Excellences,
Mesdames et Messieurs les délégués,
Mesdames et Messieurs,

Au nom du Secrétaire général, Dr Hamadoun Touré, et de tous les fonctionnaires élus, je vous souhaite la bienvenue à la Réunion préparatoire régionale pour l'Afrique.

Je tiens à remercier l'Ouganda, pays hôte de cette réunion. Pays magnifique, l'Ouganda est un refuge de diversité, avec ses montagnes, ses lacs, ses régions semi-désertiques, ses forêts, ses nombreuses cultures différentes et sa faune et sa flore extraordinaires. C'est un endroit idéal pour rassembler autant de pays afin d'examiner les diverses questions liées au secteur des TIC. Par le passé, j'ai visité l'Ouganda à deux reprises, en 2003 et en 2008, à la suite de deux invitations de l'Administration de l'Ouganda à participer à la Conférence de la CTO. Aujourd'hui, je suis très heureux d'être ici pour participer à la réunion de l'UIT.

Vous êtes ici pour discuter des priorités dans le secteur des TIC pour l'Afrique. Les TIC ont le pouvoir de changer la vie des populations et sont devenues le fondement de base des sociétés modernes, en permettant d'abolir les différences culturelles, de donner accès à des informations vitales, de faciliter les soins de santé et de stimuler le commerce. L'UIT s'est engagée à faire en sorte que les populations de toutes les régions du monde en général, et de la région Afrique en particulier, puissent bénéficier des avantages des TIC.

Il ne fait pas de doute que l'Afrique est confrontée à de nombreuses difficultés en ce qui concerne la connectivité. Mais il est intéressant de constater que ces difficultés ont souvent inspiré des innovations techniques. En réalité, cette région est plus propice à la découverte d'innovations de rupture car les technologies durables y sont moins enracinées.

La croissance spectaculaire du secteur des TIC en Afrique au cours des dernières années avec, en particulier, l'évolution exceptionnelle de la téléphonie mobile donne de l'espoir pour l'avenir et nous montre les réalisations qui peuvent être obtenues, et l'Ouganda est un excellent exemple. Lors de ma première visite en Ouganda en juillet 2003, ce pays comptait 60 995 lignes téléphoniques fixes et 776 000 abonnements mobiles. Lors de ma deuxième visite en mars 2008, l'Ouganda comptait 168 000 lignes téléphoniques fixes et 8,5 millions d'abonnements mobiles. Je suis certain que ces chiffres ont encore augmenté depuis. Toutefois, pour un grand nombre d'Africains, en particulier dans certaines régions du Sud-Sahara, l'accès aux services de base des TIC n'est pas encore disponible et lorsque cet accès est disponible, il n'est pas toujours abordable ou durable.

Malheureusement, la récession mondiale et la situation financière actuelle ne sont pas favorables à la stimulation des investissements nécessaires pour offrir la connectivité à l'ensemble des Africains. Il est donc d'autant plus important que vous examiniez pendant les prochains jours quelles sont les priorités pour le développement des TIC en Afrique, de manière à pouvoir affecter les ressources là où elles sont le plus nécessaires. Je constate avec une grande satisfaction que les pays africains plaident de plus en plus en faveur de la recherche de solutions de partenariat où toutes les parties sont gagnantes pour les investissements futurs.

Il sera également crucial de conclure de bons partenariats pour pouvoir progresser et réussir dans l'environnement économique difficile que nous connaissons actuellement. Les pouvoirs publics, le secteur privé et les établissements financiers doivent tous collaborer et faire du développement des TIC un objectif commun, car ils peuvent être certains que les résultats seront satisfaisants.

C'est la raison pour laquelle l'UIT et ses partenaires ont organisé le Sommet "Connecter l'Afrique" à Kigali en 2007, au cours duquel différentes parties prenantes ont pris l'engagement d'investir dans l'avenir de l'Afrique. Le Sommet a montré qu'il existe une volonté de collaboration pour améliorer la connectivité dans la région. Depuis, de nombreuses activités ont été entreprises, dont certaines avec la participation de l'UIT. Je sais que mon ami et collègue, Sami Al Basheer, va vous donner les dernières informations sur le suivi du Sommet.

Dans le monde actuel, il est clair que les TIC doivent faire partie de la feuille de route pour le développement et il est encourageant de constater que de nombreux pays incluent des investissements en faveur des TIC dans leurs plans de relance.

Non seulement les TIC doivent faire partie de la feuille de route pour le développement, mais nous devons aussi maximiser l'utilisation des TIC pour atténuer le changement climatique. L'UIT intensifie son action sur le changement climatique par le biais de normes concernant l'efficacité énergétique des systèmes des TIC, la surveillance du climat ainsi que la prévision et la détection des catastrophes et les secours en cas de catastrophe. Ces dernières années, un certain nombre de pays africains ont été touchés par des inondations, de graves sécheresses et des tremblements de terre et ont eu besoin d'un soutien d'urgence. L'UIT fournit une assistance directe, elle a par exemple déployé des terminaux par satellite en Zambie après les inondations de mars 2008, et elle collabore avec les pays pour prendre en considération les télécommunications d'urgence dans la planification des catastrophes et la préparation aux catastrophes. Par ailleurs, quelques pays africains continuent d'être confrontés à des urgences civiles résultant des situations politiques, pour lesquelles des interventions d'urgence sont parfois nécessaires.

L'UIT s'intéresse également beaucoup à la cybersécurité. Le Programme mondial cybersécurité (GCA) se présente comme le principal cadre pour la fourniture de solutions concrètes dans les efforts que nous déployons collectivement pour réduire les cyberattaques au niveau mondial. Cette année, la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information a été consacrée à un thème lié à la cybersécurité – la protection des enfants dans le cyberespace – et nous avons eu l'honneur d'accueillir à l'UIT à Genève le Président du Brésil, M. Lula, pour lui remettre un prix en récompense de ses travaux dans ce domaine. Etant donné que de plus en plus d'Africains se connectent au cyberespace, nous devons également nous intéresser à ce problème en Afrique.

Enfin, et cela a son importance, j'aimerais vous parler de l'organisation par l'UIT de TELECOM World en octobre cette année à Genève. Placée sous le thème "Réseaux ouverts, intelligences connectées", cette manifestation n'est pas uniquement une plate-forme consacrée au développement technologique, mais c'est aussi l'occasion de s'intéresser aux modes de dialogue entre les populations du monde entier afin d'examiner de nombreuses questions telles que les TIC au service du développement durable, le changement climatique, l'environnement de réglementation des TIC, la mise en œuvre du SMSI, la mise en œuvre des OMD, etc. Je suis très heureux de savoir qu'un grand nombre de pays africains organiseront un pavillon national pour présenter le développement de leurs télécommunications et que plusieurs chefs d'Etat de pays Membres africains et de nombreux ministres et chefs d'organismes de réglementation ont confirmé leur participation à la manifestation. J'espère vraiment que nous vous verrons à Genève lors de TELECOM World.

Comme je ne pourrai pas participer à la cérémonie de clôture, je voudrais saisir cette occasion pour remercier le personnel du BDT ainsi que le personnel du Bureau régional et des bureaux de zone africains pour les efforts qu'ils déploient afin d'aider la région Afrique, sous la direction efficace de M. Sami Al Basheer, Directeur du BDT.

Je vous remercie pour votre attention et je vous souhaite plein succès dans vos discussions au cours de ces trois prochains jours.^g