Message du Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications

Depuis la dernière Conférence mondiale de développement des télécommunications qui s'est tenue il y a quatre ans, nous avons assisté à des situations extrêmes dans le cycle économique du secteur des télécommunications. La morosité qui s'est abattue sur ce secteur après l'éclatement de la bulle des "points.com", était certes compréhensible, et pourtant la société mondiale de l'information continue d'évoluer à une vitesse vertigineuse, les technologies de l'information et de la communication (TIC) se situant au coeur de cette mutation fondamentale de notre société.

Toutefois, l'accès aux TIC dans les régions rurales et isolées continue d'être un défi, qui limite les avantages que pourraient en retirer les habitants les plus pauvres de la planète et ceux qui se trouvent le plus loin des centres urbains. Les gouvernements et les régulateurs ont le devoir de veiller à ce que l'accès aux télécommunications soit disponible pour tous. Il nous incombe aussi de fixer un prix raisonnable, en faisant en sorte que la technologie elle-même mais aussi les services soient disponibles et abordables pour toutes les couches de la société.

Face à cette situation, l'Union internationale des télécommunications joue un rôle de plus en plus vital en facilitant la prise de décision au niveau international. Ce rôle revêt une importance toute particulière pour les travaux de la Conférence mondiale de développement des télécommunications qui traite du problème de l'accès aux TIC, marqué par un déséquilibre entre pays développés et pays en développement, que l'on désigne par l'expression de "fracture numérique".

Les nations les plus prospères du monde, qui forment le G8, se sont engagées, ensemble, à s'attaquer à un tel déséquilibre. Dans l'esprit de cet engagement, la Conférence mondiale de développement des télécommunications organisera une séance spéciale pour discuter des plans d'action à court et à long termes visant à réduire la "fracture numérique". Les travaux réalisés dans le cadre de cette Conférence fourniront un apport décisif pour le Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) qui se tiendra sous les auspices de l'UIT en 2003. C'est à cette occasion que les différents protagonistes élaboreront un projet commun pour la société de l'information et prendront les engagements politiques correspondants.

En dépit des incertitudes persistantes du marché que l'on relève dans le secteur des télécommuni-cations, bon nombre de pays en développement au revenu intermédiaire réalisent des progrès rapides pour construire des réseaux de toute première qualité. Or, c'est dans les nations les plus pauvres du monde que les problèmes de la fracture numérique sont les plus criants. Le défi que doit relever la prochaine Conférence mondiale de développement des télécommunications est le suivant: montrer comment la réforme du secteur et les investissements consacrés aux technologies de l'information et de la communication peuvent vraiment faire la différence en améliorant la vie des personnes les plus défavorisées du monde. Je suis convaincu que nous pourrons, ensemble, relever ce défi.

Yoshio UTSUMI
Message du Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications