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La Fracture Numérique et les Objectifs du Millénaire pour le Développement

En tant qu'institution spécialisée de l'Organisation des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la communication (TIC), l'UIT joue un rôle déterminant en encourageant un accès équitable aux technologies modernes qui peuvent transformer la vie des êtres humains et en contribuant à rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de l'isolement.

Les objectifs de développement de l'UIT, fixés lors du Sommet mondial sur la société de l'information (Tunis, 2005) et de la Conférence mondiale de développement des télécommunications (Hyderabad, 2010), privilégient l'accès équitable, pas uniquement dans les pays mais aussi à l'intérieur des communautés, et mettent tout particulièrement l'accent sur les questions de genre, l'accès des jeunes, les personnes handicapées, les communautés autochtones et les populations très isolées. Un programme d'aide directe spécifique cible les 49 pays les moins avancés (PMA) définis par l'Organisation des Nations Unies.

"Grâce notamment au téléenseignement, à la télésanté, à l'administration électronique et à la surveillance du climat, les technologies d'aujourd'hui et de demain aideront à mettre les Objectifs du Millénaire pour le développement à notre portée. La puissance du large bande fixe et mobile renforcera encore notre capacité d'étendre les services de base aux communautés – même les plus isolées – d'une manière qu'on ne pouvait imaginer lorsque les OMD ont été définis il y a plus d'une décennie."

Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies

La Fracture Numérique

L'objectif fixé alors était que, d'ici à l'an 2000, la quasi-totalité des êtres humains se trouvent à moins de deux heures de marche d'un téléphone.

Plus de dix ans se sont écoulés depuis l'établissement de cet objectif qui, autrefois, semblait ambitieux et le monde a bien changé. La technologie mobile a connu un succès commercial foudroyant et les populations de pays qui, en 1985, avaient moins d'une ligne téléphonique pour 500 habitants ont aujourd'hui facilement accès à des services vocaux et de données.

Le nombre d'abonnements cellulaires mobiles a aujourd'hui largement dépassé la barre des 5 milliards et plus de 2 milliards de personnes ont accès à l'Internet. En termes d'accès aux TIC, le nouveau millénaire a été miraculeux pour la plupart des pays les plus pauvres du monde, en particulier les PMA, puisque le nombre total d'abonnements cellulaires mobiles dans ces pays a été multiplié par plus de 150 depuis l'an 2000, passant d'un peu moins de 2 millions à 280 millions fin 2010.

Pourtant, de nombreux problèmes demeurent. Les taux moyens de croissance au niveau régional, très soutenus, cachent des disparités criantes. Ainsi, alors que certains PMA sont en pleine expansion - fin 2010, la Gambie et la Mauritanie, par exemple, se targuaient d'avoir des taux de pénétration de téléphonie mobile de 80% ou plus, soit nettement plus que la moyenne européenne de 50% en l'an 2000 - la télédensité réelle de l'Erythrée est toujours inférieure à 4%. Le taux de pénétration du mobile dans l'archipel des Samoa (Pacifique) est de 91% et celui de Kiribati, pays voisin, est de moins de 10%. Myanmar, contrairement à de nombreux marchés en Asie, compte juste 12 abonnements au mobile pour 1 000 habitants.

Ces chiffres contrastent fortement avec ceux des pays industrialisés: l'Europe, par exemple, compte aujourd'hui beaucoup plus d'abonnements au mobile que d'habitants et cent pays dans le monde ont un taux de pénétration du cellulaire mobile de plus de 100%. Mais le service téléphonique n'est qu'une pièce du puzzle dans une économie mondialisée qui repose de plus en plus sur le partage en ligne de l'information. Au début de l'an 2000, on comptait tout juste 178 000 abonnés à l'Internet dans les 49 PMA pris collectivement. Ce chiffre est en augmentation, mais le taux de pénétration reste bas, puisqu'il s'établissait à tout juste 4,6% en 2010.

Dans certains pays en développement, la pénétration du large bande reste largement limitée au secteur du tourisme et aux entreprises à capitaux étrangers. Dans 32 des pays en développement, le coût d'un abonnement mensuel au large bande représente plus de 50% du revenu national brut moyen par habitant, contre moins de 5% de ce même revenu dans les 46 premiers pays de la liste établie par l'UIT sur la base du panier de prix pour les TIC.

La Fracture Numérique et les Objectifs du Millénaire pour le Développement

Lorsqu'ils ont adopté la Déclaration du Millénaire en l'an 2000, les dirigeants du monde entier ont réaffirmé leur conviction que les TIC contribueraient de façon déterminante à la réalisation des huit Objectifs du Millénaire pour le développement. Un meilleur accès aux TIC peut améliorer les pratiques agricoles et aider les micro-entreprises; contribuer à la diffusion de services d'information et de services de santé qui aident à prévenir le SIDA et d'autres maladies contagieuses; promouvoir la parité hommes/femmes et l'autonomisation des femmes en les aidant à prendre le contrôle économique de leur vie; contribuer à la protection de l'environnement grâce à un suivi climatique et à une réaction rapide en cas de catastrophe. De fait, une cible d'un Objectif du Millénaire pour le développement encourage explicitement l'exploitation accrue des nombreux avantages des TIC dans les pays en développement.

"L'UIT continue de suivre l'évolution de la fracture numérique et met actuellement en chantier de nombreux projets pour que les populations des zones rurales ou mal desservies puissent bénéficier d'un accès Internet large bande haut débit"

Dr Hamadoun Touré, Secrétaire général de l'UIT

Alors que le monde approche de l'année 2015, échéance fixée pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, les TIC jouent effectivement un rôle de plus en plus important en nous rapprochant de la réalisation de ces objectifs essentiels. Les applications et les services utilisant les TIC, par exemple le commerce électronique, l'apprentissage à distance, la télémédecine et l'administration publique en ligne, améliorent la qualité de vie d'un nombre incalculable d'êtres humains dans le monde.

 

  • Les TIC contribuent à l'éradication de l'extrême pauvreté et de la faim, à travers les projets Village phone, dans le cadre desquels des femmes pauvres reçoivent une assistance pour pouvoir acquérir des téléphones portables et vendent ensuite des services téléphoniques aux habitants de leurs villages. Parallèlement, en reliant des artisans à faible revenu aux marchés mondiaux, les coopératives en ligne permettent à ces artisans de traiter directement avec leurs clients sans être obligés de passer par des intermédiaires qui empochent la plupart des bénéfices. En fournissant directement en ligne des bulletins météo et des informations sur les produits agricoles, dans les langues locales, les TIC peuvent aussi aider les agriculteurs à améliorer considérablement la productivité de leurs terres.

  • Les TIC contribuent à assurer l'éducation primaire pour tous et l'égalité entre les hommes et les femmes. Les plus grandes universités du monde sont maintenant des établissements de téléenseignement. Nombre de pays en développement utilisent désormais les TIC pour atteindre des étudiants isolés qui ne sont pas en mesure d'assister aux cours en personne. Au Rwanda, par exemple, le téléenseignement est largement utilisé pour former des enseignants et pour communiquer des informations, un enseignement ou des connaissances indispensables à leur survie, via des radios alimentées à l'énergie solaire. Les TIC contribuent aussi à rompre le cercle vicieux de la pauvreté des femmes en enseignant aux petites filles et aux femmes à lire, à compter et à développer des compétences de base dans le domaine des TIC.

  • Les TIC contribuent à lutter contre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres maladies. Depuis son lancement en 2004, l'initiative "Les médias mondiaux contre le SIDA" s'est développée et comprend désormais plus de 300 sociétés des médias du monde entier, unies dans la lutte contre le VIH/SIDA. Pour lutter contre le fléau du paludisme, les moyens de surveillance satellitaires permettent aujourd'hui d'identifier, de cibler et de contrôler plus facilement les zones de prolifération des moustiques. Grâce à la télémédecine, de grands progrès ont été faits dans la lutte contre la tuberculose et d'autres maladies infectieuses ainsi que de nombreuses maladies chroniques comme le diabète.

  • Les TIC contribuent à assurer un environnement durable. Certaines initiatives contribuent à créer un mode de vie plus respectueux de l'environnement, par exemple les programmes radiophoniques pour promouvoir de meilleures pratiques agricoles, l'utilisation des satellites pour surveiller les forêts tropicales humides, les glaciers et les régions polaires ou encore la réduction des besoins énergétiques des nouvelles technologies.

Le rôle de l'UIT

Il n'existe pas de panacée pour améliorer l'accès et l'accessibilité aux TIC. L'UIT a adopté une approche pluridisciplinaire et multi-parties prenantes qui cible des domaines clés, réglementation des technologies et des TIC, partenariats public-privé et renforcement des capacités au niveau local.

  

Réduire l'écart en matière de normalisation

La normalisation est elle aussi considérée comme un moyen essentiel de réduire la fracture numérique.

L'UIT ne ménage aucun effort pour faciliter une plus grande participation des pays en développement au processus de normalisation. Non seulement l'UIT tient davantage de réunions dans ces pays, mais elle expérimente également de nouvelles formes de participation à distance.

Réduire l'écart en matière de normalisation permettra aux pays en développement de bénéficier d'un accès à la conception des nouvelles technologies et de s'assurer que leurs besoins sont pris en compte dans l'élaboration des normes. Ainsi, ces pays pourront faire entendre leur voix dans le développement des TIC de la prochaine génération et les fondements d'une société de l'information véritablement équitable seront posés.

Les normes techniques jouent un rôle crucial dans le façonnement du paysage technique et économique dans le monde. Toutes les communautés touchées par les normes devraient avoir voix au chapitre dans leur création. Pour les personnes démunies, la technologie est un moyen d'échapper à la pauvreté. La participation au processus de normalisation est une mesure essentielle pour promouvoir l'inclusion numérique.

Par ses travaux sur la planification du spectre, le partage des connaissances et la réforme de la réglementation, l'UIT joue actuellement un rôle actif dans la promotion de nouvelles technologies bien adaptées aux conditions particulières des pays en développement, par exemple les téléphones cellulaires mobiles à haut débit, les microstations et les plates-formes hertziennes longue distance.

Grâce à ses nombreuses activités dans le domaine de la réglementation, notamment le Colloque mondial des régulateurs qu'elle organise chaque année, son enquête sur la réglementation des télécommunications dans le monde, son kit d'aide à la réglementation des TIC et son service de centralisation des informations (G-Rex) en partenariat avec la Banque mondiale qui offrent un accès instantané aux décisions réglementaires prises sur les marchés mondiaux, l'UIT encourage l'adoption de bonnes pratiques réglementaires qui stimuleront l'adoption des TIC.

Le renforcement des capacités est un autre domaine essentiel dans lequel l'UIT joue un rôle éminemment proactif en sensibilisant l'utilisateur lui-même tout en mettant l'accent sur la formation de professionnels dans le domaine des TIC qui constitueront un pool de spécialistes du déploiement, de la maintenance et de la gestion des réseaux dans les pays en développement.

Dans le cadre de l'initiative UIT pour la création de Centres de formation à l'Internet, 79 centres de ce type ont déjà vu le jour dans 65 pays, dont 24 PMA. Ces centres ont déjà permis de former plus de 33 000 diplômés (dont 8 800 femmes) et l'on compte actuellement 9 000 nouveaux inscrits (dont 2 400 femmes). Ce programme a en outre permis de former 241 formateurs de par le monde, dont 35 femmes.

Parmi les cursus proposés, on citera notamment des cours d'initiation à l'informatique et sur l'interconnexion des réseaux IP, organisés en partenariat avec Cisco, des cours sur les applications logicielles bureautiques organisés en partenariat avec Microsoft, des cours sur les applications à code source ouvert (Apache, MySQL, PHP) organisés en partenariat avec la Commission européenne, des cours sur l'utilisation des réseaux hertziens aux fins des affaires communautaires organisés en partenariat avec Inveneo et, dernièrement, une initiation aux didacticiels Linux et une certification Linux proposées en partenariat avec le Linux Professional Institute.

L'UIT a également contribué, à hauteur de 9 millions USD, au financement de la création de Centres d'excellence TIC dans différentes régions du monde. Conçus pour offrir une formation continue à des gestionnaires des TIC de haut niveau du secteur public et du secteur privé, par le biais de programmes de téléenseignement, ces centres constituent des pôles régionaux pour le perfectionnement du personnel, la recherche et le partage des connaissances ainsi que pour la fourniture de services de consultance spécialisés, générateurs de revenus, à des clients extérieurs.

 

En tant qu'institution "engagée à connecter le monde", l'UIT croit au droit fondamental de l'homme de communiquer et au pouvoir des TIC, comme catalyseurs de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.

 

Pour exploiter davantage le potentiel des partenariats public-privé, l'UIT a lancé l'initiative "Connecter le monde", projet de développement novateur reposant sur la création de synergies multi-parties prenantes entre entreprises privées, pouvoirs publics et organismes de développement. Parmi les initiatives entreprises récemment dans le cadre de ce projet, on citera notamment l'initiative "Connecter une école, connecter une communauté", qui vise à développer les installations des TIC dans les écoles pour en faire des pôles de connectivité à l'échelle des communautés, et le Partenariat pour le large bande hertzien, qui a pour objectif de mobiliser les parties prenantes de premier plan en vue de financer, de concevoir, de construire, d'exploiter et d'entretenir des infrastructures large bande hertziennes dans les pays bénéficiaires, l'accent étant mis sur les populations mal desservies dans les zones rurales et isolées.

Pour imprimer un élan à cette initiative, l'UIT a également lancé une série de manifestations "Connecter le monde" dont la première a rassemblé plus de 1 000 délégués de haut niveau et permis de mobiliser 55 milliards USD d'investissements, montant sans précédent, pour la connectivité intrarégionale. Au cours du Sommet Connecter l'Afrique organisé par l'UIT en 2007 à Kigali (Rwanda), des engagements ont ainsi été pris pour interconnecter toutes les capitales et les grandes villes d'Afrique à une infrastructure TIC large bande, pour améliorer la connectivité avec le reste du monde d'ici à 2012 et pour doter tous les villages d'Afrique de services TIC large bande à l'horizon 2015.

L'UIT étend aujourd'hui cette manifestation très fructueuse à d'autres régions du monde, avec le Sommet Connecter les pays de la CEI qui a eu lieu à Minsk (Bélarus) les 26 et 27 novembre 2009 et les Sommets Connecter les Etats arabes et Connecter les Amériques qui sont tous deux prévus pour 2012.

 

 

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