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LES TIC ET CHANGEMENT CLIMATIQUE

Siemens Press Picture

Les TIC offrent la possibilité d’accroître le rendement énergétique dans les bâtiments «intelligents»

Lutter contre le changement climatique

Pour une économie à empreinte carbone réduite à l’âge de l’information

Luis Neves, Président de la GeSI et Steve Howard, P.-D. G., The Climate Group


BT

«Le secteur des TIC, composante fondamentale d’une croissance à empreinte carbone réduite, peut être un facteur de mutation vers une économie et une société à faible empreinte carbone».
Luis Neves, Président de la GeSI et Chef du Département du développement durable et de l’environnement, Deutsche Telekom

Les dernières nouvelles communiquées par les climatologues sont bien inquiétantes. L’accumulation de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère de notre planète est plus rapide que nous l’avions prévu. Les chercheurs, les économistes et les décideurs demandent pour les émissions de GES des valeurs cibles (à l’horizon 2020) inférieures d’au moins 20% aux niveaux de 1990.

Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) étant en plein essor, il est indispensable de bien comprendre son impact sur le changement climatique. Selon le rapport «SMART 2020 — Enabling the low carbon economy in the information age», les produits et services directement issus du secteur des TIC comptent aujourd’hui pour 2% du total des émissions de GES dans le monde, mais ce secteur d’avenir s’il en est peut réagir rapidement face au problème du réchauffement climatique. Il a un rôle essentiel à jouer, avec les autres branches d’activité, dans la mise au point et l’application des solutions requises pour faire en sorte que notre société ait une empreinte carbone réduite. Ce rapport, publié en juin 2008 par le The Climate Group dans le cadre de la GeSI (Global e-Sustainability Initiative), a été présenté au deuxième colloque international sur les TIC et le changement climatique, organisé par l’UIT à Londres, les 17 et 18 juin 2008.

Les estimations rassemblées dans ce document font apparaître que les émissions de GES imputables au secteur des TIC augmentent sensiblement: de 0,53 milliard de tonnes d’équivalent CO2 en 2002, elles devraient passer à 1,43 milliard en 2020 si nous continuons à agir comme si de rien n’était. Mais le secteur des TIC offre par ailleurs de nombreuses possibilités de remplacement de biens et de services traditionnels par des équivalents virtuels et d’accroissement des rendements énergétiques des systèmes. Au reste, c’est précisément sur le plan des rendements, et donc de la réduction des émissions, que les TIC peuvent faire la différence, dans tous les secteurs de l’économie: logistique, bâtiment, réseaux électriques, systèmes mécaniques. Nous savons maintenant que le secteur des TIC est l’une des composantes d’une société à empreinte carbone réduite, et qu’il peut contribuer pour beaucoup à orienter le monde dans cette direction à l’horizon 2020.

Les TIC pour réduire les émissions de gaz à effet de serre


The Climate Group

«Les consommateurs et les entreprises ne peuvent pas gérer ce qui n’est pas mesurable. Les TIC nous donnent les moyens «d’observer» notre consommation d’énergie et nos émissions de gaz à effet de serre en temps réel, et pourraient nous permettre d’optimiser les systèmes et les processus pour les rendre plus efficients».
Steve Howard, P.-D. G., The Climate Group

Le rapport «SMART 2020» traite des domaines dans lesquels les TIC permettraient de réduire sensiblement le volume (exprimé en équivalent CO2), des émissions GES des autres secteurs de l’économie, et les réductions y sont quantifiées en termes «d’économies». En dehors des émissions associées à l’agriculture et à la déforestation, la plus grande partie des émissions de GES dues à l’homme est imputable à la production d’électricité et aux transports. Les TIC offrent la possibilité d’accroître le rendement énergétique de l’infrastructure de transmission et de distribution de l’électricité dans les bâtiments et les usines et des réseaux de distribution des marchandises.

Toutes choses égales par ailleurs sur le plan de l’activité économique, les TIC pourraient nous permettre d’abaisser de 15% le total des émissions de GES en 2020 — ce qui équivaudrait à 7,8 milliards de tonnes de CO2 sur un total estimatif de 51,9 milliards de tonnes et représenterait une bonne part des réductions, par rapport aux niveaux de 1990, que les chercheurs et les économistes recommandent à l’horizon 2020 pour prévenir les dangers du changement climatique. En termes économiques, le gain d’efficacité énergétique offert par les TIC se chiffrerait à environ 946,5 milliards USD (aux taux de décembre 2007).

Les innovations techniques, étant par nature imprévisibles, ne sauraient faire l’objet d’estimations d’impact précises, et le rapport expose à cet égard un certain nombre des obstacles à surmonter si l’on veut que ces «économies» se réalisent. De surcroît, le secteur des TIC devra systématiquement réduire sa propre empreinte carbone, alors qu’augmentera la demande de ses produits et services.

Du caractère fondamental de la normalisation

La normalisation est une étape fondamentale dans la concrétisation de l’objectif ultime — la «transformation économique intelligente». Il va sans dire que l’UIT a un rôle de premier plan à assumer en la matière, et d’ailleurs l’Union confère déjà un rang de priorité élevé au changement climatique dans ses activités. La consommation d’énergie doit être un élément important des normes techniques qui s’appliquent au secteur des TIC lui-même. Et nous devons faire en sorte que les méthodes de mesure soient normalisées sur l’ensemble de la vie utile des produits et des services, afin de connaître avec précision le volume des GES émis à chaque stade.

Le succès obtenu dans le secteur des TIC s’explique notamment par le fait que ce secteur a pu structurer en couches, et à l’échelle internationale, la normalisation des systèmes de communication entre machines — des codes téléphoniques internationaux aux noms de domaine Internet. Il faut également définir des protocoles dans les autres secteurs industriels pour rendre possible l’interaction des systèmes intelligents.

Des protocoles compatibles permettant aux équipements et aux applications de communiquer entre eux et offrant la possibilité de normaliser les échanges d’informations, rendraient plus efficaces les opérations de surveillance et de contrôle de l’utilisation de l’énergie et des émissions de CO2, tout en minimisant ces émissions. On pourrait ainsi faire communiquer entre eux les réfrigérateurs et les compteurs électriques intelligents, les thermostats et les systèmes de production de l’électricité, les systèmes mondiaux de navigation et les camions de livraison . L’UIT a déjà entrepris de définir des normes relatives à la télédétection, à la voiture branchée, etc.

Le futur sous le signe de l’intelligence

L’ordre de grandeur de la réduction des émissions que l’on pourrait obtenir en intégrant les TIC de façon intelligente à tous les niveaux, dans notre mode de vie, dans nos habitudes de travail, dans nos activités intellectuelles, dans nos déplacements, confère un rôle essentiel à ce nouveau secteur dans la lutte contre le changement climatique, et ce, malgré la propre empreinte carbone des TIC, car aucun autre secteur ne peut à lui seul offrir des moyens techniques aussi fondamentaux dans la recherche de l’efficacité d’utilisation de l’énergie et dans un aussi grand nombre de branches d’activité.

Le rapport repose sur le concept d’ «avenir intelligent», en anglais «SMART future». Dans cette expression, les cinq majuscules (S), (M), (A), (R) et (T) du sigle correspondent aux termes anglais «standardizing», «monitoring», accounting», «rethinking» et «transforming», soit «normalisation», «suivi», «comptabilisation» (de la consommation d’énergie), «refonte» (du fonctionnement de l’économie) et enfin «transformation» de notre mode de vie et de nos méthodes de travail, ce qui donne SMART (intelligent). Le document recommande donc la mise en application de ce concept d’avenir intelligent et énumère les principales mesures devant être prises à cette fin par le secteur des TIC, les gouvernements et les leaders de l’industrie.

La GeSI et le Climate Group vont maintenant présenter les conclusions du rapport aux Etats Unis, en Chine, en Inde et en Europe et s’efforcer, de concert avec les décideurs et les principales entreprises, de définir une stratégie de concrétisation à l’échelle du monde entier des idées exposées dans le rapport «SMART 2020».
 

La GeSI (Global Sustainability Initiative) est un partenariat stratégique international regroupant un certain nombre d’entreprises et d’associations professionnelles du secteur des TIC et diverses organisations non gouvernementales telles que le CDP (Carbon Disclosure Project) et le WWF (World Wide Fund For Nature). Etablie en 2001, la GeSI a notamment pour partenaires l’UIT, le PNUD (Programme des Nations Unies pour l’environnement) et le WBCSD (World Business Council of Sustainable Development).

Le Climate Group est une organisation indépendante à but non lucratif qui s’emploie, à l’échelle internationale et de concert avec un certain nombre de leaders du secteur public et du secteur privé, à proposer des solutions concernant le changement climatique ainsi qu’à promouvoir des activités économiques à empreinte carbone réduite. Fondé en 2004, il est présent en Australie, en Chine, aux Etats-Unis, en Inde et au Royaume-Uni.

 

 

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