DECLARATION DE LA VALETTE
Eu égard à ce qui précède et compte tenu de la nécessité de fixer les objectifs
futurs, la Conférence déclare que:
- Des progrès non négligeables ont été accomplis depuis la première Conférence
mondiale de développement des télécommunications de 1994. La mise en œuvre du
Plan d'action de Buenos Aires (Chapitres II et III) a donné pour l'essentiel de
bons résultats grâce à la collaboration de toutes les parties intéressées. Il
est à noter que ce succès est dû fondamentalement aux efforts considérables
entrepris par les pays eux-mêmes et aux contributions de leurs partenaires du
développement (secteur public, secteur privé et organisations
intergouvernementales) qui ont eu un effet catalyseur. Les Commissions d'études
de l'UIT-D ont également contribué à enrichir beaucoup la somme de connaissances
mise à la disposition de la communauté des télécommunications.
Les succès d'hier sont un grand encouragement pour toutes les parties prenantes
au sein du Secteur qui vont s'efforcer de poursuivre leurs efforts au cours de
la période à venir (1999 2003). Ces initiatives seront un facteur clé de la
réussite du Plan d'action de La Valette. - Le BDT devrait promouvoir une participation accrue du secteur privé aux
activités de l'UIT-D et devrait faciliter la création de partenariats entre des
gouvernements et des entreprises privées et entre des entreprises privées de
pays en développement et de pays développés.
- Les télécommunications, en particulier les techniques de radiodiffusion
sonore et télévisuelle, sont un élément essentiel du développement politique,
économique, social et culturel. Elles constituent un moteur de la société et de
l'économie mondiales qui transforme rapidement nos vies et favorise une
meilleure compréhension entre les peuples. Elles jouent également un rôle
important dans la protection de l'environnement et dans l'atténuation des
catastrophes naturelles et autres. Toutes les parties prenantes sont instamment
invitées à apporter leur contribution pour que tous les peuples puissent
bénéficier de ces avantages.
- Les nouvelles technologies ont une incidence non négligeable sur l'expansion
des télécommunications et peuvent permettre d'atténuer les disparités non
seulement entre pays en développement et pays développés, mais également entre
zones urbaines et zones rurales à l'intérieur d'un même pays.
La convergence entre les télécommunications, l'informatique et la radiodiffusion
ainsi que les applications multimédias ouvrent de nouvelles perspectives au
secteur en créant des possibilités pour le téléenseignement, la télémédecine, la
protection de l'environnement et pour de nombreuses autres applications qui sont
extrêmement bénéfiques pour le développement socio économique. L'adoption de solutions novatrices et d'une logique d'entreprise pour assurer le
service rural ainsi que de technologies d'un meilleur rapport coût-efficacité
donnera peut être la possibilité de rentabiliser les services de
télécommunication dans les zones rurales et isolées. L'infrastructure mondiale de l'information (GII), dont Internet est un
précurseur et la société mondiale de l'information (GIS) évoluent et devraient
tenir compte des intérêts de toutes les nations, en particulier de ceux des pays
en développement. Les débouchés offerts par les technologies modernes devraient être pleinement
exploités par le biais de la recherche développement et d'applications
technologiques novatrices afin de favoriser l'amélioration continue de nos
conditions de vie.
- L'environnement du secteur des télécommunications est en pleine mutation. Les
forces conjuguées de "la pression de la demande" et de "la poussée de l'offre"
font des télécommunications l'un des grands secteurs porteurs de l'économie
mondiale. Le secteur des télécommunications est en effet potentiellement
extrêmement rentable pour tous les pays du monde. Cependant, l'expérience laisse
à penser que dans les pays en développement, les bénéfices réinvestis dans le
secteur ne sont pas suffisants pour financer tous les nouveaux projets puisque
les réseaux sont insuffisamment développés et ne génèrent pas assez de
liquidités.
- Les réformes sectorielles débouchant sur un renforcement de la participation
du secteur privé et de la concurrence sont de nouvelles forces qui façonnent le
développement des télécommunications. Ces nouveaux enjeux de la société de
l'information et du nouvel environnement commercial, accentués par les accords
de l'OMC, mettent encore davantage à contribution les décideurs politiques, les
instances de réglementation et les opérateurs qui doivent acquérir les
compétences nécessaires à la gestion de ce nouvel environnement.
Le développement des ressources humaines devient, à cet égard, un facteur de
réussite essentiel.
- Les gouvernements jouent un rôle fondamental dans le développement des
télécommunications et sont instamment priés de mettre en place des politiques et
des structures réglementaires appropriées afin de permettre à tous d'avoir un
accès raisonnable aux services de télécommunication de base à un prix abordable.
Le cadre réglementaire devrait également permettre de créer un environnement
stable et transparent, de promouvoir une concurrence loyale tout en protégeant
l'intégrité des réseaux et de garantir les droits des usagers, des opérateurs et
des investisseurs. Les politiques et stratégies de développement des
télécommunications devraient refléter la tendance actuelle à l'utilisation par
plusieurs services d'une plate-forme d'infrastructure commune.
- Les institutions de financement et d'investissement aux niveaux mondial,
régional et national, sont instamment priées d'accorder une priorité élevée à
l'expansion des télécommunications, particulièrement dans les pays en
développement.
- L'UIT a un rôle particulier à jouer pour aider les décideurs à choisir les
options pour adapter les politiques et les structures réglementaires aux besoins
propres à chaque pays. Elle devrait collaborer avec les organisations régionales
de télécommunication, avec les institutions de développement et de financement
sur les plans international, régional et national, ainsi qu'avec le secteur
privé, pour entreprendre de réformer le secteur comme il convient.
La présence régionale de l'UIT et la collaboration qui s'établit en synergie
entre ses Secteurs de la normalisation, des radiocommunications et du
développement seront très utiles pour injecter un nouveau dynamisme et une
nouvelle vitalité dans le processus de transfert des connaissances et des
technologies. Il conviendrait de prier instamment l'UIT d'encourager le développement,
l'expansion et l'exploitation des réseaux et des services de télécommunication,
en particulier dans les pays en développement, compte tenu des activités des
autres organes compétents, en renforçant les capacités de mise en oeuvre de
nouveaux services et de nouvelles technologies dont le réseau Internet, les
technologies mobiles et autres techniques hertziennes, le développement et la
gestion des ressources humaines, la planification, la gestion, la mobilisation
des ressources ainsi que la recherche-développement.
- L'UIT-D est invité à fournir des connaissances, des informations et des avis
spécialisés aux pays en développement pour leur permettre d'accomplir des
progrès significatifs dans le secteur des télécommunications.
En outre, l'UIT-D s'engage à encourager la prise en considération des rôles
respectifs des hommes et des femmes dans ses programmes ainsi que l'adoption de
mesures pour tenir compte des besoins d'autres acteurs de la société mondiale,
comme les jeunes et les peuples autochtones. La CMDT-98 a attiré l'attention de tous les Etats Membres et Membres des
Secteurs de l'UIT sur un certain nombre de questions urgentes, en particulier
l'importance des télécommunications d'urgence, la nécessité d'adopter une
convention internationale en la matière et la nécessité d'examiner d'urgence le
problème du passage à l'an 2000. Elle a par ailleurs appelé l'attention sur un
certain nombre de mécanismes que le Secteur du développement pourra utiliser
pour faire progresser les objectifs du développement des télécommunications, en
particulier ceux qui sont énoncés dans l'Avis B du Forum mondial des politiques
de télécommunication (Genève, 1998) et sur les possibilités qu'offrent les
centres d'excellence financés par les excédents de recettes des expositions
TELECOM de l'UIT. La CMDT-98 a réaffirmé la détermination de l'UIT-D à centrer ses activités sur
les principales facettes du développement des télécommunications, et notamment
la réforme du secteur et de la réglementation, la réforme des taxes de
répartition, la gestion des technologies, du financement, des investissements et
des ressources humaines, une attention particulière étant accordée aux pays les
moins avancés (PMA). L'UIT est priée d'encourager et de soutenir les objectifs
de service universel, d'accès mondial et de fixation équitable des prix.
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