et à définir une réelle conception de la
société dans toutes ses composantes. Il marque la convergence entre les États et
la société civile sur les grands principes après des débats intenses qui ont
fait apparaître une grande richesse d’idées et un esprit de compréhension
mutuelle, a-t-il poursuivi, se félicitant de constater que la déclaration de
principe serait accompagnée d’un programme d’action qui rendra opérationnelles
les décisions du Sommet. Globalement, Monaco adhère pleinement aux orientations
soumises aujourd’hui à l’approbation, a-t-il précisé. Souhaitant mettre l’accent
sur certains aspects de la déclaration, le représentant de Monaco a souligné que
la société de l’information devait s’appliquer à libérer les hommes, que ce soit
par la diffusion du savoir et de la connaissance, par l’éducation et la
formation ou par la suppression du fossé numérique. En outre, il a estimé
qu’elle devait tendre à rechercher la bonne gouvernance dans un esprit
démocratique de liberté d’expression et d’opinion ainsi qu’à sauvegarder la
diversité culturelle et linguistique de chaque culture. À ce titre, il a affirmé
que son pays attachait du prix à la protection de la souveraineté des États sur
leurs noms de domaine et a suggéré une gestion internationale équilibrée en la
matière ainsi que l’instauration d’un mécanisme de protection en cas
d’utilisation abusive ou préjudiciable.
M. EDUARDO IRIARTE JIMENEZ, Ministre des transports et des communications du
Pérou, a reconnu les opportunités que représentent les nouvelles technologies
pour le développement tout en s’inquiétant de certains déséquilibres d’accès à
ces technologies découlant des disparités économiques au sein de la population.
Il a présenté les actions de son gouvernement pour promouvoir l’Internet dans
les écoles dans le souci de moderniser le système éducatif et de favoriser
l’accès des couches pauvres et marginalisées à cette technologie, précisant que
3 000 cabines publiques internet étaient en fonctionnement avec des tarifs de
0,60 dollar américains par heure d’utilisation. Il a également souligné la
contribution de la Commission nationale péruvienne de développement des
technologies de l’information et de la communication, qui comprend des
représentants des pouvoirs publics, du secteur privée, de la société civile et
du monde universitaire et s’est dit persuadé que les TIC demeuraient des outils
très utiles pour parvenir aux objectifs de développement économique et social.
Les droits à la liberté d’expression et du citoyen de disposer d’une information
indépendante doivent être préservés et les TIC doivent être l’occasion de
promouvoir une diversité culturelle positive, a-t-il estimé.
M. IGOR DAMIANOV, Ministre de l’éducation et des sciences de la Bulgarie, a
déclaré que les technologies de l’information et de la communication (TIC)
figurent en bonne place dans les priorités de son gouvernement, notamment en ce
qui concerne la création de l’infrastructure nécessaire à la diffusion rapide de
l’information. L’action du Gouvernement bulgare est basée sur le constat que la
connexion du pays aux flux mondiaux d’informations est une garantie pour sa
future compétitivité économique. Le succès de la politique suivie jusqu’ici se
manifeste aussi bien par le taux de croissance de 35% du secteur des TIC en deux
ans que par le doublement du nombre des abonnés au service de téléphonie mobile,
a-t-il indiqué. Il a ajouté que 90 % des institutions gouvernementales mettent à
la disposition du public des sites internet interactifs. Le Ministre a enfin
relevé que le succès de cette campagne reposait en grande partie sur des
compétences humaines issues de la Bulgarie elle-même.
M. DAVID CUNLIFFE, Vice-Ministre des techniques d’information et de la
communication de la Nouvelle-Zélande, a affirmé que si le chemin avait été long
pour parvenir à un accord sur la déclaration de principe et le plan d’action,
son pays était satisfait du haut niveau de consensus qui avait été atteint.
Rappelant que la Nouvelle-Zélande avait rapidement accédé aux technologies de
l’information et de la communication (TIC) et était dotée d’une infrastructure
saine et d’un régime de réglementation relativement léger, il a assuré que son
gouvernement avait adopté de nombreuses initiatives pour mieux informer la
société, soutenir l’éducation ou renforcer la recherche, ainsi que pour élargir
la portée du large bande dans les zones les plus éloignées et dans l’éducation
tertiaire notamment. Par ailleurs, il a fait valoir que son pays était attaché à
faire participer les différentes communautés culturelles à l’économie du savoir
et qu’il avait créé à ce titre un programme intitulé « Connecting communities
programme ». Parmi plusieurs autres innovations, il a également affirmé que la
Nouvelle-Zélande attachait une attention particulière à la préservation de son
héritage culturel par le biais d’un archivage numérique et d’une connectivité
dans les bibliothèques, les centres d’archives et les musées.
M. LAR NARATH, Sous-Secrétaire d’État aux postes et télécommunications du
Cambodge, a présenté les difficultés de son pays pour promouvoir les
technologies de l’information et de la communication (TIC), alors que le
Cambodge a dirigé ses priorités vers la mobilisation de ressources financières
et le déminage. Nous ne sommes pas fiers, a-t-il reconnu, de la situation des
TIC dans notre pays qui ne compte que 35 000 abonnés à des réseaux de
télécommunication fixes et 350 000 abonnés à des réseaux mobiles fournis par
quatre opérateurs. Nous n’avons que 10 000 abonnés internet, dont seule une
centaine ont accès à un système de large bande. Il a remercié la contribution et
le soutien du Japon, de la France, de l’Allemagne et de la Corée sous forme de
transfert de technologie et a déclaré que son pays travaillait sur un projet de
loi relatif à la télécommunication qui observe les prescriptions de base de
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à laquelle le Cambodge vient
d’adhérer. Il a également présenté les efforts de son pays pour développer les
fibres optiques, les faisceaux hertziens et communications satellitaires. Le
défi auquel nous avons à faire face aujourd’hui est de rendre accessible les TIC
aux zones rurales, a-t-il précisé. En conclusion, il a précisé que la situation
économique du Cambodge s’était améliorée de façon significative depuis la fin du
conflit, il y a 10 ans, grâce à la disponibilité d’infrastructures de TIC.
M. BERNARD WESTON (Trinité-et-Tobago) a déclaré que son pays s’apprêtait à
adopter un plan d’action qui servira de base à l’autonomisation de la population
en matière d’accès à l’information. Le Gouvernement estime qu’il faut absolument
renforcer les capacités et susciter autant d’opportunités numériques que
possible, a-t-il dit. Une approche consistant à canaliser la technologie au sein
d’un cadre juridique et fonctionnel est de mise, dans l’optique de favoriser une
approche habilitante plutôt que contraignante, a-t-il poursuivi, soulignant que
dans un petit pays comme Trinité-et-Tobago il n’était pas toujours simple de
parvenir à des consensus. C’est pourquoi le Gouvernement est depuis longtemps
engagé dans des consultations multisectorielles au niveau national, visant à
faciliter l’élaboration et l’application de son programme de renforcement des
capacités TIC, a-t-il indiqué.
M. MICHAEL FRENDO (Malte) a fait valoir la stratégie nationale de Malte dans
le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC),
soulignant que son objectif n’avait jamais été de donner une signification
intrinsèque aux TIC mais plutôt de mettre les TIC au service des citoyens et de
rendre le pays plus compétitif. Parmi plusieurs réformes entreprises, Malte
avait repris les objectifs compris dans le Plan 2005 « e-Europe » et avait
entrepris de favoriser les investissements étrangers directs, a-t-il dit. Ce
créneau technologique est idéal pour des petits états insulaires en
développement comme le nôtre, a-t-il souligné, affirmant que les TIC
permettraient de transformer son pays en centre technique régional d’excellence
dans la région européenne et méditerranéenne. Enfin, il s’est réjouit du fait
que le Sommet constituait une formidable occasion d’apprendre les uns des autres
et de tirer des leçons des expériences de chaque pays dans le domaine des TIC.
M. SERGIO MARCHI (Canada) a déclaré que le Canada était « un des pays les
plus branchés de la planète », et le chef de file en ce qui concerne la
connexion des écoles, des collectivités et des gouvernements. Sur le plan de la
coopération internationale, le Canada a promis, lors du dernier sommet des
Amériques, un don de 20 millions de dollars à l’Institut pour la connectivité
dans les Amériques. Lors de la conférence du G8 qui s’est tenue au Canada, le
Gouvernement a encore promis des contributions de 35 millions de dollars à des
initiatives dans le domaine des technologies de l’information et de la
communication (TIC) en Afrique, mettant l’accent sur les politiques, la
connectivité et le soutien des entreprises. Le Canada appuiera également la
création d’un réseau mondial de ressources en cyberpolitiques (ePol-Net) qui
aidera les pays d’Afrique à mettre en œuvre des stratégies pour mettre les TIC
au service de leurs objectifs de développement. Le Canada, a ajouté M. Marchi,
envisage une société de l'information à laquelle participent tous les peuples,
de toutes les parties du monde. Cette société de l'information devra inclure les
jeunes, les femmes, les populations autochtones, les minorités, les défavorisés
et les marginaux de tous les pays. Elle doit être fondée sur le respect
universel des droits humains et des libertés fondamentales. Parmi celles-ci, les
libertés d’opinion et d’expression sont absolument fondamentales. Elles
sous-tendent la création, la communication et l’application de l’information et
des connaissances. La société de l'information doit mettre les TIC au service du
développement durable dans le monde, en commençant par réaliser les Objectifs de
développement du Millénaire. Mais pour atteindre tous ces objectifs, il faudra
des niveaux sans précédent d’engagement, d’imagination et de partenariat entre
les gouvernements nationaux, le secteur privé, la société civile et les
organisations internationales.
M. ABEL CAINE, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de
Fidji, a relevé l’écart dangereux qui subsiste entre les pays qui disposent des
technologies de l’information et de la communication (TIC) et les maîtrisent, et
ceux qui n’y ont pas accès. Fidji, qui appartient, comme nombre de petits États
insulaires, à la seconde catégorie de ces pays pour des raisons liées à ses
conditions matérielles, sociales et politiques, reconnaît pleinement les
dangers, mais aussi les avantages pour le développement que revêtent les TIC.
Les pays du tiers-monde rencontrent des difficultés inhérentes et persistantes,
notamment le faible niveau de compétences, le manque d'infrastructures de
télécommunications, des structures réglementaires et juridiques nationales et
régionales inadéquates, ainsi que le manque d'investissement. Soucieuse de ne
pas rester en marge de cette orientation des sociétés futures, Fidji estime que
l’aide internationale lui sera très importante pour atteindre ces objectifs.
M. NICHOLAS THORNE (Royaume-Uni) a donné lecture de la déclaration du
Ministre de l’énergie, du commerce en ligne et des services postaux de son pays.
Le Ministre y affirme que la variété des positions des pays dans les discussions
préparatoires du Sommet ont montré combien les technologies de l’information et
de la communication (TIC) étaient ancrées dans toutes les sociétés. Mais pour
maîtriser ce potentiel et ne pas laisser une partie du monde en marge, il faut
lutter contre toute forme d’entrave à la liberté d’expression et d’accès à la
communication. C’est pourquoi le Royaume-Uni a insisté pour que ces droits de
l’homme fondamentaux soient clairement évoqués dans la déclaration et le plan
d’action qui seront adoptés aujourd’hui. Ce n’est pas seulement une question
d’éthique; on ne peut pas en même temps promouvoir et développer l’accès aux TIC
tout en restreignant la liberté d’expression. Affirmant en outre que les TIC
pouvaient combler de nombreuses insuffisances dans les pays en développement, le
représentant a encouragé ces pays à utiliser l’aide au développement (APD) à
cette fin. Il a affirmé en revanche que le Royaume-Uni ne croyait pas que la
création d’un « Fonds de solidarité numérique » soit la solution car elle estime
que les autres options destinées à réduire la fracture nord-sud dans son
ensemble sont plus efficaces. En outre, le représentant a jugé préférable de
soutenir davantage les initiatives locales et nationales, et pas seulement les
investisseurs étrangers.
Mme BLANCANIEVE PORTOCARRERO (Venezuela) a présenté la connaissance comme un
patrimoine sous-jacent du développement commun de l’humanité et l’information
comme un bien commun construit par tous et pour tous. Elle a souligné
l’importance de la bonne gouvernance pour mettre les technologies de
l’information et de la communication (TIC) au service du plus grand nombre. Il
s’agit non seulement d’une fracture technologique, mais surtout d’une fracture
numérique qui est le fruit des inégalités de développement. Elle a souligné la
nécessité d’une législation nationale qui favorise le développement des TIC.
S’agissant des initiatives de son pays, elle a indiquée que le Gouvernement
avait mis en place 1 200 centres d’information dont le service est entièrement
gratuit. Elle a également présenté trois initiatives développées par son
gouvernement pour bénéficier à des millions de Vénézuéliens qui sont exclus de
la société de la communication. Il s’agit du programme « Robinson », une
campagne d’alphabétisation qui s’adresse à 1,2 million de personnes, du
programme « Rivas » de mise à niveau de la population qui n’a jamais pu suivre
une éducation formelle, et enfin le programme « Sucre » qui s’adresse à tous
ceux qui n’ont pu avoir accès à une éducation supérieure. Pour la mise en œuvre
de tous ces programmes, la contribution des TIC a été décisive. Enfin, la
représentante a souligné le caractère universel et interdépendant des droits de
l’homme, qui doivent constituer les fondements du développement durable.
Mme IMELDA HENKIN, du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a
déclaré que dans son souci d’utiliser les moyens modernes de communication pour
faire passer son message, le FNUAP avait très tôt déjà présenté ses activités
sur l’Internet de manière interactive. Elle a ajouté que les technologies de
l’information et de la communication (TIC) sont d’une grande utilité pour le
FNUAP pour collecter, analyser et présenter les données démographiques, de même
que pour cerner les besoins en santé reproductive des populations. Le FNUAP
applique une stratégie de partage des connaissances qui met en avant les
expériences acquises qu’elle s’efforce de mettre à la disposition de toutes les
parties intéressées par l’intermédiaire d’un logiciel très ouvert, notamment
dans l’optique de l’autonomisation des États et des communautés.
M. KAMEL AYADI, Président de la Fédération mondiale des organisations
d'ingénieurs (FMOI), a rappelé que la FMOI avait organisé le Congrès mondial sur
la fracture numérique, qui s’est tenu à Tunis en octobre dernier. Il a déploré
que les sujets en rapport avec la dimension technique et scientifique des
technologies de l’information et de la communication (TIC) n’aient pas eu la
place qu’ils méritaient au sein du Sommet mondial sur la société de
l’information. Les ingénieurs reconnaissent les enjeux sociaux et humains des
TIC, qui vont bien au-delà de l’aspect purement technique, mais il faut aussi
reconnaître le rôle de ces ingénieurs dans la recherche de solutions pour
combler la fracture numérique, a-t-il insisté. En outre, il a estimé que les
recherches et le développement technologique ne devaient pas être orientés vers
la simple recherche du profit mais faire au contraire avancer le développement.
C’est pour cette raison que la FMOI apporte, entre autres, son soutien à la
diffusion de logiciels à code source ouvert, a précisé M. Ayadi.
M. TALA ABU-GHAZALEH, Président-Directeur général de Talal Abu-Ghazaleh
And
Co. International, a souligné la nécessité de politiques qui soient en mesure de
répondre aux problèmes mondiaux en matière de technologies de l’information et
de la communication. S’agissant de la question des noms de domaine, il a estimé
que l’ICANN avait bien rempli son mandat, mais certaines questions dans ce
domaine doivent être traitées et trouver des solutions au niveau mondial. Il
faut en effet promouvoir le multilinguisme et l'internationalisation de
l'Internet. La société de l'information ne peut se limiter à un « no man’s land
», a-t-il prévenu. Enfin, M. Abu-Ghazaleh a formé le vœu que ce sommet soit
l’occasion de tenir compte de l’intérêt de tous, et notamment des objectifs de
développement des plus démunis.
Mme ALICIA BÁRCENA, Vice-Directrice exécutive de la Commission économique des
Nations Unies pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a déclaré que la
coopération régionale et sous-régionale était d’une grande importance pour
l’Amérique latine et la région des Caraïbes. Les efforts d’intégration déjà
accomplis par ces pays depuis plusieurs décennies permettent d’envisager
l’arrivée de la société de l’information avec un peu plus de sérénité. Mme Bárcena a rappelé qu’il reste à ces pays à déterminer ensemble une stratégie de
financement du passage aux technologies de l’information et de la communication.
La CEPALC est, pour sa part, prête à les aider à la définition de stratégies
nationales, définies en fonction des besoins et contraintes de chaque État.
Mme MILIANI TRASK, Membre du Forum permanent des Nations Unies sur les
questions autochtones, a précisé que le Forum venait d’être créé et que parmi
ses fonctions, il fournissait des conseils à l’ECOSOC sur les questions
autochtones relatives à la santé, l’éducation, les langues et l’environnement.
C’est la première fois que les peuples autochtones jouissent d’une tribune
permanente aux Nations Unies à égalité avec les États, a-t-elle ajouté. Mme Trask a ensuite exprimé sa consternation de ce que toute référence aux questions
relatives aux peuples autochtones ait finalement été supprimée du document final
qui va être adopté à l’issue du Sommet. Il est essentiel de dire que les
technologies de l’information et de la communication doivent être utilisées afin
de pouvoir garantir les droits des peuples autochtones à l’autodétermination et
de promouvoir le respect de leurs cultures et de leurs spécificités, a-t-elle
ajouté. Aujourd’hui, la technologie est utilisée comme un outil de guerre, mais
elle peut aussi être un outil de paix qui inclut et préserve toute les cultures
et les populations, a-t-elle enfin souligné, appelant la communauté
internationale à soutenir une société de l’information inclusive.
M. VELUSAMY MATHIVANAN, Président-Directeur général de CrimsonLogic, a fait
part des préoccupations des entreprises des technologies de l’information et de
la communication (TIC). Il a déclarée qu’on ne pouvait passer sous silence que
la protection de la propriété intellectuelle contribue à la mise en place d’un
environnement commercial plus équitable et compétitif. Il a défini la propriété
intellectuelle comme la source vivante de toute entreprise. Il a souhaité que
les négociations en cours dans le cadre de ce sommet soient l’occasion de
développer des normes de protection des droits à la propriété intellectuelle.
Mais il est vrai, a-t-il noté, que ces lois ne seront que des tigres de papier
si les gouvernements n’assurent pas leur application. Assurer le respect du
droit à la propriété intellectuelle, a-t-il encore ajouté, reviendrait à faire
un pas de plus en direction de la réduction de la fracture numérique.
M. CARLOS AFONSO, Président de Rede de Informações para o Terceiro Setor
(Brésil), a rappelé que le Forum social de Porto Alegre a déjà tenté de montrer
qu’un nouveau monde, plus juste, était possible. M. Alonso estime troublant
qu’un organisme des Nations Unies propose un texte parlant de concorde et de
paix alors que de nombreux gouvernements participant au Sommet violent
régulièrement les droits de l’homme. L’inclusion numérique doit passer par des
programmes de formation que le Réseau dispense aux populations brésiliennes. De
telles actions menées conjointement par l’État et la société civile doivent
permettre de faire appliquer des politiques d’intérêt général. Un nouvel
Internet est possible qui intègre les intérêts de toutes les parties prenantes,
et non pas seulement d’un seul organisme gérant les accès, a déclaré M. Afonso.
M. OLIVIER PIOU, Président-Directeur général d’Axalto, a affirmé que
l’objectif de son entreprise était d’assurer une identification sûre sur les
réseaux numériques. À cet égard, il a rappelé que fournir une identité dans le
cyberespace n’était pas toujours sans risque. La signature biométrique facilite
la vie aux citoyens qui ont oublié leur code de carte bancaire par exemple, mais
elle peut aussi devenir très dangereuse si l’on ne demande pas à ces citoyens de
manifester volontairement qu’ils souhaitent être identifiés, a-t-il poursuivi,
attirant l’attention sur le risque que toutes les activités de ces citoyens
soient suivies à leur insu. C’est pourquoi il a estimé que plus les technologies
numériques étaient sophistiquées, plus il était essentiel de défendre leur
utilisation dans le plein respect des droits de l’homme. C’est ce que nous
faisons à Axalto, a-t-il affirmé, se disant déterminé à travailler avec la
société civile pour garantir ces droits.
M. SEAN O’SIOCHRU, Porte-parole de CRIS Campaign, a estimé que la société
civile était la grande gagnante de ce sommet. Nous avons établi des liens et des
ponts durables entre nous et la déclaration que nous avons produite présente la
vision concertée et cohérente que la société civile a de la société de
l'information. Il s’agit pour nous de tout mettre en œuvre pour édifier une
société de l'information centrée sur l’homme. M. O’Siochru a enfin déploré que
la société civile des pays pauvres n’ait pas pu être représentée comme elle le
méritait dans le cadre du Sommet du fait du manque de fonds.
M. PHILIPPE PETIT, Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la
propriété intellectuelle (OMPI), a souligné l’importance de respecter les droits
à la propriété intellectuelle, car ces droits soutiennent la création
d’informations et d’innovations qui sont les éléments constitutifs de la société
de l'information. L’OMPI, forte de ses 179 membres, souhaite, par le biais de
son secteur de développement économique et ses programmes d’assistance
technique, promouvoir une société mondiale qui présente des opportunités égales
pour tous les pays. M. Petit a indiqué que le programme de travail de l’OMPI se
concentre sur le développement d’infrastructures qui puissent permettre à tous
les pays d’avoir accès à un système de propriété intellectuelle qu’il a défini
comme un outil de développement économique, social et culturel. Il s’est
félicité que ce sommet ait été l’occasion de reconnaître la contribution
positive que la propriété intellectuelle apporte à la société de l'information.
Il a présenté la propriété intellectuelle comme un moyen de créer des richesses
et de promouvoir la diversité culturelle. Enfin, il a souligné la nécessité de
maintenir un équilibre entre le respect des droits à la propriété intellectuelle
et les attentes des usagers des technologies de l’information et de la
communication.
M. MICHEL JARRAUD, Secrétaire général de l’Organisation météorologique
mondiale (OMM), a fait valoir que la météo et l’eau sont des éléments essentiels
au développement humain et que la détection des phénomènes de catastrophes
naturelles est vitale pour soutenir les populations. Cette nouvelle capacité de
détection est rendue possible par le développement de la science et notamment
par celui des technologies de l’information et de la communication, a-t-il
poursuivi, faisant valoir les atouts que représentait la mise en réseau des
services météorologiques et hydrographiques nationaux pour l’OMM afin d’assurer
un échange d’informations complet pour prévenir les catastrophes naturelles et
préserver ainsi le développement humain et économique. Il a donc espéré que la
contribution de la société de l’information à ce type d’activité serait bien
reflétée dans la déclaration de principes qui doit être adoptée aujourd’hui.
M. JEAN DELLO, Ministre des postes et des télécommunications de la République
du Congo, a indiqué que son pays appréciait hautement les avancées
significatives réalisées par les parties prenantes lors des négociations qui ont
permis l’élaboration du projet de déclaration de principes et du plan d’action
du SMSI. Le présent Sommet suscite un espoir certain pour tous les peuples du
monde en ce qu’il ouvre la voie au droit inaliénable et indéniable à
l’information, à la connaissance et, par ricochet, au développement, a ajouté M.
Dello. Il constitue à n’en point douter une chance parce qu’il répond aux
aspirations profondes des États africains, a-t-il poursuivi. Le Ministre a par
ailleurs fait part de la mise en place prévue d’une infrastructure des
télécommunications et de communication adaptée aux technologies de l’information
et de la communication qui couvrirait tout le territoire national; la création
prochaine de télécentres communautaires polyvalents, ainsi que de
l’établissement projeté de partenariats en vue du transfert de technologies. La
République du Congo considère que le SMSI ne peut atteindre ses objectifs que si
la fracture numérique qui sépare le Nord et le Sud d’une part, et les couches
sociales d’un même pays de l’autre, est réduite et si des mécanismes de
transfert de technologies et de partage du savoir sont rendus exécutoires. La
République du Congo soutient le projet de mise en œuvre d’un fonds de solidarité
numérique, a par ailleurs souligné M. Dello. Tout en réaffirmant l’universalité,
l’indivisibilité et la corrélation de tous les droits de l’homme, le Ministre a
estimé que ces dispositions ne doivent toutefois pas servir de faire valoir aux
actes d’ingérence et de subversion à l’intérieur des États souverains.
M. MARK J. MWANDOSYA, Ministre des communications et des transports de la République-Unie de Tanzanie, a affirmé que son pays soutenait la déclaration de
principe et le plan d’action du SMSI. Rappelant que le « rapport sur le maillon
manquant » publié en 1984 en Tanzanie par l’Union internationale des
télécommunications avait fait état des disparités criantes quant à la
répartition des lignes téléphoniques dans le monde, il a souligné que les
récents progrès technologiques ont même creusé le fossé numérique entre les pays
développés et les pays en développement, ainsi qu’entre les zones rurales et les
zones urbaines. C’est pourquoi la Tanzanie a mis en place une politique des
technologies de l’information et de la communication mais qu’il devait encore
faire face à des problèmes de coût, d’infrastructure, de capacité d’absorption,
d’accès, et également de formation. Le Ministre a en outre fait état d’un
certain nombre d’initiatives entreprises par son pays dans les domaines du
cybergouvernement et de la santé, de l’éducation et du commerce en ligne, entre
autres. Enfin, il a en outre souligné que la mobilisation des ressources
exigeait des démarches novatrices communes et déterminées. Faisant référence à
la proposition du président sénégalais de créer un fonds de solidarité
numérique, le ministre a estimé que la solidarité numérique devait aller bien
au-delà de l’éventuelle création d’un nouveau fonds.
M. EL ZIBEIR BASHIR TAHA, Ministre des sciences et des technologies du
Soudan, a souligné que le Sommet avait pour but de parvenir à un consensus pour
favoriser et organiser la diffusion de l’information. Le Soudan appuie cet
objectif ainsi que celui de veiller à ce que l’information soit protégée contre
la discrimination et les influences nocives. Le Ministre en en outre estimé
qu’il fallait agir pour abolir les monopoles sur les logiciels et l’information
et garantir la diversité des contenus. Les peuples doivent pouvoir surmonter les
monopoles qui rendent des flux unilatéraux, a-t-il affirmé. Le Soudan approuve
la création d’un fonds de solidarité numérique mais estime que le financement ne
doit pas constituer l’unique préoccupation: il faut aussi concevoir, sur le plan
technique, des ordinateurs à prix abordables, ce qui permettra aux populations
d’agir à l’échelon national. Le Soudan participe aux efforts déployés en faveur
de l’ouverture aux technologies de l’information et de la communication: mise
sur pied d’un comité national pour le développement de l’information, création
d’un réseau national pour l’éducation, approbation de modifications
législatives, concession de licences à trois organisations multinationales pour
l’installation de réseaux satellitaire et à hyperfréquences. Le Soudan compte
désormais une radio pour trois habitants, une télévision pour 13, un téléphone
pour 20, a conclu le Ministre.
M. SÉVERIN NDIKUMUGONGO, Ministre des transports du Burundi, a déclaré que le SMSI est un appel lancé à la conscience de l’humanité pour lui signifier que le
monde vit une métamorphose, passant de la société industrielle à la société de
l’information. La déclaration de principes et le plan d’action que nous allons
valider au cours de ce sommet vont nous aider à adopter un mode de conduite
adéquat pour vivre dans ce nouvel environnement dominé par les technologies de
l’information et de la communication (TIC), a déclaré le Ministre burundais.
Malgré les divers problèmes que connaît le Burundi, le Gouvernement ne ménage
aucun effort pour faire vivre son peuple dans la société de l’information,
a-t-il assuré. La réparation de la téléphonie rurale détruite par la guerre se
poursuit et les pouvoirs publics viennent de créer leur propre site web. Le
Burundi est classé dans la catégorie « faible » sur l’indice d’accès numérique
élaboré par l’UIT, ce qui signifie qu’il lui est difficile de s’intégrer dans le
cybermonde, a dit M. Ndikumugongo. C’est pourquoi, a-t-il indiqué, son pays a
besoin de la solidarité internationale en vue de réduire la fracture numérique.
M. ABDULMALEK AL-MOALEMI, Ministre des télécommunications et des technologies
de l’information du Yémen, a affirmé que son pays mesurait toute l’importance de
la Société de l’information et qu’il avait à ce titre entrepris de diffuser les
services de télécommunication et mis en place une exemption de taxes sur les
services de l’Internet. En outre, il a insisté sur la nécessité de permettre aux
filles et aux garçons d’accéder sur un pied d’égalité aux moyens de
communication. Le Yémen travaille en permanence pour que le fossé séparant les
nantis et les démunis soit comblé, a-t-il affirmé, faisant état des divers
progrès réalisés en la matière par son pays. Enfin, le Ministre yéménite a
insisté sur l’importance du respect des diverses cultures et de leurs richesses
dans le cadre des TIC.
M. OVIDIO AMARAL, Ministre des transports, des travaux publics et des
communications du Timor-Leste, a présenté les efforts de son pays en direction
de la promotion des technologies de l’information et de la communication avec
l’aide de la communauté internationale depuis la tenue du référendum qui a amené
le Timor-Leste à l’indépendance en septembre 1999. Les services de
télécommunications sont opérés aujourd’hui par Timor Telecom qui a été créé par
Portugal Telecom International. À présent, les services de téléphone mobile
fonctionnent dans cinq districts. Le réseau national de télécommunication a été
inauguré le mois dernier et toutes les activités du secteur des
télécommunications sont maintenant sous le contrôle du gouvernement. Le
Gouvernement du Timor-Leste a mis en place une autorité de régulation des
communications (ARCOM) qui dépend du Ministère des transports, des
communications et des travaux publics, a-t-il annoncé. L’insuffisance
d’infrastructures et de capacités humaines forme aujourd’hui le principal frein
au Timor-Leste en matière de développement des technologies de l’information et
de la communication (TIC). Dans ces conditions, a dit le Ministre, la première
priorité du pays est de saisir le processus de reconstruction de pour mettre en
place la gouvernance électronique.
M. ALEXANDER CHIKVAIDZE (Géorgie) a déclaré que des compétences et un savoir
spécifiques sont nécessaires au niveau national pour profiter pleinement des
avantages de la société de l’information. C’est pourquoi il est indispensable de
renforcer les capacités dans ce domaine, a-t-il indiqué. Il est également
essentiel de créer au niveau national un cadre propice aux infrastructures de
soutien aux technologies de l’information et de la communication. Pour atteindre
ces objectifs, la coopération internationale est indispensable, a déclaré le
représentant géorgien. Il a par ailleurs indiqué avoir pleinement conscience de
la nécessité d’inclure les TIC dans les stratégies nationales de développement
et d’éradication de la pauvreté. La Géorgie remercie à ce sujet l’Union
internationale des télécommunications (UIT) pour l’aide qu’elle lui a apportée
pour la mise en place d’un système de protection de l’information au Ministère
des transports et des communications, a-t-il déclaré.Cela permettra à la Géorgie
d’envisager désormais de se doter d’un programme de cybergouvernement, a conclu
le délégué.
M. ÁLVARO MOSCOSO BLANCO (Bolivie) a déclaré que son pays, qui est attaché au
respect de la diversité culturelle et à la lutte contre les inégalités et les
fractures sociales et numériques, approuve la création d’un fonds de solidarité
numérique. Une vieille tradition communautariste très vivace favorise la
communication sociale en Bolivie, a-t-il indiqué, et les technologies de
l’information et de la communication (TIC) devront en tenir compte pour
favoriser la vie quotidienne de toute la population. Le représentant a affirmé
que les autorités et les principaux acteurs de la société civile avaient déjà
lancé une série de partenariats en vue d’assurer l’accès égalitaire par tous aux
bienfaits de la société de l’information, malgré un enclavement très pénalisant
pour le pays. Les TIC jouent d’ores et déjà un rôle important dans la lutte
contre la corruption et doivent permettre, à terme, une élévation du niveau de
vie, a-t-il déclaré, avant de préciser qu’un fonds avait été établi pour
faciliter l’accès des zones périurbaines et rurales à l’Internet et aux
communications sans fil.
M. NUNZIO ALFREDO D’ANGIERI (Bélize) a affirmé que la communauté
internationale était face à un nouveau défit et que la diffusion du savoir-faire
et des connaissances était sans valeur si elle ne se faisait pas dans tous les
pays et auprès de toutes les populations, au service de la société et dans le
respect absolu de la dignité humaine. Soulignant la valeur des technologies de
l’information et de la communication (TIC) pour les pays en développement, le
représentant a invité la communauté internationale à assister par tous les
moyens les pays qui ont entrepris de réduire les inégalités sociales, notamment
par le biais des TIC. Rappelant par ailleurs que les TIC ne devaient pas être
une fin en soi, M. D’Angieri a affirmé que son pays mettait tout en œuvre pour
fournir un accès universel aux TIC. S’agissant de la question de la liberté de
la presse, il a jugé essentiel que l’information diffusée ne subisse aucune
censure et contribue à la paix mondiale et à la justice sociale.
M. YAAKOV LEVY (Israël) a estimé que la déclaration de principes et le plan
d’action que le Sommet s’apprête à adopter représentent un progrès notoire dans
la recherche de solutions aux défis qui se posent dans le contexte de la société
de l’information. La société de l’information a profondément changé la vie des
citoyens d’Israël, a-t-il souligné, faisant valoir qu’en vertu du récent
classement élaboré par l’UIT en fonction de l’indice d’accès numérique, Israël
figure parmi les premiers pays en termes d’accès aux technologies de
l’information et de la communication. Néanmoins, le fossé numérique reste un
phénomène inquiétant qu’il faut s’efforcer de résoudre, a poursuivi le
représentant israélien. Il a affirmé qu’Israël avait connu ce fossé. Beaucoup de
ses ressortissants sont en effet des immigrants qui ont été instruits dans leurs
pays d’origine et peinent à s’adapter à la vie moderne. Aussi, des programmes de
télécentres communautaires, d’aide aux personnes handicapées et d’intégration
des nouveaux immigrants ont été mis en œuvre. Le représentant israélien a par
ailleurs souligné qu’il fallait s’unir contre la contamination d’internet par le
racisme et l’intolérance religieuse, y compris l’antisémitisme.
M. MANUEL A. GONZÁLEZ SANZ (Costa Rica) a déclaré qu’un effort d’éducation et
d’alphabétisation était nécessaire pour que les populations jusqu’ici
défavorisées puissent profiter pleinement du développement et des richesses
engendrés par la généralisation des technologies de l’information et de la
communication (TIC). S’il a mentionné certains des dangers inhérents à
l’Internet tels que cybercrime et risques pour les enfants, M. González Sanz a
également relevé le rôle important des acteurs sociaux dans l’instauration d’une
véritable démocratie numérique qui prenne en compte les droits de tous, y
compris des couches les moins favorisées; qui accorde toute leur place aux
femmes; et qui protège les droits de propriété intellectuelle de manière à
promouvoir l’innovation. Il faut également, a conclu le représentant
costaricien, favoriser les transferts de ressources et de fonds vers les pays
qui en ont le plus besoin, afin que les fractures existantes ne s’accentuent pas
davantage.
M. JOÃO AUGUSTO DE MEDICIS, Secrétaire exécutif de la Communauté des pays de
langue portugaise (CPLP), a rappelé que cette communauté réunissait 220 millions
de personnes sur quatre continents. Il a en outre affirmé que la révolution
technologique actuelle devait conduire vers une société plus ouverte et plus
juste, notamment par l’appropriation véritablement démocratique de la
connaissance par le biais des technologies de l’information et de la
communication (TIC). À cet égard, il a déploré que, pour l’instant, moins de 1%
de la population mondiale seulement pouvait accéder à l’Internet et que la
fracture numérique n’était plus seulement entre les pays industriels et les
autres, mais entre ceux qui produisent du numérique et ceux qui n’en produisent
pas. Il a en outre affirmé que le plan d’action et la déclaration d’engagement
qui seront adoptés aujourd’hui devaient lancer la mise en œuvre de politiques
d’insertion sociale dans le domaine des TIC. Le représentant de la CPLP a
également mis l’accent sur l’importance de la promotion de la diversité
linguistique par le biais des TIC et souligné son attachement à la liberté
d’expression, pilier du fonctionnement de la société de l’information. Par
ailleurs, il a déclaré que la CPLC était disposée à étudier la proposition de
créer un Fonds de solidarité numérique et a jugé important que soit établi un
programme de propriété intellectuelle plus souple pour les pays en développement
et que soient diffusés les logiciels à code source ouvert.
M. JEAN PIERRE MAZERY, Président du Conseil pour les communications de
l’Ordre souverain militaire de Malte, a reconnu l’importance des technologies de
l’information et de la communication (TIC) tout en s’inquiétant de l’usage
frauduleux qu’on pouvait en faire. Il a estimé essentiel que le recours au TIC
respecte la dignité de la personne humaine, les droits de l’homme, ainsi que les
valeurs fondamentales que sont la liberté de religion, de conscience et
d’opinion ainsi que le respect de la vie privée. L’Ordre souverain de Malte qui
exerce sa mission depuis près de neuf siècles dans les domaines hospitalier,
médical et sanitaire par l’intermédiaire de 11 000 membres et des milliers de
bénévoles, apprécie, en particulier, les dispositions du Plan d’action qui ont
trait au domaine de la santé, a précisé M. Mazery, ces technologies étant
nécessaires aux volontaires, aux professionnels et à tous les personnels
humanitaires.
M. CARLYLE CORBIN, Observateur des Îles Vierges américaines, a déclaré que le
développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) est
un élément déterminant du siècle qui vient de s’ouvrir. Leur potentiel énorme
n’a pas encore été utilisé par tous et la fracture numérique continue de
marginaliser une grande partie du monde en développement, a-t-il souligné. Il a
rappelé que, pendant la réunion préparatoire au Sommet qui s’est tenue cette
année en République dominicaine pour la région latino-américaine, les
participants ont insisté sur le fait que les connaissances et l’information sont
des éléments clefs du bien-être et du progrès. Ils ont aussi insisté sur les
questions ayant trait aux droits des populations autochtones et au nécessaire
respect de la diversité culturelle. Pendant la seconde phase du Sommet, qui se
tiendra à Tunis en 2005, il faudra continuer à faire au mieux pour éveiller
toutes les consciences.
M. AMIR A. DOSSAL, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour les
partenariats internationaux, a déclaré que ce sommet constituait un véritable
tournant pour tous les peuples dont la voix n’est jamais entendue. Certes, les
partenariats pour le développement ne sont pas nouveaux, mais l’évolution
récente des relations internationales exige que de nouvelles pistes soient
explorées et de nouvelles initiatives lancées. Il faut donc trouver de nouveaux
partenaires et tirer parti des capacités de ceux qui connaissent déjà les
réalités et exigences du terrain: entreprises, organisations non
gouvernementales, fondations. M. Dossal a relevé une montée de l’influence de
ces partenaires depuis 10 ans, grâce notamment aux progrès techniques qui
permettent la mise en réseau de toutes leurs compétences. Il a aussi noté que
les partenariats privé-public ont évolué vers la recherche d’une mutualisation
des enseignements des expériences communes. Quoi qu’il en soit, il faut savoir
se servir des nouvelles idées et redistribuer les fruits de ces expériences aux
personnes qui en ont besoin. Le temps presse en effet pour accomplir le huitième
Objectif de la Déclaration du Millénaire, à savoir l’instauration d’un
partenariat mondial pour le développement, pour lequel toutes les options
devront être explorées, en particulier la coopération Sud-Sud.
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