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UN APERÇU DU MARCHÉ DES TIC

© Lourens Smak/Alamy

Le nombre d'abonnements au mobile dépasse la barre des 4 milliards

Le taux de pénétration de la téléphonie fixe reste relativement faible dans la plupart des pays en développement, puisqu'il s'établissait en moyenne à 13% à la fin de 2007, même si l'ensemble des pays en développement représentaient cette année-là 58% des 1,3 milliard de lignes téléphoniques fixes dans le monde. Ce segment de marché a fléchi dans les pays développés et n'a que légèrement progressé dans les pays en développement. Dans l'ensemble, le taux de pénétration des lignes fixes dans le monde a stagné en 2007.

Le taux de pénétration de la téléphonie mobile a, lui, continué à connaître une croissance très soutenue pour atteindre, d'après les estimations, 61% de la population mondiale (soit 4 milliards d'abonnés à la fin de 2008). Plus de 70% des abonnés au mobile dans le monde étaient, au début de l'année 2008, des habitants de pays en développement (voir Figure 1, graphique de gauche). L'Afrique est toujours la région qui enregistre le taux de croissance le plus élevé (32% entre 2006 et 2007). Le taux de pénétration du mobile sur ce continent (28%) est à mettre en relation avec les taux enregistrés pour l'Asie (37%), pour les Amériques (72%) et pour l'Europe (110%), fin 2007 (voir Figure 1, graphique de droite).

Avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile qui atteint 61%, on peut dire qu’en théorie, une personne sur deux possède ou utilise un téléphone mobile. Toutefois, ces statistiques doivent être affinées. Il peut arriver que des consommateurs soient comptés deux fois lorsqu’ils sont abonnés à plus d’un service.

Figure 1 — Un aperçu du secteur de la téléphonie mobile, dans le monde et par région

Nombre d’abonnés au mobile dans le monde

Nombre d’abonnés au mobile pour 100 habitants, en 2007

Source: ITU World Telecommunication/ICT Indicators Database
(Base de données UIT des Indicateurs des télécommunications/TIC dans le monde)

En outre, les opérateurs emploient différentes méthodes pour comptabiliser leurs abonnés actifs utilisant le prépaiement, ce qui se traduit souvent par un gonflement du nombre réel d’utilisateurs. Par ailleurs, certains abonnés, en particulier dans les pays en développement, partagent leurs téléphones mobiles avec d’autres. Telle est d’ailleurs la clé de la réussite du projet Grameen Phone dans les zones rurales du Bangladesh.

Malgré des taux de croissance élevés dans le secteur du mobile, d’importantes différences subsistent dans les taux de pénétration entre les régions et à l’intérieur des pays, en particulier entre les zones urbaines et les zones rurales. La progression spectaculaire du nombre d’abonnés au mobile est à mettre principalement au compte du développement de certains des plus grands marchés du monde. On s’attend que les «pays BRIC» — Brésil, Fédération de Russie, Inde et Chine — aient un fort impact sous plusieurs angles — population, ressources et part du PIB (produit intérieur brut). A eux seuls, ces pays comptaient, fin 2008, plus de 1,3 milliard d’abonnés au mobile.

Le large bande gagne du terrain, mais des fractures subsistent

Les statistiques de l’UIT relatives à l’Internet et au large bande montrent que de plus en plus de pays passent au haut débit. Fin 2007, plus de 50% de tous les abonnés à l’Internet avaient un accès haut débit. La connexion téléphonique cède la place au large bande, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. D’ores et déjà, au Chili, au Sénégal et en Turquie, plus de 90% de tous les abonnés à l’Internet ont accès au large bande.

Toutefois, d’importantes différences subsistent en ce qui concerne les taux de pénétration. Alors que ceux du large bande fixe s’établissaient, fin 2007, à moins de 1% en Afrique, ils étaient beaucoup plus élevés en Europe (16%) et dans les Amériques (10%). Cette différence se retrouve également dans la répartition des abonnés au large bande par région. Dans leur grande majorité, les pays en développement demeurent à la traîne (voir Figure 2).

Figure 2 — La fracture du large bande

Nombre d’abonnés au mobile large bande pour 100 habitants

Nombre d’abonnés au fixe large bande pour 100 habitants

Note — Abonnés au mobile ayant accès à des communications de données à des débits large bande (soit à un débit minimal de 256 kbit/s).
Source: ITU World Telecommunication/ICT Indicators Database

(Base de données UIT des Indicateurs des télécommunications/TIC dans le monde)

Le signe encourageant est que certains pays en développement — en particulier le Brésil, la Fédération de Russie, l’Inde et la Chine — enregistrent une croissance soutenue du nombre d’abonnés au large bande.

Le large bande mobile

Le nombre d’abonnés au large bande mobile a atteint 167 millions fin 2007, soit une augmentation de 18% depuis 2006. La concurrence est très vive entre les technologies telles que les systèmes 2.5G et 3G ainsi que l’accès en mode paquet à haut débit (HSPA), le WiMAX et l’évolution à long terme (LTE). D’après les estimations récentes, le nombre d’abonnés au HSPA dans le monde a franchi le seuil des 50 millions, alors qu’il était d’à peine 11 millions en 2007.

Mais le fléchissement de l’économie mondiale pourrait ralentir la dynamique de l’adoption des systèmes 3G et des autres technologies nouvelles. C’est ainsi que des pertes financières imprévues ont amené le plus important opérateur de téléphonie fixe de Thaïlande, TT&T, à suspendre en octobre 2008 un plan d’investissement 3G de 1,5 milliard USD. Autre exemple, avec la Fédération de Russie, où le gel des crédits est peut-être à l’origine du recul des investissements consacrés aux réseaux WiMAX; il se pourrait que les nouveaux opérateurs doivent maintenant se disputer les clients ainsi que les flux de trésorerie nécessaires pour alimenter leurs réseaux à forte utilisation de capital. Néanmoins, les pays en développement et les pays à économie émergente qui suivent normalement le cours de leurs programmes d’octroi de licences 3G et WiMAX demeurent relativement nombreux.

La fourniture de portables fonctionnels et peu onéreux à la clientèle contribuera à stimuler l’adoption du large bande mobile. Par exemple, avec l’introduction par Apple du iPhone 3G, on a constaté que les habitudes et les attentes des consommateurs évoluent, et pour la nouvelle clientèle, la connectivité large bande «permanente» est devenue la norme. De la simple navigation sur le web et du courrier électronique traditionnel au «tout mobile» (opérations bancaires, téléachat, VoIP et télévision mobiles), les applications large bande vont vraisemblablement révolutionner l’ensemble du marché mobile.

Le passage à un environnement tout IP

Le développement des services qui reposent sur le protocole de téléphonie IP (VoIP) est probablement le meilleur exemple du passage à un environnement «tout IP». Les services VoIP ont continué de progresser fortement ces deux dernières années, encore qu’à un taux légèrement inférieur au taux observé en 2005. Mais surtout, la VoIP remplace inexorablement les traditionnelles lignes RTPC (réseau téléphonique public commuté) dans de nombreux pays, aussi bien développés qu’en développement.

En France et au Japon, environ un tiers du total des lignes fixes étaient des lignes VoIP à la fin de 2007. Selon certains analystes, le nombre des abonnés VoIP dans le monde a franchi la barre des 80 millions en 2008, et les utilisateurs professionnels représentent un pourcentage croissant du total. La répartition régionale des abonnés varie selon le coût des communications traditionnelles sur ligne fixe et selon le traitement de la VoIP et de la passerelle internationale RTPC, pour les communications longue distance, dans la réglementation en vigueur.

Skype, le fournisseur mondial de services VoIP le plus fréquemment cité comme exemple, avait une clientèle de 196 millions d’utilisateurs en mars 2007 contre à peine 95 millions en 2006. ON World prévoit qu’en 2011 le monde comptera 100 millions d’utilisateurs VoIP mobiles. Et Skype détiendra sans doute 25% du marché mondial de la VoIP.

Des instruments de réglementation sont requis pour gérer finement les conditions du marché, de telle sorte que la VoIP puisse développer son plein potentiel. Certains des aspects que les régulateurs et les décideurs peuvent considérer sont par exemple les accords d’homologue à homologue entre fournisseurs VoIP, les accords d’interconnexion avec les autres fournisseurs de services téléphoniques, la réforme des systèmes de numérotage (avec la portabilité des numéros) et la légalisation de la fourniture des services VoIP et de leur utilisation dans les pays où elles sont interdites.

L’évolution des pratiques réglementaires


© Bill Bachmann/Alamy

La première phase de la réforme des télécommunications dans les pays en développement, amorcée à la fin des années 90, avait pour objet d’instituer des structures plus transparentes et plus stables en matière de juridiction et de réglementation, l’accent étant mis sur la mise en place d’autorités nationales de régulation et l’ouverture à la concurrence de certains segments du marché, tels que la téléphonie mobile. Il s’agissait de mobiliser des investissements et de progresser sur la voie de la concrétisation de l’accès universel aux services de télécommunications de base.

Des modifications radicales se sont produites dans le secteur avec l’innovation technologique, la convergence des services et l’intensification de la concurrence. Cette évolution profonde appelle peut-être aujourd’hui une nouvelle refonte de la réglementation, à l’effet d’ouvrir un plus grand nombre de segments du marché à la concurrence et d’actualiser les méthodes et pratiques d’octroi de licences et de gestion du spectre, tout en facilitant la croissance des réseaux large bande et des services issus de la convergence. Avec l’intensification de la concurrence et l’entrée en lice de nouveaux fournisseurs de services, il sera aussi nécessaire de considérer de plus près la question du règlement des différends.

Figure 3 — Nombre d’autorités de régulation, dans le monde et par région

Instances de régulation dans le monde (total)

Pourcentage d’autorités de régulation dans chaque région

Source: ITU World Telecommunication Regulatory Database
(Base de données UIT de réglementation des télécommunications dans le monde).

En octobre 2008, 152 pays disposaient d’une autorité nationale de réglementation du secteur des TIC et des télécommunications (Figure 3). Le continent africain présente actuellement le pourcentage le plus élevé de pays disposant d’un régulateur spécifique dans le secteur (93%), suivi par la région Amériques (89%), l’Europe (80%), la région Asie-Pacifique (66%) et les Etats arabes (62%). Deux nouveaux régulateurs du secteur des TIC ont été institués depuis 2007, l’Autorité de réglementation des postes et télécommunications en Guinée et le Régulateur indépendant des télécommunications à Vanuatu.

Pendant une bonne partie de l’année 2008, les pouvoirs publics, dans plusieurs pays, se sont attachés à renforcer les instances de réglementation nationales. En Europe, par exemple, l’Autorité de régulation de la Hongrie s’est vu conférer davantage de responsabilités sur les questions de politique du spectre — et la protection des consommateurs a été renforcée avec diverses modifications d’ordre législatif. En Namibie, un Ministère des technologies de l’information et des communications a été spécifiquement créé pour actualiser la totalité des politiques et règlements concernant les TIC. En Tunisie enfin, la nouvelle loi des télécommunications adoptée en janvier 2008 confère à l’autorité de réglementation davantage de responsabilités et de pouvoirs en matière d’enquêtes, de règlement des différends et de sanctions.

Contrôle privé et concurrence

Privatisation

Figure 4 — Répartition du capital des opérateurs historiques de téléphonie fixe dans le monde et par région

Situation des opérateurs historiques de téléphonie fixe, dans le monde, 1991–2008

Opérateurs historiques de téléphonie fixe privés, en pourcentage, par région, octobre 2008

 

Source: ITU World Telecommunication Regulatory Database
(Base de données UIT de réglementation des télécommunications dans le monde).

Au milieu de 2008, environ 125 Etats Membres de l’UIT disposaient d’un ou de plusieurs opérateurs historiques nationaux de téléphonie fixe sous contrôle privé ou partiellement privatisé (Figure 4). Les régions présentant le plus fort pourcentage de contrôle privé sont l’Europe (environ 78%), la région Amériques (74%), la région Asie-Pacifique et la région Afrique (environ 58%).

De nombreux pays d’Afrique se sont engagés sur la voie de la privatisation. Le Gouvernement du Kenya a cédé 51% du capital de Telkom Kenya à France Télécom pour 390 millions USD en décembre 2007. Au Ghana, le Parlement a approuvé la vente de l’opérateur national Ghana Telecom à Vodafone, en août 2008.

De leur côté, l’Algérie, la Guinée et le Mali ont annoncé les plans de privatisation des opérateurs historiques en 2009. S’il est difficile de prévoir quelle sera l’incidence à long terme de la crise économique et financière mondiale sur le secteur des TIC, il est certainement possible que cette crise affecte les flux de capitaux consacrés à la privatisation dans les pays en développement.

Concurrence

Les marchés s’ouvrent régulièrement à la concurrence, ceux de l’Internet et des services mobiles étant les plus compétitifs. A peine 40 pays autorisaient la concurrence dans la fourniture de services de télécommunications de base en 1997, mais ils étaient environ 110 dix ans plus tard.

La poursuite de la réforme dans les Etats arabes s’est traduite par une libéralisation accrue dans le secteur. Au Qatar, le marché des télécommunications a été ouvert à la concurrence en 2008. A Oman, l’autorité de régulation a lancé en août 2008 une procédure d’octroi de licence à un second opérateur national de téléphonie fixe. Les fréquences accordées au futur titulaire concerneront le large bande hertzien (pour 15 ans) ainsi que l’exploitation nationale, l’accès local et le réseau international (câble sous-marin et droits de station d’atterrissement) pour les 25 prochaines années.

L’Egypte prévoit également d’octroyer une seconde licence de téléphonie fixe début 2009. Le Gouvernement du Rwanda a lancé en 2008 un appel d’offres public pour sélectionner un troisième opérateur national, la période d’exclusivité accordée aux deux opérateurs établis, Rwandatel et MTN Rwandacel, étant terminée. Le troisième opérateur disposera d’une licence fixe et d’une licence mobile sur 15 ans. Au Malawi, une troisième licence GSM a été accordée au premier semestre de 2008.

Dans la région Asie-Pacifique, le Gouvernement de la Chine prévoit d’accorder trois licences large bande 3G suite à la restructuration du secteur. L’Inde a annoncé la mise aux enchères d’au moins cinq licences mobiles large bande 3G avant la fin 2008. Enfin, au Viet Nam, sept opérateurs sont apparemment en concurrence pour les quatre licences 3G que doit octroyer le Ministère de l’information et des communications.

Dans la région Amériques, Industry Canada a annoncé en juin 2008 une mise aux enchères de fréquences pour un «service hertzien évolué». Au total, 105 MHz seront proposés, dont 40 MHz réservés aux nouveaux opérateurs. En Equateur, les deux opérateurs mobiles sous contrôle étranger, Porta (América Móvil) et Movistar (Telefónica) ont obtenu un prorogement de licence de 15 ans. Toutefois, ces deux opérateurs ont dû accepter pour cette prorogation un prix plus élevé que celui des concessions initiales. Par ailleurs, au Brésil, le régulateur Anatel a accordé à la fin de 2007 plusieurs licences 3G par voie de mise aux enchères, à raison de quatre licences dans chacune des onze régions définies dans le pays, mobilisant ainsi un total de 3 milliards USD. A l’horizon 2016, les nouveaux détenteurs de licence du pays doivent assurer l’accès Internet large bande mobile dans plus de 3800 municipalités, couvrant 17,3 millions d’habitants dépourvus précédemment d’accès.

L’avenir

Avec plus de 2 milliards d’utilisateurs potentiels toujours dépourvus d’accès aux réseaux de télécommunication, les marchés des pays en développement et les marchés des économies émergentes seront vraisemblablement les principaux moteurs de la croissance du nombre des abonnés et du volume des recettes ces prochaines années. Même si la crise financière ralentit la mise en place des nouvelles infrastructures et l’adoption des technologies les plus récentes, la croissance du nombre des abonnés devrait se poursuivre.

 

 

 

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