Evolution des technologies hertziennes
Depuis leur mise en service commercial, au début des années 80, les
systèmes mobiles cellulaires ont progressé de façon inimaginable sur tous les
plans: couverture, services, technologie, portables et réglementation. Mais la
véritable révolution, peut-être, est qu’en l’espace d’environ 20
années le nombre des abonnés à la téléphonie mobile s’est accru au point
de dépasser le nombre des abonnés à la téléphonie fixe en 2002, de sorte
que les techniques de communication mobile interviennent désormais dans la
majeure partie des communications vocales (figure 1, graphique de gauche).
Collection de téléphones portables retraçant l’histoire des
communications mobiles
UIT 030082/Siemens AG
|
Les réseaux cellulaires mobiles de la première génération étaient des
réseaux analogiques. Par la suite, l’évolution de la technologie numérique
a abouti aux systèmes de la deuxième génération (2G). A la fin des années
80, les réseaux de la deuxième génération offraient une meilleure qualité
de service, une plus forte capacité et un plus grand nombre de fonctions que
les systèmes analogiques. A la fin 2002, dans le monde entier, la transition
vers les réseaux cellulaires numériques était pour ainsi dire achevée, les
utilisateurs de systèmes analogiques ne représentant que trois pour cent du
total des utilisateurs de systèmes mobiles. On dénombre actuellement dans le
monde quatre technologies de communication hertzienne cellulaire numérique
dites de la deuxième génération (figure 1, graphique de droite1):
1 Le système de téléphones portables personnels
(PHS, Personal
Handyphone System) est un système numérique en service au Japon depuis
1995. Ce système, conçu comme solution de remplacement, à moindre coût, de
la téléphonie cellulaire, présente une couverture limitée. En décembre
2002, il comptait 5,6 millions d’abonnés, tous au Japon.
- Système mondial de communications mobiles
(GSM, Global System for
Mobile Communications). La technologie GSM est la technologie la plus
utilisée dans le monde, tout d’abord en Europe, puis dans de nombreuses
nations d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient et dans quelques pays de la
région Amériques. A la fin décembre 2002, le GSM comptait 788 millions d’abonnés
répartis en 467 réseaux dans 169 pays.
- Accès multiple par répartition dans le temps (TDMA, Time Division
Multiple Access): principale technologie utilisée dans la région
Amériques, avec 109 millions d’abonnés en décembre 2002.
- Accès multiple par répartition en code (CDMA, Code Division Multiple
Access). En décembre 2002, on dénombrait 147 millions d’abonnés au
système CDMA: 61% dans la région Amériques, 37% dans la région
Asie-Pacifique et moins de 2% en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
- Communications cellulaires numériques personnelles
(PDC, personal
digital cellular). Ce système n’est utilisé qu’au Japon, avec 60
millions d’abonnés en décembre 2002.
Téléphone mobile de la nouvelle génération, à affichage par cristaux
liquides (LCD)
UIT 030084/Philips
|
Fait intéressant à noter en ce qui concerne les systèmes de la deuxième
génération, l’utilisation croissante des services de type données, par
exemple du service de messages courts (short message service, SMS), qui
permet l’échange de brefs messages de texte entre mobiles. Environ 360
milliards de messages SMS ont été acheminés sur les réseaux GSM en 20022.
Par ailleurs, les mobiles sont de plus en plus utilisés pour accéder à l’Internet,
et le phénomène est particulièrement notable au Japon, où 80% des
utilisateurs de la téléphonie cellulaire ont souscrit un abonnement auprès d’un
fournisseur de services Internet mobiles3. Cette généralisation de l’utilisation
des systèmes mobiles de communication de données a suscité une demande de
débit de transmission plus important que celui adopté initialement pour le GSM, soit 9,6
kbit/s. Pour répondre à cette demande, on peut par exemple
mettre à niveau les réseaux GSM existants avec la technologie GPRS (General
Packet Radio Service, service général de radiocommunication en mode
paquet). Pour ce qui est des réseaux cdmaOne (de type accès multiple
par répartition en code), la mise à niveau repose sur la technologie CDMA2000
1X. Ces apports technologiques permettent de disposer de débits égaux ou
supérieurs aux valeurs que l’on peut obtenir en téléphonie automatique
traditionnelle.
2 Voir «GSM
Statistics», sur le site web de la GSM Association: www.gsmworld.com/news/statistics/index.shtml.
3 Voir. la section «Internet Provider Services (Mobile
Telephone)» du
rapport «Number of Subscribers» publié mensuellement au Japon par l’Association
des exploitants des télécommunications (TCA, Telecommunication Carriers
Association). En décembre 2002, selon la TCA, les services Internet mobiles
connus sous l’appellation i-mode (fournis par le NTT DoCoMo Group),
Ezweb (fournis par le au Group et le Tu-Ka Group) et J-sky
(fournis par J-Phone) comptaient au total 59,5 millions d’abonnés, sur
un total de 73,5 millions d’abonnés à la téléphonie mobile dans ce pays
(Voir www.tca.or.jp/eng/database/daisu/yymm/0210matu.html).
Téléphone portable bibande de 1999. La simplicité de son menu et la taille
de son affichage ont séduit d’emblée, particulièrement les jeunes. Pour ces
derniers, on y a ajouté la musique
UIT 030083/Siemens AG
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Evolution des systèmes 3G
Le passage aux systèmes 3G, c’est-à-dire aux systèmes de la troisième
génération, procède de la nécessité de disposer d’un débit plus
important, d’obtenir la compatibilité à l’échelle mondiale et enfin d’assurer
des services multimédias. S’efforçant de regrouper des infrastructures
mobiles incompatibles en un réseau mondial parfaitement homogène, l’UIT a
adopté une «famille» de méthodes d’accès radioélectrique à l’occasion
de son Assemblée des radiocommunications d’Istanbul (mai 2000). Connue sous l’appellation
IMT-2000 (International Mobile Telecommunications-2000, c’est-à-dire
télécommunications mobiles internationales-2000), cette norme universelle est
le fruit de plusieurs années de collaboration entre l’UIT et la communauté
mondiale du cellulaire. A la fin mai 2000, la Conférence mondiale des
radiocommunications (qui s’est également tenue à Istanbul) a désigné des
bandes de fréquences additionnelles pour les systèmes de la troisième
génération (IMT-2000)4. La norme IMT-2000 couvre cinq méthodes différentes d’accès
radioélectrique: W-CDMA (Wideband Code Division Multiple Acces), soit
accès multiple par répartition en code à large bande), CDMA2000 1X, TDSCDMA,
EDGE (Enhanced Data Rates for GSM Evolution — débits binaires
améliorés pour les GSM de demain et enfin DECT (Digital Enhanced Cordless
Telecommunications — télécommunications numériques améliorées sans
cordon).
4 Voir les communiqués de presse de l’UIT: «L’UIT donne le feu vert aux
spécifications des interfaces radioélectriques des IMT-2000» (8 mai 2000)
sous www.itu.int/newsarchive/press_releases/2000/10.html
et «OK
pour les IMT-2000» (30 mai 2000) sous www.itu.int/newsarchive/press_releases/2000/12.html.
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Téléphone mobile novateur, avec caméra rotative incorporée et écran
couleur, qui sera mis sur le marché en 2003
UIT 030088/Samsung
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La transition des systèmes de la deuxième génération aux systèmes de la
troisième génération a été définie pour les réseaux existants (figure
2).
En la matière, l’évolution dépend du réseau 2G considéré. D’une
manière générale, l’accès W-CDMA nécessite l’installation d’un
nouveau réseau alors qu’avec la technologie CDMA2000 1X, les investissements
requis sont moins importants puisque l’on peut procéder à la mise à niveau
à partir d’un réseau CDMA de la deuxième génération. Parmi les cinq
technologies d’accès radioélectrique approuvées dans le cadre de la norme
IMT-2000, les technologies W-CDMA et CDMA2000 1X sont celles qui recueillent le
plus de suffrages auprès des régulateurs, des opérateurs de réseau mobile et
des fabricants d’équipements.
A la fin 2002, 119 licences avaient été accordées dans le monde à des
opérateurs pour l’exploitation des fréquences IMT-2000 dans le cadre des
services mobiles de la troisième génération. En matière de licences 3G, il
importe de savoir exactement ce qui est offert. Dans la plupart des pays, les
licences couvrent les fréquences requises, typiquement situées dans la gamme
des 2 GHz. Dans certains cas, et notamment dans la plus grande partie de l’Europe,
l’interface radioélectrique 3G est également spécifiée. Dans d’autres
cas, aucune disposition ne s’applique explicitement à l’interface
radioélectrique et il est simplement entendu que l’interface doit être de
type IMT-2000. Les méthodes d’attribution préférées sont les enchères et
les sélections comparatives, mais, dans certains pays, des licences 3G sont
automatiquement accordées aux opérateurs en place. Par exemple, en Europe, des
licences 3G ont été offertes sans frais aux opérateurs de systèmes mobiles
établis de l’île de Man, du Liechtenstein et de Monaco.
La question de savoir quelle est la méthode d’attribution optimale n’est
toujours pas tranchée. Pour les partisans des enchères, les fréquences sont
une ressource très rare dont les prix doivent être définis par le marché.
Les tenants des sélections comparatives diront que leur méthode permet d’éviter
que des prix d’enchère trop élevés soient, au bout du compte, répercutés
sur les consommateurs. Il faut tenir compte aussi des aspects politiques
puisque, dans certains cas, les redevances de licences sont réinjectées dans
le budget national.
Enchères
Dans cette méthode, on propose d’attribuer aux enchères une gamme de
fréquences désignées pour les réseaux de la troisième génération. Un
certain nombre de licences sont offertes, selon les fréquences disponibles et
la situation sur le marché. Les adjudicataires sont par définition les plus
offrants.
On observe une grande variation des prix relatifs des licences 3G attribuées
dans le monde. En Allemagne et au Royaume-Uni, le prix moyen par habitant était
respectivement de 615 et 644 euros. En revanche, en Autriche et au Danemark, le
prix moyen obtenu correspondait respectivement à 103 et 95 euros par habitant.
Les variations s’expliquent en partie par le facteur chronologique: l’Allemagne
et le Royaume-Uni ont été parmi les premiers à attribuer des licences 3G aux
enchères: le marché étant euphorique, les prix étaient très élevés. Les
licences peuvent être cédées au prix de réserve (enchère minimale) ou à un
prix à peine supérieur, lorsqu’il y a autant de soumissionnaires que de
licences proposées. On a pu observer ce type de situation en Suisse, par
exemple, à l’occasion des enchères organisées en décembre 2000. Dans de
telles circonstances, il arrive d’ailleurs que les enchères soient annulées,
comme cela s’est produit à Singapour et en Slovénie (les soumissionnaires n’avaient
offert que le prix de réserve). Au total, 77 licences d’exploitation de
systèmes de la troisième génération ont été accordées dans 19 pays par
voie d’enchères, pour un total de 101 milliards USD (voir tableau
1).
Sélection comparative
Dans une sélection comparative, un nombre fixe de licences est accordé aux
candidats qui répondent le mieux à certains critères. Le régulateur lance à
toutes les parties intéressées une invitation accompagnée d’un certain
nombre de directives et de conditions. Les candidats sont retenus sur la base de
critères préalables précis. Les critères de sélection diffèrent d’un
pays à l’autre, en fonction des plans et des objectifs présentés à l’appui
du projet de réseau 3G considéré. En général, l’évaluation des
soumissionnaires se fait sur la base de leur capacité financière, de leurs
plans d’activité et de leurs compétences techniques. Les critères le plus
souvent utilisés se rapportent à l’engagement d’assurer le service à
brève échéance et de couvrir des régions et des groupes de population
étendus. D’autres éléments peuvent être pris en considération, par
exemple la concentration du marché et les spécifications technologiques.
Les candidats obtiennent un certain nombre de points selon les critères
précis auxquels ils répondent. Les licences sont accordées aux candidats les
mieux notés. Normalement, les bénéficiaires doivent également acquitter une
redevance de licence, mais, dans certains pays, au Japon et en Finlande par
exemple, cette disposition n’a pas été appliquée. Avec cette méthode, les
licences sont sensiblement moins coûteuses qu’avec la méthode des enchères,
et pourtant la France et la Pologne se sont distinguées par des redevances
particulièrement élevées.
Environ 41 licences d’exploitation de systèmes de la troisième
génération ont été délivrées dans 13 pays selon la procédure de
sélection comparative, pour un total de 6,9 milliards USD (voir tableau
2).
La technologie EDGE est la première étape vers d’autres applications
utilisant la large bande pour la téléphonie mobile en Malaisie
UIT 030080/Siemens AG
|
Analyse régionale
En Europe, les réseaux de la troisième génération sont connus sous l’appellation
«systèmes de télécommunications mobiles universelles» (UMTS, Universal
Mobile Telecommunications System), lesquels prévoient la transition des
réseaux GSM aux 3G. Le système UMTS utilise l’interface radioélectrique
IMT-2000 W-CDMA dans les bandes de fréquences 1900—1980 MHz, 2010—2025 MHz et
2110—2170 MHz. En décembre 1998, le Parlement européen a décidé que tous les
pays de l’Union européenne (UE) devaient adopter l’UMTS. Cette décision
comportait un calendrier précis, le 1er janvier 2000 étant la date limite d’octroi
des licences, l’introduction des services commerciaux devant avoir lieu avant
le 1er janvier 2002. Tous les pays membres de l’Union européenne avaient
mené à bien la procédure d’octroi des licences 3G en mai 2002. Les pays de
l’Europe de l’Ouest non-membres de l’Union européenne tels que la
Norvège et la Suisse, ont également mené à bien cette procédure. En Europe
centrale et en Europe de l’Est, la République tchèque, la Lettonie, la
Pologne, la République slovaque et la Slovénie ont octroyé des licences à
des opérateurs de systèmes 3G. Au 31 décembre 2002, environ 26 pays et
territoires d’Europe avaient mené à bien leur procédure d’octroi de
licences 3G.
En Asie, des pays tels que Hong Kong (Chine), Israël, le Japon, la
République de Corée, la Malaisie, Singapour et Taiwan (Chine), avaient
délivré 23 licences d’exploitation de systèmes de la troisième
génération en décembre 2002.
Dans la région Océanie, l’Australie et la NouvelleZélande avaient à
cette date attribué les fréquences nécessaires et accordé les licences
demandées.
Le Canada est le seul pays de la région Amériques à avoir proposé aux
enchères des licences d’exploitation de systèmes 3G dans la gamme des 2 GHz.
Plusieurs pays de la région Amériques ont déjà attribué des licences pour
les services de communication personnelle (PCS), licences qui absorbent une
partie des bandes de fréquences désignées pour les services 3G. Plusieurs
facteurs bloquent l’attribution de fréquences additionnelles pour les
systèmes 3G dans la région. Tout d’abord, certains opérateurs locaux ont
déjà consacré d’importants investissements à la mise en place de réseaux
de la 2e génération (dans la bande 1900 MHz). L’utilisation de fréquences
additionnelles imposerait davantage d’investissements, que les opérateurs n’ont
actuellement pas la possibilité de consentir — ou qu’ils ne sont pas
disposés à consentir. Autre élément, le grand nombre de systèmes
différents dans la région (TDMA, GSM et CDMA), qui complique la transition des
systèmes 2G aux systèmes 3G.
Tableau 1
— Cession de licences d’exploitation de systèmes mobiles de la
troisième génération par voie d’enchères
Situation au 31 décembre 2002
|
Economie |
Date
de l'opération |
Nombre
d'adjudi-
cataires |
Montant
(millions USD) |
Observations |
1 |
Royaume-
Uni |
avril
2000 |
5 |
35
411 |
Les quatre opérateurs en place et un nouvel opérateur ont obtenu chacun une
licence |
2 |
Pays-Bas |
juillet
2000 |
5 |
2515 |
Des licences ont été accordées aux cinq opérateurs en place |
3 |
Allemagne |
août
2000 |
6 |
46
323 |
Quatre opérateurs en place ont obtenu une licence |
4 |
Italie |
octobre
2000 |
5 |
10
084 |
Trois des quatre opérateurs en place ont obtenu une licence |
5 |
Autriche |
novembre
2000 |
6 |
716 |
Les six soumissionnaires ont obtenu une licence, dont les quatre opérateurs
en place |
6 |
Suisse |
décembre
2000 |
4 |
121 |
Quatre soumissions pour quatre licences |
7 |
Nouvelle-
Zélande |
janvier
2001 |
5 |
60 |
Quatre licences ont été accordées, et une cinquième licence a été mise
en réserve pour le peuple Maori |
8 |
Canada |
février
2001 |
5 |
931 |
Cinq soumissionnaires ont obtenu 52 licences régionales |
9 |
Belgique |
mars
2001 |
3 |
418 |
Trois offres ont été reçues pour quatre licences proposées |
10 |
Australie |
mars
2001 |
6 |
578 |
Deux licences nationales et diverses licences régionales ont été
réparties entre six soumissionnaires |
11 |
Singapore |
avril
2001 |
3 |
166 |
L’opération a été annulée, le nombre de soumissions étant égal au
nombre de licences proposées. Toutes les licences avaient été accordées au
prix de réserve |
12 |
Grèce |
juillet
2001 |
3 |
414 |
Quatre licences étaient offertes. Les trois opérateurs en place ont obtenu
une licence |
13 |
Hong
Kong, Chine |
septembre
2001 |
4 |
671 |
Les soumissionnaires devaient se soumettre à une présélection. Il n’y
avait que quatre soumissionnaires pour quatre licences. Licences accordées
pour un montant égal à la soumission plus le versement de redevances minimales
pendant 15 ans |
14 |
Danemark |
octobre
2001 |
4 |
496 |
Soumission sous pli scellé. Le prix de cession correspondait à l’offre de
quatrième rang. |
15 |
Slovénie |
novembre
2001 |
1 |
90 |
Une licence a été accordée au seul soumissionnaire (trois licences
étaient offertes) |
16 |
République
tchèque |
décembre
2001 |
2 |
203 |
Deux opérateurs en place ont été retenus, le troisième n’ayant pas
participé |
17 |
Israël |
décembre
2001 |
3 |
157 |
Les licences ont été remportées par les trois opérateurs en place |
18 |
Taïwan,
China |
février
2002 |
5 |
1397 |
Seuls trois des opérateurs en place ont obtenu une licence |
19 |
Lettonie |
octobre
2002 |
2 |
19 |
Deux opérateurs en place ont soumissionné pour trois licences |
|
Total |
|
77 |
100 771 |
|
Tableau 2 —
Cession de licences d’exploitation de système mobile de la
troisième génération par sélection comparative
Situation au 31 décembre 2002
|
Pays |
Date
de délivrance de
la licence |
Nombre
de licences |
Montant
(millons USD) |
Observations |
1 |
Finlande |
mars
1999 |
4 |
– |
Redevance administrative de 1000
euros/25 kHz |
2 |
Espagne |
mars
2000 |
4 |
444 |
Le montant ne comprend pas les redevances annuelles d’utilisation du
spectre radioélectrique |
3 |
Japon |
juin
2000 |
3 |
– |
Deux licences W-CDMA et une licence CDMA2000 1X |
4 |
Norvège |
décembre
2000 |
3 |
45 |
Par ailleurs, chaque licence doit rapporter 2,2 millions USD par an sous
forme de redevance d’utilisation des fréquences |
5 |
Portugal |
décembre
2000 |
4 |
360 |
Redevance annuelle d’utilisation du spectre non comprise
|
6 |
Pologne |
décembre
2000 |
3 |
1839 |
Licences attribuées à trois opérateurs en place |
7 |
Corée
(République de) |
décembre
2000
août 2001 |
3 |
2886 |
Licences W-CDMA accordées à KTF et SK Telecom puis licence CDMA2000 1X
accordée à LG Telecom |
8 |
Suède |
décembre
2000 |
4 |
– |
Redevance d’utilisation du spectre et 0,15% du chiffre d’affaires |
9 |
France |
juillet
2001
mai 2002 |
3 |
1042 |
Bouygues Telecom a obtenu une licence 3G pour un prix inférieur après les
deux opérateurs en place, France Telecom et SFR |
10 |
Luxembourg |
mai
2002 |
3 |
– |
Redevance annuelle d’utilisation du spectre de 0,2% du chiffre d’affaires
avec un minimum de 200 000 euros |
11 |
Irlande |
juin
2002 |
3 |
173 |
Licences accordées à deux opérateurs en place et à un nouvel opérateur |
12 |
Slovaquie |
juin
2002 |
2 |
67 |
Trois licences accordées, dont une retirée par la suite |
13 |
Malaisie |
juillet
2002 |
2 |
26 |
Redevances additionnelles de maintenance, sur la base du nombre d’émetteurs
mis en place dans chaque réseau 3G couvert par la licence |
|
Total |
|
41
|
6882
|
|
Tableau 3 — Répartition régionale des licences 3G et installation des
réseaux 3G
Situation au 31 décembre 2002
Licences
3G1 |
CDMA2000
1x2 |
Total |
Région |
Nombre
de pays |
Nombre
de licences |
Redevances
de licence (millions USD) |
Nombre
de lancements nationaux |
Nombre
de lancements par un opérateur |
Nombre
de lancements nationaux |
Nombre
de lancements par un opérateur |
Nombre
de pays |
Nombre
de lancements |
Afrique |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
– |
Amériques |
1 |
3 |
931 |
– |
– |
9 |
20 |
9 |
20 |
Asie |
7 |
23 |
4310 |
1 |
3 |
3 |
5 |
4 |
8 |
Europe |
26 |
83 |
100 588 |
3 |
4 |
3 |
3 |
6 |
7 |
Océanie |
2 |
10 |
673 |
– |
– |
2 |
2 |
2 |
2 |
Total |
36 |
119 |
106 502 |
4 |
7 |
17 |
30 |
21 |
37 |
1 Attribution de licences 3G par procédure officielle.
2 Lancement dans le cadre de l’élargissement d’un réseau existant.
Source: UIT.
Téléphone portable modèle 1992 — particulièrement populaire parmi
les architectes, les chefs de chantier et les topographes
UIT 030090/Siemens AG
|
Dans certains pays, les fréquences désignées dans les bandes IMT-2000 ne
peuvent pas être rendues disponibles, étant réservées pour la sécurité
nationale. Enfin, les bandes existantes (1850—1990 MHz) peuvent être
exploitées pour assurer des services 3G et les opérateurs de la région qui
disposent de réseaux fonctionnant en accès multiple par répartition en code
choisissent pour la mise à niveau de leurs infrastructures la technologie
CDMA2000 1X (reconnue comme norme IMT-2000) et n’ont donc pas besoin de
fréquences additionnelles.
Aucun pays d’Afrique n’a accordé de licences IMT-2000. Dans la plupart
des pays d’Afrique, le nombre des abonnés à la téléphonie mobile est
déjà largement supérieur au nombre des abonnés à la téléphonie fixe, de
telle sorte que les systèmes de la 3e génération pourraient être
déterminants pour la pénétration de l’Internet dans la région. S’il est
vrai qu’aucune procédure officielle d’octroi de licences IMT-2000 n’a
été lancée, il se pourrait bien que les opérateurs, dans certains pays — d’Afrique,
proposent des services de type 3G avec les attributions de fréquences
existantes. Tel pourrait être le cas, par exemple, des opérateurs de systèmes
hertziens fixes faisant appel à l’accès multiple par répartition en code
qui souhaiteraient ajouter un mode de mobilité. Par exemple, au Nigéria, un
opérateur de télécommunication a annoncé son intention de mettre en place un
réseau CDMA2000 1X5.
5 Voir le communiqué de presse d’Ericsson en date du 2 avril 2003:
«Ericsson and Nigeria’s RelTel Sign CDMA2000 1X» (www.ericsson.com/press/20030402-083853.html).
Téléphone avec caméra rotative
UIT 030091/Samsung
La mise en place des réseaux 3G est théoriquement régie par les
échéances définies dans les accords de licence, qui prévoient par exemple la
mise en place d’une couverture minimale à une date précise. Toutefois, la
demande du marché et la disponibilité des mobiles ont une incidence sur les
calendriers d’exécution, et l’installation de nombreux réseaux a été
retardée.
En Asie, SK Telecom (République de Corée) a lancé son réseau
CDMA2000 1X en octobre 20006. Au Japon, NTT DoCoMo a fait œuvre de
pionnier avec le lancement commercial de son service 3G W-CDMA en octobre 2001.
6 Voir «SK Telecom Launches Commercial cdma2000 1x Service», communiqué de
presse du 30 septembre 2000 (www.sktelecom.co.kr/english/news_pr/news/2002/06/01/219,1012,0,0,0.html).
SK Telecom a obtenu une licence 3G, mais pour un réseau à technologie W-CDMA.
En Corée, les opérateurs de systèmes mobiles estiment que le système
CDMA2000 1X est un réseau 2,5G. Par exemple, LG Telecom, l’un des
opérateurs mobiles du pays, déclare sur son site web que «le 1X est un
service de communication mobile de la génération 2,5» (voir www.lg019.co.kr/docs/eng/imt/imt_cdma_01.jsp).
En Europe, aucun service 3G faisant intervenir la technologie W-CDMA n’était
commercialement disponible au 1er janvier 2002, comme le demandaient pourtant
les directives de l’Union européenne. Les premiers réseaux 3G installés
(Autriche, Finlande, île de Man et Monaco) ont initialement été mis en
service pour des essais.
C’est Manx Telecom (île de Man) qui a inauguré le premier réseau
3G en décembre 2001, et le service commercial a été introduit en juillet
2002. Alors que la Finlande a été le premier pays au monde à accorder des
licences d’exploitation de système 3G et que l’opérateur en place dans ce
pays, Sonera, s’est acquitté de ses engagements en activant son
réseau le 1er janvier 2002, le service commercial n’a pas été proposé
avant septembre du fait que les portables eux-mêmes n’étaient pas
disponibles. En Autriche, Mobilkom a mis en service son réseau 3G le 25
septembre 2002. En mars 2003, Hutchison a procédé au lancement
commercial de ses services 3G au Royaume-Uni et en Italie, l’Australie suivant
en avril et la Suède en mai.
Production de téléphones portables: les derniers tests
UIT 030089/Nokia
|
Dans l’ensemble, l’essor des services 3G sur technologie W-CDMA a été
plus lent que prévu. On a pu expliquer l’atonie du marché des systèmes de
la troisième génération par les problèmes de disponibilité des portables et
d’interopérabilité des réseaux. Mais la situation a été exacerbée par le
peu d’intérêt suscité par ces systèmes sur le marché. Les seules autres
mises en service de systèmes W-CDMA ont eu lieu au Japon, pays où, après NTT
DoCoMo, J-Phone a activé un réseau W-CDMA en décembre 2002. A la fin
2002, ces deux opérateurs desservaient au total 153 200 abonnés aux services
3G.
L’adoption du CDMA2000 1X utilisant les fréquences disponibles pour les
systèmes mobiles comme norme IMT-2000 a accéléré les choses. A l’exception
du Japon, tous les réseaux CDMA2000 1X ont été mis en service sans qu’il
soit nécessaire de disposer de nouvelles licences puisque ces réseaux
fonctionnent dans les bandes de fréquences existantes. A la fin décembre 2002,
on dénombrait 30 systèmes CDMA2000 1X en service commercial dans 17 pays7.
Toujours à la fin décembre 2002, 32,6 millions d’abonnés avaient choisi le
CDMA2000 1X — la grande majorité en République de Corée et au Japon.
7 Voir la section «Operators» du site web de 3G Today où l’on
trouvera une liste à jour des réseaux CDMA2000 1X en service (www.3gtoday.com/operatorsflash.html).
Conclusion
Le lancement commercial des systèmes de la troisième génération a été
considérablement retardé et la pénétration des systèmes sous licence
représentait moins de 0,4% du total des abonnés à la téléphonie mobile dans
le monde, quatre années après le début de la procédure d’octroi des
licences. Rares sont les pays de l’Union européenne qui ont respecté la
directive européenne prévoyant la commercialisation des services 3G avant le 1er janvier 2002. Rétrospectivement, on peut dire que, s’agissant de l’octroi
de licences d’exploitation de système 3G, deux problèmes se sont posés.
Tout d’abord, la procédure de l’Union européenne faisant obligation aux
membres de respecter un délai précis: on peut se demander si cette façon de
procéder était judicieuse dans la pratique, s’agissant d’un service
résolument nouveau: la disponibilité et la fiabilité des infrastructures n’étaient
pas connues et les données relatives à la demande du marché étaient au mieux
incomplètes. Pourtant, ces éléments étaient particulièrement importants
dans le domaine des systèmes GSM car, à l’époque où les licences ont été
accordées, très peu d’opérateurs disposaient d’une expérience suffisante
des réseaux pour données à grand débit. Second élément à prendre en
considération, le fait que les réseaux CDMA peuvent être mis à niveau à la
norme CDMA2000 1X sans que les opérateurs doivent demander une nouvelle
licence: ainsi, les opérateurs de réseaux CDMA bénéficiaient d’un avantage
par rapport aux opérateurs GSM. Mais par ailleurs, on ne sait pas très bien si
l’on peut vraiment considérer qu’un système CDMA2000 1X est effectivement
un système de la troisième génération, d’autant que les opérateurs qui
ont mis en service des réseaux de ce type les appellent réseaux 2,5G (un
réseau CDMA2000 1X offre des débits de données allant jusqu’à 144 kbit/s,
contre 384 kbit/s pour les W-CDMA).
Démonstration de services de localisation à ITU Telecom Asia 2002
(Hong
Kong, Chine). Certains de ces services devraient utiliser les systèmes IMT-2000
UIT 026120/A. de Ferron
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La majorité des pays du monde n’ont pas encore accordé de licences 3G ou
mis en service de réseaux 3G, et le contraste est particulièrement frappant
entre pays développés et pays en développement. Mais les pays qui n’ont pas
encore délivré de licence d’exploitation de réseau IMT-2000 ont, avec le
recul, le choix entre plusieurs options. Tout d’abord, il n’est peut-être
pas nécessaire de se hâter de délivrer des licences 3G. Les premiers réseaux
W-CDMA 3G sont d’installation très récente, et leur mise en place —
tous,
dans des pays développés — a été très coûteuse. Pour l’heure, bon nombre
de pays en développement pourraient avoir des difficultés à trouver des
investisseurs prêts à investir dans une infrastructure 3G totalement nouvelle.
Ces pays pourraient peut-être envisager plutôt une mise à niveau des réseaux
existants au stade intermédiaire 2,5G, en une première étape vers la
transition aux technologies 3G. Pour les réseaux GSM, il faudrait alors passer
au GPRS tandis que pour les réseaux cdmaOne il faudrait adapter la technologie
CDMA2000 1X. On obtiendrait ainsi des débits plus importants et davantage de
fonctionnalités pour le développement des services mobiles de communication de
données. Lorsque les mises à niveau n’imposeront aucune modification des
attributions de fréquences existantes, il sera peut-être judicieux d’encourager
les pays à adopter cette solution, puisqu’il ne serait pas nécessaire d’obtenir
une nouvelle licence. Au cas où des fréquences additionnelles seraient
requises dans la même gamme, les régulateurs devraient être encouragés à
considérer les demandes favorablement, compte tenu des avantages qui en
découleraient. Enfin, au cas où de nouvelles licences 2G devraient être
délivrées, les autorités pourraient encourager les opérateurs à installer
des infrastructures déjà prêtes pour la génération 2,5G.
Contribution de Michael Minges et Pratikshya Simkhada de l’Unité de
marché, économie et finance, anciennement dénommée «Unité des données et
statistiques en télécommunications» du Bureau de développement des
télécommunications (BDT) de l’UIT. |
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